Chapitre 70 : Transcender le temps

France, Camargue, plage près du ranch Mistral, 21e siècle, le soir venu

« On dirait qu'il y a quelqu'un là-bas. », indiqua Guenièvre, alors que toute la bande était réunie autour d'un feu de camp, les chevaux jouant dans l'océan.

Le groupe se tourna vers la limite de la plage. Aurore se tenait au bord de l'eau, la main refermée autour d'un pendentif, dans une posture légèrement repliée sur elle-même. Gwen et Arthurine n'eurent aucun mal à reconnaître cette posture, les amenant à arborer un air attristé.

« Elle cherche à faire sortir ses ailes... ce doit être dur pour elle, de ne plus pouvoir voler librement comme un oiseau... », songea Guenièvre.

« Aurore ! », l'appela Arthurine, bien décidée à ne pas la laisser avec ses idées noires.

La déesse sursauta et se tourna vers eux, surprise. Elle se rapprocha et vint caresser Mistral.

« C'est vrai que vous deviez vous retrouver ce soir. J'avais oublié, pardon... »

« Ce n'est rien. », sourit Léna. « Tu veux rester, ou tu as quelque chose de prévu ? »

« Je ne voudrais pas m'imposer, je n'ai pas ma place ici. »

« Ne dis pas de bêtise ! Tu es toujours la bienvenue parmi nous ! », affirma Anaïs, ignorant la réelle signification des mots d'Aurore. « Allez, viens ! »

Anaïs tapota la place entre elle et Guenièvre, l'obligeant à remarquer la présence de cette dernière. Ses joues rougirent et Aurore amorça une prudente fuite, prétextant qu'elle était attendue par son frère. Gwen lâcha un léger soupir qui passa inaperçu, s'y attendant. Heureusement, la chevalière se figea lorsqu'un hennissement bien connu retentit dans la nuit.

N'osant y croire, Aurore se tourna vers le son, alors qu'un cheval noir venait les rejoindre.

« Elle tient vraiment pas en place, cette jument ! », fit remarquer Hugo.

« Chut ! », lui intima Arthurine.

Aurore tendit doucement la main et la jument vint nicher son museau dans son cou. La déesse enroula ses bras autour de son encolure.

« Moonlight... Moonlight, c'est toi... », murmura Aurore, quelques larmes roulant sur ses joues.

Moonlight hennit doucement, et elles restèrent un moment à se câliner, sous les regards étonnés de Léna, Hugo, Angelo et Anaïs et attendris de Gwen et Arthurine.

Après de longues minutes, Aurore se détacha légèrement et abandonna ses baskets sur le sable, se hissant sur le dos de sa jument. Sans se faire prier, celle-ci partit au galop et la déesse ne perdit pas plus de temps pour se mettre debout sur son dos, les bras levés vers le ciel, inspirant un air marin qui prenait soudainement la senteur de la liberté.

« Aurore ! », s'inquiéta la bande de Léna.

« Elle va se faire mal ! », blanchit Anaïs.

« Oh non ! », sourit Guenièvre. « Au contraire. Je l'ai vu une nuit, elle faisait de la voltige sur Mistral au galop. Elle est très loin d'être novice en équitation, ça se voit ! »

Arthurine se leva avec le sourire aux lèvres et monta à son tour sur Llamrei, la lançant au galop. Elle se mit également debout, alors que Moonlight revenait en sens inverse. Par malice, Aurore essaya de l'attaquer, comme aux entraînements à Camelot, mais Arthurine l'évita d'un saut sur sa jument. S'approchant des arbres, la blonde récupéra deux branches au sol et en lança une à la sœur cadette de Merlin.

Aurore attrapa la branche au vol et un duel amical s'engagea entre elles, chacune debout sur sa jument.

« Depuis quand tu es aussi à l'aise sur un cheval ? », l'interrogea Aurore en évitant un coup d'un salto.

« Depuis Camelot, c'est toi qui m'as appris. Je sais plus trop quand, par contre. Mais si ça t'étonne, ça veut dire que c'était après que Gwen soit devenue Reine de Camelot. »

« Bingo. »

Pendant qu'elles virevoltaient sur leurs juments, la bande les regardait, choquée.

« Elles ont trop la classe ! », s'enflamma Hugo. « On dirait de vraies chevalières ! Je savais pas qu'Arthurine savait faire ça ! »

« Incroyable... », murmura Anaïs.

« Ce qu'elles font est très complexe, mais ça semble si simple pour elles, surtout pour Aurore. Arthurine est un peu plus raide. », analysa Angelo.

« C'est une excellente cavalière, bien plus que je ne peux espérer l'être. », admit Léna. « L'obstacle pour la compétition, elle l'a sauté sans problème avec Réglisse. Elle est spéciale, c'est certain. »

« Spéciale, ça oui. », dit Guenièvre d'une voix tendre.

« Oh ? », releva Angelo. « T'es amoureuse d'Aurore, grande sœur ? »

« Il est un peu tôt pour parler d'amour Angelo, elles ne se sont même pas dit bonjour. », rit doucement Léna.

« Eh ! », interpella Hugo, la voix forte pour être entendue de sa cousine et Aurore. « Vous comptez vous battre comme ça toute la nuit ? »

Les deux jeunes filles s'arrêtèrent, leurs juments faisant de même. Elles se regardèrent, avant de rire joyeusement et de revenir vers le groupe. Aurore se rassit sur sa jument et entoura son encolure de ses bras.

« Tu m'as manqué ma belle ! On la fera payer, t'en fais pas. », lui assura Aurore.

« Tu connais cette jument Aurore ? », voulut savoir Léna en venant poser une main sur le museau de Moonlight.

« C'est ma jument. »

« Hein ? Mais je croyais que... qu'elle était... », balbutia Léna.

« Je n'ai jamais dit qu'elle était morte, jusque que c'était compliqué. J'ai rencontré un problème qui m'a obligé à me séparer d'elle il y a quelques semaines, et je ne l'ai jamais retrouvé. Je suis contente que ce soit vous qui l'ayez retrouvé... », soupira Aurore, soulagée.

« Alors, c'est pour ça qu'elle s'enfuyait tout le temps. Elle te cherchait. », fit Guenièvre.

Lentement, Aurore leva le regard, jetant un coup d'œil à l'apparence de la Gwen du futur. Ses épaisses boucles brunes étaient maintenues en tresse sur son épaule droite par un élastique turquoise et elle portait une tenue classique d'équitation : jean gris et bottes brunes. La seule chose qui ressortait était sa veste d'un magnifique bleu Ambrosius.

(Une couleur qui lui allait divinement bien, à l'humble avis d'Aurore.

Mais jamais elle ne le lui dirait.)

« Aurore, voici Guenièvre, ma sœur aînée. Gwen, voici Aurore, une amie d'enfance d'Arthurine. », présenta Angelo. « C'est une globe-trotteuse qui est restée loin de la société moderne pendant un moment, alors elle semble toujours un peu déphasée, mais c'est quelqu'un de bien. »

« Et une cavalière expérimentée, bien plus que je ne le suis. », approuva Léna. « Elle a sauté sans difficulté avec Réglisse l'obstacle pour la compétition. »

« Cette vieille bourrique ? », s'étonna Hugo. « Mais j'arrive jamais à tirer quoi que ce soit d'elle, même si je l'adore hein. »

« Tu devrais essayer l'éducation positive Hugo. Personne n'a envie d'écouter quelqu'un qui passe son temps à l'insulter. Pas vrai ma belle ? », demanda Aurore en se penchant sur sa jument.

Moonlight hennit joyeusement, alors que sa cavalière restait agrippée à son encolure. Si elle avait l'air d'être simplement heureuse de retrouver sa jument, Guenièvre et Arthurine savaient très bien que c'était surtout pour éviter d'avoir à regarder la brune.

« Du coup, comment elle s'appelle ? », voulut savoir Léna.

« Moonlight. Elle s'appelle Moonlight. »

« Tu devrais les rejoindre, je sais que tu en meurs d'envie ! »

« Oh tais-toi ! Tu sais très bien ce qu'il se passe... », ronchonna Aurore.

« On va mettre un moment à rentrer chez nous, autant rendre ce séjour le plus agréable possible. Comme ça, tu pourras raconter plein de choses à Merlin, Arthur et Guenièvre sans avoir à leur révéler des choses sur leur avenir. »

« Je déteste quand tu as raison... »

« Tu... parles avec ta jument ? Genre, une conversation ? », s'étonna Hugo.

Aurore sursauta et se passa la main sur la nuque, un geste adopté par mimétisme inconscient d'Arthur.

« O-Oui ? Ce... c'est compliqué à expliquer... hum... que faites-vous lors de soirées comme celle-ci ? »

Elle descendit de sa jument et la laissa aller jouer avec les autres chevaux, s'installant timidement entre Anaïs et Guenièvre.

« Enchantée de te rencontrer, Aurore. », dit doucement Guenièvre.

« Hum... de même... merci d'avoir pris soin de ma jument... »

« Essayé, tu veux dire. Elle n'a clairement pas besoin d'aide, même si elle semble quand même un peu perdue... »

« On... on n'est pas vraiment d'ici... »

« Aurore, tu nous écoutes ? Vraiment, y'a plus personne dès que Gwen est dans les parages ! », s'agaça Arthurine.

« Tu disais que vous chantez des chansons avec Angelo à la guitare, que vous faites des bains de minuit avec vos chevaux et que vous faites des jeux autour du feu en mangeant des marshmallows grillés, quoi que soit ces... choses. »

Guenièvre cacha un sourire amusé derrière sa main, bien consciente qu'Aurore n'avait en réalité rien écouté et qu'elle ne faisait que répéter ce que lui avait dit le vent. Arthurine croisa les bras sur sa poitrine, un air sévère sur le visage, l'air de dire qu'il ne fallait pas la prendre pour une idiote. La déesse eut ce sourire moqueur qu'elle ne réservait qu'à Arthur et son frère quand elle était un peu plus détendue que d'habitude. La blonde soupira faussement, sous le regard interloqué de la bande de Léna, avant de s'asseoir à son tour autour du feu.

« Les marshmallows grillés, c'est encore meilleur que tout ce que tu as pu goûter jusqu'à présent, crois-moi. Quoique... c'est probablement aussi bon que le vin des mille vents. »

« Tu en as déjà goûté ? », voulut savoir Angelo. « Il paraît que ce vin n'existe plus. »

« C'est un vin très ancien, j'en ai retrouvé la trace lorsque je me suis intéressée aux légendes arthuriennes et eiliniennes. Déjà à l'époque du Roi Arthur, ce vin n'existait plus vraiment, seuls Merlin l'Enchanteur et Eilin savaient en fabriquer. Ce sont eux qui l'ont réintroduit à Camelot, puis dans Albion. Mais ça s'est de nouveau perdu au fil du temps, car la recette est un poème, et de moins en moins de personnes ont consenti à interpréter ce poème, amenant le vin des mille vents à disparaître. Il paraît qu'il est encore produit au Royaume-Uni, par la famille royale elle-même lors de certaines occasions, mais ce sont que des rumeurs. »

« Après, ce serait logique, la famille royale anglaise descend quand même des premiers Souverains d'Albion unifié. », émit Léna. « Mais tu en as déjà goûté ? »

« C'était il y a longtemps, et j'ai pas eu l'occasion d'en regoûter depuis. Ce qui fait la particularité du vin des mille vents, c'est que son goût partage les émotions que le ou les fabricants de ce vin avaient lorsqu'ils l'ont fait. Chaque bouteille est unique, un peu comme les gens. Même des jumeaux parfaitement identiques ou les réincarnations d'une personne sont différents. D'une vie à l'autre, une personne ne sera jamais la même en tous points. Chacun est libre d'être qui il veut, et je trouve que c'est ce qui fait l'essence même du vin des mille vents. Au final, peu importe ce qu'on y met dedans, il faut juste le faire avec du cœur, son cœur. »

« C'est étonnamment profond venant de ta part ! », rit Hugo. « Qu'est-ce-qui t'arrive ? »

« Je mûris, voilà ce qui m'arrive. Tu devrais essayer, un jour. », soupira Arthurine. « Il n'y a vraiment que de Merlin que j'aime me moquer gentiment, peu importe les réincarnations... »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Arthur et Guenièvre, chambre de Merlin, présent de Merlin, nuit

En soupirant, Merlin poussa ses couvertures et s'assit silencieusement dans son lit, dans lequel dormait Arthur. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, mais retomba bien vite.

Aurore avait disparu depuis presque un mois maintenant.

Merlin se passa une main angoissée dans les cheveux, retenant de toutes ses forces ses larmes. Ses yeux piquaient, mais la douleur devenait presque habituelle désormais. Il avait l'impression d'étouffer, de perdre la raison. Il n'avait jamais supporté d'être séparé de sa cadette, pas quand la séparation n'était pas volontaire.

Mais là, ça dépassait tout ce qu'il avait déjà connu. Sa sœur avait tout simplement disparu de la surface de ce monde, perdue dans le temps, elle seule pouvant savoir quand elle était. Il n'avait pas l'espoir de la retrouver, car fouiller chaque lieu de chaque pays de chaque jour passé et à venir était une tâche titanesque, même pour les dieux. C'était simplement impossible.

Se sentant étouffer, Merlin se releva, posant ses pieds sur le sol frais de la chambre. Il se dirigea vers la porte menant au couloir, et non pas celle du couple royal dans l'improbable cas où Guenièvre aurait réussi à dormir.

La disparition d'Aurore affectait tout le monde. Guenièvre ne dormait presque plus, elle n'avait plus goût à la vie. Lui, il avait l'impression de couler tout en essayant de se débattre pour remonter à la surface sans y parvenir, il avait l'impression de s'étouffer à chaque respiration.

Quant à Arthur, eh bien... c'était probablement le plus positif dans toute cette situation. Il savait qu'elle reviendrait, c'était évident pour lui, aussi naturel que de dire que l'eau mouille, et en bon Roi et amant qu'il était, il préférait plutôt concentrer son énergie à chouchouter son tendre Merlin, à prêter une oreille attentive à Guenièvre et à transformer son royaume pour en faire un endroit sûr pour tous.

Mais malgré ses efforts, l'absence d'Aurore se faisait chaque jour plus pesante.

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Aurore, présent de Merlin

A peine entré dans les appartements de sa cadette, Merlin ouvrit les fenêtres en grand pour laisser le vent s'engouffrer dans la pièce. La Lune était lumineuse, ronde et pleine, vibrante de magie, et la nuit était claire, laissant des milliers d'étoiles briller dans le ciel.

Quelques notes de musique s'élevèrent dans les airs, le vent faisant vibrer les cordes de la lyre d'Aurore posée sur sa table de nuit. Merlin alla la récupérer puis s'installa sur le fauteuil installé près de la fenêtre. Distraitement, il commença à faire courir ses doigts sur l'instrument, en tirant de tristes sons qui s'élevèrent dans la nuit.

Ayant une idée en tête, il accorda la lyre et commença à jouer la mélodie d'une chanson que leur mère leur chantait quand ils étaient enfants, quand ils avaient peur. Il sentit l'atmosphère se charger en magie mais il n'y prêta pas attention, plongé dans la musique.

France, Camargue, plage près du ranch Mistral, 21e siècle

« Et si tu nous jouais quelque chose Aurore ? », proposa Hugo.

« Hein ? Je... je ne crois pas être assez qualifiée pour ça... », toussota la chevalière.

« Elle exagère, l'écoutez pas. », fit Arthurine.

« En plus, tu as voyagé partout dans le monde pour étudier la musique, le chant et la danse. Tu sais forcément jouer de la guitare. », argumenta Anaïs.

« Laissez-la, on va pas la forcer si elle en a pas envie. », rétorqua Angelo.

« C'est juste une façon de ressentir ce que tu as dans ton cœur et de mieux te connaître, il n'y a pas besoin de compétences pour chanter avec son cœur. », sourit Gwen.

Aurore la regarda un instant, avant de détourner les yeux en soupirant. Il allait être difficile pour elle de dissocier les deux Guenièvre, elle le sentait de plus en plus.

« ... d'accord. »

Elle tendit la main et Angelo lui remit sa guitare. Elle l'accorda, tel que son homologue du futur le lui avait appris.

« Cela vous dérange si je me mets face à l'océan ? Je n'ai pas l'habitude d'être entourée quand je joue. », marmonna Aurore. « Je n'ai surtout pas l'habitude de jouer de la guitare, et je sais que je n'ai pas encore la technique que je suis censée avoir... »

« Vas-y. », sourit Léna. « Si ça peut t'aider. »

Aurore hocha la tête en guise de remerciement et se leva, s'éloignant un peu pour se mettre face à la mer, le ciel nocturne et la Lune, lumineuse, ronde et pleine, vibrante de magie. Elle joua quelques notes pour vérifier que l'instrument était bien accordée pour jouer la chanson qu'Hunith leur chantait quand ils étaient enfants.

L'atmosphère commença à se charger en magie lorsqu'Aurore commença à chanter. Rapidement, la magie dans l'air fut si importante que passé et présent se mélangèrent, rendant une voix masculine jusque-là silencieuse, audible pour Arthurine, Aurore et Guenièvre seulement.

Celle de Merlin.

https://youtu.be/yFSkS2YkUA0

Aurore sourit doucement à l'image de son frère qui était apparu devant elle. Cependant, elle savait qu'elle n'avait que peu de temps avant que ce point de rencontre entre passé et présent, qu'ils avaient créé inconsciemment par magie, ne disparaisse.

« Rory... »

« Lirou, je suis dans le futur. »

« ...utur ? Où ? », lui parvint la voix de Merlin, qui commençait à s'effacer en même temps que son image.

« 2023 ! », dit-elle rapidement, espérant que l'information lui parviendrait.

Cependant, elle sut à ses sourcils froncés qu'il n'avait pas entendu sa réponse. L'instant d'après, son aîné ne fut plus visible du tout et elle sentit le taux de magie revenir à la normale, signe que le point de rencontre entre passé et présent avait disparu.

« Voilà qui était étrange... »

« C'était magnifique ! », applaudit Anaïs.

« Tu as une voix magnifique ! », approuva Léna.

Aurore se contenta de sourire, masquant sa perplexité face à ce qu'il venait de se passer. Elle interrogea Arthurine du regard, mais celle-ci secoua légèrement la tête pour lui signifier qu'elle n'en savait rien. Il leur faudra interroger l'Aurore du futur ou Morgane, selon que ce soit lié au monde divin ou à l'Ancienne Religion.

« Juste avec cette chanson, ils ont réussi à créer un pont entre leur présent et le nôtre... l'amour qui les lie transcende littéralement l'espace et le temps ! », songea Gwen.

« Aurore, ton Gnosis ! », lui signala Arthurine en voyant une très faible lueur turquoise sous ses vêtements.

Aurore baissa le regard et remarqua la lueur. Elle vérifia que les autres ne faisaient pas attention et le tira légèrement de sous son haut pour l'examiner. S'il ne brillait pas comme il le faisait à Camelot, il avait repris une légère couleur turquoise. Elles se regardèrent dans les yeux, avant de regarder la Lune.

Lumineuse, pleine et ronde. Vibrante de magie.

« La Lune... »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Aurore, présent de Merlin

Sonné par ce qu'il venait de se passer, Merlin posa la lyre et se frotta les yeux longuement pour être certain que la fatigue ne lui avait pas joué de tour. Mais non, il ressentait encore les résidus de magie qui avait fait apparaître sa sœur et retentir sa voix, cette magie qui lui avait permis de rentrer brièvement en contact avec sa cadette.

Assez pour qu'il sache qu'elle était dans le futur. Et un futur lointain, vu comment elle était habillée. Cela semblait beaucoup trop éloigné de ce qu'ils portaient dans leur temps à eux.

« Après tout... peut-être qu'Arthur a raison. Elle rentrera à la maison. Il faut juste lui donner du temps... pas trop tout de même, j'espère. Mais je me demande ce qu'il vient de se passer exactement... comment le simple fait de jouer cette chanson a créé un espace de rencontre entre elle et moi ? »

Il leva le regard vers le ciel et vit la Lune.

Lumineuse, pleine et ronde. Vibrante de magie.

« La Lune... »

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