Mes mains tremblent tant je suis nerveuse. Pourquoi ai-je accepté la proposition de Quinn ? Certes, je connais déjà la plupart des membres de sa famille, mais elle m'a clairement dit que sa mère n'accepte pas totalement notre relation. Je suis devant leur porte. Je ne peux plus reculer même si j'ai envie de fuir. J'attends que quelqu'un vienne m'ouvrir. J'ai peur et je crains que la présence de Quinn ne me rassure pas plus. Et j'espère vraiment que c'est elle qui va m'ouvrir ou Olivia. Malheureusement, je me retrouve face à Paul. J'ai beau avoir discuté avec lui et qu'il soit mon professeur de sport, je stresse quand même parce qu'il est le père de Quinn. Cependant, son sourire se veut rassurant. Je sais, comme lui, que sa femme ne m'accueillera pas de cette manière. Je m'attends à sa froideur.

— Bonjour Einin.

— Monsieur.

— En dehors du lycée, je suppose que tu peux m'appeler Paul.

Son sourire s'élargit alors que je me décrispe un peu. Il me laisse entrer. Leur maison est assurément plus grande que la mienne. Ma maison fait surtout vide parce que je vis seule même si Quinn l'envahit souvent.

Et je sens que l'ambiance est tendue. Est-ce à cause de moi ? Ou de Thala ? Thala qui ne parle pas, qui ne dort pas et qui reste cloîtrée dans sa chambre en dehors du lycée. J'ai de la peine pour elle parce que je pense que je peux imaginer ce qu'elle ressent.

Olivia vient m'enlacer. Je ne suis pas encore à l'aise, mais je sais qu'elle ne peut pas s'en empêcher. Et puis, pourrais-je le refuser à Olivia ? Derrière elle, Nathan me sourit. Il s'approche de nous.

— Ne l'effraie pas Olivia.

— Oh, c'est bon. Elle a déjà eu le temps de fuir.

Nous nous sourions alors que Quinn débarque dans la pièce. Et malgré moi, mon regard est attiré par elle. C'est comme si les autres n'avaient plus aucune importance. Et en réalité, cela me met mal à l'aise. Je me rends compte de toute la place qu'elle prend dans ma vie, même si ça ne fait pas longtemps que nous sommes ensemble.

Je ne peux pas m'empêcher de lui sourire et de fixer ses yeux violets. Elle vient vers nous et sans se préoccuper des autres, elle m'embrasse légèrement. Contrairement à elle, je suis gênée malgré le sourire resplendissant d'Olivia.

— Si tu pouvais éviter de faire ça devant nous Quinn.

Je sursaute et mon cœur s'emballe. Je cherche l'auteur de la voix et mon regard se pose sur l'autre frère de Quinn. Logan si je me souviens bien. Sa petite amie se tient à ses côtés, Cassiopée, je crois. Les yeux noirs de celle-ci ont l'air de m'analyser. J'ai l'impression de passer aux rayons X. Elle détourne rapidement la tête.

Quinn m'a prévenue. Comme leur mère, ils n'avaient pas très bien réagit à l'annonce de notre couple. Mais en fait, je m'en moque. Je veux juste que Paul et Lumia m'acceptent même si je sais que ça va être difficile pour cette dernière. Alors, que Logan ne soit pas d'accord ou qu'il ne m'apprécie pas, je m'en moque. Je réalise que je change grâce à Quinn. Il y a encore quelques semaines, je me serais préoccupée de ce qu'il peut penser, mais plus aujourd'hui. Il ne m'aime pas et tant pis, je ne ferai encore effort. De toute façon, j'ai l'impression qu'il serait trop buté pour m'écouter.

— Logan, l'averti Paul d'une voix ferme.

Le jeune homme blond observe quelques secondes son père avant d'entraîner Cassiopée dehors, alors que des bruits de pas se font entendre. Mes yeux fixent la femme qui descend les escaliers. Une rousse, de petite taille que les talons compensent un peu. Ses yeux bleus glacés se posent sur moi. Et je me fige. J'attends son jugement, mais sans laisser paraître une seule émotion. Elle finit de descendre les escaliers et détourne le regard. Je réalise alors que j'ai retenu mon souffle et je recommence à respirer normalement. La main de Quinn serre la mienne. Je ne sais pas pourquoi j'ai autant peur. Oui, c'est la mère de Quinn. Pourtant, elle est humaine comme moi. Mais je crois que son approbation compte plus que celle de Paul.

Lumia nous rejoint et se place aux côtés de son mari, nous faisant face.

— Maman, voici Einin, me présente Quinn.

Lumia observe quelques secondes sa fille avant de poser son regard sur moi. J'essaie de ne pas paraître trop mal à l'aise. Cependant son regard glacé me déstabilise.

— Enchantée.

Elle ne dit rien, mais je vois qu'elle se retient. Elle essaie sûrement de paraître polie pour Quinn, ou Paul. Celui-ci lance un regard noir à sa femme qui n'en tient même pas compte. La main de Quinn serre un peu plus la mienne.

— Mam', tu pourrais faire un effort, rétorque Olivia.

Lumia fusille sa fille du regard et la jeune femme soupire même si les restes d'un sourire planent sur son visage.

— Venez, on sera mieux dans la cuisine, nous entraîne Paul.

Nous le suivons. Lumia ne m'a toujours pas adressé la parole et semble décidée à rester silencieuse. Je ne sais pas si c'est mieux, car je ne sais pas ce qu'elle pense. Je suppose qu'elle n'est pas réellement heureuse de me voir. Mais je trouve son silence pesant et je ne sais pas quoi penser. M'acceptera-t-elle dans le futur ?

Nous nous installons dans la cuisine et Paul nous sert à boire. Les parents de Quinn nous font face. Olivia et Nathan sont restés avec nous. Je pense que ça peut m'aider, car je sais qu'ils seront de notre côté si la mère de Quinn s'énerve. Olivia ne laissera jamais sa mère me maltraiter. Et ça me rassure. Son regard vert se veut rassurant. « Tout va bien se passer ». J'esquisse un faible sourire alors que le sien devient rayonnant.

— Tu sais que tu as précipité une guerre ? parle enfin Lumia.

Ses yeux bleus me transpercent et je baisse les miens alors que des « maman » et un « Lumia » résonnent dans la cuisine. Quinn écrase mes doigts dans les siens. Et je lève mes yeux vers les siens. Elle me sourit avant de se tourner vers sa mère.

— Je sais que tu n'es pas heureuse mais ce n'est pas une raison pour l'attaquer, réplique-t-elle. Si tu ne voulais pas la voir, tu n'avais qu'à me le dire et je t'aurais laissé travailler.

— Lumia, s'il te plaît, souffle Paul.

— Ça suffit ! Arrêtez de vivre dans votre monde. Il faut être réaliste. Tu es le déclencheur de cette guerre que tu le veuilles ou non.

Lumia hausse le ton et je me sens nerveuse face à son regard dur.

— Je sais, chuchoté-je.

— Einin, non, grogne Quinn.

— Ta mère a raison.

— Einin, n'écoute pas Lumia, s'il te plait, me déclare Paul. Elle est tellement en colère qu'elle s'attaquerait à n'importe qui.

Sa femme se tourne vers lui, le visage déformé par la colère.

— Il faut bien que quelqu'un s'énerve. Tu es tellement passif que je me demande si tu réalises que le conflit est en train de dégénérer.

J'ai l'impression d'assister à un règlement de compte.

— J'en veux à Quinn d'avoir fait entrer Einin dans notre vie, reprend Lumia. Je lui en voudrai sûrement pendant quelque temps. Mais je me préoccupe de notre famille.

— Ah oui, vraiment ? demande Paul avec mépris. Alors pourquoi refuses-tu Einin ?

— Je n'ai pas envie que Quinn souffre.

Ma petite-amie est surprise par cette déclaration. Moi aussi, en fait. Pourquoi Lumia pense-t-elle que Quinn va souffrir en étant avec moi ? Je suis de leurs côtés dans cette guerre et je n'ai pas l'intention de quitter Quinn. Je viens juste de la trouver et je ne la laisserai pas. Je ne sais pas si j'y survivrais. Alors pourquoi Lumia croit-elle cela ? Quinn doit être surtout étonnée que sa mère exprime cela à haute voix. D'après ce qu'elle m'a dit, Lumia n'est pas le genre de femme à exprimer ce qu'elle ressent réellement. Je suppose qu'elle doit être vraiment inquiète pour sa famille.

— Arrête de penser que Quinn souffrira maman ! Einin est avec nous et elle le restera, affirme Olivia.

Lumia détourne la tête et pose son regard sur le jardin, contrariée. Paul soupire une nouvelle fois face à la réaction de sa femme, je suppose.

— Thala souffre déjà assez, je ne veux pas que Quinn finisse comme elle, conclut-elle avant de sortir de la cuisine.

Olivia, Nathan, Quinn et moi, nous figeons. Comment Lumia a pu deviner ce qu'avait Thala ? Je n'aurais jamais pensé qu'elle connaissait autant ses enfants. Je me suis bien trompée, comme tous les autres membres de cette famille d'ailleurs. Lumia est plus observatrice que je le pensais. Et je me dis que ses raisons de ne pas m'aimer sont plus que valables. Cependant, le regard de Paul me sort de mes pensées. Ses yeux noirs lancent des éclairs.

— Je vous ai longtemps demandé ce qu'avait Thala et vous ne m'avez pas répondu ! Et j'apprends de la bouche de votre mère que c'est juste un chagrin d'amour ?!

Comment cette rencontre a pu tourner aussi mal ? Paul semble réellement furieux. Je sais, grâce à Quinn, que le père est vraiment proche de Thala. Mais apparemment, jamais il ne s'est douté qu'elle est malheureuse à cause de quelqu'un. Je ne sais pas s'il est vraiment en colère contre ses enfants. Ne le serait-il pas plutôt contre lui ? Il n'a pas vu ce qu'avait sa fille...

— Papa, appelle Nathan.

Le regard de Paul s'arrête sur son fils.

— Thala ne t'en aurait jamais parlé et je suppose que tu es trop préoccupé par la guerre, contrairement à ce que pense maman, pour comprendre ce qu'elle avait.

— Maman est juste plus observatrice, ajoute Olivia.

Je ne sais pas si ce que vient de dire Olivia est une bonne idée. Paul est trop en colère pour l'écouter et il s'en veut de ne pas avoir su ce qui tracasse sa fille. Cependant, égoïstement, je suis soulagée que l'attention soit reportée sur Thala. Je peux souffler un peu, même si je sais que je devrai faire face à Lumia à nouveau. Paul sort alors précipitamment de la cuisine. Je suppose qu'il veut voir Thala avant d'aller s'expliquer avec sa femme. Olivia le rattrape, inquiète.

— Ne va pas la voir ! Elle ne te parlera pas !

Paul ne se préoccupe pas des paroles de sa fille et monte rapidement les escaliers. Olivia revient vers nous.

— Et si on sortait ? Parce que je ne veux pas être là pour entendre Papa, se désole la rousse.

Thala a entendu la dispute qui s'est passée dans la cuisine. Elle soupire. Elle aurait préféré que sa mère la laisse en dehors de ça. Maintenant, elle va devoir affronter la colère de son père. Et elle n'en a pas réellement envie. Elle se demande quel comportement adopter. Celui qu'elle a depuis sa rupture, c'est-à-dire rester passive et silencieuse ou alors se mettre en colère, pour la toute première fois depuis des jours. Son père est furieux et la porte de chambre claque contre le mur quand il entre.

— Tu es dans cet état à cause d'un garçon ?

Thala ne cille même pas face au ton colérique de son père. Elle reste impassible, les yeux dans le vide, ce qui énerve d'autant plus l'homme en fait. Il ne peut plus voir sa fille comme ça. Ça lui fait du mal de savoir que son enfant souffre et qu'il ne peut rien y faire.

— J'attends des réponses Thala !

— Et moi, je n'ai pas envie de t'en donner, lui répond-elle d'une voix rauque.

Sa voix n'est qu'un faible murmure. Elle n'a pas parlé depuis des heures.

— Je ne te donne pas le choix ! J'en ai marre de te voir comme ça !

— Et comment pourrais-tu me forcer ?

Paul ne sait quoi dire, puisque Thala a raison. Comment pourrait-il la forcer à aller mieux ? Sa fille est tellement têtue. Le père de famille se calme petit à petit et vient alors s'asseoir sur le lit.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit ce que tu avais ? demande plus doucement Paul.

— Je ne veux pas en parler, se renferme Thala.

— Thala...

Alors que le père se calme, la fille s'énerve. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans « je ne veux pas en parler » et « je veux être seule » ?! Et pour la première fois depuis des semaines, la colère remplace la tristesse. Thala est à deux doigts de se transformer.

— Non ! Je ne veux pas en parler ! Alors dégage !

Paul recule, choqué que sa fille puisse lui parler comme ça. Certes, Thala se met facilement en colère, mais elle n'a jamais parlé aussi mal à son père. La jeune femme ne lui laisse pas le temps de se reprendre et sort rapidement de sa chambre. Elle descend les escaliers et sort de la maison. Elle est furieuse. Pour la première fois depuis sa rupture, Thala se transforme.

Je ne suis pas très concentrée en ce lundi matin. Quinn n'est pas en cours. Comme toute sa famille et les Forget. Je ne l'ai pas vue hier, mais je ne me suis pas inquiétée. Elle doit aussi passer du temps en famille et j'ai cru qu'elle voulait rester avec Thala. C'était peut-être le cas. Mais il s'est certainement passé autre chose pour qu'ils ne soient pas présents ce matin. Le conflit entre les deux familles a-t-il dégénéré ? Se sont-ils battus ? Et je dois avouer que je suis inquiète pour Quinn. Pour Olivia aussi et Maria... Je ne pourrai pas accepter qu'il leur arrive quelque chose. Il faudra d'ailleurs que je parle de Maria à Quinn, car je ne supporterai plus longtemps sa situation. La sonnerie retentit alors et marque la fin de la matinée. Je range rapidement mes affaires. Je dois essayer de contacter Quinn.

Je m'arrête dans un couloir pour l'appeler quand une main attrape mon poignet. Je me retourne.

— Quinn...

Je suis soulagée de la voir. Mais je remarque alors qu'elle a de grands cernes et semble épuisée. Elle n'a pas dû dormir beaucoup et ça m'inquiète parce que ça veut dire qu'il s'est passé quelque chose de vraiment grave. La guerre est déclarée depuis déjà quelque temps, mais prend de plus en plus d'ampleur. Pourtant, je ne la questionne pas parce qu'elle n'a sûrement pas envie de m'en parler au lycée. Et je suis tellement apaisée de la voir que je ne veux pas gâcher ce moment.

Elle me pousse doucement contre un mur et effleure une de mes joues. Je savoure son doux touché. Ça me rassure de la sentir contre moi, en vie. Je fixe son hypnotisant regard alors qu'elle se rapproche encore plus de moi. Je sens sa chaleur qui traverse ses vêtements. Je ferme les yeux et me concentre sur les sensations. Sa main touche toujours ma joue. Son corps est pressé contre le mien. Sa chaleur me réchauffe. Et ses lèvres se posent sur les miennes. Aussi chaudes et douces que le reste de sa peau. Son autre main vient se poser sur ma taille alors que j'entoure son cou de mes bras et mes mains viennent s'entremêler dans ses cheveux blonds. Elle écarte lentement sa bouche de la mienne et je gémis de mécontentement. Son rire résonne dans le couloir désert et je souris en ouvrant les yeux. Nous restons entrelacées. Je me sens bien.

— Tu ne devrais pas être là, lui murmuré-je.

Elle hausse des épaules. Ses yeux brillent alors que son sourire se fane.

— J'ai supposé que tu étais inquiète.

Sa voix est aussi basse que la mienne, ce qui créé une certaine intimité entre nous.

— Et je l'étais.

Sa main caresse quelques secondes ma joue avant de rejoindre l'autre sur ma taille. Elle me serre plus fort contre elle et son visage se cale dans mon cou. Mes doigts caressent délicatement ses cheveux alors qu'elle dépose un baiser dans mon cou.

— Je vais bien, me chuchote-t-elle.

J'acquiesce doucement, même si je ne suis pas totalement rassurée. Elle est en vie devant moi en ce moment, mais il peut se passer tellement de choses en une journée. Je me détache un peu d'elle, pour croiser son regard.

— Appelle-moi ce soir.

— Je viendrai te voir.

Je lui souris.

— Je vais devoir y aller.

— Je sais...

Je plante alors un rapide baiser sur ses lèvres avant qu'elle ne s'écarte complètement de moi et me laisse seule.

Plus tôt dans la nuit

Ça fait déjà deux heures que Thala est transformée.Elle se sent plus libre. Cette forme lui permet de penser à autre chose même si ses préoccupations ne sont jamais loin. Son père, Kaleb, la guerre. Elle ne peut pas s'empêcher de penser à ça.

La jeune louve reprend le chemin de sa maison. Elle ne peut pas se cacher indéfiniment. Elle va devoir affronter la réalité. Son père qui doit lui en vouloir. Sa rupture avec Kaleb. Elle aura tellement de mal à s'en remettre. Et la guerre qui se prépare n'arrangera rien.

Thala se fige soudainement. Elle sent l'odeur d'autres loups. Est-ce des membres de sa famille ? Elle ne pense pas. Jamais ils ne l'auraient dérangé. Elle se tend alors, se préparant à se défendre et à attaquer. Elle espère juste que Kaleb n'est pas là. Et heureusement, il n'est pas ici. Quoiqu'elle aurait peut-être préféré en reconnaissant les fourrures d'Abby et Jenna. Thala ne s'entend pas particulièrement avec la deuxième.

La situation dégénère rapidement et bientôt, les deux familles se font face.

Assise dans mon canapé, un livre dans les mains, j'attends que Quinn passe me voir. J'ai du mal à me concentrer sur mon livre. J'ai tellement eu peur pour elle, ce matin. Est-ce que je pourrai gérer cette peur ? Suis-je assez forte pour supporter ça ? J me demande comment fait Lumia. Toute sa famille se bat, sauf elle. Comment peut-elle résister à l'envie de se battre aussi ? Je ne suis pas habituée à rester derrière. J'étais un ange et des missions risquées, j'en ai faites plus d'une. Cependant, je ne suis plus aussi forte. Je ne suis plus qu'une humaine.

Un bruit me fait sursauter. La sonnette retentit dans toute la maison. Quinn est là. Je pose mon livre sur le canapé et vais lui ouvrir. Je ne peux m'empêcher de lui sauter dans les bras. J'ai besoin de savoir qu'elle est là, avec moi. Elle entoure ma taille de ses bras et me serre contre elle. Elle sait que j'ai besoin d'être rassurée.

— Je suis là.

J'acquiesce doucement.

— Je ne te quitterai pas...

Je dépose un baiser dans son cou et me détache d'elle pour aller refermer la porte d'entrée. Puis, je me retourne vers elle. Un sourire sur les lèvres.

— Mais j'espère bien !

Elle me sourit en retour. Je l'entraîne dans le canapé. Elle s'installe et je viens me poser à ses côtés. Je replie mes jambes sous moi et pose ma tête contre son épaule. Son bras droit enlace ma taille alors que ma main s'accroche à celle libre de Quinn.

— Je me doute que tu veux des explications.

J'acquiesce pour confirmer. J'ai besoin de savoir ce qui se passe.

— Et je suppose aussi que tu sais qu'on s'est battu cette nuit.

— Oui.

Ma voix est douce car je ne veux pas la brusquer.

— Thala était sortie pour se calmer, mais en chemin, elle a croisé Jenna et Abby. Et entre Thala et Jenna, c'est très tendu. Elles se haïssent. On ne sait pas pourquoi réellement. Elles n'ont pas le même âge et ne se sont jamais réellement parlées, mais elles se détestent. Donc voilà, les choses se sont vite envenimées. Et donc Thala nous a appelés comme Jenna et Abby l'ont fait avec leur famille. Mais ne t'inquiète pas, il n'y a aucune blessure grave.

Les jours défilent rapidement. J'essaie de profiter de Quinn malgré la tension qu'il y a entre les deux familles. Elles ne se sont pas re-battues bien que ce ne soit pas l'envie qui manque. Mais contrairement à eux, je n'ai pas envie de ça. Je sais très bien que c'est inévitable. Pourtant je ne veux pas penser à ça, au danger et à ma position dans cette guerre. J'essaie de refouler ma culpabilité. Quinn et Olivia essaient toujours de me faire déculpabiliser. Cependant, je m'en veux toujours d'avoir été un des déclencheurs. Quoi qu'elles en disent, Lumia a raison. Sans moi, rien de tout ça ne serait arrivé, ou plus tard.

Cela fait aussi deux semaines que Thala et Kaleb ont rompu. Thala va mieux, un peu. Elle commence à nous reparler. Elle ne sourit pas et mange toujours peu, mais elle passe du temps avec nous, même si je sais que son état préoccupe toujours sa famille. Je les vois la surveiller. Et en fait, je fais comme eux. J'ai toujours un œil sur elle, même si je suis plus discrete qu'eux car je sais que Thala déteste ça.

Maria observe Kaleb. Il est dehors, malgré la pluie. Il reste assis dans l'herbe. Ça fait environ une heure qu'il n'a pas bougé. Et la jeune rousse en a marre de le voir comme ça. Elle ne reconnaît plus son frère. Cela fait déjà deux semaines qu'il est séparé de Thala et Maria craque. Elle ne veut plus le voir aussi mal. Et même si elle se met en danger par rapport à Antoine, elle doit tout faire pour que son frère aille parler à Thala. Qu'importe les risques qu'elle prend, son frère doit arrêter de souffrir. Et comme Antoine, n'est pas à la maison ce soir, elle va en profiter. Elle attrape un parapluie puis rejoint son frère dans le jardin.

—Tu veux bien qu'on parle ?

Kaleb la regarde, surpris, mais acquiesce.

— Pas sous cette pluie, ajoute Maria.

Son frère se lève, toujours sans aucun mot et la suit à l'intérieur. La maison est presque vide. Leurs parents travaillent et les jumeaux sont sortis avec Jenna. Il n'y a que Rafaël et Abby à la maison. Mais ils sont enfermés dans leur chambre alors Kaleb et Maria pourront discuter tranquillement. Le jeune homme monte se changer alors que Maria s'installe dans le canapé en l'attendant. Il redescend rapidement et s'installe à côté d'elle. Maria n'attend pas une minute de plus. La jeune fille est assez réservée normalement, mais cette fois, elle décide d'être plus franche.

— Je ne supporterai pas de te voir comme ça une journée de plus.

Kaleb est étonné par la déclaration de Maria. D'habitude, elle est plus comme lui. Mais c'est fois-ci, Kaleb a l'impression qu'elle va lui dire quelques vérités qu'il n'a pas forcément envie d'entendre.

— Tu n'es pas heureux et je ne l'accepte pas. Alors tu vas aller la voir.

— Non, s'entête Kaleb.

Maria le fixe de ses yeux marron. Elle n'a pas non plus l'habitude d'être en colère contre quelqu'un, à part Antoine. Mais elle pense réellement que son frère est un idiot et elle a bien l'intention de lui faire comprendre.

— Tu l'aimes et c'est parfaitement réciproque alors tu vas devoir réparer ce que tu as fait, lui dit-elle gentiment même si Kaleb entend l'ordre.

— Je n'ai rien fait.

— Sauf que, même si je ne connais pas bien Thala, je sais qu'elle ne viendra jamais vers toi, alors je suppose que pour une fois, tu vas devoir t'excuser.

Maria sourit et son frère détourne le regard.

— Et si elle n'accepte pas ?

La jeune femme ne connaît pas la raison de leur rupture. Kaleb n'a jamais voulu lui dire et Maria n'a donc pas insisté. Mais elle pense que ce n'est pas si grave que ça. Elle ne se doute pas qu'elle est une des nombreuses raisons de leur rupture.

— À toi de la convaincre !

Kaleb ne répond rien, plongé dans ses pensées. A-t-il le courage d'aller parler à Thala alors que depuis leur dispute après le bac de sport, ils ne se sont pas reparlés. Ils se fuient mutuellement. De plus, même s'ils se remettaient ensemble, leurs problèmes ne seraient toujours pas résolus. Les deux familles se déchirent et le conflit est de plus en plus violent. Et il y a toujours Maria. Thala ne supportera pas que Kaleb laisse Antoine faire du mal à la rousse une minute de plus. Mais est-il prêt à affronter Antoine, au risque de mettre la vie de Thala en jeu ? Le jeune homme en revient toujours au même point. Il avait pensé à la rupture pour protéger Thala.

— Si tu penses la protéger en faisant ça, tu te trompes, ajoute Maria.

Kaleb fixe sa sœur, perdu.

— Thala est forte Kaleb. Elle va prendre part à cette guerre, que tu le veuilles ou non. Et Ant... Antoine cherchera quand même à la blesser.

— Pas si je fais tout pour lui prouver que je suis du côté de notre famille, la contredit Kaleb.

Maria secoue la tête. Son frère est-il vraiment naïf à ce point ? Antoine sera satisfait lorsque Thala sera morte.

— Antoine se moque de ça Kaleb. Il veut juste te faire souffrir ! Et je trouve qu'il y arrive trop bien ! s'exclame Maria en se levant. Je te croyais plus courageux que ça. Je sais bien que je ne suis pas la mieux placée pour dire ça, mais tu dois te battre contre lui !

Une rage nouvelle brille dans ses yeux. Pourtant elle reprend avec un ton plus doux.

— Écoute, je ne veux pas qu'il continue à te blesser. Profite de ta vie Kaleb. Peu importe ce qu'Antoine peut faire !

— Maria... soupire Kaleb.

— Je sais à quoi tu penses et arrête tout de suite ! Tu dois arrêter de te préoccuper de moi. Ça fait déjà plus de deux ans que je vis comme ça alors arrête de vouloir me protéger parce que c'est trop tard Kaleb ! Mais je ne veux pas que tu sois comme moi. Alors, je t'en supplie Kaleb, ne le laisse pas gagner.

Kaleb ressasse sa discussion avec Maria depuis une semaine. Il est déchiré en deux. Il aimerait tellement tenir Thala dans ses bras. Cela fait trois semaines. Trois semaines qu'il n'a pas pu l'embrasser. Trois semaines qu'ils se fuient. Trois semaines qu'il n'a pas pu la regarder dans les yeux. Trois semaines qu'il souffre. Mais il se sent tellement coupable. Il pense à Maria. Il doit protéger sa sœur. Elle est trop vulnérable pour rester seule. Quand on voit ce qu'Antoine lui a fait après qu'elle soit venue lui parler... Le jeune homme se sent nauséeux. Il voudrait tant l'aider. Cependant, il n'a aucune solution. Et s'il se remet avec Thala, Maria en paiera le prix. Et Kaleb ne le supporterait pas ! Il n'en peut plus... Il donnerait tout pour pouvoir toucher Thala. Mais c'est impossible ! Il se torture l'esprit pour trouver une solution, mais rien. Il ne peut pas abandonner Maria même si celle-ci semble lui en vouloir. Ne comprend-elle pas pourquoi il fait ça ?! Sa famille ne fera rien pour aider sa soeur et ça le rend malade. Il n'y a que lui pour la sortir de tout ça. Et il la protégera, qu'importe le prix.

Quand Maria est venue me voir, j'ai cru au début que c'était pour elle. Mais je m'étais lourdement trompée. Elle voulait me parler de Kaleb. J'ai été assez surprise qu'elle vienne me parler de ça, car si elle-même n'a pas pu le faire changer d'avis sur sa rupture avec Thala, comment je le pourrais. Je ne suis pas assez proche de lui pour lui faire comprendre ce que Maria veut. Surtout que je sais et que je comprends pourquoi Kaleb ne veut pas se réconcilier avec Thala. La jeune rousse en a conscience, mais elle n'est pas assez objective. Et je dois avouer que je me range du côté de Kaleb. J'ai moi aussi envie de protéger Maria. Il faut la sortir de cet enfer.

Cependant, son discours m'a touchée. Et je ne peux m'empêcher de repenser à la souffrance que j'ai ressentie avant de me mettre avec Quinn. Avoir envie d'être avec elle et ne pas pouvoir en sachant tout ce que ça impliquerait. La situation de Thala et Kaleb est plus compliquée. Mais petit à petit, je prends quand même conscience qu'ils ne peuvent pas rester comme ça. Ça les tue. Lentement. Doucement.

Je soupire en me rendant compte que je cède à Maria. J'attends donc Kaleb à la sortie du cours de sport. Thala est déjà partie et j'ai dit à Quinn que je le rejoindrai plus tard. Kaleb sort quelques instants plus tard et il est étonné de me voir là.

— J'aimerais te parler.

Ses yeux translucides me fixent et m'interrogent.

— Maria est venue me parler, lui avoué-je.

Il soupire et s'adosse au mur.

— Elle ne pouvait pas s'en empêcher, s'agace-t-il.

— Elle a fait ça pour toi.

Il relève brusquement la tête et son regard croise le mien.

— Je sais ! Mais elle devrait d'abord penser à elle !

Je m'approche de lui. Je n'ai pas l'habitude de réconcilier les gens ou de les consoler. Mais je veux bien faire ça pour Maria.

— On trouvera une solution pour elle.

J'essaie de le rassurer. Mais je sais que ce n'est pas suffisant.

— Mais quand ?!

— Le plus tôt possible.

Il secoue la tête.

— Ça ne sera jamais assez tôt...

— Je sais, murmuré-je avant de prendre un ton plus dur. Mais pour l'instant, sois égoïste Kaleb... La guerre approche et ton couple avec Thala sera bientôt un de tes seuls réconforts. On trouvera une solution pour Maria, je te le promets. Mais les vacances commencent aujourd'hui et personne, que ce soit Maria ou la famille de Thala, ne supportera que vous alliez mal pendant ces deux semaines. Et Thala va finir par te détester Kaleb et je pense pas que tu veuilles que ça arrive. Alors, je m'en fous que ce soit égoïste ou que vos familles se détestent ! Mais putain, aimez-vous ! Car dans quelques semaines, c'est tout ce qu'il vous restera.

Je fouille dans mon sac et attrape les clés de ma maison que je tends à Kaleb.

— Allez chez moi ce soir, il y a une chambre d'amis. Je dormirai chez les Ravens.

Et je le laisse sans lui laisser le temps de répliquer.

Kaleb regarde les clés qu'il tient dans sa main. Einin a dit qu'il avait la maison libre avec Thala. Ses paroles sous-entendaient beaucoup de choses. Le discours de la jeune femme l'a tellement surpris. Il n'aurait jamais cru que ce serait elle qui changerait tout. Jamais, il n'aurait pensé qu'elle puisse lui parler aussi librement. La jeune femme a changé depuis qu'elle est avec Quinn. Elle est plus souriante et moins discrète qu'avant. Elle est plus ouverte aux autres, discutant beaucoup plus facilement, surtout avec Olivia. En même temps, il doit avouer qu'Olivia peut faire parler n'importe qui.

En tout cas, le monde s'est ligué contre lui et il sera obligé de parler à Thala aujourd'hui. En fait, il a réellement envie de se réconcilier avec elle. Elle lui manque terriblement. Cependant il ne sait pas s'il arrivera à lui dire ce qu'elle veut entendre. Pour l'instant, il est juste prêt à admettre qu'il ne peut pas toujours la protéger.

La cloche sonne la fin du dernier cours. Il range rapidement ses affaires. Il doit pouvoir intercepter Thala avant qu'elle ne le fuie. Heureusement pour lui, Abby et Rafaël ont fini plus tôt et ne le verront donc pas partir avec Thala, si celle-ci accepte de le suivre. Elle sort quelques secondes avant lui et il réussit à la rattraper dans le couloir. Il lui prend le bras, la stoppant. Elle se retourne brusquement vers lui en essayant de se dégager.

— Kaleb lâche-moi !

— J'aimerais qu'on parle.

Elle le fixe quelques secondes de son regard noir. Elle espère vraiment qu'il va s'excuser. Mais peut-être leur discussion finira comme la dernière. Et Thala ne veut pas se disputer une fois de plus avec lui. Elle est lasse de cette situation. Mais devant son regard implorant, elle ne peut qu'accepter. Kaleb est soulagé.

— On va discuter autre part, lui dit-il alors en la lâchant.

— Et où ?

Kaleb sort les clés d'Einin de sa poche. Thala est étonnée de voir ce qu'il tient. Einin a-t-elle réellement fait ça ? Si la discussion se passe bien, elle devra la remercier. Certes, ça sera une première pour elle, mais Einin vient de leur donner une réelle chance de se réconcilier. Ils n'auront pas à s'inquiéter de leurs familles.

Ils montent rapidement dans la voiture de Kaleb qui les conduit chez Einin. Ils n'ont jamais vu la maison. Et elle est assez grande pour une seule personne. Il doit y avoir au moins trois chambres. Einin a dit à Kaleb de faire comme chez lui, mais tout à l'air si bien rangé. Tout est impeccable que, pendant quelques instants, il reste figé sur le pas de la porte. Thala s'impatiente et il finit par franchir la porte pour rentrer chez Einin. Il observe la grande pièce principale, puis décide de s'installer sur le canapé. Thala et lui seront mieux pour discuter. La jeune femme prend place à côté de lui, à une distance raisonnable. Une trop grande distance pour lui. Il aimerait tellement l'enlacer et l'embrasser. Mais il se retient. Ils doivent absolument parler, même si Kaleb ne connaît pas l'issue de cette conversation et ça lui fait peur. Il ne veut pas la perdre définitivement...

— Alors ?

Elle s'impatiente. Elle aimerait savoir ce que lui veut Kaleb. Il est trop proche d'elle pour qu'elle résiste encore longtemps. Seulement sa colère la fait encore tenir. Kaleb n'a pas l'habitude de parler. Il ne fait jamais de grande déclaration et il a du mal à se confier.

— Je voudrais tellement te protéger Thala, lui avoue-t-il, le regard rivé sur le sol.

La jeune femme fronce les sourcils. De quoi veut-il la protéger ? De cette guerre ? Il ne peut pas. Ils sont trop impliqués et de toute façon, elle est assez forte pour se défendre elle-même. Cependant, elle se tait et le laisse parler.

— Je sais que tu es assez solide pour survivre à tout ça mais...

Les mots restent bloqués dans la gorge de Kaleb. Comment peut-il expliquer ça à Thala. Ses sentiments sont confus. Il a peur pour elle et se sent coupable de ne pas pouvoir la protéger. Mais il ne peut pas rester séparé d'elle. Il a besoin d'elle.

— Antoine s'en prendra à toi. Je me sens déjà assez coupable de ce qu'il fait subir à Maria. Je ne veux pas que tu sois blessée aussi.

Il se tait pendant quelques secondes, les yeux fixant toujours le vide.

— Ou pire. Je ne survivrai pas si... si tu...

Il sent alors la main chaude de Thala sur sa joue. Celle-ci l'observe attentivement. Kaleb se confie rarement et montre difficilement ses émotions. Et elle n'aime pas la tristesse qu'elle voit. Elle ne le supporte pas. Les yeux translucides de Kaleb s'accrochent aux siens.

— Alors, je ne vais pas dire que je suis désolé Thala. Oui, je m'en veux de te faire souffrir et je ne suis pas heureux qu'on se soit séparé, mais je ne suis pas désolé de vouloir te protéger.

Thala le fixe, perdue. Elle aurait vraiment aimé qu'il s'excuse. C'est ce qu'elle attend depuis des jours. Cependant, cette déclaration la touche. En fait, il a déjà dit ça. Enfin, elle se souvient qu'il lui avait dit qu'il ne voulait pas qu'Antoine s'en prenne à elle. Ça l'avait alors mis en colère sur le moment. Aujourd'hui, elle se rend compte qu'elle ne peut pas en vouloir à Kaleb. Oui, elle se pense assez forte pour surmonter tout ça, mais elle ne peut pas empêcher Kaleb de vouloir la protéger.

— Maria m'a un peu ouvert les yeux. Et elle est du même avis que toi. Elle me demande de me battre. Et Einin, c'est elle qui m'a réellement fait changer d'avis. Elle m'a dit ce que je devais entendre. Alors, même si je veux ne pas te mettre en danger, je me rends compte que tu l'es quand même, qu'on soit ensemble ou pas.

Thala esquisse un sourire. C'est ce qu'elle voulait entendre. Elle prend la main de Kaleb et entrelace leurs doigts. Le jeune homme la regarde faire, un faible sourire sur le visage. Il serre les doigts de la brune. Elle lui a tellement manqué.

— On va réussir. On va sortir Maria de l'enfer et on va surmonter tout ça. Je ne me défilerai plus, promet-il.

Thala se rapproche de lui. Ses lèvres sont à quelques centimètres de celles de Kaleb.

— Je suis désolée, souffle-t-elle, prenant enfin la parole.

Le jeune homme est surpris. Il sait que c'est dur pour Thala de dire ça. Elle n'a pas vraiment l'habitude de s'excuser.

— Je n'aurais jamais dû être aussi excessive. Mais je voulais que tu comprennes.

— Je sais, murmure Kaleb. Et j'ai compris.

Puis, il réduit l'infime distance entre eux et l'embrasse.

— Einin m'a dit qu'il y avait une chambre d'amis, lui glisse-t-il à l'oreille.

Thala sourit et se laisse alors entraîner par Kaleb.

---------------------------

Voilà pour le chapitre 13. Thala et Kaleb se sont enfin réconciliés ! Comment avez-vous trouvé Lumia ? Et Maria ? J'avoue qu'en relisant ce chapitre, j'ai un peu de mal avec ce personnage. Ce n'est pas que je ne l'aime pas mais... je sais pas. 

J'espère que ce chapitre vous a plu. 

A+