11 - Martha
Il faisait les cent pas dans son bureau, encore. A présent qu'il savait qui était son ennemi, il pouvait mettre en place une contre-attaque. Mais il était bien embêté, car la Brigade de Protection du Monde, très secrète et très efficace, ne risquait pas de se laisser faire. Les petits protégés de Wilson sont très bien entraînés, alors comment les arrêter ?
Et comment avaient-ils su pour la clé USB contenant le dossier Machu Picchu ? Peut-être était-ce une taupe au sein même de la demeure, peut-être avaient-ils piraté son système informatique, ou peut-être avaient-ils eu tout simplement de la chance ? Ce n'était pas important. Maintenant, ils savaient. Ils savaient tout, ou du moins ils ne tarderaient pas à tout découvrir.
Pourquoi avait-il accepté cette proposition ? Pour l'argent évidemment. C'était le Presidente, il n'avait que faire des ruines inca, tout comme le conflit entre le Pérou et le Chili le laissait totalement indifférent. L'argent en revanche.... L'argent lui permettrait de faire de grandes choses. Il pourrait en profiter pour mener à bien de grands projets afin d'étendre son influence, de verser quelques pots de vin aux bonnes personnes, de mener Santa Libertad vers la gloire.
Il pensait à son pays. Après ses intérêts personnels certes, mais il y pensait quand même. Il souhaitait que Santa Libertad devienne acteur majeur en Amérique Centrale, pour ensuite dominer toute l'Amérique du Sud, et devenir suffisamment puissant pour se convertir en place forte du continent Américain, plus forte encore que les Etats-Unis ! Mais ces rêves de grandeur étaient en train d'être brisés par cette foutue Brigade.
C'était décidé. Aux grands maux les grands remèdes.
Il attrapa le téléphone rouge dans son bureau, et composa un numéro en tapotant de ses gros doigts. Il colla l'appareil à son oreille, et attendit quelques sonneries avant que son interlocuteur ne décroche.
— Oui j'écoute ? répondit une voix de femme, tremblotante.
— Martha ? Hola, c'est moi, El Presidente.
— Comment ?
— MARTHA, EL PRESIDENTE à l'appareil, répéta-t-il plus fort cette fois.
— Pas la peine de crier, je suis pas sourde ! Qu'est-ce que tu veux ?
— J'ai besoin de tes services.
— Comment ?
La voix chevrotante de la vieille femme, qui tirait dans les aigus, avait le don d'agacer le Presidente au plus haut point. C'était l'inconvénient avec Martha.
—TES SERVICES ! J'ai besoin de tes services ! beugla le dictateur.
— Je ne fais plus ça. J'ai pris ma retraite.
— Foutaises. Malgré ton âge, tu restes la meilleure dans le domaine, je ne connais personne qui fasse le boulot aussi bien que toi. Et puis je paye très bien.
Après quelques secondes de réflexion, Martha donna sa réponse:
— Quelle est la cible ?
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