Chapitre 87 : Le début d'une nouvelle ère
Royaume de Camelot, cité, château, salle du trône, quelques jours plus tard
Les portes de la salle du trône s'ouvrirent, et deux gardes entrèrent, traînant avec eux Aurore. Bien qu'elle n'opposait aucune résistance, il la forcèrent à s'agenouiller face aux Souverains. Arthur consulta du regard Guenièvre, puis Merlin, peu certain de la justesse de sa décision sans pour autant le montrer.
« Aurore d'Ealdor. », fit le Roi, après que les portes aient été refermées. « Savez-vous pourquoi vous êtes devant moi ? »
« Pour être jugée pour trahison. »
« Pas vraiment en réalité. Vous avez aidé un traître à s'échapper et à rejoindre ma désormais défunte sœur, mais vous n'avez révélé aucune information sur Camelot que Mordred n'avait pas. Sa dernière volonté était d'ailleurs que vous ne soyez pas condamnée pour ces événements. »
Aurore fronça légèrement les sourcils, alors que le vent lui racontait les derniers instants du jeune druide : Mordred avait accepté de se laisser tuer à l'unique condition qu'elle-même ne soit pas tuée pour avoir tourné le dos à Camelot. En comprenant que ce n'était pas Aurore qui s'était alliée à Morgane mais une entité qui avait pris le pas sur sa bonne nature, Mordred s'était promis de donner à Arthur tout ce qu'il voulait, si cela permettait à Aurore de garder sa place dans son foyer. D'après lui, il lui devait au moins cela, elle qui l'avait toujours soutenu et aidé, elle qui était devenue sa meilleure amie. Arthur n'avait pu lui répondre, Mordred se faisant aussitôt tuer par Morgane pour trahison, mais le Roi était visiblement déterminé à respecter la dernière volonté.
« Par ailleurs, la raison de votre détournement de Camelot nous avait été annoncée, à la Reine et moi, de nombreuses semaines avant que cela n'arrive. Vous nous aviez prévenus, nous ne pouvons donc considérer cela comme une trahison puisque nous savions que vous n'étiez pas vous-mêmes. Pour toutes ces raisons, le conseil a décidé à l'unanimité de respecter la dernière volonté de Mordred. Vous êtes donc libre. », déclara Arthur en faisant un signe de main pour que les gardes s'éloignent d'Aurore, ce qu'ils firent aussitôt.
« Je vous remercie Vos Majestés. », s'inclina Aurore.
« Vous pouvez réintégrer vos appartements, bien entendu. »
« C'est très aimable de votre part, mais je pense qu'il est temps pour mon frère et moi d'aller dans notre royaume. »
Arthur hocha la tête, se doutant que c'était ce qu'elle allait dire même si le reste de la cour ne comprenait pas. Il regarda Merlin, qui acquiesça à son tour. Ils devaient y aller, et ce long voyage permettrait au frère et à la sœur de se retrouver et de discuter des derniers événements.
« Vous nous quittez donc. »
« Ce n'est qu'un au revoir. », sourit Aurore. « Nous reviendrons et, de manière personnelle, je serai toujours présente au besoin. »
« Et je vous en remercie. Vous avez fait beaucoup pour Camelot. »
« C'est devenu mon foyer. »
Forêt, en chemin vers Boréalis, quelques jours plus tard
« Je suis désolée. », finit par dire Aurore, après plusieurs jours de malaise entre son frère et elle.
Soulagé qu'elle ait fait le premier pas, car il ne savait comment le faire lui-même, Merlin lâcha un léger soupir et se détendit.
« C'est bon, ce n'était pas toi. Quant à moi, je suis désolée de ne pas avoir joué mon rôle de grand frère. J'aurais dû mieux veiller sur toi. »
« Je n'ai jamais eu besoin que tu veilles sur moi, tu sais ? »
« Sauf là. »
« ... sauf là. », admit Aurore en soupirant. « Je suis désolée pour... pour tout ce que je t'ai dit pendant que l'Incubus essayait de prendre possession de moi. J'aurais dû me montrer plus forte. Tu es ma première famille Lirou... »
« Rory, je sais que tu as lutté aussi fort que tu pouvais. », sourit Merlin. « De toute façon, cela n'a pas aidé que je sois ouvertement hostile à Mordred. »
« A juste titre. »
« J'aurais aimé que tu ais raison cette fois-ci. »
« Cela aurait été possible, si Morgane n'avait pas tué Mordred en l'entendant le trahir ainsi, pour moi. Je n'en reviens toujours pas... »
« Je suppose qu'il savait que tu savais pourquoi j'étais hostile à lui, mais que tu lui laissais une chance quand même. Vous étiez proches mine de rien. »
« Il était adorable, mais l'amour nous fait faire les pires choses au monde parfois. Il a préféré son amour pour Kara à Arthur, et c'est un choix compréhensible malgré tout. Il avait bon cœur, et Kara essayait d'en profiter même si elle tenait à lui aussi. »
« ... le retour à Camelot a dû être difficile à vivre... je suis désolé de ne pas être venu te voir. J'avais peur... que tout ait changé entre nous. Parce que, même si c'est l'Incubus qui te rendait méchante avec moi, toujours est-il que cette rancœur venait de quelque part. »
« Je t'ai entendu dire à Arthur que la magie n'avait pas sa place à Camelot. », dit doucement Aurore. « J'aurais dû écouter la suite, parce que tu avais forcément une bonne raison de dire cela, mais j'avais déjà du mal à contenir l'Incubus qui voulait enfin se réveiller, alors... disons que je n'ai pas eu le temps d'écouter la suite que, déjà, ce démon se nourrissait de mon sentiment de trahison pour pouvoir enfin entamer un combat contre moi... »
« Cela a dû être éprouvant à vivre... je suis désolé. C'est sûr que, sorti du contexte, cela peut s'apparenter à de la trahison envers toi, envers nous, mais jamais... je... enfin... à ce moment-là, Camelot n'était pas du tout prêt pour la magie, donc la magie n'y avait pas sa place. Mais tu sais, la bataille de Camlann a tout changé. On a survécu grâce à mon épée qui nous soignait, et la tienne t'a maintenue en vie quand tu allais mourir d'épuisement par ta lutte contre Mazikeen, d'après Nahida. Je n'aurais jamais cru que les dires de Nahida sur ces épées se réaliseraient, qu'elles représenteraient vraiment l'avenir, le salut d'Albion d'une certaine façon... la bataille de Camlann, on y a survécu grâce à mon épée mais on l'a gagné grâce à ma magie et à celle de Nahida et Stella, donc Arthur a pu très facilement faire passer sa loi. Il a bon espoir pour la loi sur les couples de même sexe car, maintenant que la magie est complètement légale, elle peut être utilisée pour donner à l'une des personnes du couple la possibilité de porter des enfants, grâce à une potion conçue par Nahida, qui fournit seulement Gaius sur demande pour s'assurer que le procédé reste contrôlé. Une potion correspond à un enfant, donc pour les couples qui en veulent plusieurs, il faudra la prendre plusieurs fois. C'est ce que nous ferons très certainement, je sais qu'Arthur veut au moins deux enfants. Enfin bref. Arthur me tiendra au courant de l'évolution de la situation à Camelot, ainsi que celle de son statut marital. »
« C'est une nouvelle ère. », sourit Aurore. « Après toutes ces épreuves, on a enfin droit à la paix et au bonheur. »
« Il était temps ! Et quel est ton plan pour nous ? »
« Il est temps de réclamer notre héritage. On se fera mettre à jour de la situation à Boréalis puis, quand nous serons prêts, tu abdiqueras en ma faveur. Lorsque la situation sera favorable à Camelot, nous ferons venir une de leurs délégations, avec évidemment Arthur et Gwenny, afin de signer un traité de paix et d'alliance et chacun retrouvera la place qui lui revient : toi à Camelot dans les bras d'Arthur, et moi à Boréalis dans les bras de Gwenny. Et ainsi, Albion renaîtra, avec mon premier enfant et votre premier enfant comme Souverains d'Albion. Les Rois et Reines des royaumes garderont leurs titres, mais deviendront les vassaux du royaume d'Albion, dont la capitale civile sera la cité de Camelot et la capitale magique la cité de Boréalis. Voilà notre fin heureuse. »
« Elle me fait envie. »
« Alors, allons la concrétiser ! »
Sur ces mots, Aurore lança Moonlight au galop, poursuivie presque aussitôt par les rires de Merlin, qui l'avait imité.
« Eh, mais attends !! »
Royaume de Boréalis, cité, château, salle du trône, un an plus tard
« La Reine Aurore Ambrosius de Boréalis ! »
Le Prophète de la cour de Boréalis posa sur la tête d'Aurore une imposante couronne d'or et d'argent finement ouvragée et couverte de pierres précieuses, donc l'éclat rivalisait désormais avec la jupe de la robe bleue Ambrosius de la jeune ville, qui scintillait comme autant d'étoiles dans la nuit. Ses longs cheveux noirs étaient coiffés en un chignon tressé dont l'épaisse tresse finissait par reposer sur l'épaule de la nouvelle Reine.
Aurore se retourna face à la foule du royaume, amassée dans l'éblouissante salle du trône vibrante de magie. Au premier rang, Merlin lui souriait avec tout l'amour du monde.
« Longue vie à la Reine ! », s'écria le Prince de Boréalis.
Un à un, chacun reprit les mots du Prince et, bientôt, ceux-ci s'élevèrent en douce mélodie dans les airs, comme si le vent lui-même chantait l'avènement de la nouvelle Reine, après de très nombreuses années d'instabilité suite à la fuite de Balinor, qui n'avait jamais voulu endosser ses responsabilités de Prince et encore moins celles de Roi. C'était une nouvelle ère pour le royaume, qui fêtait avec entrain la Reine Aurore, digne héritière de l'illustre Barbatos qui, un jour, fonda Boréalis.
La nouvelle Reine vint rejoindre son aîné, qui se posta à ses côtés, avec elle envers et contre tout, comme tout avait commencé.
« Tu te sens prête petite sœur ? »
« Nous ne sommes jamais prêts pour cette fonction, comme nous ne sommes jamais prêts pour celle de dieux. Le tout, c'est de faire du mieux qu'on peut. »
Merlin sourit, ravi de l'évolution de sa tendre petite sœur au cours des dernières années. Il ne nierait pas qu'il avait eu très hâte qu'elle devienne Reine, parce que les visites à Arthur à travers ses rêves, cela allait deux minutes pas un an, mais l'année passée lui avait montré qu'elle avait toutes les qualités pour régner sur un royaume. Compassion, courage, honneur, justice, respect, équité, ouverture d'esprit, loyauté, un bon cœur, un leadership naturel, et surtout une sagesse profonde forgée par ses voyages et ses expériences en tant qu'Archon de la Liberté, une sagesse que seule Nahida pouvait surpasser. Tout comme Arthur, sa sœur était forgée dans l'acier des Souverains, et le fait qu'ils s'étaient influencés l'un l'autre durant des années (près de dix ans, mine de rien) les avait rendus encore meilleurs dans ce métier de toute une vie.
« Nous devons encore régler la question de notre immortalité. », murmura Merlin.
« J'ai prévu de la sacrifier pour mon enfant. »
« C'est vrai que ta période en tant que Mazikeen l'a rendu non viable... », se souvint tristement le magicien. « Tu seras prudente, n'est-ce-pas ? »
« J'ai toujours mon armure et mon épée, tu sais. La cape a juste changé. »
« Tu sais très bien ce que je veux dire. »
« Je le serai, grand frère. », sourit Aurore. « Que comptes-tu faire de ton immortalité ? »
« Je compte te l'offrir. », répondit le Prince. « Nahida a été très claire : libérer la magie elle-même nécessite de sacrifier l'immortalité de quelqu'un. Alors, je t'offre la mienne. »
« Il faut une immortalité divine... »
« Dans ce cas, je l'offre à ton enfant, pour que tu puisses libérer la magie avec la tienne. »
Touchée, Aurore prit son frère dans ses bras, faisant fi de la foule qui les acclamait toujours. Comme souvent depuis qu'ils s'étaient installés à Boréalis, elle bénissait le fait que le protocole était beaucoup plus souple, permettant à l'ancienne Princesse héritière et au Prince de s'enlacer et de se faire des bisous quand bon leur semblait plutôt que de les limiter au privé. L'amour était source de magie, alors jamais le royaume de la magie n'interdirait les démonstrations d'affection, encore moins entre deux personnes aussi importantes qu'Emrys et Eilin. A eux deux, ils pouvaient mettre le monde à leurs pieds tant leur puissance était grande, mais celle-ci n'avait d'égale que la pureté de leur cœur. Ainsi, le monde de la magie ne s'était jamais mieux porté que depuis qu'Aurore et Merlin avaient pris leurs place à Boréalis.
« Je t'aime grand frère. »
« Je t'aime aussi petite sœur. »
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Les images de Boréalis ne viennent pas de moi : la cité vient de digitaldreamd sur Deviantart, le château a été généré par une IA, et la salle du trône est de danght2209 sur Deviantart.
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