Chapitre 57 : Possession

Royaume de Cenred, frontière avec Camelot, forêt, campement de Nahida, quelques temps plus tard

« Tu dois essayer de te détendre Aurore. »

« Mais c'est ce que je fais... », bouda la chevalière, les bras croisés sur sa poitrine. « Mais j'y peux rien, ça me stresse de ne plus pouvoir écouter ce que me rapporte le vent ! Qui sait ce qui arrive à mon frère et Arthur en ce moment ? Ils sont des aimants à problèmes ! Surtout Arthur. »

« Et pouvoir le faire ne te permet pas de te concentrer. », rétorqua Nahida.

« Mais j'ai grandi avec cette capacité, je ne peux pas ne pas être stressée lorsque tu la bloques... »

« Ecoute, si Camelot est vraiment en danger, le vent te préviendra aussitôt, je n'ai pas bloqué cette capacité. Tu dois arrêter de les couver autant, ce sont des adultes. Ils s'attirent beaucoup de problèmes, mais ils sont aussi capables de s'en sortir de beaucoup, ensemble. Alors essaie de te détendre. La première entrée d'un dieu dans le monde des esprits requièrent une grande quantité d'énergie, et une concentration plus grande encore. Tu t'en es bien sortie durant les exercices de préparation, il n'y a pas de raison pour que tu n'y arrives pas. »

Aurore lâcha un grognement et étendit ses jambes, engourdies à force de rester assise en lotus.

« On peut pas en rester là pour aujourd'hui ? J'essaie depuis l'aube, sans résultat... »

« Tu n'as pas pour habitude de renoncer si vite. Que ce soit pour l'épée ou la magie. Tu es plutôt du genre à t'entêter encore et encore jusqu'à y arriver, comme Merlin. Pourquoi tu veux arrêter, d'un coup ? »

« Nahida, je compte pas renoncer. Comme tu l'as dit, c'est pas dans ma nature. », rappela Aurore. « Mais j'ai vraiment l'impression de m'obstiner pour rien. Je sais que je suis du genre à m'entêter jusqu'à réussir, mais je suis aussi du genre à m'arrêter quand une façon de faire ne fonctionne pas afin d'en trouver une autre. »

Nahida réfléchit quelques instants, avant de hocher la tête. Après tout, Aurore était la déesse de la Liberté, ce ne serait pas surprenant si elle faisait la plupart des choses différemment des autres dieux...

« Il y a quelque chose que tu voudrais essayer ? »

Royaume de Camelot, cité, château, salle du conseil, fin d'après-midi

« On a battu les bois. », annonça Agravain.

« Cherchez encore ! »

Arthur se mordit l'intérieur de la joue dans une vaine tentative de se calmer. Il avait été séparé de son valet durant une attaque et il était impossible de le retrouver désormais. Son cœur se serrait un peu plus d'effroi à chaque seconde qui passait, et il n'osait pas imaginer la fureur d'Aurore lorsqu'elle rentrerait...

« Sire, il n'y a aucun signe de Merlin. », dit doucement Léon. « Ne pouvez-vous pas rappeler Aurore ? Elle serait d'une grande aide pour... »

« Je sais. », le coupa Arthur. « Mais elle a dit qu'elle serait injoignable pendant plusieurs jours, afin de se concentrer sur son entraînement magique. Il n'y a vraiment aucun signe de Merlin ? Je ne tiens vraiment pas à lui annoncer la nouvelle de la disparition de son frère... »

« Aucun, hormis ceci. », révéla Agravain en posant devant lui un bout de tissu provenant de la veste de Merlin. « Je suis navré que vous perdu ce loyal ser... »

« Et quelles sont les nouvelles des mercenaires ? », interrompit le Roi de nouveau.

« Nous n'avons trouvé aucune trace. », fit Léon.

« C'est sûrement ce serpent d'Alinor qui les a envoyés. », supposa Agravain.

« Impossible, notre itinéraire n'était connu que de quelques personnes résidant à Camelot. »

« Nous ne pouvons en déduire qu'une chose alors : il y a un traître parmi nous. », conclut Léon.

« Vous ne m'apprenez rien, je le savais depuis quelques temps. », marmonna Arthur.

Agravain se tendit légèrement, alors que le chevalier demandait comment il le savait.

« Aurore. Elle m'a mit en garde. Il se trouve que le mage auquel j'ai fait appel pour sauver mon père n'avait en aucun cas chercher à le tuer, bien au contraire. Il a été piégé par le traître, qui a placé sur mon défunt père un collier enchanté, destiné à inverser et à décupler les sorts de guérison. Pour le dire autrement, il transformait un sort de guérison en sort mortel. »

« Pourquoi n'avoir prévenu personne ? », voulut savoir Léon.

« Nous n'avions encore aucune preuve exploitable, c'est pourquoi seules quelques personnes sont au courant, car ce sont les plus à même de récolter des informations en toute discrétion. »

« Y a-t-il des suspects à l'heure actuelle, Sire ? »

« Non, mon oncle. », répondit Arthur, bien que ce n'était qu'une demi-vérité. « Je sais simplement que c'est quelqu'un de mon entourage proche, c'est pourquoi je n'ai pas voulu ébruiter l'affaire sans avoir d'éléments tangibles pour déclarer la présence d'un traître dans nos murs. Au vu des lois actuelles de Camelot sur la magie, le sabotage du sort du magicien par le traître n'aurait pas été recevable. »

« Quelqu'un de votre entourage proche ? Comme un des chevaliers ? », interrogea Léon, les sourcils froncés.

« Non, rassurez-vous. Je ne peux avoir de soupçons définis, mais il est plus que probable que le traître soit un membre du conseil. »

« Pourquoi cela ? », réagit Agravain.

Arthur ne répondit pas tout de suite, faisant mine se réfléchir sérieusement. Il ne pouvait accuser personne sans preuve, et il était probable que le traître serait déjà effrayé par le fait que son existence était désormais connue. Il allait être plus prudent, et parler de la promesse qu'Aurore lui avait faite et qu'elle avait respecté lorsqu'il avait tué le Roi Carleon ne ferait que le rendre plus difficile à coincer. Même s'il n'y avait qu'Agravain et Léon dans la salle actuellement, il savait à quelle vitesse les ragots circulaient dans le château, notamment grâce ou à cause des serviteurs. Il savait que le traître serait au courant avant l'aube du fait que son existence était connue.

« J'ai mes raisons. »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Aurore, le lendemain matin

« Debout Ella, le soleil est déjà levé ! », dit doucement Guenièvre.

Aurore se contenta de geindre en enfonçant sa tête sous un oreiller, pour échapper aux rayons du soleil qui filtraient à travers les rideaux que Gwen venait de tirer.

« Allez, lève-toi ! », insista la brune.

L'endormie ne répondit pas, amenant la servante à soupirer.

« A quelle heure es-tu revenue hier ? »

« Mm...i'uit... », baragouina Aurore.

Cette fois, Gwen sourit avec amusement et vint s'asseoir près du corps allongé de son amie. Doucement, elle releva le coussin qui cachait la tête d'Aurore et des yeux bleus voilés de sommeil se levèrent vers elle.

« Je t'ai amené tout ce que tu aimes pour le petit-déjeuner, et je t'ai même fait du lait chaud, tu sais, celui qui est doux et sucré mais épais en bouche, que tu m'as appris à faire. »

« Lait Dango ? »

Guenièvre hocha la tête, et elle sourit en voyant une étincelle éclairer le regard bleu d'Aurore. Celle-ci obtempéra enfin et se leva, repoussant les couvertures et secouant la tête pour replacer ses boucles.

« Vraiment, comment Merlin fait pour te réveiller tous les matins ? »

« Il me pousse par terre... », répondit Aurore en attrapant sa brosse pour discipliner sa chevelure. « Il fait pareil avec Arthur. »

« Voilà qui ne m'étonne pas de lui... allez, viens manger. »

Aurore obéit et partagea par la même occasion son petit-déjeuner avec Gwen, malgré ses protestations. Ce fut uniquement une fois que la servante l'eut aidé à mettre son armure qu'elle se décida à révéler les derniers événements à la déesse.

« Mais pourquoi tu as attendu tout ce temps pour me le dire ?! Qui sait ce qu'il lui est arrivé ?! Ils l'ont trouvé ? »

« Non, mais Arthur a promis qu'il ne trouverait le repos que lorsqu'il l'aurait retrouvé. Il est parti avec Gauvain il y a une heure. Désolée, je ne voulais pas te secouer avec ça dès le réveil, je me doute que les derniers jours ont été éprouvants pour toi. »

« Eprouvants, mais concluants. J'ai réussi à aller dans le monde des esprits pour la première fois. Bon, j'étais avec Nahida, mais c'est déjà un début. Elle m'a dit qu'il valait mieux que je n'y aille pas toute seule au début, car c'est très difficile de faire le voyage inverse ensuite. Comme c'est un monde hors du temps et de l'espace, si je ne fais pas attention, je pourrais me retrouver à une autre époque en retournant dans le monde mortel. Par prudence, elle m'a donc conseillé de toujours y aller avec un dieu expérimenté, au moins dans un premier temps. »

« C'est sans doute plus prudent. J'imagine que tu veux te joindre aux recherches pour ton frère. En poussant Moonlight, tu devrais pouvoir les rattraper je pense. »

« Je vais me joindre aux recherches, mais pas comme ça. Je vais rester ici et laisser le vent me raconter tous les détails, puis localiser mon frère, afin de guider Arthur vers lui. »

« Cela semble long... »

« Un peu, mais j'ai dépensé trop de magie ces derniers jours, je ne dois pas trop forcer pendant quelques temps. Et puis, j'ai à peine l'énergie nécessaire pour aller m'entraîner, et monter à cheval est plus fatiguant qu'il n'y paraît. Je préfère les aider depuis le château. »

« Comme tu voudras. », sourit Guenièvre. « N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. »

« Pas de problème ! Merci Gwenny ! ... j'espère qu'il va bien... »

« J'espère aussi... tu n'en veux pas à Arthur ? »

« Non, mon idiot de frère a le chic pour se mettre dans des situations dangereuses juste pour garder Arthur en sécurité. Je sais qu'il n'y est pour rien, Lirou vendrait son âme au diable pour préserver notre Roi. »

« C'est vrai... bon, je vais te laisser ! Arthur et Gauvain auront plus de chances de le retrouver si tu les aides. »

Aurore sourit légèrement et hocha la tête. Gwen lui rendit son sourire puis récupéra son linge sale avant de quitter la pièce.

« Bon, il est temps de savoir ce qu'il s'est passé et où est mon frère. Mais d'abord, mon frère. »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Arthur, midi

« Ecoute. Je sais que tu profites des moindres occasions pour être à ses côtés. Mais là, cela devient vraiment ridicule. Fais-lui donc couler son bain, la prochaine fois ! », fit la voix énervée de Merlin.

« Je peux savoir ce qui se passe ici ? »

Arthur, Gwen et Merlin se tournèrent vers la nouvelle venue. Celle-ci sourit de soulagement en voyant son aîné, ignorant pour un temps le fait que le vent lui sifflait d'avertissement ainsi que l'absence de l'attache florale dans ses cheveux.

« Par Barbatos ! Gaius m'avait dit que tu étais de retour mais je devais m'en assurer moi-même ! Si seulement Léon ne m'avait pas retenu plus longtemps sous prétexte que ça fait plusieurs jours que je ne me suis pas entraînée... bref ! Pourquoi tu cries grand frère ? »

« J'aimerais bien le savoir aussi... tu es jaloux Merl ? Ou alors, tu es vraiment fatigué. Après tout, tu as subit une terrible épreuve. »

« Tout ce que je veux, c'est reprendre mes fonctions habituelles ! Et voilà que Guenièvre les remplit à ma place ! »

« Gwenny essayait sûrement d'aider, alors détends-toi. Arthur a raison, tu devrais te reposer aujourd'hui. Et si on allait cueillir des pommes ensemble ? Je suis libre jusqu'à la tournée du soir de Gaius. »

« Alors toi aussi t'es du côté de Guenièvre ?! Je ne veux pas passer du temps avec toi, je veux reprendre mon travail ! », rétorqua Merlin sur un ton acide.

Arthur et Guenièvre froncèrent les sourcils, surpris du ton employé par le magicien, alors que les épaules d'Aurore s'affaissaient.

« Ecoute Merl, je serai absolument ravi d'avoir ton aide, un peu plus tard, pour la cérémonie d'adoubement, si tu y tiens tant. Mais ça ne sert à rien d'être aussi méchant, surtout envers Aurore. Tu es sûr que tu vas bien ? »

« Oui, je vais bien ! Et merci, votre Altesse. », marmonna Merlin, mécontent.

« Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on passe du temps ensemble grand frère ? », insista la chevalière, souhaitant rattraper un peu son absence des derniers jours et savoir comment se sentait vraiment son frère.

« Certain Aurore. »

Visiblement lasse d'être ignorée par la déesse, sa magie s'activa d'elle-même pour plaquer Merlin au mur, amenant Arthur à se lever.

« Bon sang Aurore ! Calme-toi ! »

« Mais je suis calme. »

Aurore inspira profondément pour rendormir sa magie, ce que celle-ci fit après plusieurs tentatives.

« D-Désolée Lirou... je crois que les derniers jours ont un peu détraqué ma magie... »

« Hm. »

Merlin sortit, mécontent. Aurore le suivit des yeux, les sourcils froncés, et Gwen s'approcha de la chevalière pour s'assurer qu'elle allait bien.

« Il ne m'a jamais appelé par mon prénom, même quand il était en colère... », murmura-t-elle, son visage se tordant de douleur pendant un instant.

Elle regarda quelques instants la porte, avant de redresser les épaules, remettant son masque de déesse. Guenièvre remarqua le changement et lui signifia son soutien en posant sa main sur son épaule.

« Je... je viens de me rappeler que je devais ramasser des pommes pour le cuisinier en chef. Si vous voulez bien m'excuser. »

Arthur hocha doucement la tête, l'autorisant à prendre congé. La chevalière sortit à son tour, mais le Roi et Gwen surent qu'elle était plus ébranlée qu'elle n'en donnait l'air lorsque ses mains gantées jouèrent avec la garde de son épée.

« Quelque chose s'est passé entre eux ? », s'inquiéta Arthur.

« Ella ne m'a rien dit, en tout cas... »

« Merlin non plus... »

« Arthur, vous savez... »

Guenièvre s'interrompit, n'étant pas certaine de devoir exprimer sa pensée.

« Gwen ? Qu'y a-t-il ? »

« Je ne suis pas experte en magie divine, mais j'ai l'intuition que la magie d'Ella ne s'est pas détraquée. »

« Tu veux dire qu'Aurore aurait attaqué volontairement Merlin ? »

« Pas Ella, mais sa magie. Elle m'a raconté en détails chaque activation involontaire de sa magie, depuis qu'elle était enfant, et c'était toujours lorsque Merlin était en danger d'une manière ou d'une autre. Bon, lorsqu'elle a de trop fortes émotions aussi, mais je n'ai pas l'impression qu'une de ses émotions l'était assez pour déclencher sa magie. »

« Tu veux dire que Merlin est en danger... en étant Merlin ? », articula Arthur, de plus en plus sonné.

« Je l'ignore, mais si un dieu est censé pouvoir voyager entre les mondes, je doute qu'un voyage puisse détraquer une magie divine, même quand c'est le premier d'un dieu. Il y a quelque chose qui cloche... »

« Tu as raison. C'est ça, ou Merlin a vraiment besoin de se reposer... »

« J'espère vraiment que c'est la deuxième option. Qui sait ce qu'Ella ferait, sinon... »

Royaume de Camelot, cité, château, jardins, plus tard

Fredonnant pensivement, Aurore attrapa une pomme bien rouge et la mit avec les autres dans le panier qui pendait à son bras. Elle s'inquiétait pour son frère, il s'était comporté d'une drôle de façon dans les appartements d'Arthur. De par le vent, elle savait que Morgane était derrière l'attaque qui avait séparé Arthur et Merlin, mais elle savait que la sorcière n'avait rien pu faire à son aîné. Elle n'était pas assez stupide pour s'en prendre à lui et énerver Aurore. La déesse supposait qu'elle l'avait juste garder captif pour inquiéter Arthur et tenter de lui faire croire qu'il était mort, histoire de le détruire. Avec sa magie et son épée, Merlin avait dû trouver un moyen de s'enfuir et il avait pu retrouver Arthur et Gauvain sain et sauf.

Ou, en tout cas, c'était le scénario le plus évident et logique, c'est pourquoi elle n'avait pas cherché à se mêler des affaires de la sorcière. Son frère était vivant, et c'était tout ce qui comptait. Mais son comportement l'inquiétait vraiment. Peut-être avait-elle fait quelque chose qui l'avait contrarié ? Il faudra qu'elle lui parle en tête-à-tête...

Cependant, elle interrompit son ramassage de pommes dans le verger royal lorsque le vent lui rapporta qu'un cochon était mort à cause d'un repas empoisonné à l'aconit (le poison le plus violent connu de l'Homme), le repas préparé par Merlin et destiné à Arthur, et que le Roi avait manqué de mourir à cause d'une arbalète cachée dans son armoire par Merlin et de son épée de cérémonie brandie par Merlin.

Pour Aurore, qui connaissait son frère mieux que personne, ces faits semblaient complètement loufoques. Merlin aimait bien trop Arthur pour chercher à le tuer. Pourtant, le vent ne lui avait jamais menti, et le petit son d'excuse qu'il émit ne fit que confirmer que c'était bel et bien la vérité.

Perplexe, elle décida de filer déposer le panier de pommes en cuisines pour aller dans les appartements de Gaius, où Gwen et le médecin avaient emmené le magicien après l'avoir assommé.

Royaume de Camelot, cité, château, appartements de Gaius

« C'est bien ce que je redoutais... », fit Gaius en lisant une entrée dans un livre.

« Qu'est-ce-que c'est ? », demanda Gwen, en grimaçant à la vue de la créature rampant sous la peau du cou de Merlin.

« Un Fomorroh. La personne qui l'a mis là est très savante. »

« Que fait-il ? »

Le médecin ne put répondre car des talons métalliques claquant au sol se firent entendre, suivie du fracas d'une porte ouverte sans délicatesse.

« Ella ? », s'enquit Guenièvre, frissonnant de peur lorsqu'elle vit la fureur dans chaque trait du visage de la chevalière.

« Je vais bien. Gaius, retirez ce putain de serpent maléfique que j'aille régler son compte à Morgane. Nul ne s'en prend à mon frère sans représailles. »

Guenièvre déglutit sous le ton polaire de la déesse, et Gaius obéit, sentant que ce n'était pas le moment pour discuter avec Aurore.

« Q-Que fait un Fomorroh ? », demanda Guenièvre d'une voix hésitante.

Gaius tamponna un lingue imbibé d'un produit spécial sur le cou de Merlin, allongé à plat ventre sur le lit réservé normalement aux patients.

« A l'époque de l'Ancienne Religion, la Grande Prêtresse l'utilisait pour asservir les esprits de ses ennemis. Une fois qu'un désir était planté, la victime n'avait de cesse de tout faire pour l'assouvir. C'est pourquoi nous devons paralyser le serpent avant tout chose. », expliqua Gaius. « Passe-moi le scalpel. »

Gwen s'exécuta rapidement, ne souhaitant pas énerver davantage Aurore. Gaius réussit à extraire le serpent de la nuque de Merlin puis le jeta au feu.

« C'est fini ? », interrogea Aurore.

« Je pense que oui. », confirma Gaius. « Essaie de te calmer un peu Aurore, s'il te plaît... ta magie pourrait se déclencher. »

« Je me calmerai lorsque j'aurai la tête de Morgane au bout d'un pic ! Je laisse mon frère entre vos mains, je vais régler son compte à cette stupide sorcière ! »

Aurore sortit d'un pas furieux, et Gwen lâcha un soupir, relâchant la pression qui s'était inconsciemment installée.

« Nous allons retrouver notre bon Merlin. Arthur ne risque plus rien. Par contre, je plaindrais presque Morgane, jamais Ella n'a été aussi furieuse... »

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