Chapitre 24

Il n'aimait pas la pluie.

Il préférait le soleil. Parce que deux soleils avaient illuminé sa vie.

Mais maintenant, il n'y avait plus de soleil. Ce foutu nuage l'en privait.

Deux soleils, trois nuages.

Puis un soleil de moins.

Un nuage qui s'évapore.

Un qui s'en va.

Le dernier.

Mais ils reviennent, alors qu'il allait toucher le soleil.

Alors que le soleil trouvait enfin la force de briller plus que tout.

Ces nuages noirs étaient à nouveau là.

Et il plut.

Chez Kidou, il pleuvait, alors que le soleil illuminait la ville d'Inazuma.

* * *

Il ne criait pas. N'hurlait pas. Il ne disait rien.

Il se contentait de laisser ses larmes couler sur ses joues.

Ignorant les passants qui le dévisageaient.

Ignorant les appels incessants dont il ne voulait pas connaître l'identité.

Tout simplement parce qu'il savait que ce n'était pas Fudou.

Il voulait hurler. Crier. Se plaindre au premier venu.

Il n'avait pas essayé d'appeler la police, Kira userait de son influence pour les berner.

Il n'avait pas tenté un nouvel assaut chez Fudou, il ne voulait pas se sentir impuissant.

Alors il déambulait.

Le regard vide. La bouche légèrement ouverte.

Sous la pluie battante de ses joues.

Incapable de lever les yeux plus haut que devant lui.

Réfléchis.

Réfléchis.

Ce n'était pas pour rien qu'il était le stratège de Raimon et d'Inazuma Japan. Il devait réfléchir. Aider Fudou.

Trouver le plan parfait.

Seul.

Il ne pouvait plus demander de l'aide, au risque de perdre à nouveau.

Puis, il ne plut plus.

Le nuage qu'il était se chargeait d'électricité.

La foudre allait tomber.

Hiroto Kira venait d'apparaître devant lui, chantonnant une musique qu'il connaissait plus que bien. Cette musique qu'il avait réduite à néant, emportant tout sur son passage. Le grisé s'arrêta, un sourire aux lèvres. Il fit claquer sa bulle de chewing-gum, retirant un de ses écouteurs.

- Depuis deux jours, j'arrive à supporter cette foutue musique. Comment elle s'appelle, déjà ? El fuego de quelque chose... C'est con, non ? J'ai vraiment une mémoire de merde, pour certains trucs.

Kidou ne répondit pas. Il se contenta de saisir le col de l'héritier Kira, avant de le lancer contre un arbre. Ce dernier heurta le tronc plus violemment que ce qu'il pensait. Lorsqu'il releva la tête, Kidou plaqua ses mains de chaque côté de son visage, lui lançant un regard qui aurait même pu faire plier Kageyama.

- Espèce de sale enfoiré...

- Du calme, Yuuto. J'ai le droit de t'appeler ainsi, hein ? Je viens en ami, je te le jure.

- Tu te fous de moi ?

Kidou serra les poings, tentant de rester calme. Lui exploser le visage le démangeait, mais il ne tenait pas à finir au commissariat.

- J'ai un marché à te proposer.

Le brun haussa un sourcil, surpris.

- Un marché ? Répéta-t-il, desserrant les poings.

- Déjà, baisse les bras, ensuite, on va discuter. C'est à propos d'Akio.

Kidou baissa les bras en entendant le nom de son fiancé. Il avait l'impression que son cœur se remettait enfin à battre. Hiroto mena le danseur jusqu'au bar où il avait vu Fudou pour la première fois. Comme Kira prit une boisson, ils donnaient l'air de discuter entre amis.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

- Tu connais Yumiko Kira ?

- La femme de Seijirou Kira et accessoirement la mère de Hitomiko-san, oui, dit Kidou.

- C'était aussi une danseuse. Et devine quoi, elle faisait du tango.

Kidou leva la tête de sa main, intrigué. Hiroto sirota son coca, avant de poursuivre :

- Et sa rivale n'était autre que cette chère Aimi Fudou. La mère d'Akio.

Le brun fixa le grisé quelques secondes. Il ne s'acharnait sur Fudou que pour une vengeance ?

- Tu sais que ma mère est morte il y a sept ans, non ?

- Je ne vois pas le rapport, souffla Kidou.

- Elle s'est suicidée.

Ces mots firent l'effet d'une bombe au danseur. Hiroto ajouta ensuite :

- Aimi Fudou est morte il y a dix ans. Ma mère ne s'en est jamais remise. Et encore moins en voyant Akio débarquer à Sun Garden. Elle m'a demandé de faire en sorte qu'il s'en aille, elle ne supportait pas sa présence.

Hiroto termina sa boisson, en demandant une autre à Reina, qui travaillait en tant que serveuse pour les vacances.

- Avec deux glaçons.

- Oui, votre majesté, lâcha la bleutée, roulant des yeux.

- J'en étais où ? Ah, oui. Akio a eu la très bonne idée de commencer la danse, et, encouragé par ma sœur, ça a été le déclic. Parce qu'il lui ressemblait trop.

Kidou se tut. C'est vrai qu'à présent, il se souvenait que les mouvements de Fudou ressemblaient à ceux de sa mère.

- Donc si je résume, lâcha Kidou, tu l'as harcelé et violé juste parce que ta mère s'est suicidée ?

- Tu ne peux pas comprendre ce que c'est de perdre sa mère, et encore moins de retrouver son corps pendu, sans vie.

Hiroto sentit un frisson parcourir son corps. Il se revoyait encore pousser la porte, appelant sa mère. Et puis le tabouret au sol.

Les volets fermés, laissant tout de même un espace pour la rayon de lune qui donnait sur le corps.

La flaque au sol, sous le corps sans vie. Un mélange de sueur, de larmes et d'urine, coulant sans doute à cause du relâchement des muscles.

Et puis Hitomiko qui vient voir. Qui lâche un cri. Qui tire le petit garçon. Seijirou arrivant à son tour, qui ordonna de nettoyer.

Leurs pleurs. Ceux d'Hitomiko, pendant une partie de la nuit. Ceux de son père, pendant deux jours entiers, refusant de s'alimenter.

Hiroto fut le seul à ne pas pleurer. Parce qu'elle avait laissé une lettre. Et il la lisait lorsqu'ils pleuraient tous.

C'était la faute de Fudou. C'était sa faute si elle était partie.

Si maman est partie, c'est parce que Akio lui a rappelé de mauvais souvenirs.

Kira sortit de ses pensées, souriant à Kidou.

- Bon, revenons-en au marché. Voilà ce que je te propose. Je débarrasse Akio de son père, et toi...

- Vraiment ? Alors que c'est toi qui l'as libéré ?

Hiroto se figea. Il serra les dents.

- C'est Hitomiko qui me l'a dit. Elle t'a vu accueillir un avocat, et sitôt que tu avais le dos tourné, elle l'a interrogé.

- Oui. Le procès s'est déroulé dans le plus grand secret, lui permettant de sortir de prison et récupérer la garde de son fils ! Tu veux savoir un truc drôle ? Akio a oublié de supprimer ses preuves ! En remontant la vidéo-témoignage, on pouvait le voir qui provoquait son père ! Il pensait s'en sortir, mais il a été trop con !

Alors que Hiroto se tordait de rire, Reina s'approcha et lui renversa un verre d'eau sur la tête, sous le regard médusé d'Osamu et vide de Kidou. Heureusement qu'il n'y avait aucun autre client dans le bar à cet instant.

- J'aurais tellement adoré que tu meures à la place de Yumiko-san, lâcha la jeune femme.

- Reina ! S'exclama Osamu.

- Quoi, tu veux le défendre ? Tu l'as pas entendu ? Hurla-t-elle. Il a piégé Akio ! Ce type est le plus grand connard du monde ! Juste parce qu'elle est...

Elle ne réussit pas terminer sa phrase, les larmes aux yeux. Osamu se tut. Il tendit tout de même une serviette au grisé, avant de prendre sa petite-amie dans ses bras, collé dans son dos.

- J'aimais aussi beaucoup Yumiko-san, dit Osamu doucement. Mais traiter Hiroto de tout les noms ne la fera pas revenir. Les morts ne reviendront jamais, et nous le savons mieux que personne. Même s'il est le plus grand enfoiré de la Terre, nous ne pourrons rien faire.

Kidou se leva. Il tendit un billet au noiraud, avant de planter son regard dans celui de la jeune femme.

- Il a raison, Reina. Si insulter ceux qui nous ont séparés de ceux qu'on aimait les faisait revenir, cela ferait longtemps que Haruna serait à mes côtés.

Reina ouvrit de grands yeux. Kidou se tourna ensuite vers le grisé.

- Que dois-je faire pour que tu laisses Akio tranquille ?

- Que tu quittes la ville et ne gardes aucun contact avec Akio.

Kidou ferma les yeux.

Viens m'aider... !

Il serra les dents.

Il savait que lorsqu'il passerait la porte du bar, il pleuvrait à nouveau.

Il laissa Akio envahir son esprit. Il repensa à lui. Juste à lui. A tout ce qui le constituait.

Son sourire mesquin, celui affiché sur son masque qui avait cédé. Son sourire sincère, qui pouvait faire fondre n'importe qui. Ses yeux, envoûtants et brillants. Sa peau, si douce. Son rire sincère, qui faisait sourire n'importe qui.

Ses cheveux, fins, mais terriblement doux. Ses petites oreilles, qu'il adorait tant caresser. Ses lèvres, qu'il adorait tant embrasser, même si son propriétaire en mangeait la peau parfois. Son cou, sa zone la plus sensible, qu'il adorait titiller, lui laissant des marques.

Ses mains, un peu plus petites que la moyenne. Ses doigts, qu'on ne voulait pas lâcher lorsqu'ils étaient entremêlés avec d'autres. Ses bras, fins, mais tellement réconfortants.

Son torse, réchauffant si facilement ceux qu'il tenait dans ses bras. Ses jambes, endurcies grâce au football et à la danse. Ses pieds, l'endroit où il était le plus chatouilleux. 

Ses larmes de joie, qu'il refusait d'effacer. Sa voix, qu'il aimait tant, lorsque son nom était prononcé, ou juste les trois mots qui faisaient vivre son cœur.

Son cœur, caché au fond de lui. Oui, il battait encore. Mais pour combien de temps ?

Alors.

Kidou choisit. Rongé par la culpabilité.

- J'accepte.

* * * * *

Ce chapitre est une petite réf à FMA, si vous l'avez pas lu, vous ne pouvez pas comprendre :(

On connait enfin les motivations de Hiroto ! 

Oui, d'ailleurs, pour le nom des mamans, bah j'ai improvisé. 

J'imagine très bien Mme Kira avec des cheveux longs, violets, et des yeux roses, un peu plus foncés que ceux de Hiroto, habillée toujours d'un kimono - comme son mari huhu -, donc Yumiko lui allait bien, pour moi

Pour Mme Fudou, c'est un peu plus simple, cela dit, même si je m'acharne sur elle tout au long de l'histoire - comme Fudou *tousse* -, il me semble qu'en VF elle se nomme Amandine - corrigez-moi si je me trompe, je suis pas pro-VF x)) - et j'aime beaucoup le prénom Aimi

Je l'imagine blonde étant enfant, et qu'ensuite ses cheveux foncent, jusqu'à obtenir la couleur marron montrée dans l'anime

Que pensez-vous de tout cela ? Et de la décision de Kidou ?

#Historia

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