Chapitre 13 : La conférence des Cinq Royaumes

Royaume de Camelot, cité, château, balcon surplombant la cour, deux semaines plus tard

Uther regardait pensivement la cour, tendu, son fils à ses côtés. Ils attendaient l'arrivée des autres souverains des Cinq Royaumes : l'heure des pourparlers de paix était arrivée.

« Père, nous ne partons pas au combat, alors ne prenez pas cet air sombre. »

« Jamais encore les Souverains des Cinq Royaumes n'ont pu se réunir de cette manière. », rappela le Roi à son fils. « Jamais encore nous n'avons tous travaillé pour le même but, pour la paix. Si cette conférence est couronnée de succès, Camelot entreras dans une nouvelle ère de prospérité. Si elle échoue, cela signifiera presque certainement la guerre... »

Royaume de Camelot, cité, château, cour

L'un des Rois, le Roi Alined, arriva dans la cour, accompagné de son fidèle bouffon Trickler. Le Roi descendit de cheval, fit tomber sa cape et interpella le bouffon.

« Oui ? »

« Est-ce trop te demander que de veiller à anticiper mes besoins ?! », aboya Alined en frappant Trickler sur la tête.

« Oh ! Désolé Majesté. », réagit nerveusement le bouffon.

« Arrête de pleurnicher ! », le somma-t-il, accompagnant ses paroles d'un coup dans le derrière.

« Désolé Majesté ! »

Sur ces entrefaites, Uther et Arthur, qui avaient quitté le balcon pour rejoindre la cour, vinrent les accueillir.

« Alined ! Soyez le bienvenu pour cet événement mémorable ! », le salua Uther.

« Mémorable. Oh oui, espérons-le ! », répondit Alined, avec un léger sourire sournois.

Les royaux et le bouffon entrèrent dans le château, alors qu'une jument ébène débarquait allègrement dans la cour, portant sur son dos une barde vêtue de vert que Merlin et Gaius vinrent accueillir.

« Rory ! »

Moonlight s'arrêta doucement et laissa descendre sa cavalière, puis repartit. Aurore vint enlacer son frère, puis salua Gaius.

« Comment a été ton voyage ? », l'interrogea le vieil homme.

« Rien de nouveau cette fois-ci. Comme je devais revenir à Camelot deux semaines après mon anniversaire, je suis simplement retournée à Helva. »

« Ce qui compte, ce n'est pas la destination, mais le voyage. », sourit Merlin.

« Tout à fait ! Maintenant, allons dans les appartements de Gaius, j'ai les plantes qu'il m'a demandé. »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements du Roi Alined

« Uther peut penser que nous sommes venus ici pour la paix, mais celle-ci n'est pas du tout mon but. », fit Alined, en regardant depuis sa fenêtre l'arrivée du Roi Olaf et de sa fille Vivianne.

« Dois-je comprendre que Lady Vivianne fait partie de notre plan ? Elle est tout à fait ravissante. », émit Trickler.

« Ne dis pas cela à portée d'oreille de son père, pas si tu tiens à ta tête ! »

« Oh... oh oui ! J'y tiens, oui ! C'est ce que j'ai de plus admirable ! »

« Olaf est l'imbécile le plus surprotecteur que j'ai jamais vu ! Ce serait sûrement la fin des pourparlers de paix si quelqu'un tentait de séduire sa fille... », réfléchit sournoisement Alined.

« Aucun homme ayant tous ses esprits ne ferait cela. »

« Mais Arthur n'aura pas tous ses esprits, justement. Tu me suis ? »

Le Roi Alined et son bouffon se mirent à ricaner, certains que la finalité de cette conférence serait une guerre entre les Cinq Royaumes.

Royaume de Camelot, cité, château, cour

Le Roi Olaf et sa fille, Lady Vivianne, arrivèrent à leur tour dans la cour.

« Quel genre d'accueil est-ce que celui-ci ? Vous nous laissez tourner en rond comme les dernières hirondelles de l'été ! », fit Olaf.

Uther, en descendant les escaliers, leur souhaita la bienvenue, ce à quoi Olaf lui présenta sa fille.

« Lady Vivianne, comme vous ressemblez à votre mère ! », sourit Uther en s'inclinant.

Royaume de Camelot, cité, château, appartements de Lady Vivianne

« J'espère que tout est à votre convenance. », dit Arthur, qui présentait à la fille d'Olaf ses appartements.

« Disons que c'est... acceptable ! »

« La plupart de nos hôtes sont extrêmement heureux ici, je suis sûr que vous le serez aussi ! », affirma le blond.

« Hum ! », réagit hautainement Vivianne. « Je ne suis pas la plupart de vos hôtes ! »

« En... effet, oui. », marmonna le Prince, avant que Guenièvre n'approche. « Au fait, puis-je vous présenter Guenièvre ! Elle va s'occuper de vous pendant la durée de votre séjour. Vous ne manquerez de rien, c'est l'une des meilleures servantes de Camelot ! »

« Ha ha ha ! Alors je crains pour Camelot ! »

Arthur et Gwen sortirent de la chambre et, une fois la porte fermée, ils se mirent à rire.

« Je te souhaite bonne chance ! », sourit le Prince.

Guenièvre hocha la tête en souriant.

« ... je dois me préparer pour la fête, et veiller à ce que Merlin mette la tenue de barde que Morgane a fait faire pour lui. Je ne sais pas pourquoi elle y tient autant, mais nous verrons bien. Peux-tu t'assurer qu'Aurore n'a besoin de rien ? »

« Je m'en occupe ! »

Royaume de Camelot, cité, château, appartements d'Arthur

« Merlin ? », l'interpella Arthur, qui s'habillait derrière un paravent pendant que le magicien brossait sa veste. « Quel genre d'impression donne ceci à ton avis ? »

Arthur étendit un bras pour montrer à son valet sa chemise trouée.

« Bah... qu'on a des mites chez nous ! », répondit simplement Merlin.

« Va m'en chercher une autre. », ordonna le fils d'Uther, légèrement agacé.

« Et... qui cherchez-vous à impressionner, Sire ? », voulut savoir le magicien en lui donnant une autre chemise.

« Eh bien, voyons voir ! Peut-être les cinq Rois assis dans la salle du banquet, juste en-dessous ?! », ironisa Arthur, en l'enfilant devant Merlin.

« Oh ! Alors... pas la fille du Roi, Lady Vivianne ? Elle est très très belle ! »

« Quiconque essaie d'impressionner Lady Vivianne le fait à ses risques et périls ! Olaf lui plongera sa tête dans un cuve d'huile bouillante, avant même qu'il ait pu dire bonjour ! Par ailleurs, elle n'est vraiment pas mon genre ! Elle est peut-être belle, mais elle est très mal élevée. Tu aurais dû entendre ce qu'elle a dit à Guenièvre !

« Et quiconque insulte Guenièvre le fait à ses risques et périls. », marmonna amèrement Merlin.

« Pardon ? »

« Non rien ! Je connais votre sentiment pour elle, c'est tout. Enfin ! Si votre sentiment n'a pas changé. Je suppose que c'est le cas ? »

Le jeune magicien se sentit coupable d'espérer qu'Arthur lui réponde que, non, il n'aimait plus Guenièvre.

« Mais pourquoi est-ce si difficile de ne plus ressentir de l'amour pour ce crétin royal ?! »

« Sache que, moi aussi, j'ai ma cuve d'huile bouillante ! », menaça Arthur.

« Ha ha ha ! Vous rougissez ! », se moqua Merlin, usant comme toujours de l'humour pour dissimuler ses véritables sentiments.

« Pas du tout ! », bougonna Arthur en se cachant derrière le paravent.

« Qu'est-ce qui vous gêne chez Guenièvre ? »

« Rien ! »

« Je crois qu'elle est très digne de votre amour. »

Et, malgré qu'il était jaloux de la servante, Merlin le pensait sincèrement. Gwen était une personne exceptionnelle, elle méritait l'amour de quelqu'un d'aussi incroyable qu'Arthur. Il voudrait simplement que cette personne « aussi incroyable qu'Arthur » ne soit pas Arthur lui-même.

« En effet ! », répondit naturellement Arthur, avant de se rattraper. « S'il y avait de l'amour ! »

« Et... donc, il y en a. », en conclut Merlin.

« Merlin ! »

« Oui Arthur ? »

Le blond sortit de derrière le paravent, la tenue confiée par Morgane dans ses mains.

« Enfile ça et sors tout de suite après ! »

« Oh, je peux aussi juste partir, vous savez ! », refusa Merlin.

« Enfile ça, ou je te mets au pilori dès demain pendant deux semaines. »

Ne souhaitant pas vraiment être coincé au pilori aussi longtemps, Merlin récupéra la tenue et alla timidement derrière le paravent d'Arthur. Il se dépêcha de se changer, avant que son cher Prince ne perde définitivement patience.

Lorsqu'il ressortit de derrière le paravent, il vit qu'Arthur était dos à lui, en train d'étudier des documents.

« Tu as fini Merlin ? »

« Euh oui. »

« Va rejoindre ta sœur, dans ce cas. »

« Oui Sire. »

Royaume de Camelot, cité, château, salle du banquet, plus tard

Trickler, le bouffon d'Alined, faisait son numéro devant tous les invités. Il fit un tour aux Rois en crachant du feu.

« Mais il ne suffit pas seulement de plaire aux messieurs de la Cour ! Maintenant, j'ai un spectacle pour les dames ! »

Le bouffon fit apparaître des papillons, qui émerveillèrent tout le monde.

« Quel talent, en effet ! », fit Uther à Alined.

« Nous nous efforçons de plaire. »

Trickler s'approcha de Vivianne.

« Oh ! Mais qu'est-ce-que je vois ? Lady Vivianne ? »

Habilement, il fit apparaître un papillon derrière l'oreille de la fille d'Olaf et en profita pour lui couper une mèche de cheveux.

« Il vous a prise pour une très jolie fleur ! », plaisanta le bouffon.

De l'autre côté des grandes portes donnant sur la salle, Aurore faisait les cent pas, stressée, sous les yeux tendres de son aîné. Pour une fois, bien que leurs tenues étaient très différentes, elles étaient sur le même thème : le barde.

« Ne t'en fais pas Rory, ils vont t'adorer. »

« Tu crois que j'ai choisi les bons textes ? Et si j'offense un des Rois sans le vouloir ? »

Merlin se redressa et vint poser ses mains sur les épaules de sa sœur, l'arrêtant dans sa marche stressée.

« Détends-toi petite sœur, Arthur et Morgane t'ont aidé personnellement à choisir les textes pour ce soir. Tu n'as pas à t'en faire ! Tout ira bien. Fais simplement confiance à ta lyre, elle te guidera. »

Il ponctua ses paroles en faisant voler ses doigts sur la lyre de sa sœur, faisant retentir quelques notes.

« Combien tu as de textes ? »

« Euh... deux récits, une chanson et un poème chanté. Tu es sûr que ça ne te dérange pas de chanter le poème avec moi ? »

« Je ne vais pas vraiment chanter, tu le sais bien, mais oui. J'aime bien t'accompagner. Et autant que cette tenue de barde serve à quelque chose. Clairement, j'aurais refusé de t'accompagner dans ma tenue habituelle, j'aurai fait tâche comparé à toi, dans ta belle tenue de barde émeraude. »

Pour toute réponse, Aurore sourit.

« Tu as ta guiterne ? », lui demanda-t-elle.

« Elle est juste là. », indiqua-t-il en pointant l'instrument qui était installé contre un mur. « Il faudra que je remercie Dame Morgane pour m'en avoir trouvé une. »

Elle ne put répondre car la porte s'ouvrit légèrement.

« Aurore, cela va être à toi. », vint les prévenir Guenièvre, passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

« OK. », souffla Aurore.

Elle prit une grande inspiration et Merlin déposa un baiser sur son front en guise de soutien et d'encouragement. Elle le remercia d'un sourire puis suivit Guenièvre dans la salle. Le magicien, lui, récupéra l'instrument prêté par Morgane puis prit le même chemin que sa sœur.

« Qui est cette enfant ? », glissa le Roi Olaf à Uther.

« La sœur cadette du valet du Prince Arthur, Aurore. Elle voyage beaucoup mais est devenue la barde personnelle de Dame Morgane lors de ses passages à Camelot. »

« Elle est très talentueuse. », promit Morgane.

La pupille du Roi Uther adressa un sourire encourageant à Aurore, qui s'avançait un peu timidement, lyre en main. Avec hésitation, elle fit chanter quelques notes à son instrument, quelques notes qui suffirent à lui prendre en confiance.

« Lorsque la première brise effleura la terre... »

https://youtu.be/JuLaFbyRad0

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