L'oreiller retomba lourdement au sol. Akito resta immobile, la fixant froidement. Naomi mit quelques secondes avant de pleinement réaliser que c'était lui. Elle se releva presque malgré elle, son coeur battait à tout rompre, martelant ses tympans.

- Qu'est ce que tu fais là ? s'entendit-elle demander d'une voix suraiguë.

- C'est plutôt à moi de te poser la question... répliqua-t-il d'un ton étrangement calme, tout en se tournant pour fermer la porte à clefs.

- Je... Je voulais juste te revoir et qu'on puisse parler...

- Peut être que si tu avais attendu un peu plus avant de te jeter dans les bras de ce petit connard d'Azuka....

Naomi se figea, le ton de la voix d'Akito était si glacial, qu'elle sentit une vague de panique se répandre en elle.

- Azuka ? Qu'est que ...

Il la coupa d'un signe de main en prenant soin de ne pas croisé son regard..

- Naomi... Te fou pas de moi... Toute l'université est au courant à l'heure qu'il est...

Akito sortit une des affiches du campus de sa poche et d'un geste sec, la jeta au sol.

Oh non...

- C'est pas ce que tu crois... J'avais trop bu, c'est pas Azuka, Kuro à essayer de profiter de moi et...

Attend...

- Encore... grimaça Akito en se couvrant le visage, sans pour autant paraître surpris.

- Il ne s'est rien passé avec Azuka, il a vu que j'allais mal et a insisté pour que je passe le nouvel an avec lui et ses amis... J'ai accepté parce que... Je... Je voulais juste prouver que j'existais. Enfin ME pr...

Qu'est ce que je fais ?

- Alors, il suffit juste d'insister...

Pourquoi je fais ça ?

- Azuka m'a juste protéger, rien de plus.

Pourquoi je me justifie ?

- Te protéger ? Ah c'est vrai que tu te débrouilles toujours pour avoir besoin d'aide...

Pourquoi ce serait à moi de me justifier d'ailleurs ?

Elle serra les poings à s'en faire saigner les paumes.

- Tu n'étais pas là ! Tu as... !

- Alors c'est comme ça que tu fonctionnes ? On te défend et tu écartes les jambe... ? Tetsuya aussi t'as protéger alors ? Demanda Akito en levant enfin un regard furieux vers elle.
Arrête...

Naomi laissa ses bras retomber mollement le long de son corps.

Tout ça c'est de ta faute...

- J'étais désespérée... Je voulais juste parler entre adulte de ce qu'il s'est passé il y a cinq ans... Je ne savais pas comment faire pour attirer ton attention...

Si tu ne m'avait pas abandonné...

Akito éclata d'un rire sombre, presque terrifiant.

- Parce que venir jusqu'ici, t'immiscer dans une réunion de famille pour t'habiller en traînée et te faire tripoter devant moi par mon frère, était la chose à faire pour attirer mon attention ?! Quelle maturité ! Explosa-t-il enfin en enjambant l'oreiller qui était resté au sol.

Stop !

- Et tu crois avoir fait mieux ?! Tu n'imagines pas dans quel état j'étais pendant ton absence ! A ton avis pourquoi j'ai accepté de passer le nouvel an avec un mec que je ne connais presque pas ?!

- Tu ...

- Laisses moi finir ! Lorsque j'ai retrouvé la mémoire, tu m'as abandonné, au moment ou j'avais le plus besoin de toi ! Pour.. pour rejoindre cette ... cette ... Hisa et ce sont mes réactions qui manquent de maturité ?! cria rageusement une Naomi, à bout de nerf.

La visage d'Akito s'était décomposé. La culpabilité qui le rongeait depuis qu'il était descendu de ce train reprenait peu à peu le dessus sur la colère qu'il éprouvait.

- Je...

- Et c'est qui déjà ? Ta future femme ? Ta famille à l'air de la connaître depuis longtemps ! Tu joues avec moi depuis combien de temps au juste ? Tu savais très bien que de toute façon tu retournerai vers elle !

Les traits d'Akito se decrispèrent soudainement et il fut pris d'un fou rire incontrôlable.

- Alors tu as fais tout ça juste par jalousie... marmonna-t-il en reprenant son sérieux.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle ! Toi , tu as presque tué quelqu'un par jalousie....

- Pas presque... Il est mort... avoua-t-il avec un sourire indéchiffrable, tout en s'avançant lentement vers Naomi.

Elle sentit une terreur sans nom monter en elle à mesure que la distance entre eux s'amenuisait.

- Tu l'a tué... souffla-t-elle, en réalisant qu'une partie d'elle le savait déjà. Le craquement du crâne de l'homme résonna dans son esprit. Elle recula lentement jusqu'à avoir le dos collé au mur. Sa main heurta une lampe posée sur une petite commode la faisant rouler au sol.

- Tu te rend compte que tu as risqué la vie de mon frère en le laissant poser ses sales pattes sur toi... juste pour te venger de Hisa, ricana-t-il en se penchant sur elle.

Les jambes de Naomi se dérobèrent sous son poid. Entendre Akito prononcer le nom de cette femme lui tordait les entrailles. Avant qu'elle n'est pu se glisser hors de portée, il s'agenouilla devant elle, faisant barrage de ses bras. Une fois qu'elle fut immobilisée, il leva lentement la main vers son visage.

Se préparant au pire, elle ferma les yeux et attrapa le pied de la lampe qui gisait à coté d'elle. D'une main Akito lui confisqua son arme de fortune et de l'autre dégagea délicatement une mèche de ses cheveux lui susurra à l'oreille :

- Il faut que tu saches... Hisa... C'est ma soeur...

- Quoi ?? Ta soeur ? répéta-t elle bêtement en levant des yeux remplis d'incompréhension vers le professeur qui coulait à présent sur elle un regard fiévreux, mais... mais, elle passait son temps collée à toi...

Toujours au sol, il lui caressa la joue avant de répondre :

- Elle est comme ça... C'est irritant mais elle a ses raisons...

- Alors tout ça n'était qu'un malentendu ?

- Apparemment, ce petit con de Tetsu s'est bien gardé de le dissiper.

Il m'a laissé me monter la tête, fulmina intérieurement Naomi.

- Ce traître... laissa-t-elle échapper entre ses dents, il va me le payer.

Akito fronça les sourcils d'un air exaspéré et tandis que la colère de Naomi se reportait peu à peu sur Tetsuya, Akito passa la main dans la cascade blonde des cheveux de Naomi pour venir lui effleurer la nuque, la faisant frissonner.

- Tu sais que je n'ai jamais été aussi jaloux de mon frère que ce soir...

- Tu l'as bien caché alors... répondit Naomi avec une moue peu convaincue.

- En fait, je n'ai pas cru une seconde à votre petit numéro... Tu ne sais pas faire semblant... Vous aviez l'air d'un vieux couple qui ne s'aimait plus depuis longtemps...

- Alors pourquoi ça t'a rendu jaloux ? demanda Naomi en fouillant le sol des yeux.

Il fit glisser sa main le long de la gorge de la jeune femme et

avec son index, il lui releva le menton en posant délicatement son pouce sur les lèvres de Naomi.

- Déjà parce que lui ne faisait pas totalement semblant... Et je sais très bien que tu l'a remarqué aussi.

Ne pouvant le contredire, Naomi se contenta de déglutir avec difficulté tout en tirant sur le bas de sa robe trop courte que sa position assise faisait remonter toujours plus haut sur ses cuisses.

- Mais c'est surtout... parce que tu étais plus naturelle avec lui, que tu ne l'a jamais été avec moi... ajouta-t-il en approchant dangereusement son visage du sien.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je reprend ce qui m'appartient.

D'un geste lent, il passa ses mains dans son dos pour défaire la fermeture éclair de sa robe.

- Je ne t'appartiens pas... grommela-t-elle en lui saisissant les poignets pour l'en empêcher.

- Si, et tu le sais.

Il déposa un baiser sur son épaule, puis un autre sur sa clavicule, Naomi sentit son bas ventre se crisper délicieusement, tandis que le souffle chaud contre sa peau la faisait fondre. Malheureusement il avait raison, et elle le savait. Son être tout entier ne réclamaient qu'une chose. Lui. Ses sens s'étaient embrasés à la seconde où il l'avait effleurée. D'un geste brusque, elle le renversa en arrière et se redressa.

- Si je t'appartiens... Alors toi aussi.... commença-t-elle en descendant la fermeture de sa robe, pour terminer ce qu'il avait commencé : Tu es à moi.

Le tissu alla se froisser au sol. Alors qu'elle s'allongeait sur lui Akito put mesurer les conséquences de son absence. Le corp déjà frêle de Naomi l'était encore plus.

- Je suis désolé pour...

- Tu seras désolé plus tard, le coupa-t-elle en l'embrassant tout en déboutonnant impatiemment la chemise du professeur.

Il l'agrippa par les hanches et pressa un peu plus sa virilité contre son bassin. Une nouvelle vague de chaleur les emporta.