13. Add insult to injury
Quand on redescend au rez-de-chaussé fin prêt pour partir, je vois la nouvelle qui se tient débout dans l'entrée, discutant à voix basse avec Stan.
Ils se tournent vers nous et je détaille ouvertement la nana du regard en la déshabillant du regard. Elle baisse les yeux sur sa tenue et fait la grimace.
Je secoue la tête. Ça va pas du tout.
- C'est quoi ces vêtements ? lancé-je.
- Mes habits du boulot, répond-t-elle avec hargne.
Je la toise. Elle compte me parler comme ça longtemps ?
- Va te changer. Hors de question que tu te balades avec ma chienne dans cette tenue.
Elle cligne des yeux, sincèrement surprise. Pourquoi ? Elle est stupide au point de pas comprendre qu'elle ressemble à rien ?
- Je ne suis pas certaine de comprendre... hasarde-t-elle en pinçant les lèvres.
Stan intervient, comme toujours, avant qu'un conflit ne se déclenche. Sauf que cet enfoiré lui parle en Français. Je vais devoir lui dire qu'il arrête cette fâcheuse manie quand je suis là.
- Ce qu'il veut dire, c'est que les paparazzi auront surement l'œil braqué sur toi. Il ne veut pas que tout le monde se fasse des idées quant à l'employée qui s'occupe de sa chienne.
Je lui lance un sale regard, et mon manager hausse les épaules, l'air de dire qu'il m'expliquera plus tard. J'y compte bien.
- Je ne comprends pas, répond la fille. Quelle importance ? Personne ne viendra jusqu'ici.
Je fronce les sourcils. Elle est conne ou bien... ? Je fixe Stan, qui évite consciemment mon regard. Ah. Cet abruti lui a rien dit.
- Il est hors de question que Patch me quitte aujourd'hui. Et comme on a pleins de trucs à régler, elle vient avec moi. Comme je n'aurai pas le temps de m'occuper d'elle, tu viens aussi.
La fille devient blanche. Enfin, en tout cas, son air surpris donne cette impression, étant donné que sa peau halée - pas aussi sombre que la mienne - change légèrement de couleur. Son expression me fait presque rire, et je laisse s'échapper un sourire arrogant pour lui montrer qui est le patron.
Elle jette un œil à Stan, comme s'il pouvait faire quoi que ce soit pour elle. Je lâche un bruit moqueur qui attire l'attention de la fille. Ses yeux glacials me transpercent.
Bordel, même si j'en ai rencontré des filles avec un regard aussi perçant, aucune ne m'a jamais lancé ce type d'éclair foudroyant. Ses cheveux frisés entourent son visage en lui donnant un charme certain : elle ferait un ravage dans les magasines de mode si elle avait été plus grande. Et plus fine. Avec moins de formes.
Les pensées bordéliques qui m'habitent me fatiguent et je les dégage pour me concentrer. Will s'approche et offre un grand sourire à la gonzesse.
- On a des armoires remplit de fringues, et y en a quelques une pour femmes. Tu trouveras peut-être ton bonheur ? argue-t-il.
Je l'observe à la dérobée. A quoi il joue ? Ah oui, c'est vrai : il la veut déjà dans son lit. William et les filles, c'est une immense histoire d'amour. Peu importe les commérages qui circulent à son sujet, ni à quel point ça le mettra dans la merde : il ne s'arrêtera jamais de draguer. Le sexe, c'est pour lui plus important que la musique.
Enfin, je crois.
La nana le regarde avec méfiance. Brave fille. Plus maligne que je ne le pensais.
- Bon aller, on y va, dis-je finalement, saoulé de poireauté comme un idiot pour une simple fille du peuple.
Je passe devant tout le monde pour sortir. Je sais que Roscoe m'attend déjà avec la limousine, juste devant le portillon donnant sur la rue. De l'autre côté de notre Villa, masqué par les arbres, on a notre parking où sont entreposés nos voitures : mais comme mon chauffeur est malin, il a déjà fait le tour pour gagner du temps.
Et en effet, quand je passe le muret, il est là, me tenant la portière du superbe bolide luxieux.
Je me tourne, histoire de voir où en sont les autres. Sean et Nico m'ont suivi de près, mais Stan n'a pas bougé de l'entrée, et la fille a disparu avec Will.
Je suppose que Stan l'a convaincue. Bien.
Les garçons me suivent, rapidement suivi par Stan. On rentrera tous dans la limousine, mais on sera à l'étroit. Cette constatation m'agace, mais je ferme ma gueule : c'est trop tard pour prendre une seconde voiture. En plus, j'avais envie que mes potes restent avec moi.
Donc... ben, j'allais faire avec.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top