Chapitre 35 : L'avènement d'Eilin

Royaume de Camelot, château des anciens Rois, salle du conseil, le lendemain matin

« Il y a un tunnel sous les remparts nord qui conduisent à quelque pas de l'entrée des donjons. L'entrée sera bien gardée, sans nul doute. Si nous voulons pénétrer dans l'enceinte du château nous devons rester discrets car nul ne doit sonner l'alarme. », fit Arthur, préparant le plan d'attaque avec tout le monde.

« Nous devons nous emparer du tocsin, pour que les soldats n'aient aucun moyen de communication. », ajouta Lancelot.

« C'est une bonne idée, mais nous sommes trop peu nombreux pour pouvoir disséminer nos forces. », réfuta Aurore, complètement remise.

« Tu as une meilleure idée ? », lui demanda son ancien mentor.

Aurore regarda Nahida, qui hocha la tête.

« Oui : le plan de base que Nahida et moi devions appliquer pour reprendre Camelot. »

« En quoi consiste-t-il ? », voulut savoir Arthur.

« C'est simple : on va attaquer frontalement Camelot, afin de faire sortir toute l'armée immortelle. Il restera toujours quelques soldats, mais au moins, vous devriez vous en sortir. »

« Hors de question ! Tu as épuisé tes ressources la dernière fois ! », s'opposa Merlin. « En plus, Nahida n'est pas une combattante. »

« C'est vrai, mais nos pouvoirs augmentent avec la foi que les gens placent en nous. Et depuis hier, vous êtes un peu plus à croire en nous, et vous croyez profondément en nous. », dit solennellement Nahida. « Ce sera plus que suffisant. Je veillerai à ce qu'Aurore gère bien ses ressources, et je serai là pour la soutenir. »

« En plus, ce ne sera que pour faire diversion. Pendant qu'Arthur va libérer Uther et que nous, nous faisons sortir tous les soldats, il faudra que quelqu'un se rende dans la salle où la Coupe de la Vie est gardée, afin de la vider du sang qu'elle contient. »

« Admettons que j'accepte, qui va s'occuper de la Coupe ? », l'interrogea Arthur.

« Mon frère. »

Merlin s'étouffa et lui fit un regard noir, mais elle l'ignora.

« Merlin ? », s'étonna le Prince.

« Ce n'est plus un secret pour vous : nous sommes tous les deux des descendants de Barbatos. Même si c'est moi qui détiens ses pouvoirs, cela n'empêche pas que Lirou a du sang divin en lui. De ce fait, il peut servir de réceptacle temporaire à mes pouvoirs. Ce que je veux dire, c'est que je peux lui confier une petite partie de ma magie, juste ce qu'il faudra pour vider la Coupe. On ne peut pas simplement la vider sur le sol, il faut aussi libérer le sang du pouvoir de la Coupe. C'est quelque chose dont je suis capable, en tant que déesse de la Liberté. »

Le magicien regarda sa sœur, surpris et se demandant si c'était vrai. Celle-ci hocha la tête à sa question muette. Toutefois, le vent porta à l'aîné le fait qu'il n'avait pas besoin de sa magie divine pour libérer le sang du pouvoir de la Coupe, celle que l'épée magique détenait faisant très bien l'affaire pour ce genre de choses. Mais Arthur n'avait pas besoin de savoir ce détail.

« Ceci dit, mon frère ne peut y aller seul, évidemment. C'est tout juste s'il arrive à se défendre contre des bandits. Il doit pouvoir atteindre la salle de la Coupe sans encombre. »

Arthur réfléchit un moment, avant de hocher la tête.

« Bien, je vous autorise à le faire. », accepta le Prince. « Mais seulement le strict minimum de magie Aurore, d'accord ? Merlin est mon valet, mieux vaut éviter qu'il ait de la magie plus longtemps. D'ailleurs, cela ne risque pas de réveiller la magie contenue dans son sang ? S'il a du sang divin, alors il a de la magie divine en lui, non ? »

« En théorie, mais il s'est passé énormément de générations depuis le premier enfant de Venti, alors notre part de sang divin est extrêmement diluée. Elle ne peut que témoigner de notre ascendance, de notre sensibilité au vent et de notre capacité à porter temporairement les pouvoirs de Barbatos. Elle a sûrement d'autres pouvoirs, mais il ne peut y avoir deux détenteurs permanents de cette magie en même temps. »

Rassuré, Arthur hocha de nouveau la tête, alors que Merlin se demandait si le blond était vraiment contre le fait qu'il détienne des pouvoirs ou simplement inquiet de ce qu'il se passerait si Uther l'apprenait. Ce n'était tout de même pas la même chose, et il ne saurait dire ce qu'en pensait vraiment son Prince.

« Je peux assurer les arrières de Merlin. », se porta volontaire Lancelot.

« Je serai bien plus rassurée si c'était le cas. », admit Aurore. « Tu étais mon maître d'armes, après tout. »

Lancelot regarda Arthur, qui marqua son accord d'un énième hochement de tête.

« Nahida, quand sera prêt le renforcement de nos armes ? »

« Bientôt Sire, j'ai presque terminé. Une fois que ce sera fait, vous serez en mesure de blesser des immortels, mais pas de les tuer, et les effets cesseront dès que la Coupe aura été vidée. Alors soyez tous prudents. »

Plus tard, alors que le départ était imminent, Arthur donnait ses dernières instructions à Guenièvre, en prévision des blessés.

« Tu vas rester là avec Gaius. Il faudra faire un feu, des pansements aussi, il y aura des blessés. »

« Entendu. »

Elle partit mais Arthur la retint par le bras. Elle protesta, disant que les autres allaient les voir. Elle était mal à l'aise car elle savait que Merlin les regardait.

« Je ne m'en soucie guère. Je veux que tu saches... si je ne devais pas te revoir... »

« Vous me reverrez. Je n'en doute pas. », assura Gwen en posant la main sur le visage d'Arthur. « Je vous ai écouté hier soir. Vous nous avez redonné espoir. L'envie de croire en quelque chose. J'ai vu le Roi que vous allez devenir. Je suis tellement fière de vous Arthur. »

Arthur sourit et se pencha vers elle, posant délicatement ses lèvres sur les siennes. Lancelot et Merlin les virent et, si le chevalier quitta la pièce, le magicien resta et se mordit la lèvre inférieure, chassant ses larmes du mieux possible.

« Grand frère ? », murmura Aurore en venant l'enlacer.

« Je ne le comprends pas... il joue avec mes sentiments, et il ne s'en rend même pas compte... tu sais, j'y ai cru... quand il m'a embrassé... j'y ai vraiment cru... »

Sachant très bien qu'aucune parole ne pouvait alléger un cœur brisé, elle se contenta de le serrer de toutes ses forces et de lui caresser les cheveux, le laissant pleurer contre son épaule. Et c'était tout ce dont il avait besoin.

Royaume de Camelot, cité, château, cour, plus tard

« A nous de jouer. », fit Nahida.

« Prête ? »

« Prête !

Les deux déesses se prirent la main et invoquèrent leur magie.

« Que le vent se lève, que la forêt reprenne ses droits, et que la terre tremble sous la puissance de Buer et Eilin ! »

Aussitôt, la terre trembla et le vent se mit à souffler au point de faire s'effriter le bâtiment. Les ronces et les lianes commencèrent à envahir l'extérieur du château, le grignotant petit à petit. Les aranaras, quant à eux, invoquèrent la pluie et la foudre. Cela provoqua la panique chez l'ennemi car l'armée immortelle débarqua en quelques minutes. Les deux déesses se détachèrent et Aurore dégaina son épée, pendant que Nahida se mettait à l'écart avec les aranaras.

« Sanctuaire de Maya ! »

Un immense dôme d'énergie Dendro se déploya autour du château, augmentant les capacités de tous les alliés de Nahida. Aurore avait déjà commencé à combattre, balayant les ennemis avec son épée, n'usant de sa magie que pour invoquer Dvalin sous sa forme humaine.

« Œil de la tempête ! »

« Fleurs mensongères ! Pyro ! Cryo ! Electro ! »

Aurore tira un rayon et ainsi généra un puissant œil de tempête, aspirant tous les ennemis dans un large périmètre. En même temps, des monstres végétaux sortirent du sol et attaquèrent aussitôt grâce au pouvoir du feu, de la glace et de la foudre. Les lames de vent générées par l'œil de tempête augmentaient les dommages causées par les plantes monstrueuses. D'un hurlement qui créa un puissant rayon de vents comprimés, Dvalin acheva tous les soldats qui avaient été pris dans l'attaque d'Aurore. Leur nombre venait de chuter de moitié.

« Ouragan des mille vents ! »

Aurore serra les dents tout en contrôlant la puissante rafale de vent qu'elle avait invoqué afin de balayer davantage d'ennemis. Cependant, l'attaque qui avait blessé Kilgharrah ne permit d'anéantir que le quart des troupes ennemies restantes, signe qu'elle avait mis trop de puissance dans sa précédente attaque.

« Il faut continuer comme ça ! », encouragea Nahida, remarquant que la magie d'Aurore commençait à faiblir. « Allez Aurore ! Repousse tes limites ! Il n'y a que comme ça que tu n'auras plus de limites ! »

« Je croyais que nos pouvoirs dépendaient des autres ! »

« C'est vrai, mais il faut avant tout que tu crois en toi. Tu endosses tes responsabilités, mais tu ne crois pas être la meilleure pour endosser la rôle de déesse de la Liberté. »

« Il y a de quoi ! Je n'aurais pas laissé Camelot tomber entre les mains de Morgane si ça avait été le cas ! », ragea Aurore.

« Tout le monde fait des erreurs Aurore, même les dieux ! Si tu veux que les autres croient en toi, tu dois d'abord croire en toi-même ! Il n'y a que comme ça que tu pourras les atteindre ! Crois en toi, laisse le vent t'envelopper et te guider, ne fais qu'un avec le vent, deviens le vent ! »

Aurore ne répondit pas, incertaine, mais finit tout de même par suivre les recommandations de son amie. Elle ferma les yeux, laissant le vent entrer en elle, vrombir dans ses veines, dans ses poumons. Elle le laissa la prendre dans ses bras et chanter dans tout son être jusqu'à ne plus vouloir qu'être libérée pour être entendue dans le monde entier.

Nahida sourit, émerveillée, lorsqu'elle vit la jeune fille se transformer. Son corps devint plus adulte, prenant environ cinq ans de plus. Une courte robe et des ballerines, tous deux d'un blanc pur, remplacèrent son ensemble de barde, et une ceinture dorée vint faire écho aux lanières métalliques qui agrémentaient ses chaussures jusqu'à hauteur du genou. Un nœud turquoise prit place sur son cou, tandis qu'une broche dorée avec une cécilia vint décorer sa longue chevelure de jais, laissée libre. Un diadème d'or flottant tel un halo avait pris place au-dessus de sa tête. Deux grandes ailes de plumes blanches poussèrent, et ses yeux prirent de manière permanente la couleur de l'aurore, complétant ainsi la forme divine de la déesse de la Liberté.

« Que les cieux grondent, que le vent déchire le ciel pour mettre à mal les ennemis de la Liberté ! »

Un cyclone d'une puissance encore jamais vue venant d'Aurore tomba du ciel et prit en son sein tous les soldats restants, permettant aux Fleurs mensongères de bombarder le cyclone avec leurs facultés élémentaires. Très vite, tous les soldats explosèrent, à peine quelques secondes avant que les deux déesses ne détectent le renversement de la Coupe de la Vie par Merlin.

« Arthur et les autres ont réussi à libérer Uther et les autres chevaliers. Va rejoindre Emrys et Lancelot, je vais voir comment ils s'en sortent. »

« Sois prudente Buer, Uther ne tolère pas la magie. »

Nahida hocha la tête et Aurore s'envola pour rejoindre son frère, l'adrénaline la maintenant transformée, au moins pour le moment.

Royaume de Camelot, cité, château, salle de la Coupe

Aurore pénétra dans la pièce en passant par une fenêtre qu'elle ouvrit par magie, et sourit en constatant le succès de son frère. Celui-ci la regarda, éberlué et revoyant la vision qu'il avait eu dans la grotte, avec sa sœur ayant des ailes dans le dos. Cependant, il ne put rien dire car Morgane pénétra à son tour dans la pièce et s'agenouilla près de Morgause, que Gaius et Merlin avaient violemment propulsé contre un mur.

« Non !! Non !! Non... sœur chérie... non, non... », pleura Morgane.

« C'est terminé Morgane. », fit Merlin, alors que sa sœur se rapprochait de lui, les ailes repliées dans son dos.

La déesse ne put s'empêcher d'éprouver une grande compassion pour Morgane, en la voyant pleurer au chevet de sa sœur. L'amour fraternel était un amour puissant et tous étaient capables de ressentir ce genre d'amour, même une âme se laissant engloutir dans les ténèbres, comme celle de Morgane.

« Tu fais erreur. Ça vient de commencer. »

La sorcière se mit à pousser des cris stridents et puissants, qui firent exploser les fenêtres et s'effondrer les murs et le plafond. Gaius, Merlin et Lancelot sortirent, mais Aurore resta, regardant les deux sœurs avec peine. Après quelques secondes, ne se souciant que très peu de la bâtisse qui s'effondrait sur elles, la déesse s'approcha et vint à son tour au chevet de Morgause pour l'examiner.

« Je peux la soigner, mais ça ne la guérira pas. Ses blessures sont trop importantes pour que je puisse la guérir complètement, mais je peux soigner ce que je peux et la soulager de la douleur que lui procurera sa descente vers la mort. »

« Tu ferais ça ? », fit Morgane, n'osant y croire.

« Je sais ce que c'est de tenir à une sœur ou un frère. », confirma Aurore.

Morgane la regarda quelques instants, la bâtisse tremblant toujours malgré qu'elle ait arrêté de crier. A travers ses larmes, elle hocha doucement la tête. Aurore tendit donc les mains vers Morgause et se concentra pour la soigner au mieux.

« Combien de temps elle aura ? »

« Un an, deux tout au plus. Cela dépendra des dégâts internes. Je ne suis pas médecin, je n'ai que peu de connaissances sur ce sujet. »

« Fais simplement de ton mieux, je t'en prie... », supplia Morgane.

Aurore hocha la tête et se concentra davantage. Lorsqu'elle eut fini, la sorcière lui adressa un sourire reconnaissant.

« J'ai une dette envers toi, Aurore... merci. »

La déesse se contenta de hocher la tête et laissa les deux sœurs s'enfuir grâce à un sortilège de téléportation.

« Crois-tu que j'ai fait le bon choix, Venti ? »

L'esprit apparut de son propre chef et lui sourit.

« On gagne davantage en faisant preuve de gentillesse et de compassion qu'en restant insensible et intransigeant. Pour le moment, tu ne vois peut-être pas le bienfait de ta décision, mais crois-moi, tu finiras par le voir. »

Royaume de Camelot, cité, château, marches du palais, quelques heures plus tard

« Comment va Aurore ? », demanda Arthur à Merlin, assis à ses côtés.

« Nahida dit qu'elle va s'en remettre avec du repos, même si son corps restera celui d'une jeune adulte. La première transformation en divinité consomme beaucoup d'énergie et a des effets irréversibles sur le physique du dieu, d'après elle. »

« La transformation ? »

« D'après Nahida, lorsque les gens comme Rory commencent à choisir leur voie et qu'ils y croient de tout leur cœur, de toute leur âme, alors leur part divine se réveille complètement et les transforme, leur donnant accès à leur plus grande puissance durant un temps infini. C'est le stade final de la divinisation. »

« Je croyais que la force de leur magie dépendait de la foi des autres. »

« Apparemment, c'est le cas, mais elle dépend aussi de si les dieux croient en eux-mêmes ou non. Je crois que, d'une certaine manière, Nahida essaie de guider ma sœur pour qu'elle devienne la meilleure déesse possible. Rory ne croyait pas en elle et ni en ses actions, mais ce n'est plus le cas maintenant. Nahida pense que c'est parce que vous avez cru suffisamment en elle pour la vouloir parmi les chevaliers de Camelot. »

« C'est ce que tu penses ? »

« Je pense que c'est l'un des principaux facteurs. Elle a vu à quel point notre petit groupe croyait en elle, et vous l'avez accepté dans son entièreté, quand elle ne s'était jamais sentie à sa place quelque part. Je pense que tout ça a son importance, comment pouvait-elle croire en elle quand elle ne sentait chez elle nulle part ? »

Arthur hocha la tête, compréhensif, et le silence les enveloppa, avant que Merlin ne prenne des nouvelles d'Uther.

« Comment va votre père ? »

« Je l'ignore. Ce désastre... Morgane... ça l'a brisé. Gaius peut soigner les corps, mais l'esprit, c'est une autre histoire... »

« Peut-être est-ce le début d'une nouvelle ère ? Vous allez peut-être devoir vous résoudre à devenir... à devenir Roi. »

« Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Ce que je sais... ce que je sais... »

Arthur soupira et se passa une main dans les cheveux, abandonnant son masque de Prince.

« ... je ne sais pas si je suis apte à devenir Roi... pas après ça... »

« J'aimerais vous dire que je vous comprends, mais je ne le peux pas. Rory ne m'a jamais trahi. Ce que je peux vous dire, ce que je sais que vous êtes apte à devenir Roi. Je vous ai vu grandir Arthur, devenir un homme bon, généreux, et compatissant, assez pour accepter ma sœur quand bien même elle détient des pouvoirs. Je crois en vous plus que quiconque, et je ne vois pas de meilleur Roi que vous pour ce royaume. »

Arthur le regarda quelques instants, avant de sourire légèrement.

« Tu es presque sage, des fois. »

Merlin leva les yeux au ciel, s'attendant à une réponse de ce genre. Son crétin royal était incapable de le remercier correctement, mais son regard parlait pour lui, et il n'avait besoin de rien d'autre.

Les Chevaliers de la Table Ronde pénétrèrent dans la cour dans leur tenue officielle, celle des chevaliers de Camelot. Ils escortaient Guenièvre. Arthur sourit un peu plus en les apercevant et se leva pour rejoindre sa belle, sous les yeux mi-heureux mi-tristes de son valet. Arthur aida Gwen à descendre de sa monture et l'embrassa aux yeux de tous, avant de la serrer dans ses bras. Sires Léon et Elyan sourirent, et Lancelot et Merlin se regardèrent, se comprenant mutuellement dans leur peine.

Royaume de Camelot, cité, château, appartements de Gaius, le soir venu

Assis à table, Gaius et Merlin faisaient le point, avec une Aurore à peine réveillée avachie contre son frère, qu'elle n'avait pas voulu quitter depuis son entrée dans la pièce.

« Ils n'ont eu de cesse de fouiller les décombres, mais ils n'ont pas trouvé de traces de Morgane. »

« Ni de Morgause. », dit doucement Merlin, en caressant les cheveux de sa sœur.

« Elles n'ont pas dû aller bien loin. Merlin, tu n'entendras ça de personne, à part peut-être Nahida et Aurore, mais, moi je tiens à te le dire : bravo Merlin. »

« Bravo... Lirou... », marmonna Aurore d'une voix faible.

Merlin sourit à Gaius, avant d'intimer à sa sœur de manger un peu avant d'aller se recoucher.

« Tu vas devoir faire le ménage, il y a du pain sur la planche... », fit remarquer Gaius à son pupille.

« Pas tout de suite, j'ai quelque chose à faire. »

Gaius le regarda, interloqué, tandis qu'Aurore se levait d'elle-même de son frère avec le peu d'énergie qu'elle avait, comprenant ce qu'il avait en tête.

Royaume de Camelot, dans un coin perdu de la forêt, plus tard

« Si cette épée tombe entre de mauvaises mains, de grands maux s'en suivront. Tu dois me promettre Merlin, qu'une fois sa tâche accomplie, tu iras la mettre en un lieu où nul ne pourra s'en emparer. », résonna la voix de Kilgharrah en lui, son esprit se souvenant de l'avertissement qu'il lui avait donné lorsqu'il lui avait demandé de l'emmener au lac d'Avalon.

Merlin finit par arriver devant un énorme rocher. Jugeant que c'était l'endroit parfait, il leva bien haut Excalibur, nom donné par Nahida lorsqu'il lui avait parlé de l'épée un peu plus tôt dans la journée. Il fit pivoter l'arme de sorte à ce que la lame soit vers le bas et, à l'aide d'un sort, il enfonça la lame de l'épée dans le rocher.

« Fais en sorte que personne ne trouve cet endroit, tant que je ne reviens pas sur ma décision. », murmura Merlin au vent.

Bien que n'ayant pas la même affinité que sa sœur et ne pouvant donc commander le vent, il savait depuis toujours communiquer avec lui de manière sommaire, grâce à son ascendance. C'était un peu comme le pouvoir de Seigneur des dragons, que sa sœur n'avait pas besoin de posséder pour demander à Kilgharrah de venir l'aider. Tout comme elle avec les dragons, lui ne pouvait que demander au vent et espérer qu'il réponde positivement.

Alors, lorsque le vent lui murmura une mélodie à l'oreille, il sourit et retourna à Camelot.

Tout irait bien... au moins pour le moment.

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