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                    Lorsque Fernando vit Jaime débarquer escorté par trois individus inconnus, et armés de surcroit, il se douta que quelque chose n'allait pas. Dans quel pétrin s'était encore fourré le jeune homme ? Celui-ci s'avança vers lui, le visage triste.

—Je suis désolé Fernando.

—Jaime que se passe-t-il ?

—Ce qu'il se passe, intervint Sanchez, c'est que nous avons besoin de savoir où le gros barbu qui te sert de chef est allé.

Fernando ne comprenait pas ce que voulaient ces gens. Soudain, les images des caméras de surveillance lui revinrent en mémoire. Trois agents. Il avait en face de lui trois personnes. Son cerveau ne mit pas longtemps à assembler les pièces du puzzle.

—Vous êtes les agents de la Brigade de Protection du Monde qui ont cambriolé la villa et volé les informations concernant l'affaire Machu Picchu n'est-ce pas ? demanda le majordome.

—Ecoutez, monsieur Fernando, répondit Calderon. Vous savez très bien que ce que prépare votre chef est mal. Vous qui êtes sous ses ordres, vous ne pouvez peut-être rien faire pour l'en empêcher. Mais nous, nous pouvons, nous devons même, car il s'agit de notre devoir. Nous ne pouvons pas laisser se produire une telle chose. Alors s'il vous plait, dites nous où il est allé.

Fernando la regardait droit dans les yeux. Cette femme avait du caractère, et ce qu'elle disait semblait juste. Mais il avait fait une promesse au Presidente, et jamais il ne décevrait celui qui lui avait offert un toit, un travail, une vie convenable. Non, il ne le trahirait jamais.

Soudain, un téléphone sonna.

C'était le portable de Maxwell.

—Directeur ?

—Nos satellites ont repéré une signature thermique anormale non loin de votre position, à 50 kilomètres au sud-ouest, l'informa Wilson à l'autre bout du fil. Cela doit correspondre au lancement des missiles. Rendez-vous immédiatement là-bas, et arrêtez les avant qu'il ne soit trop tard.

—Bien reçu, répondit Maxwell en rangeant le téléphone dans sa veste. Monsieur Fernando, il semblerait que finalement nous n'ayons plus besoin de votre collaboration.

Puis il s'adressa à ses coéquipiers.

—L'objectif se trouve à 50 kilomètres au sud-ouest, les missiles sont en cours de lancement, nous n'avons pas une seconde à perdre !

—Très bien, fit Sanchez, mais on part pas sans une garantie, on sait jamais.

Il attrapa Jaime, et tous s'en allèrent au pas de course vers le jet stationné dans les jardins, sous les yeux médusés de Fernando. Il les vit s'installer, puis démarrer l'engin qui s'envola à toute vitesse en direction de la base de lancement. Et en plus, ils avaient Jaime. La situation prenait une tournure des plus délicates.

Il resta là, debout derrière la baie vitrée du grand salon, à contempler l'herbe encore aplatie par le train d'atterrissage du jet qui se trouvait là quelques secondes plus tôt.

Soudain, on sonna à la porte.

Peu importe qui cela pouvait être, cela tombait très mal. Las, le majordome traversa le salon pour aller ouvrir.

Une petite vieille toute rose se tenait là, avec la mine des mauvais jours, et tapotait du pied d'impatience.

Martha.

Difficile de ne pas la reconnaître, tant sa tenue rose bonbon était unique en son genre.

—Fernando, tu ne t'arranges pas avec l'âge, lui fit-elle remarquer de sa voix chevrotante.

Venant de la part d'une vieille grand-mère toute ridée, le majordome trouva la remarque pour le moins déplacée. Elle poursuivit :

—Je suis à la recherche de mes cibles : deux hommes et une femme. Je les ai suivis jusqu'ici. Tu les as vu ?

—Ils viennent de partir vers la base de lancement du chef. Il y a un hélicoptère sur le toit. Je t'emmène.


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