Chapitre 77 : A la recherche de la vérité

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Aurore, quelques semaines plus tard

« Alors, comment va notre Archon-chevalière préférée ? », demanda Arthur, en entrant dans la pièce.

Aurore se tourna vers le Roi et lui sourit. Elle était désormais en pleine forme, voire même un peu trop parce que sa magie avait cru bon de répandre sur le sol de sa chambre tout le contenu de sa garde-robe, beaucoup trop contente d'être libre après trois années enchaînées. La chevalière avait presque terminé de ranger, il ne restait plus que la veste bleu Ambrosius qu'elle avait porté sur scène avec Arthurine et Merlin.

« Je suis la seule Archon-chevalière que vous connaissez Arthur. », répondit la jeune fille en ramassant ladite veste. « Mais je vais bien. »

« Qu'a dit Nahida ? J'étais en réunion avec le conseil pendant sa visite et elle était déjà partie à la fin. »

« Je suis apte à reprendre l'entraînement selon elle, mais elle exige que je reprenne doucement. Je suis au top de ma forme, mais trois ans sans réel entraînement, cela laisse des traces. »

« Je te remettrai à niveau personnellement. », promit Arthur.

« Merci. », sourit Aurore. « Vous vouliez quelque chose en particulier ? »

« Prendre de tes nouvelles. Ta... disparition m'a fait me rendre compte à quel point tu comptes pour moi. Je le savais, bien sûr, mais tu mérites qu'on veille sur toi. »

« J'ai gagné un second grand frère, apparemment. », ironisa gentiment Aurore.

« Pas forcément « grand », mais un frère. Tu mérites qu'on prenne soin de toi, autant que tu prends soin de nous. »

Touchée, Aurore posa la veste sur son lit et vint enlacer le Roi, qui lui rendit son étreinte.

« J'ai définitivement trouvé ma maison Arthur, et vous y êtes pour beaucoup. »

« J'en suis ravi Aurore. Cependant, tu peux me tutoyer, tu sais ? », fit-il alors qu'elle se détachait.

« Cela risque de vous faire bizarre. »

« Oh, je le sais. », répondit le Roi avec un sourire en coin. « C'était très bizarre quand l'autre Aurore était à ta place, mais j'ai senti en même temps que c'était presque... normal. Tu es comme une sœur pour moi, et la sœur de mon futur mari. Dans le privé, tu peux me tutoyer si tu veux, comme Merlin. En public, les conventions sociales devront demeurer cependant. »

« Si vous... euh tu es sûr de v- euh toi. », fit laborieusement Aurore en fronçant les sourcils. « C'est vraiment bizarre, bien plus que quand Arthurine m'a demandé de la tutoyer. Mais cela va venir. »

Arthur sourit, amusé, avant que son regard ne porte sur la veste, plus précisément sur son dos, bien visible maintenant qu'elle était étendue sur le lit.

« C'est la veste que tu portais pendant le spectacle ? », demanda le Roi.

La chevalière suivit son regard, avant d'aller récupérer la veste.

« En effet. D'ailleurs, j'avais des questions à vous poser. Mon voyage dans le futur m'en a apporté énormément, et Guenièvre m'a fait promettre d'attendre d'être de retour pour faire des recherches. »

« A quel sujet ? »

Aurore soupira et s'assit sur une chaise, encourageant le Roi à faire de même.

« Mon identité. »

« Que veux-tu dire ? »

Elle retira de son cou le médaillon offert par la Morgane du futur, celui qui contenait une photo de Guenièvre et elle en tant que Reines, et montra ladite photo à Arthur.

« Un des avenirs possibles pour moi, c'est un avenir où Gwenny et moi sommes Reines d'un royaume qui n'est pas Camelot. Et cette veste comporte bien plus d'indices qu'il n'y paraît. »

« Quel genre d'indices ? »

« Vois-tu, dans le futur, vous- tu portes toujours dans tes tenues au moins un élément qui est du même rouge que le blason des Pendragon, un rouge que l'on appelle justement « rouge Pendragon ». La veste d'Arthurine avait le dragon de votre- ton blason dans le dos, comme moi j'ai une chouette. Merlin était dans le même cas, mais avec un violet profond qu'elle a appelé « violet Albion ». Quant à Guenièvre et l'autre Aurore, elles portaient toutes les deux un bleu profond, ce bleu. », indiqua Aurore en désignant la veste. « Et cette couleur est appelée « bleu Ambrosius ». »

« Donc, si j'ai bien suivi, tu penses que ce nom, Ambrosius, serait ton nom de famille ? Pourquoi Merlin s'appellerait Albion ? »

« Albion est la terre sur laquelle nous sommes, votre destin dans cette vie est d'unir tous les royaumes en un seul et d'y rétablir la magie. »

« J'en ai vaguement entendu parler, oui. »

« Et le violet est une couleur qu'on obtient en mélangeant le rouge et le bleu. Donc, dans le cas de Merlin, je pense que le violet Albion représentait l'union de deux familles dans la magie. »

« Les Pendragon et les Ambrosius... », songea Arthur. « Mais seules les familles nobles ont un nom de famille, et aux dernières nouvelles, Merlin et toi êtes des gens du peuple. »

« C'est pour cela qu'il m'a été conseillé de chercher du côté de notre père, Balinor. Cependant, je voulais savoir si les noms de Boréalis et Ambrosius vous disaient quelque chose. »

« Boréalis, oui, cela me dit quelque chose. »

« Que savez-vous à ce sujet ? »

« Pas grand-chose, je le crains. Gaius pourra sans doute t'aiguiller plus que moi. Ce que je sais, c'est qu'il s'agit d'un royaume où règne la magie, où elle est plus libre que dans n'importe quel autre royaume connu. Je ne sais malheureusement rien de plus. D'après mon père, Boréalis a toujours été fermé sur lui-même, et impossible d'en savoir plus, il a brûlé les quelques manuscrits que nous avions à propos de ce royaume. Mais si Boréalis et Ambrosius sont deux termes qui sont reliés à toi, alors probablement que la famille Ambrosius est celle qui règne sur Boréalis, ou à défaut une famille noble. »

« ... cela impliquerait tellement de choses... »

« Cela complexifierait drastiquement la situation, mais nous pourrions en même temps en tirer sacrément partie... », réfléchit Arthur. « Je ferai parvenir à la Reine Annis une missive, peut-être qu'elle en sait davantage, et c'est une alliée en qui je peux avoir confiance. »

« Faisons comme cela. », accepta Aurore. « De mon côté, j'interrogerai Gaius et Kilgharrah. »

« Interroge également Nahida. Elle foule cette terre depuis cinq cents ans, elle a probablement quelques infos. Parler à ton ancêtre semble également être une bonne idée. »

« Tu as raison, il veille sur tous ses descendants. Je le ferai, merci. Tu me tiens au courant ? »

« Bien sûr. En attendant, et si on allait s'entraîner un peu ? Pas besoin de ton armure, nous allons d'abord commencer par te dérouiller avant toute chose. »

« Allons-y ! »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements de Gaius, quelques heures plus tard

« Gaius ? »

« Entre Aurore. », répondit le vieux médecin sans lever les yeux de sa préparation.

La chevalière entra et referma la porte derrière elle. Elle posa ensuite sa main sur la garde de son épée, qui avait enfin repris la place qui lui appartenait, à savoir sur sa hanche.

« Si tu cherches ton frère, il n'est pas encore là. »

« Oh non, c'est vous que je suis venue voir. Vous avez un moment à m'accorder ? »

« Bien sûr, laisse-moi terminer ceci, j'en ai pour quelques minutes. »

Aurore acquiesça et s'installa sur un des bancs de la table à manger pour le laisser terminer son travail. Le vieil homme vint ensuite s'asseoir en face d'elle.

« En quoi puis-je t'aider ? »

« Que savez-vous sur le royaume de Boréalis ? »

« Oh... voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu ce nom... », soupira Gaius.

« D'après Arthur, c'est un royaume où la magie vit libre, comme jamais cela a été connu dans les autres royaumes. »

« C'est bien plus que cela mon enfant. Boréalis est le royaume de la magie. Toute la magie accessible aux mortels trouve sa source là-bas. C'est également le berceau des dragons, et par extension des Seigneurs de dragon. Que veux-tu savoir en particulier ? »

« Le nom Ambrosius vous évoque-t-il quelque chose ? »

« C'est la maison royale qui règne sur Boréalis depuis... depuis toujours, je crois. Leur blason est d'un bleu profond avec une chouette blanche. Je n'en sais pas beaucoup plus, Boréalis est un royaume très fermé, encore plus depuis qu'Uther a déclaré la guerre à la magie. A moins d'y être originaire, impossible d'en savoir davantage. »

Aurore fronça les sourcils à la description du blason des Ambrosius. Bleu profond avec une chouette blanche, c'était exactement ce à quoi ressemblait sa veste. Cela ne pouvait être une coïncidence.

« Je demanderai à des êtes plus érudits dans ce cas. Cependant, est-il possible que Lirou et moi ayons un lien avec Boréalis ? »

« Je n'en sais trop rien mon enfant. », admit Gaius. « Boréalis est le berceau des Seigneurs des dragons, mais avant la Grande Purge, presque tous provenaient d'un royaume d'Albion. Peut-être serait-il plus sage d'interroger le Grand Dragon si tu veux en savoir plus. Comme tous les dragons, sauf Aithusa, il est né et a grandi là-bas. »

« Mais serait-ce possible ? », insista Aurore.

« Eh bien... je sais qu'Hunith n'a rien à voir avec Boréalis, car tous ont le don de la magie là-bas, et votre mère n'en a aucun. »

« Mais notre père avait le don de la magie, et il était un Seigneur des dragons. »

« Capacités qu'il a transmise à Merlin, en effet. Si Balinor a lui-même un lien avec Boréalis, il est évident que ton frère et toi également. Malheureusement, je ne peux t'aider plus, votre père a toujours été très secret. Mais je suis sûr que Merlin sera ravi de t'aider à découvrir la vérité. »

« Je ne préfère pas. La source de toutes ces questions que je me pose, c'est ce que j'ai vécu dans le futur. Je préfère découvrir la vérité avant de lui révéler quoi que ce soit. »

« Je ne dirai rien dans ce cas. »

« Merci. Bien, je vais aller manger, je meurs de faim. Ensuite, je dois aller réitérer mon serment auprès du Roi, devant tout le conseil. Comme si j'avais choisi d'être absente alors que Morgane et Agravain essayaient de prendre Camelot... »

« Ce n'est qu'une formalité pour Arthur, mais pas pour le conseil. Volontairement ou non, tu as failli à ton devoir de chevalière honoraire par ton absence à ce moment-là. Ceci dit, ton serment de chevalière honoraire prend en compte ta condition de déesse, donc je suis sûr que tu trouveras une parade pour prouver qu'on peut avoir confiance en toi. »

« Le conseil ne m'a jamais fait confiance jusqu'à présent, mon absence n'a fait qu'empirer les choses. »

« Tu sais Aurore, au point où nous en sommes, peut-être serait-il sage d'utiliser un brin de magie pour changer les choses. »

« Que voulez-vous dire ? »

« Tu es l'Archon de la Liberté, peut-être qu'un soupçon de magie pourra les libérer un peu de leurs peurs et de leur méfiance, et ainsi t'accorder leur confiance. Mets en avant tout ce que tu as fait pour Camelot avant et après ton adoubement. Mais bien sûr, je ne t'ai rien dit. », conclut Gaius avec un sourire entendu.

« Bien sûr. », répondit Aurore en lui rendant son sourire. « Merci pour cet échange... instructif Gaius. »

« Avec plaisir, tu es toujours la bienvenue ici. »

La chevalière vint enlacer le vieil homme qui était devenu une figure parentale pour Merlin et elle, puis elle quitta pour rejoindre ses appartements et déjeuner tranquillement avant d'entrer dans la fosse aux lions.

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