6 - Décryptage
Après avoir enfreint à peu près toutes les règles du code de la route, en particulier les feux rouges et les limitations de vitesse, la berline noire contenant les trois agents secrets arriva à destination. Elle disparut dans le parking souterrain d'un immeuble.
Une fois le véhicule garé, les trois agents montèrent dans l'ascenseur, qui les mena jusqu'à l'étage de leur chef. A l'ouverture des portes, ils se trouvèrent nez à nez avec deux gardes à la carrure plutôt imposante. L'un tenait un calepin et leur demanda d'une voix sèche:
— Déclinez vos identités.
— Calderon, dit une voix féminine.
— Sanchez.
— Maxwell.
Les trois agents retirèrent leur cagoule, laissant apparaître leur visage. Calderon était en réalité une jeune femme ravissante, à la longue chevelure châtain et aux yeux verts. Sanchez était un homme d'une quarantaine d'année, aux cheveux rasés et dont une moustache se distinguait du reste de la barbe de trois jour mal rasée qui poussait sur son visage buriné. Maxwell était quant à lui un homme élégant, à la chevelure épaisse mais très soignée, totalement imberbe, l'opposé de son camarade.
Le garde jeta un coup d'œil à son calepin, comme si il les cherchait sur une liste. Après quelques secondes, il regarda son homologue, acquiesça et les laissa passer.
L'étage n'était pas très grand. Un long couloir recouvert d'un tapis rouge menait jusqu'à une double porte, au fond. Elle était gardée par deux colosses, elle aussi. Mais eux se contentèrent d'ouvrir aux nouveaux arrivants sans rien dire. Ils entrèrent dans ce qui était le bureau du directeur de leur agence.
— Bonjour messieurs, les accueillit-il.
Le directeur Phillip Wilson, debout derrière son bureau, portait un costume bleu marine sur mesure, ainsi qu'une cravate à rayures assortie. Ses cheveux, bien que légèrement dégarnis, étaient impeccablement coiffés sur le côté. Ses yeux bleus commençaient à marquer le poids des années, mais restaient pétillants. Il émanait de lui une classe naturelle.
— Les contrôles de sécurité c'est plus ce que c'était, fit remarquer Maxwell. Aucun scan corporel, aucun lecteur de badge, aucune reconnaissance rétinienne, bref, n'importe qui peut entrer ici.
— N'oubliez pas messieurs que nous sommes sur un territoire au régime politique plutôt "spécial". Tout est contrôlé et bon nombre de choses sont interdites. Il était impossible d'établir une base tel que nous avions l'habitude de le faire ailleurs. C'est pour cela que nous avons opté pour la discrétion, en louant seulement un étage d'un immeuble quelconque pour dissimuler notre activité.
Son ton était calme et doux mais restait autoritaire. Après quelques secondes, il reprit :
— Bilan, je vous prie.
— Nous avons réussi l'infiltration, commença Calderon, puis récupéré le paquet avant de procéder à l'extraction. Le tout sans encombres.
— Je peux le voir ?
Sanchez lui tendit. Le directeur observa le porte clés d'un air amusé, avant d'introduire la clé USB dans son ordinateur. Il ouvrit les différentes archives. Un projecteur relié à l'ordinateur projeta les images sur le mur opposé au bureau, afin que tout le monde puisse découvrir ce que contenait le précieux sésame.
— Wow, cette fois c'est pas de la rigolade, blêmit Maxwell.
— Il est complètement taré ce gros barbu, enchérit Sanchez.
— Cela fait maintenant des mois que nous attendons une opportunité pour coincer ce dictateur extrémiste, leur rappela Wilson. Messieurs grâce à votre intervention nous avons maintenant les informations nécessaires pour lui mettre la main dessus. Cette affaire est notre priorité absolue.
Malgré la gravité de ce qu'il venait d'apprendre, le pragmatisme et le sang froid du directeur étaient remarquables. Ce n'était pas pour rien qu'il en était arrivé là, après une brillante carrière à grimper dans la hiérarchie.
— Comment allons nous faire, directeur ? Le temps joue contre nous, s'inquiéta Calderon.
— Rendez-vous immédiatement là-bas. Je vous donnerais d'autres indications en chemin. Il faut à tout prix empêcher cette catastrophe.
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