23 - La plage



                    Le Presidente sirotait son cocktail, confortablement installé dans sa chaise longue au bord de la plage, aux côtés de son fidèle majordome Fernando.

—Fernando, mon vieil ami. Quelle chance de vous avoir trouvé au volant de cet hélicoptère lors de ma fuite de la base de lancement. A vrai dire, je ne sais pas ce que j'aurais fait si vous n'aviez pas été là.

—Vous servir est mon devoir, Presidente.

—Dire que j'ai profité de la confusion crée par Martha pour discrètement m'en aller par une sortie de secours. Personne ne m'a vu ! Quelle chance là aussi ! Je pense que ma bonne étoile veillait sur moi ce jour là. Maintenant, nous allons nous faire discrets pendant quelques temps, car j'ai cru comprendre qu'il y a eu un petit incident.

—C'est exact, Presidente. Les missiles que vous avez lancé sont allés s'écraser en plein sur l'île de Pâques... Les chiliens sont furieux contre vous, ils réclament le remboursement de la première indemnité qu'ils vous avaient versé.

Le dictateur s'esclaffa.

—Ils peuvent toujours courir ! C'était un paiement à l'avance, ils ne peuvent pas revenir dessus. Et ensuite, que vont-ils faire si je ne les rembourse pas ? Me dénoncer ? Ce sont eux qui m'ont engagé pour détruire Machu Picchu, tout est de leur faute. Ils savent très bien que j'en sais suffisamment pour les dénoncer à mon tour. Ils ne se risqueraient pas à ça.

Il leva son verre en direction de Fernando, puis continua.

—Fernando, buvons à nos vacances au bord de mer où personne ne viendra nous déranger, et à notre brillante réussite sur cette mission.

Fernando hésita un instant. Pour lui, c'était tout sauf une réussite. Martha était morte, même si elle semblait défier la mort depuis de trop nombreuses années déjà, le jeune Jaime était mort, la base de lancement était en ruines, l'île de Pâques avait été explosée. En y repensant en détails, il se rendit compte que l'échec était encore plus cuisant qu'il ne le pensait. Il s'hasarda à poser une question.

Presidente, puis-je vous demander en quoi ceci est une réussite ?

Le dictateur sembla étonné de la question. Il leva les épais sourcils qui trônaient au dessus de ses lunettes de soleil Aviator.

—Et bien parce que j'ai gagné tout un tas d'argent et que je suis encore en vie. Vous pensez trop Fernando, laissez-vous aller un peu. Santé !

—Santé, Presidente.


FIN

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