9 - Cuzco



                    Calderon, Maxwell et Sanchez étaient arrivés à Cuzco. Ils se baladaient dans les rues, en touristes, tout en admirant l'artisanat traditionnel.

Après avoir déambulé dans les rues de la ville, monté et descendu quelques escaliers, ils se retrouvèrent essoufflés. Les 3500m d'altitude les affectaient plus qu'ils ne devraient. Ils maudirent alors leur manque d'assiduité aux entraînements, et se promirent de ne plus jamais négliger ces séances de cardio, aussi ennuyeuses et rébarbatives soient-elles.

L'heure tournait, et ils n'étaient pas venus à Cuzco pour errer dans les rues ou acheter des bibelots. Ils avaient rendez-vous avec un journaliste. L'idée du directeur Wilson n'était pas si mauvaise que ça : avertir la presse du danger imminent, dans le but de dissuader les assaillants de mettre leurs menaces à exécution. De cette manière, Wilson pensait empêcher un désastre géopolitique qui mènerait selon toute vraisemblance à la guerre.

Les preuves ayant été obtenues de manière illégale, les médias devenaient le moyen de communication le plus rapide et efficace pour toucher toute la population. Aucun journal ne refuserait un article à sensation pareil.

D'après les informations de l'agence, un journal français jouissant d'une bonne réputation à l'international avait envoyé un de leurs journalistes en reportage à Cuzco. Il faisait le candidat idéal pour relayer l'information, qui tenait plus du film catastrophe que de la réalité. Le challenge était de rendre cette information crédible au près du public, et pour ce faire, elle devait émaner d'un journal sérieux.

Ils arrivèrent au lieu du rendez-vous. C'était un bar sympathique, assez grand. Leur contact se trouvait au premier étage, sur la terrasse. Les trois civils le rejoignirent et s'assirent à sa table, sous les yeux étonnés du jeune homme.

— Monsieur Alphonse ? demanda la voix suave de Calderon.

— Euh oui, c'est bien moi. Qui êtes-vous ?

— Nous vous avons contacté concernant des informations pour votre article. Êtes-vous prêt à nous écouter ? continua Maxwell.

Sanchez se saisit du cocktail qui était posé sur la table et le but tout entier, cul sec, sous les yeux ébahis du journaliste.

— Eh ! C'était le mien !

— Ce que nous allons vous révéler est d'une importance capitale. Vous devez nous écouter avec attention. Cela concerne ce que vous êtes en train d'écrire, signala Calderon.

Le journaliste se radossa à son siège et croisa les bras, signe qu'il écoutait mais qu'il était aussi contrarié. Calderon continua.

— Vous savez que le Chili réclame Machu Picchu au Pérou. Cela fait plusieurs mois que des négociations ont lieu, et le Pérou ne se résignera jamais à abandonner son plus grand trésor. Les chiliens se savent dans une impasse, mais s'efforcent tout de même de convaincre les péruviens, invoquant des raisons les plus rocambolesques les unes que les autres pour démontrer l'appartenance des ruines à leur peuple.

— Pour l'instant, vous ne m'apprenez rien, ronchonna le journaliste, toujours les bras croisés.

— C'est la que ça devient intéressant, poursuivit Maxwell. 

— J'espère que t'es bien accroché gamin, renchérit Sanchez, pour en rajouter une couche.

Guillaume n'aimait pas ce petit jeu. Déjà, ils lui avaient siroté son Pisco Sour. Bon, c'était le journal qui régalait, mais quand même, cela l'avait énervé par principe. Et voilà qu'ils se mettaient à jouer avec ses nerfs. C'en était trop. Il ne manquerait plus que l'info soit bidon, et ce serait le comble.

 — Bon et bien allez-y, crachez le morceau ! s'emporta le jeune homme.

Ce fut Calderon qui eu le privilège d'annoncer la nouvelle fracassante:

—Si les chiliens n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, ils feront exploser Machu Picchu.


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