Bonus 1

« — Hé !... Hé ! »

Le garçon laissa échapper un soupir. Son voisin n'était vraiment pas sociable. Il notait son cours, écoutant attentivement, et prenant quelques notes. Sa feuille était presque pleine, alors que lui n'avait gratté que trois mots. Il tendit sa main vers la trousse de son voisin.

« — Arrête !

— Ça va, je te le rendrai.

— Mais je m'en fous, tu me le laisses ! »

Ils se fixèrent quelques secondes avant que le plus jeune tente à nouveau une pêche. La main de l'autre claqua sur le dos de sa main, résonnant dans la salle, devenant silencieuse.

« — Narukami, Henmi ! Vous resterez une heure, ce soir, en retenue !

— Quoi ?!

— Mais madame, c'est lui ! Il a essayé de- !

— Soit vous vous taisez et vous suivez, soit je monte à deux heures ! »

Voilà comment Wataru Henmi se retrouvait en permanence, pour une heure de colle. La toute première de sa scolarité. Ses parents pèteraient sans un doute un boulon, comme toujours. Il jeta un œil à sa feuille d’exercices, de l'anglais. Et cette langue maudite était son point faible. Il était à peine au dessus de la moyenne.

« — Pff… m'ennuie… râla Narukami, deux rangs devant, s’étalant sur la largeur de la table. J'aurais dû garder mon casque. »

Encore un qui n'a pas lu le règlement intérieur, songea Henmi.

Mais ça voulait aussi dire que c’était sa première heure à lui aussi. Il était stipulé dans le règlement qu’à chaque heure de retenue, les surveillants gardaient les effets personnels, c’est-à-dire casque, écouteurs, jeux, téléphones, et même les livres — sauf ceux de révision — avec eux, dans la salle d’à côté.

« — Tu veux pas me prêter tes fluos ? Tenta Kenya.

— Bosse.

— Nan mais sérieux, j'ai trop envie de faire une tour.

— Tourne-toi, Narukami. »

L’intéressé lâcha un « pff ! » d'agacement, haussant les épaules et se tournant enfin. La tranquillité dura peu, car le plus jeune pivota à nouveau.

« — C'est quoi, la réponse à la question 4-C ? Du grand trois.

— T'en es déjà là ? »

Henmi écarquilla les yeux en voyant la feuille de Narukami. S'il la rendait juste, il pourrait sortir, lui. Il jeta un regard à l'énoncé. Et, quand il proposa une réponse, Narukami acquiesça.

« — Tu le savais ?

— J'ai fini la fiche. Je l'ai faite en cours y a une heure. J'ai une bonne mémoire et je suis un des meilleurs de ma classe en anglais.

— Avec quoi ? Un huit ? Ricana Henmi.

— Un dix-neuf, rétorqua Narukami, tendant sa feuille à son camarade d’infortune.

— Merci. »

Henmi esquissa un sourire, après un léger blanc. Ils sortirent finalement, récupérant leurs affaires.

« — Bon, je te laisse, je…

— Non, tu viens avec moi ! »

Wataru se retrouva entraîné par son camarade de la quatrième trois, vers un petit coin tranquille, près de la sortie de derrière.

« — Tiens tiens, qu’avons-nous là ? Demanda l'un d'eux avec un sourire, levant les yeux de son livre.

— C'est du Wataru Henmi de premier choix, dit Narukami en ricanant.

— Bienvenue en enfer, mec, lança un autre.

— C'est Wataru Henmi, ton nom ? S'extasia la seule fille du groupe. Moi, c'est Shinobu Takanashi, mais tu peux m'appeler Shinobu ! Alors je te présente les autres !

— Attendez, je dois rejoindre votre groupe, là ?

— Grave, ricana celui qui sera démarquait le plus, en se levant. Moi, c'est Akio Fudou. Bienvenue en enfer, Henmi. »

Il dévisagea tour à tour les collégiens. Tous en quatrième, à première vue. Crâne nu et yeux verts, cheveux roses et yeux bleus, cheveux verts et yeux verts, cheveux bleus et œil orange, cheveux en crinière de lion et yeux bleus foncés…

Dans le fond, ils ne semblaient pas tous méchants.

« — Henmi, tu fais du foot ?

— J'en faisais en primaire, oui.

— Ça te dit de rejoindre l’équipe de la Shin Teikoku Gakuen ? »


。∘˚˳°*.☆゚.*・。゚✧:。


« — Ça devrait pas être permis de s'emmerder autant. »

Henmi leva les yeux au ciel, avant de les baisser vers son cours de japonais.

« — Nianiania, "encore un semblant de tour et c'est l'exclusion". Quelle connasse.

— Parle plus fort, elle entend pas, ricana Henmi.

— Vas-y. Pour combien tu lui cries "connasse" ?

— Six. Avec reverse. »

Henmi posa son stylo et tourna la tête vers Narukami. Ils comptèrent jusqu'à trois avant de lâcher un nombre au hasard, en même temps ; quatre.

« — Dommage que tu aies dit quatre, ironisa le plus jeune.

— T'es un enfoiré.

— C'est celui qui dit qui est.

— J'arrive pas à croire que t'aies presque dix-sept ans.

— Silence ! Clama la professeure.

— Ta gueule connasse ! »

Narukami resta béat quelques secondes avant de trembler des lèvres, retenant un fou rire. La professeure avait laissé tomber sa craie, tandis que les autres s'étaient tournés vers lui.

« — Sors de mon cours immédiatement ! »

Henmi rassembla ses affaires, se retenant lui aussi de rire. Narukami ne tenant plus, et ils se retrouvaient dans le couloir tous les deux, cinq minutes plus tard.

« — J'aurais pu la faire, en fait, ta tour.

— Imagine le combo tour-connasse.

— Tour de la connaaaaasse ! »

Ils furent à nouveau pris d'un fou rire, puis partirent en entendant les talons de la professeure s'approcher. En bas se trouvait déjà Fudou, les écouteurs dans les oreilles, et concentré sur son second téléphone. Il avait sans doute été exclu.

« — Redonnez-moi vos noms, vos affaires, et ensuite vous allez en salle de colle.

— Wataru Henmi et Kenya Narukami.

— Ah oui, on m'a parlé de vous.

— Vous êtes nouvelle ?

— En salle de colle.

— D'accord. »

Narukami ricana en voyant la répartie de la surveillante. Ils se mirent à la table devant Fudou, qui ne leva pas les yeux. Henmi sortit sa trousse, la posant devant celle de Narukami.

« — T'as bien mérité de la faire.

— Merci ! »

Et Fudou leva les yeux au moment où Kenya tourna la tête. Et au moment où Henmi rougit. Le brun saisit son téléphone, et sans quitter sa vidéo – de Yuuto Kidou, mais personne ne le sut jamais – il envoya un message à Henmi.


« Mec.

Faut qu'on parle.

10h derrière la cafet' »


« Henmi. T'es amoureux. »

Ils se fixèrent quelques secondes, à l'écart du groupe, avec les cris et les discussions en fond de cour. Puis Henmi tourna la tête vers Narukami, avant de souffler.

« — C'est ce que je me disais aussi. J'ai rêvé de lui, cette nuit. Et putain, je voulais pas me réveiller et y mettre un terme.

— Pourquoi je suis entouré d'imbéciles... ?

— Tu veux que je fasse quoi ? Que j'aille lui dire au risque de me prendre un râteau ?

— Et moi tu veux que je fasse quoi ? Que j'organise une soirée jeu de la bouteille bien cliché ? On est pas dans un anime ! Porte tes couilles ! Enfin, si t'en as. »

Henmi lâcha un soupir. Il aurait adoré que ce soit un anime. Mais la réalité est trop différente de la fiction. Shinobu lança la phrase qui stoppa tout ; la fin de la pause déjeuner. Narukami salua le groupe avant de s'en aller pour son cours de maths.

« — Narukami ! Attends-moi !

— T'as qu'à te bouger !

— Allez, Wataru-chan. Va voir l'amour de ta vie. » fit Fudou avec un sourire, avant de pousser le violet légèrement.


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Henmi ouvrit les yeux, se levant en sursaut. Il passa une main sur son visage. Depuis le match contre Raimon, il n'arrêtait pas de rêver de Narukami.

Il posa les pieds au sol avant de sortir de sa chambre. Il descendit à la cuisine sans bruit pour ne pas réveiller ses parents à trois heures du matin, et lorsqu'il eut avalé un verre d'eau, il fixa la bosse de son caleçon qui se calmait lentement.

« — Quel corps de merde. »

Un bâillement le fit se lever. Un deuxième l'incita à retourner dans sa chambre, dormir contre sa peluche manchot que Sakuma lui avait offert. Il avait été customisé par Shinobu et le bleuté, pour un Noël.

Henmi retomba sur son lit. Mais il n'attrapa pas sa peluche. Il se questionnait. Comment avait-il pu ne pas se toucher au moins une fois dans sa vie ?

« Henmi... »

Il resserra ses jambes sur son intimité. Il allait craquer, là, maintenant ?

La réponse fut un oui indéniable. La tentation était trop forte. Et à cet instant précis, il sut qu'il voulait Narukami, pour lui seul.


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Narukami mit son téléphone en veille. Il leva la tête vers Sakiyama.

« — On est arrivés ?

— Ouais. Mais y a déjà Doumen et Onoo.

— P'tain ils abusent. »

Shinobu roula des yeux, un sourire sur les lèvres. Il ne fallait pas attendre longtemps pour que les autres arrivent, le dernier étant Fudou. L'après midi à la plage semblait agité.

« — Jette-moi à l'eau et je te jure que je balance les nudes de toi que j'ai.

— Je peux savoir pourquoi tu as des nudes de moi ? S'étonna Henmi.

— Heu... Oups ? »

Narukami chercha à s'enfuir, mais il finit par déraper et tomber dans le sable, suivi par Henmi. Ils se fixent quelques secondes, l'un au dessus de l'autre, avant que Henmi s'écarte d'un coup, rouge de gêne. Il prétexta une envie pressante et s'éloigna.

« — Henmi ? »

L'intéressé tourna la tête vers son cadet. Ce n'était pas le bon moment. Vraiment pas. Henmi fit signe au plus jeune de s'éloigner, allant se cacher dans une cabine de douche en pierre qui ne fonctionnait pas.

« — Tu bandes ?

— Putain, Narukami, qu'est-ce que tu fous là encore ? »

Henmi essaya de le repousser, mais il fut rapidement contre le mur. Narukami semblait avoir bu, mais il savait que ce n'était pas le cas.

« — Je peux ?

— Nan.

— Même pas avec la main ?

— Non.

— Et est-ce que je peux...

— Putain, Narukami !

— ... T'embrasser ? »

Henmi rougit. Il baissa la tête vers Narukami, à quelques centimètres de lui. Ils se fixèrent dans les yeux. Et le plus grand hocha la tête, déglutissant. Et leurs lèvres se rencontrèrent enfin. Et rapidement, leurs langues. Leurs corps se collaient, malgré eux. Henmi rompit le baiser, faute d'oxygène.

« — Narukami... Tu...

— Encore, s'il te plaît... J'en veux plus... »

Henmi attira le plus jeune par le col, lui volant un baiser.


。∘˚˳°*.☆゚.*・。゚✧:。

« — Il y a un feu d'artifice, ce soir, ça vous dit ? » lâcha Takanashi.

Henmi leva les yeux vers Narukami. Mais il détourna le regard bien vite. Il préférait oublier ce qu'il s'était passé. Tout fut remballé, et chacun reprit le chemin de chez soi.

« — Narukami, attends. »

L’intéressé se stoppa. Il se retourna vers Henmi.

« — Ça te dit de venir chez moi ? Pour jouer à la console.

— Tu es sûr que ça ira ? Après ce qu'il s'est passé… je préfère ne pas venir… »

Henmi se tut, retenant sa respiration. Narukami retira son casque de ses oreilles, ce qui était rare.

« — Je suis désolé. J’aurais pas dû. Je suis un petit con. Et ça, depuis la première fois où j'ai interagi avec toi. Peut-être voudrait-il mieux que je mûrisse enfin et que je te laisse tranquille. »

Le plus jeune sourit doucement avant de commencer à s’éloigner. Henmi serra les poings. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Les études d'abord, répétait son père. Il n'avait eu aucune copine, et avait les meilleures notes de la classe, derrière Shinobu. Mais il savait qu'il ne pouvait pas laisser partir Narukami.

La première personne avec qui il s'entendait si bien. La première personne qu'il aimait plus que toutes les autres.

« — Kenya ! Je te jure que si à vingt-et-une heures moins dix, t'es pas là… Je t'oublie de ma vie ! Et crois-moi, ça me ferait mal de te perdre ! »

Narukami continuait de marcher. Il replaça son casque sur ses oreilles. Ce n’était pas pour ignorer Henmi, mais bien pour ne pas s’entendre pleurer.

Henmi prit une grande respiration. Non, on était pas dans un putain de film. Il n’allait pas se retourner. Aucun ne reviendrait en courant vers l'autre. Et pourtant, ce n’était pas l'envie qui leur manquait.

Henmi arriva plutôt que prévu. Il était vingt heures quarante. Il avait erré dans la ville. Il n’avait pas eu envie de rentrer chez lui. Il avait bien pensé à aller voir Sakiyama, mais il refusait de voir les deux amoureux dérangés. Il avait juste eu envie de voir Narukami.

« — T'es toujours en avance, toi. »

Narukami descendit son casque autour de son cou, laissant une main dans sa poche.

« — On y…

— Ça t'a plu ?

— Pardon ?

— Quand je t’ai embrassé. »

Henmi détourna le regard, avant de lâcher :

« — Ouais. J'ai honte de l'avouer, mais ouais.

— Pourquoi honte ? »

Les deux jeunes adultes se mirent à marcher. Sans doute pensaient-il que ce serait mieux ainsi.

« — Ça fait des années que mon père me dit de me concentrer sur mes études. Mais en ce moment, vu que j'ai bientôt fini mes études, il me fait rencontrer des amis à eux. Et certains ont des files de mon âge. Il essaye de me caser. Il est persuadé que je suis hétéro pur.

— Ce n'est pas le cas ?

— Bien sûr que non. Si la vie était si facile, jamais je ne serais tombé amoureux de toi. »

Aucun des deux ne releva ce qu’il venait de lâcher.

« — Pourtant, j’adorerais qu'il comprenne ça. Je voudrais lui dire en face qu’être tombé amoureux de toi est la plus belle chose qui me soit arrivée. »

Narukami esquissa un sourire. Il leva les yeux, et salua Takanashi et les autres. Comme quoi, le temps passe vite en marchant. Ils grimpèrent en haut de la tour de la ville, croisant Endou et Gouenji, mais à vrai dire, ils ne se virent même pas entre eux.

« — Ça va commencer ! » lâcha Takanashi.

Henmi se cala contre la rambarde, rejoint par Narukami.

« — Tout à l'heure, tu as dit que tu devrais peut-être mûrir et m'oublier. Eh bien je refuse.

— Henmi… ?

— Je refuse que tu changes. Sinon, tu ne serais plus celui que j'aime.

— T'es un enfoiré, lâcha Narukami, quand les lumières s’éteignirent.

— Mais je le pense vraiment !

— Ça fait deux fois que je pleure par ta faute, aujourd’hui ! »

Le premier feu éclata dans le ciel étoilé. Et Henmi put découvrir le visage de Kenya, plus éclatant que jamais.

« — Tu regrettes vraiment pas que je sois rentré dans ta vie ?

— Je ne regrette rien. Je suis même heureux que tu aies plongé ta main dans ma trousse, ce jour-là. Je t’aime, Kenya. Depuis longtemps, même si je suis trop con pour ne pas l'avoir vu plus tôt. »

Un feu vert les illumina tous les deux, et ils s'embrassèrent. Doucement. Oubliant tout autour d'eux. Se laissant bercer par les détonations du feu d'artifice. Et quand ce moment s’arrêta, que la sensation de planer disparut, aucun ne voulut y mettre fin. Ils s'embrassèrent longuement, laissant les lumières se rallumer. Ils n'avaient même pas suivi les acclamations, du côté de Kidou et Fudou.

Non, seul l'un et l’autre comptaient. Et leurs amis avaient disparu du paysage.


。∘˚˳°*.☆゚.*・。゚✧:。


« — J'ai gagné !

— T'es un enfoiré.

— Je sais. »

Henmi retira son pantalon. Narukami le fixa quelques secondes, avant de démarrer la course suivante. Le jeu préféré de Fudou, nommé Strip Mario Kart, avait été repris par Narukami. Et malgré les heures d'entraînement d'Henmi, il était en train de perdre, désormais en caleçon.

« — Je choisis la prochaine.

— Si tu perds, tu finis à poil.

— Si je gagne, TU finis à poil, fit Henmi.

— C'est un tapis, donc ?

— Ouais. Sur la route arc-en-ciel, en prime. »

Narukami rit intérieurement. Henmi était nul à chier, et il voulait le vaincre sur la plus dure. Et sa course de prédilection, en plus.

« — Deux secondes, je vais chercher un verre d'eau. »

Henmi se redressa, offrant à Kenya une vue sur ses fesses moulées. Lorsque le plus grand revint, la course commença. Le premier tour fut dominé par Narukami, tombé une seule fois, à contrario Henmi ; six fois.

Le deuxième tour fut un peu moins drôle, Narukami le passa en troisième position, s’étant pris une carapace bleue. Henmi remontait peu à peu, arrivant sixième au second tour. Le dernier tour fut mémorable ; Henmi le passa second.

« — PUTAIN MAIS TA MÈRE LA CARAPACE BLEUE DE MES COUILLES ! MAIS NIQUE TOI PEACH BORDEL ! »

Oui, tout était beau pour Narukami jusqu’à ce qu’il se prit une carapace bleue, puis une rouge de la part de Peach. L'ordi était arrivée première, Henmi second, et Narukami cinquième.

« — Je crois que j'ai gagné, fit Henmi avec un sourire.

— Putain. »

Le DJ en herbe retira son t-shirt d'un geste rapide. Il aurait bien voulu inviter Fudou et Kidou, mais ils étaient trop occupés à leurs études. Se marier, c'est bien, mais ils avaient beaucoup décroché des cours, cette année.

Kenya jeta son pantalon un peu plus loin. Il posa son casque sur la table basse, avec les verres en plastique. Il se rassit un peu mieux sur le canapé-lit.

« — On reste en caleçon pour la dernière ?

— On a fini.

— Bah on recommence ?

— A poil, Kenya. »

Vaincu, Narukami retira son caleçon, rouge de honte. Il replia ses jambes vers lui, détournant le regard.

« — On refait deux courses, proposa Henmi. Si j'arrive devant toi après les deux, je te donne un gage. Si tu arrives devant moi, je finis de me déshabiller. »

Le plus jeune acquiesça et attrapa sa manette de Nintendo GameCube. La course suivante étant la Vallée Fantôme, Henmi se redressa, ne posant pas un regard sur son petit ami. Trop dangereux.

Henmi termina troisième, et Narukami quatrième. Finalement, l’entraînement portait ses fruits. Kenya fulmina. Il avait une moto, le dérapage manuel, et il arrivait à perdre. Sans doute parce qu’il avait son petit-ami nu à côté de lui, et qu'il se retenait de ne pas lui sauter dessus ?

« — J’vais être sympa, on va en prendre une dure. Celle sur laquelle je galère le plus. Le volcan grondant. »

Henmi esquissa un sourire. Il allait gagner et l'obliger à faire un tour à poil, dehors, nu. C’était bien Kenya qui avait dit au début qu'il ne devait avoir aucune retenue.

« — Tu vas souffrir, Wataru. J'te jure. »

La course commença, et Henmi prit rapidement les devants. Premier tour, il arriva second, et Narukami cinquième. Deuxième tour, Narukami gagna une place. Et au troisième tour, Henmi termina juste derrière Narukami.

« — Yes ! Souffla Narukami en se laissant tomber sur le canapé, qui se déplia malgré lui.

— Putain, je t'ai dit de faire gaffe.

— OH, JE T’AI DÉPASSÉ D'UN POINT !

— Espèce d’enfoiré. Je voulais te faire faire le tour de la ville cul nu, c'est dommage.

— Enlève ton caleçon, Wataru. »

Le perdant se déshabilla sous les yeux de son amant. Ils se fixèrent quelques instants avant de s'embrasser, oubliant le jeu. Narukami fit allonger le plus grand, rouge de gêne.

« — Kenya…

— Putain. »

Il ne dit pas un mot de plus, venant embrasser le torse d'Henmi. Ce qu'il se passa entre eux cette fois là fut la meilleure sensation au monde. Ni l'un ni l'autre ne regrettaient cette heure de colle qui les avaient fait se rencontrer.

« — Kenya…

— Wataru, qu’est-ce que je suis censé faire… ?

— Tu joues à faire une tour. Je suis une tour, et tu dois me faire monter le plus haut possible.

— Bordel. T'es pas possible.

— C'est toi qui dis ça ?

— Ta gueule. »

Henmi esquissa un sourire. Lâcha un gémissement inattendu. Et un autre, sentant Narukami bouger à l’intérieur de lui. Des dizaines d'autres, s’accrochant à lui. Écoutant les halètements de l'autre. Les rares geignements. Puis ils s'exprimèrent en même temps, s’accrochant à l'autre. Haletants. Le cœur à deux cent.

« — Kenya…

— Je t’aime, Wataru... »

L’intéressé se sentir rougir. Mais il se reprit. Ils se redressèrent tous les deux, s'asseyant en tailleur.

« — Je vais chercher du Sopalin.

— Kenya. »

Il se figea. Observant l'air de son petit ami. Qu’est-ce qu'il se passait ?

« — Je voudrais refaire une partie contre toi. Une course. Une seule. Avec un gage à la clé.

— Tu veux rejouer ? Dans cet état ?

— Oui. Alors tu prends ta manette, tu choisis Bowser Jr et on joue. »

Henmi prit possession de Yoshi, et la course commença. Ils avaient pris au hasard et c’était tombé sur les Cascades Yoshi. Le cœur d'Henmi battait de plus en plus fort au fur et à mesure de la course. Et il dépassa Narukami au dernier moment.

« — Putain. »

S'attendant à devoir sortir à poil, il se leva. Henmi ne bougea pas.

« — Où tu vas ?

— Exécuter mon gage.

— J'en ai un autre.

— Je t’écoute.

— Épouse-moi. »

Kenya rougit d'un coup, laissant un sourire paniqué arriver sur son visage.

« — Tu-Tu déconnes ?

— Je n'ai jamais été aussi sérieux.

— Et ton père ? Tes études payées ?!

— Je les payerai moi. J'ai décidé de couper les ponts. Je me fous de mon père, tant que je t’ai toi.

— Wataru… Putain, tu vas arrêter de me faire pleurer, un jour ?

— Tant que ce sont des larmes de joie, non. »

Kenya retomba sur le canapé, dans les bras de son amoureux. Et ils sourirent. S'embrassèrent. Encore. Une autre fois. Et finirent par se laisser emporter tous les deux.

Sur un fond de musique de Mario Kart.

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Il a mis du temps à sortir nan ?

J'ai adoré l'écrire et j'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi

Je n'ai pas oublié le bonus sur les n'enfants, qui partira sans doute en n'imp. Surtout au niveau des adoptions :))

Il sortira dans un petit moment, j'essaie d'alterner E3C et fics mais je vais me rater sur le premier donc autant limiter les dégâts.

Ça vous dit un prologue pour ma prochaine fic ? (Oui je parle d'Experience Ōkami)

#Historia

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