17 - Mise à feu



                    Le convoi s'arrêta à destination. Le Presidente jubilait. La base de lancement se trouvait juste devant lui. En chemin, il n'avait pas arrêté de penser à la phrase qu'il prononcerait lorsqu'il lancerait les missiles, ce genre de phrase qui marque l'histoire, mais aucune ne lui avait semblé suffisamment poignante. Tant pis, il ferait sans. De toute façon, personne n'était censé remonter jusqu'à lui dans cette affaire, ce projet était top secret et il risquerait très gros si il venait à être démasqué. Ce serait un lancement discret et sobre, donc.

Une fois descendu du tank, il avança vers la base de lancement. D'extérieur, le bâtiment était déguisé en centre de vacances. Mais évidemment, ce n'était qu'une façade, une couverture qui assurait la discrétion, au cas où un visiteur perdu ou un peu trop curieux tomberait sur la base. L'endroit était vide, et un panneau "fermé pour travaux" pendait sur la porte, ce qui était censé définitivement décourager les curieux.

Il entra dans le hall d'accueil, et se posta face à une étagère remplie de brochures, sur la gauche. Il passa sa main le long du montant droit de l'étagère, cherchant à tâtons un bouton, qu'il trouva au bout de quelques secondes. Lorsqu'il le pressa, un bruit de dépressurisation et un cliquetis métallique se firent entendre, avant que le bout de mur contenant l'étagère ne s'écarte sur le côté, laissant une ouverture de la taille d'une porte en face du dictateur. Il était très fier de ce petit subterfuge, qui lui rappelait les films d'espionnage de se jeunesse.

Il s'engagea à l'intérieur du passage et fit signes à quelques hommes de le suivre. Le couloir sombre débouchait sur un escalier en spirale qui descendait jusqu'au sous-sol.

Une fois en bas des marches, il actionna un interrupteur qui illumina la très grande, très moderne et très secrète base de lancement. Divers postes de contrôle, des bureaux ultra-modernes, peuplaient la pièce. Tout au fond se trouvait une plate-forme ronde légèrement surélevée, où trônait la console de commande principale.

Le dictateur avança droit vers elle. Son tableau de bord formait un demi-cercle à interface totalement tactile, surplombé par une demi-douzaine d'écrans qui affichaient toutes les informations et indicateurs nécessaires.

Il posa sa main droite sur une interface qui détecta son empreinte palmaire, et lui autorisa l'accès aux commandes.

—Le moment est enfin arrivé. Désolé les Mayas, mais mon argent est plus important que votre champ de ruines.

—Machu Picchu est une œuvre Inca, Presidente, le corrigea l'un des soldats.

—Oui, c'est ce que j'ai dit ! grogna-t-il. Si vous n'entendez rien, lavez-vous les oreilles plus souvent.

Marmonnant quelques grossièretés dans son épaisse barbe, le dictateur pianota sur le tableau de bord, entra plusieurs commandes, puis configura la cible. Un bouton "CONFIRMER LE LANCEMENT DES MISSILES" apparut au milieu de l'interface.

Il prit une grande inspiration, puis appuya dessus.

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