Chapitre 28 : Le tournoi décennal de Camelot
Royaume de Camelot, cité, abords de l'arène des joutes, quelques temps plus tard
« Est-ce-que quelqu'un a vraiment réfléchi aux principes de ce tournoi ?! », ronchonna Merlin. « Un concours ouvert à tout le monde et doté d'un prix de cent pièces d'or ! Je me demande à quel genre de personnes on va avoir affaire... »
« C'est une tradition Merlin. », rétorqua Arthur. « Ce tournoi a lieu une fois tous les dix ans depuis des siècles. Aucune inquiétude à avoir. »
« Hum... j'espère que la hache est interdite... », marmonna le magicien en regardant du coin de l'œil un homme ressemblant à un bandit aiguiser une hache.
« Chacun se sert de ce qu'il veut, c'est un tournoi ouvert. »
« Et que fait-on du Code de la Chevalerie ? »
« Il ne compte pas. La seule règle... c'est qu'il n'y a aucune règle. Garde bien cela en tête, Merlin. »
Arthur le regarda dans les yeux quelques instants et, malgré lui, Merlin se détendit un peu et sourit.
« Vous devez avoir raison... »
Une hache fut lancée par l'homme devant lequel ils étaient passés et Merlin l'esquiva de justesse.
« Mais je m'inquiète quand même pour vous ! », s'écria le magicien, de nouveau tendu.
Sans répondre, Arthur s'arrêta et se tourna vers son valet, posant une main sur son épaule.
« Et cela me touche beaucoup, que tu t'en fasses continuellement pour moi. Mais ma vie n'est pas en danger simplement parce qu'un tournoi a lieu. »
« Dois-je vous rappeler combien de fois vous avez manqué de perdre la vie à cause de ce genre de choses ? »
Arthur esquissa un petit sourire et vint ébouriffer affectueusement les cheveux de son valet, en riant doucement.
« Je ferai attention, je te le promets Merlin ! Cesse de t'en faire, tout ira bien cette fois ! »
Le magicien ferma les yeux un instant, pour profiter de la douce sensation des doigts du blond dans ses cheveux. Un sourire se dessina sur ses lèvres, sourire qui fit s'emballer le cœur d'Arthur.
« D'accord ! J'ai confiance en vous ! »
« ... on y va ? »
Merlin hocha vigoureusement la tête, s'autorisant exceptionnellement à montrer sa joie d'être aussi proche du Prince. Celui-ci le regarda du coin de l'œil, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Il était peut-être trop tôt pour s'avouer qu'il aimait Merlin, mais il se rendait de plus en plus compte à quel point celui-ci comptait à ses yeux. Sa sollicitude à son égard lui réchauffait bien plus le cœur que ce qu'il voudrait bien admettre...
Royaume de Camelot, cité, maison de Guenièvre
Lorsque Guenièvre entendit quelqu'un toquer à sa porte, elle s'empressa d'aller lui ouvrir, sachant parfaitement qui c'était. Elle laissa entrer la silhouette encapuchonnée vêtue d'une cape brune puis referma la porte. Ce fut à ce moment que son invité laissa tomber sa capuche, révélant de longs cheveux de jais négligemment maintenus en chignon.
« Cela faisait longtemps, Aurore. »
L'interpellée se retourna et Gwen ne put s'empêcher de sourire en voyant les iris bleues identiques à celles de Merlin. La servante vint enlacer la barde, qui lui rendit aussitôt son étreinte.
« Tu m'as manqué... tu n'imagines même pas à quel point c'est difficile sans toi... »
« N'exagère pas Gwen, tu as plein d'amis ici. Il y a mon frère, Arthur, Elyan, et puis tu es amie de longue date avec Morgane, non ? »
Guenièvre se détacha et se mordit la lèvre inférieure, incertaine de devoir avouer la vérité à la jeune barde.
« Aurore, je crois que Morgane n'est plus aussi bienfaisante qu'avant... »
« Pourquoi cela ? »
« ... elle utilise la magie, et... je ne sais pas... »
« Et alors ? », rétorqua Aurore. « Gwen, je sais que tu t'inquiètes, mais tout va bien. Je savais déjà que Morgane avait des pouvoirs, et j'en ai aussi. Pourtant, je ne veux aucun mal à Camelot. Pourquoi cela serait-ce le cas pour Morgane ? »
La servante resta silencieuse un moment, puis soupira.
« C'est différent... toi, je sais que tu ne ferais pas de mal à une mouche, mais Morgane... je ne sais pas, j'ai l'intuition qu'elle ne veut plus le bien de qui que ce soit en ce royaume... »
« Seul le temps déterminera si tu as raison ou tort. », murmura Aurore, surtout pour elle-même, avant de prendre les mains de Gwen. « Mais si tu penses vraiment qu'elle est devenue une sorcière, tu dois te montrer prudente. Elle ne doit pas savoir que tu l'as percée à jour, d'accord ? »
Guenièvre hocha la tête, puis Aurore déposa un baiser sur son front. La servante rougit, mais un doux sourire ourla ses lèvres.
« Vraiment, tu m'as manqué. Tu rendais le palais si chaleureux et aimant, et je sais qu'Arthur et Merlin pensent la même chose. »
« Je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand-chose pourtant. »
Guenièvre se contenta de continuer à lui sourire, et Aurore sourit à son tour. Elle détacha le fermoir de sa cape et Gwen s'empressa de venir la lui retirer de ses épaules pour aller la ranger.
« Tu n'étais pas obligée, mais merci. »
« Avec plaisir ! Je n'ai peut-être plus confiance en Morgane, mais je suis quand même heureuse qu'elle m'ait demandé de t'accueillir pendant le tournoi. Elyan le sait mais il ne dira rien. Je lui ai demandé de dormir chez un ami pour ne pas qu'on pense qu'il est complice. Arthur est au courant ? »
« Non. Morgane et toi êtes les seules. Depuis son retour, Uther semble l'écouter davantage qu'Arthur. Je me suis dit que, si jamais mon identité était découverte, elle serait la plus à même de m'aider. Et puis, en tant que pupille du Roi, elle est la mieux placer pour m'aider à m'inscrire, à trouver un logement et à cacher mon identité. »
Gwen hocha la tête et fit signe à son invitée de la suivre derrière un paravent. Aurore sourit en voyant ce qu'elle y avait caché.
« Ce sera parfait ! »
« Je ne me suis pas trompée sur l'emblème sur la tunique ? J'ai fait ce que j'ai pu avec le dessin que tu avais envoyé à Morgane... »
« C'est parfait Gwenny, vraiment ! », assura Aurore. « Avec ça, je pourrais participer au tournoi en toute discrétion ! »
« Arthur et Merlin ne risquent-ils pas de te reconnaître ? »
« Mon frère, très certainement. », admit la barde. « Il m'a vu combattre un million de fois. Même si je me suis beaucoup entraînée avec Nahida, mon style n'a pas vraiment changé. Quant à Arthur, je ne saurais le dire. Il ne m'a pas vu combattre beaucoup de fois, mais il est bien plus expérimenté que Lirou dans l'art de l'épée... »
« Je vois ce que tu veux dire... le tournoi commence dans moins de deux heures, tu devrais te changer, histoire de pouvoir étrenner un peu ta tenue avant. »
« Tu as raison... pourrais-tu aiguiser mon épée pendant ce temps ? »
« Bien sûr ! »
Avec un sourire, la jeune barde dégaina son épée et la laissa entre les mains expertes de Gwen, avant d'aller se changer derrière le paravent. Elle enfila le haut à manches longues noir, dont le col rond enserrait la base de son cou, puis le pantalon de la même couleur. Sans même avoir besoin de miroir, Aurore sourit en voyant que l'ensemble noir était assez ample pour ne pas laisser deviner les courbes féminines que son corps commençait à prendre.
Elle leva un bras et fut ravie de constater que les manches, bien que légèrement larges, moulaient suffisamment ses bras pour ne pas l'entraver dans son maniement de l'épée. Satisfaite, elle enfila une paire de bottes brunes et rentra son pantalon à l'intérieur. Elle n'eut plus qu'à glisser son Gnosis sous son haut et à enfiler la tunique turquoise ainsi qu'une cordelette pour la maintenir au niveau de sa taille.
Fin prête, elle rejoignit Gwen tout en libérant ses boucles sombres, qui retombèrent sur ses épaules, plus ébouriffées et sauvages qu'elles ne l'avaient jamais été.
« Tu vas combattre les cheveux lâchés ? », s'étonna Guenièvre.
« Je ne sais pas... peut-être pas. En tout cas, le chignon que j'avais fait était grossier, il n'aurait pas tenu longtemps sous le casque que tu m'as trouvé. »
Habilement, la jeune barde réunie ses cheveux en une queue de cheval, mais ses mèches ne daignèrent pas coopérer, s'échappant toujours plus de sa prise. Gwen se mit à pouffer en entendant Aurore soupirer.
« Tu as toujours du mal à les attacher ? »
« Depuis que j'ai fini mon entraînement avec mon ancêtre. Je passe des heures le matin, à essayer de me refaire la même coiffure qu'avant. J'y arrive quelques fois, mais c'est plutôt rare. »
« Pourquoi la coiffure avec les deux tresses est si importante pour toi ? »
« Barbatos la porte tout le temps, encore aujourd'hui alors qu'il n'est qu'un esprit. Cette coiffure... je ne sais pas, mais elle m'a toujours rassuré. Quand j'étais enfant, elle me faisait me sentir proche de lui. En grandissant, j'ai gardé cette habitude, je me disais que, quelque part, c'était comme si Barbatos me protégeait des dérives de ma magie. »
« Mais tu n'as plus besoin de cette protection maintenant, si ? »
Aurore regarda Gwen un instant, avant de secouer la tête négativement avec un sourire.
« Tu as raison. Je devrais probablement combattre les cheveux lâchés, j'ai toujours fait comme ça. »
« Cela ne te gênera pas avec le casque ? »
« Je ne pense pas. Au pire, il sera toujours temps de rectifier cela. Il va juste me falloir quelque chose pour éviter qu'ils ne me tombent sur les yeux. »
« Je vais voir ce que je peux te trouver. »
Aurore hocha la tête et Guenièvre se dirigea vers sa commode. Elle tomba sur une magnifique robe violette, le dernier cadeau que son père lui avait fait avant d'être arrêté par Uther. Elle ne l'avait jamais porté, cependant.
Après quelques secondes d'hésitation, Gwen prit la robe et en découpa soigneusement le bas sur quelques centimètres. Elle récupéra ainsi la bandelette de tissu avant de ranger le vêtement dans la commode.
« Et voilà ! », sourit la servante en revenant vers Aurore.
« Tu n'avais pas besoin de saccager la robe que ton père t'avait offerte, tu sais... », dit doucement Aurore, gênée. « Elle t'irait à ravir en plus, j'en suis certaine. »
« Je pourrai toujours la porter, si le cœur m'en dit. Je suis couturière Ella, je sais découper du tissu. »
« « Ella » ? »
Guenièvre pinça les lèvres en rougissant, se rendant compte que cela lui avait échappé.
« T-Tu... enfin tu m'as appelé Gwenny tout à l'heure... donc je pensais... enfin, je me disais que je pouvais te donner un surnom, aussi... »
A son grand soulagement, Aurore sourit en hochant la tête.
« Tu peux m'appeler Ella, si je peux t'appeler Gwenny. »
« Faisons comme ça ! », approuva Gwen.
« Mais pourquoi Ella ? »
« Eh bien, c'est un prénom qui veut dire « éclat du soleil »... je trouve que cela te va bien, tu sais rendre les gens heureux par ta simple présence, comme un rayon de soleil annonçant l'arrivée du printemps. »
Aurore rougit furieusement, ne s'attendant pas à de telles paroles.
« Je... eum... tu es devenue poétesse pendant mon absence ? »
« ... non, pourquoi ? »
« Hum... pour rien. Disons juste que... cela me touche que tu me vois de cette manière. »
Guenièvre sourit, les joues rouges, et la jeune barde lui rendit timidement son sourire. Sans dire un mot de plus, Gwen s'approcha de son amie et vint attacher la bande de tissu sur son front, la nouant au niveau de sa nuque, sous ses cheveux, de sorte à former un bandeau qui maintiendra ses mèches hors de son regard. Elle la conduisit ensuite devant son miroir.
« Alors ? »
Du bout des doigts, Aurore vint toucher son nouveau bandeau.
« Tu n'es pas obligée de le garder, mais porte-le au moins le temps du tournoi, d'accord ? », dit doucement Gwen.
Aurore lui répondit d'un sourire.
« C'est parfait Gwenny... merci. »
« De rien. Maintenant, allons manger. Tu dois prendre des forces avant le tournoi. »
Royaume de Camelot, cité, château, salle à manger
« Uther, rappelez-moi combien de fois vous avez déjà remporté ce tournoi ? », voulut savoir Morgane, alors qu'elle mangeait avec le père et le fils Pendragon.
« Trois fois ! », annonça fièrement le Roi.
« Un sacré défi à relever Arthur ! »
« En effet. », admit le blond.
« Je me souviens de votre dernière victoire. Vous étiez le maître sur le terrain. Quel dommage qu'on ne puisse pas vous voir à nouveau... », fit innocemment la pupille du Roi.
« Il se peut qu'on me voit. »
« N'avez-vous pas dit que vous étiez trop vieux pour entrer en lice ? »
« L'âge n'est pas un obstacle Morgane, je peux encore tenir tête à n'importe qui. »
« Nous n'allons pas le vérifier. », rétorqua Arthur.
« Pourquoi donc ? »
« Parce que je ne veux pas que vous soyez blessé. »
Sa remarque fit rire le Roi, et Arthur leva les yeux au ciel.
« Vous croyez encore pouvoir gagner ? », demanda Morgane à Uther.
« Le royaume a encore besoin de lui pour gouverner, pas pour combattre. », insista Arthur.
« Tu crois que je ne peux pas faire les deux ? », se vexa Uther.
« Vous n'êtes plus aussi jeune que par le passé. Et j'ai besoin de quelqu'un pour me tenir compagnie dans les tribunes. », admit la sorcière, faisant mine d'aller dans le sens d'Arthur.
Arthur choisit ce moment pour s'éclipser, devant se préparer pour le tournoi. Il fit signe à Merlin, qui attendait dans un coin, et les deux amis sortirent de la salle. Le magicien put toutefois entendre les dernières paroles de Morgane.
« C'est vraiment dommage. Ça aurait été bien pour le peuple de vous voir participer une dernière fois. Mais Arthur a probablement raison, vous ne pouvez pas tout faire. »
Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Arthur
« Comment vous sentez-vous ? », demanda Merlin alors qu'il aidait Arthur à se préparer pour le tournoi.
« Confiant. »
« Vous êtes sûr ? »
« Oui. »
« Parce que, lors du dernier tournoi de ce genre, trois hommes sont morts. »
« C'est vrai. »
« Et je ne parle que du premier jour. », insista Merlin, inquiet pour son Prince.
« Merci pour l'information. »
« Et puis, le deuxième jour... »
« Contentons-nous de survivre le premier jour. », dit Arthur, un brin agacé.
« Vous avez raison. C'est là qu'il y a le plus de morts. »
Arthur soupira.
« Merlin, je t'ai dit que je ferai attention. N'as-tu pas confiance en moi ? »
« Si. », répondit aussitôt Merlin, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. « Plus qu'en n'importe qui. Enfin, après Rory. Ou peut-être au même niveau, je ne sais pas. »
« Et si ta sœur participait au tournoi, serais-tu aussi stupidement inquiet ? »
« ... ma sœur ne prend les armes que pour protéger les autres, jamais elle ne participerait à ce genre de choses. Mais j'imagine que non, personne n'a encore réussi à la battre, même si vous en étiez le plus proche. »
« Tu vois ? Inutile de t'en faire Merlin. Personne n'a jamais réussi à me battre, en dehors d'elle, il n'y a aucune chance pour qu'il m'arrive quoi que ce soit. »
« Si vous le dîtes... »
« Merlin, pourquoi es-tu aussi inquiet pour moi ? Tu dis me faire aussi confiance qu'à Aurore, alors pourquoi t'inquiéter autant ? »
« Ce... ce n'est pas pareil... », rougit Merlin, évitant soigneusement le regard du blond. « Rory est ma sœur, mais vous... ce n'est simplement pas pareil. »
Arthur leva la main pour glisser ses doigts sous le menton de Merlin et le forcer à le regarder. Ils se retrouvèrent ainsi, yeux dans les yeux, alors que le jeune magicien devenait rouge tomate.
« A-A-Arthur... »
Le blond se mordit inconsciemment la lèvre en entendant Merlin murmurer son prénom, et ce dernier dut se faire violence pour ne pas l'embrasser.
« Je ne mourrai pas, je te le promets. Ne regarde que moi, et fais-moi confiance. »
Devenant encore plus rouge, Merlin hocha néanmoins la tête, avançant légèrement vers les lèvres d'Arthur. Inconsciemment, le blond faisait de même, et ils étaient sur le point de s'embrasser quand quelqu'un toqua à la porte. Les deux jeunes hommes sursautèrent et s'écartèrent vivement. Merlin se dépêcha de terminer de préparer son Prince, alors qu'un garde annonçait que le tournoi allait bientôt débuter. Arthur le remercia, les joues aussi rouges que celles de son valet. Lorsqu'il fut prêt, il se tourna vers le magicien.
« Je... hum... je vais y aller. Tu regarderas le tournoi ? »
Incapable de parler, Merlin hocha à nouveau la tête. Arthur eut un sourire qui aurait pu tuer le magicien sur place. Sans rien dire de plus, il déposa un léger baiser sur le front de Merlin avant de s'enfuir d'un pas pressant, mortellement gêné. Le valet se laissa tomber sur les genoux, portant la main à son front, n'en revenant pas. Finalement, un sourire niais se dessina sur ses lèvres.
« Arthur... »
Royaume de Camelot, cité, arène
« J'ai le plaisir de vous souhaiter à tous, la bienvenue à Camelot ! », annonça Morgane depuis les tribunes où elle était seule. « Cette compétition ne ressemble à aucune autre. Elle est ouverte à tous les candidats. »
A ces mots, Guenièvre regarda Aurore, dont l'identité était cachée par un casque de chevalier qui englobait aussi son cou et une partie de ses épaules. Seuls ses yeux bleu ciel étaient encore distinguables.
Uther choisit ce moment pour entrer dans l'arène, surprenant Arthur, Gaius et Merlin.
« Y compris à notre champion en titre, notre Roi ! », fit Morgane.
« Vive le Roi ! Vive le Roi ! », s'exclama le peuple.
« Il n'y a aucune règle, et aucune arme n'est interdite. La dernière personne debout remporte le prix ! Que le tournoi commence ! »
Suite à cette annonce de la pupille du Roi, les combats commencèrent. Uther et Arthur gagnèrent les leurs, sans grande surprise. Ce qui le fut davantage, ce fut la qualification de Gilli, un jeune homme que Merlin avait rencontré plus tôt dans la journée et qui se servait d'une bague magique.
Entra alors dans l'arène Aurore. Face à elle se tenait une montagne de muscles, armée d'une épée à deux mains. Merlin fronça les sourcils en voyant l'emblème sur la tunique du combattant masqué, le trouvant étrangement familier.
« Ce combat sera vite plié. », jugea Arthur. « L'homme masqué semble frêle, il n'a aucune chance contre... »
Les applaudissements de la foule l'interrompirent et le blond regarda, éberlué, le colosse écrasé au sol.
« Vous disiez ? », releva Merlin.
« Comment... »
« L'adversaire de cet homme est très fort, mais son volume et le poids de son épée le ralentissent considérablement. Il suffit simplement de se montrer plus rapide que lui. Apparemment, ce compétiteur masqué n'a eu aucun mal à identifier cette faille et à l'exploiter. Mais dites-moi, les armoiries sur la tunique du chevalier masqué... elles ne vous disent rien ? »
« Non, pourquoi ? Tu les connais ? »
« ... j'ai l'impression de les avoir déjà vu quelque part, c'est pour ça. Enfin, ce n'est rien ! Vous êtes qualifié, et en vie, c'est tout ce qui compte. »
« Ne te l'avais-je pas dit ? », le taquina Arthur.
Merlin sourit simplement en réponse, puis le Prince partit pour rejoindre Morgane et Uther. Le magicien alla donc vers Gaius, qui venait de féliciter le chevalier masqué pour sa victoire. Celui-ci sembla hocher la tête en guise de remerciement mais ne dit rien, avant de s'en aller.
« Merlin, connais-tu ce compétiteur ? »
« Qui ? Le chevalier masqué ? »
« Non, celui qui combattait avant. »
« Gilli ? Un peu, je l'ai rencontré ce matin. J'ai remarqué qu'il se sert de la magie dans ce tournoi. »
« C'est que je soupçonnais. Sa bague porte un insigne de l'Ancienne Religion. De telles bagues sont très rares, mais elles servent d'intermédiaire ou de... ou de canal pour les pouvoirs magiques. »
« Un peu comme le Gnosis de Rory ? »
« Moins fort, Uther te ferait pendre pour avoir prononcé son nom. », lui rappela Gaius. « Mais oui. »
« Il est plus courageux que moi pour se servir de magie en présence de tout ce monde. »
« Courageux ou stupide, et je suis certain qu'elle penserait la même chose que moi. Si Uther s'en aperçoit, il le fera exécuter. »
Royaume de Camelot, cité, maison de Guenièvre
« Tu as été incroyable Ella ! »
Aurore sourit et laissa Guenièvre soigner les quelques blessures que son adversaire du jour avait eu le temps de lui infliger.
« Ton adversaire était si imposant ! J'ai vraiment eu peur que ton aventure s'arrête là ! »
« Il était mon opposé : très fort, mais très lent. Jamais il n'aurait pu rivaliser sur le plan de la vitesse avec moi. »
« Que se passera-t-il si tu tombes sur un adversaire extrêmement rapide ? »
« Nous verrons à ce moment-là. Jusqu'à présent, personne n'a réussi à rivaliser avec moi au niveau de la vitesse. Tu n'as pas à t'en faire Gwenny. »
Guenièvre sourit puis appliqua un baume sur les blessures de son amie. Heureusement, sa peau n'avait pas eu le temps d'être entaillée, mais la barde allait porter quelques bleus pendant un certain temps.
« Merci Gwenny. », fit Aurore une fois qu'elle eut terminé.
« Avec plaisir ! Tu m'aides à préparer le repas ? »
Aurore hocha la tête, avant qu'elles n'entendent les cloches d'alarme sonner.
« Que se passe-t-il ? », s'inquiéta Guenièvre.
« Quelqu'un aurait fait usage de la magie. », rapporta Aurore, écoutant attentivement le vent. « D'après Uther, les gardes affirment avoir vu une lumière anormalement brillante. Sa chaleur était si intense qu'on la sentait jusqu'au bout du couloir. Apparemment, il y a des marques de brûlures sur une porte qui semblent confirmer cela. »
« Qu'en dis-tu, toi ? Avons-nous à nous inquiéter ? »
« Il y a effectivement un mage dans la cité. Tu te souviens de celui qui a remporté le combat précédent le mien ? »
« C'est lui ? »
« Oui. Il veut simplement être fier de qui il est, car son père avait si peur d'Uther qu'il ne laissait même pas son fils parler de la magie. »
« Donc, il n'y a pas de danger ? »
« A l'heure actuelle, ce jeune homme n'en est pas un. Quand bien même il en est un, il ne le serait pas pour toi, et tu penses bien que je ne le laisserai pas s'en prendre à Arthur ou Uther. Leur fin n'est pas encore venue. »
« Tu as raison... allons faire à manger, tu pourras te reposer ensuite. Tu dois être en forme pour demain ! »
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