Chapitre 31
- Ça va aller, je suis là, Shi'. Je serai toujours là pour toi. Quelque soit la raison. Peu importe l'âge. Tu auras beau m'appeler, je serai déjà derrière toi. Et ça depuis des années.
- Je crois...
- Shi'... ?
- ... que j'ai fait... une connerie.
Fudou plissa les yeux. C'était plutôt rare que son amie lâche un gros mot. Il la vit ouvrir les yeux doucement, et tourner la tête vers lui, les larmes aux yeux.
- Akio... tu as déjà tué quelqu'un... ?
- Shi', rendors-toi, tu divagues.
- C'était horrible... je ne pensais pas que... ça aurait de si grandes conséquences...
- C'était un cauchemar, Shinobu, rendors-toi.
- Elle est morte, Akio...
La rose sanglota. La porte s'ouvrit sur Sakiyama. Kidou déglutit en voyant Takanashi dans les bras de Fudou. Non pas qu'il était jaloux. Mais quand elle se tourna, les cheveux détachés, il la reconnut.
- Takanashi... tu...
- Kidou-san ?
- Un problème ? Lâcha Sakiyama.
- Oh merde... souffla Takanashi. Kidou-san, je...
- Calme-toi. Perdre ton sang-froid ne changera rien. Sakiyama, va lui chercher un verre d'eau.
Le vert s'exécuta, bien qu'un peu confus. Kidou s'approcha, avant de s'assoir sur le lit de la rose. Il la fixa quelques secondes avant de parler :
- « Prouve-moi que tu m'es dévouée et tu pourras entrer à la Teikoku Gakuen. » N'est-ce pas ?
- Kidou-san...
- Je suis passé par là. Akio également. Alors dis-le.
- Oui, c'est ça... souffla Takanashi. C'est ma faute... mais j'étais si naïve...
- Shinobu, j'arrive pas à suivre... tu as fait quoi, exactement ?
- J'ai débranché Haruna Otonashi.
***
C'était une journée ordinaire. Un soleil radieux. Aucun nuage. Une journée de cours à l'école primaire. Et puis le maître décida de faire une heure d'orientation.
- Qui veut commencer et nous dire dans quel collège il veut aller ?
- Moi !
A cette époque, elle ne savait pas. Elle se contentait de suivre Shuuji et Akio. Elle n'avait aucun rêve d'avenir. Aucune préférence pour un métier ou un autre. Lorsque le maître l'interrogea, elle se leva, et dit :
- Moi, je ne sais pas encore. Mais j'irai dans un collège réputé et je prendrai ce qui m'ouvrira le plus de portes, comme ça, quand je trouverai ce que je veux faire, je le ferai.
- Donc tu préfères choisir plus tard ?
- Oui. Je n'ai pas de rêve, mais il n'est jamais trop tard pour en trouver un.
Et elle s'était rassise. Un collège réputé signifiait la Teikoku Gakuen ou la Outei Tsukinomiya. Les places étaient limitées. Alors quand cet homme était venu à elle, elle savait qu'elle avait une chance d'avoir une place.
Va à l'hôpital. Chambre 142. Et débranche le fil blanc.
Il était précisé ce que c'était un mannequin. Alors elle était entrée. Chambre 142. Et elle avait débranché. Et son cœur s'était stoppé un court instant. Le mannequin venait de lâcher un geignement. Puis des petits cris. Tentant de respirer. Mais trop tard.
Alors elle était sortie. Haletant. En pleine hyperventilation. Elle s'était cachée aux toilettes, UNE envie de vomir la prenant. Elle avait onze ans.
Et elle avait tué quelqu'un.
Calmée. Elle ressortit. Elle devait s'en aller. Elle tapa dans un garçon, sans faire exprès. Avec une cape rouge. Elle s'excusa vite, avant de repartir. Mais elle s'arrêta en entendant le cri du garçon.
Ce cri la hanterait sûrement toujours. Il était entré en elle, et ne ressortirait pas avant des années.
***
Fudou observa la rose sourire, une larme coulant sur sa joue. Puis une autre.
- Si vous saviez comme je m'en veux ! J'ai toujours vécu avec ça, je n'ai jamais pu l'oublier... Kidou-san, pardon, pardon !
- Takanashi.
La rose releva la tête. Kidou esquissa un sourire.
- Tu as été manipulée, c'est tout. Comme moi. Comme Akio. Comme tout le monde ici. J'aurais tellement aimé qu'elle ne meure pas. Peut-être qu'il t'aurait quand même acceptée si tu lui avais dit non.
- Mais Kidou-san...
- On fait tous des erreurs, Takanashi. Tous. Même si c'est dur, même si je sais maintenant pourquoi et comment elle est morte, c'est trop tard. Haruna est parti, et rien ne la ramènera.
- Yuuto...
Kidou baissa la tête doucement.
- Oublions tout ça. Repartons de zéro. Tout ceci n'a qu'assez duré. Je pense... que nous avons assez souffert ainsi.
Takanashi hocha la tête. Kidou lui pardonnait vraiment ?
La réponse était indéniablement oui.
Même Fudou ne lui en voulait pas.
Alors elle sourit.
***
Fudou resta béat. La femme s'approcha de lui, souriant.
- Félicitations, Akio. Tu vas te marier dans l'année.
Le brun lâcha un soupir, avant de féliciter les mariés. Hitomiko Kira et Michiya Kudou. Il vint sentir les fleurs. Puis, il releva la tête. Hitomiko, dans une magnifique robe blanche et avec un voile à fleurs, embrassait doucement son désormais mari. Un peu plus loin, Reina, qui tentait de ne pas pleurer, tenant la main d'Osamu ; Ryuuji et Hiroto qui applaudissaient, Ryuuji tenant un bébé dans ses bras ; Fuusuke et Haruya qui avaient décidé de sortir les grains de riz ; Seijirou Kira, qui les bombardait de photos.
Deux bras vinrent entourer Fudou, le sortant de sa rêverie.
- Alors comme ça on a chopé le bouquet ?
- Ouais. Les amies d'Hitomiko sont dégoûtées.
- Akio, j'ai eu une idée.
- Mh ?
- Je t'expliquerai après. Ça va te plaire.
Le brun sourit. Il embrassa la joue de son fiancé. Puis, tous les invités se réunirent à la résidence Kira. Le buffet était grand, la décoration magnifique, et la pièce montée un peu trop grande.
- Père, c'est beaucoup trop !
- Rien n'est trop pour toi, ma chérie.
- Ce n'est pas grave, Hitomiko-san, Haruya va se faire un plaisir de tout manger, fit Reina.
Fudou roula des yeux. Toujours le bouquet en main, il se baissa en sentant quelque chose lui tirer le pantalon. Il attrapa un joli bébé aux cheveux bleus et aux yeux orangés.
- Eh bah alors, on s'est perdu, petit monstre ?
- Aga... !
Le petit monstre avait décidé de voir ce qu'était un bouquet de fleurs. Il se retrouvait donc à sautiller dans les bras de Fudou pour mieux voir les lys blanches.
- Masaki ?
- Da ?
Fudou ricana en voyant Ryuuji arriver, essoufflé.
- Je crois que tu as perdu ça.
- Merci, Akio, j'ai cru que je ne le retrouverais jamais. Je l'ai laissé cinq secondes à Hiroto, et quand je reviens, Masaki avait disparu, et Endou était apparu.
- Tiens, je te le rends.
- Dadaahaa !
Ryuuji reprit le petit bleu dans ses bras, souriant.
- Il a quel âge ?
- Presque un an. Il n'est pas trop mignon ?
- Si, acquiesça Fudou.
Le vert fit voler le bébé doucement, qui gazouilla.
- On l'a adopté officiellement il y a quelques jours, mais il était déjà dans notre cœur depuis qu'on l'a rencontré.
- Ça fait comment d'être parent ?
- C'est plus dur que ce que je pensais. Maintenant, j'ai deux bébés à la maison ! Rigola Ryuuji.
Le vert s'en alla, appelé par son mari. Au dernier moment, il confia le bouquet au petit garçon, surexcité. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait qu'il était bel et bien un petit monstre. Kidou, une assiette de nourriture à la main, arriva près du brun.
- J'ai eu une super idée.
- Ah ?
- Tu sais que Someoka et Shirou veulent se marier ?
- Et Atsuya ?
- Il veut être « l'amant mystérieux ». Bref, et si on couchait dans un buisson rien que pour l'énerver ?
- ... Ça marche.
Fudou se mit à rire, accompagné de Kidou. Hitomiko, qui passait par là, demanda s'ils avaient vu son petit frère. Évidemment, ni l'un ni l'autre ne l'avait vu, jusqu'à ce qu'il arrive, en costume noir.
- Hiroto !
- Salut. Tiens, Hitomiko.
Il lui tendit une simple marguerite, rouge de gêne.
- Félicitations pour ton mariage. Et désolé pour tout.
La jeune mariée se mit à rire doucement, avant de prendre le garçon dans tes bras.
- Je me suis dit qu'un bouquet trop gros ne t'irait pas.
- Celle-ci me va très bien. Merci, Hiroto.
Quand leur étreinte se termina, Hiroto sourit à Fudou. Il s'excusa à son tour, et auprès de Kidou également.
- Je me suis rendu compte trop tard que j'étais allé trop loin.
- T'inquiète pas, fit Fudou.
- J'aurai le droit d'organiser votre mariage ?
- Justement, j'ai besoin de toi, répliqua Kidou, un sourire aux lèvres.
- Je serai ravi de t'aider.
- Putain de cravate de merde... !
Fudou leva les yeux vers un invité qu'il n'avait encore jamais vu, et visiblement, Kidou non plus ne le connaissait pas.
- Ah, oui, j'ai oublié. Akio, Kidou, je vous présente Ryouhei Haizaki.
- Ouais, salut, lâcha le basané, qui finit par frapper Hiroto avec sa cravate. Tant pis, je reste sans, c'est trop galère.
- Vous ne me croirez pas si je vous le dis, mais il travaille dans la police.
- Ah oui ? Demanda Kidou avec un sourire. Pourtant, il faut savoir jouer une cravate pour entrer dans la police.
- Tu vas finir en garde à vue, Yuuto Kidou.
- Tu me connais ?
- Trouve une seule personne qui ne te connait pas. T'as fait le FFI et en plus t'es l'un des meilleurs danseurs juniors du Japon.
Kidou rigola doucement. Hiroto lâcha alors :
- Il est chargé de l'enquête Fudou.
- L'enquête Fudou ? Répéta Kidou.
- Ouais. On va s'occuper de ton padre, Akio. En attendant, tu vas vivre ici, avec nous.
- Vraiment ?
- Bah oui, lâcha Haizaki.
- Et Yuuto ?
Kidou déclara qu'il irait à leur appartement, en attendant, et qu'il était prêt à témoigner s'il le fallait. La soirée se poursuivit dans la joie et la bonne humeur – et aussi un peu dans l'alcool. Fudou but. Encore. Encore. Il s'en foutait d'être mineur. Il finit par tomber dans les bras de Kidou, l'alcool lui montant au cerveau.
- Akio, j'ai eu une idée, pour notre mariage.
- Mhhgh ?
- Je t'expliquerai demain. Tu es trop bourré.
- Même pas vrai.
Kidou embrassa son fiancé doucement. Tant pis s'il était bourré. Le plus important était qu'il soit heureux.
- Mh ?
- Veux adopter.
- Tu veux adopter ?
- Mhh.
Kidou lâcha un soupir de surprise. Il voulut répondre, mais Fudou était déjà endormi.
*****
Noyeux Joël en retard :)
#Historia
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