Errance Part. 2
Saki lança un regard anxieux en direction de Naomi qui rougissait.
- C'est mon petit ami... Enfin surement ex...petit ami.
- Ça me dit quelque chose... Akito...
- C'est un prénom très courant, intervint Saki.
- Pas du... commença Naomi, mais voyant les yeux de Saki s'élargir elle reprit : Pas du tout possible que tu le connaisse, finit-elle avec un sourire nerveux.
Azuka haussa les épaules, semblant se contenter de cette réponse et changea de sujet.
- Je meurs de faim moi !
- Oh bien sûr ! Servez-vous allez-y !
- Itadakimasu ! lançerent les deux invités d'air air enjoué.
Le repas commença sans autre bruit que celui des nouilles chaudes aspirées avec gourmandise. En les regardant manger, Naomi eu un léger pincement au coeur, elle aurait aimé qu'Akito soit là avec eux...
Malgré les états d'âme de Naomi, la soirée avait prit un tournant surprenamment agréable. Azuka raconta en détails un film d'horreur européen qu'il avait vu récemment en mimant la plupart des scènes pendant que Saki griffonnait des chibis en se basant sur ses poses. La présence de ses amis faisait un bien fou à Naomi qui s'évertuait à ne pas laisser
- Atchoum !
- Tu as dû attraper froid, je suis tellement désolée, c'est de ma faute...
Pendant que Naomi se répendait en excuses, Saki posa mollement sa main sur le front du jeune homme.
- Tu es bouillant... Tu devrais te reposer
- Ce n'est pas très grave, je vais juste rentrer me mettre au chaud.
Naomi et Saki échangèrent un regard inquiet et comme pour répondre à la question silencieuse de Saki, Naomi hocha la tête d'un air déterminé.
- Je comptais dormir ici ce soir, tu n'as qu'à rester ici toi aussi.
- Non, ne vous en faites pas, ça ira très bien, je vais me reposer en rentrant.
Il se leva avec difficulté et tituba, soudain pris d'un vertige. Naomi bondit pour aller chercher une bassine d'eau tandis que Saki le regardait d'un air sévère qui fit courir un frisson le long du dos de ce pauvre Azuka. Il s'allongea malgré lui sur le canapé et Saki le couvrit. Naomi réapparu au bout de quelques secondes avec la bassine. Elle y trempa une serviette et la lui appliqua délicatement sur le front. Il accepta finalement son sort et d'une voix faible accompagné d'un sourire :
- Bon d'accord... Comment résister à deux infirmières aussi charmantes.
Saki qui était entrains d'essorer une deuxième serviette, la lui pressa au dessus de la tête.
- Hé ! Je plaisantais !
- Désolée, ça m'a échappé, lâcha-t-elle d'un air détaché.
- Repose toi. Nous serons à l'étage, si tu as besoin de quoi que ce soit, appelles nous.
- Merci...
Une fois Azuka bien installé, les filles allèrent se coucher à leur tour. Saki enfila sa chemise de nuit. Elle était grande et faite de dentelle noire, faisant ressembler sa propriétaire à une poupée de porcelaine. Elles se couchèrent dans le lit de Naomi face à face, leurs tête reposant sur leurs poignets..
- Saki...
- Hm ?
- Tu penses que ça va s'arranger avec Akito ?
- ... Je n'en sais rien... Il vaudrait peut être mieux que non. Il doit venir quand déjà ?
- Après demain... J'aimerai qu'on puisse enfin parler de tout ça. Et il me manque...
Saki fronça les sourcils mais en voyant le regard son amie s'embuer, elle soupira.
- Je ne ferai pas à nouveau l'erreur de vouloir t'empêcher de le voir... Mais... Tu es sûre que tu ne risque rien avec lui ? Il n'a jamais été violent avec toi ?
- Avec moi jamais mais... Je m'inquiète un peu plus pour Azuka et Kuro... Si il a vu les photos sur le campus, il risque de s'en prendre à eux...
Le regard de Saki brilla d'une lueur meurtrière.
- Il n'a pas intérêt à toucher un seul cheveux de la tête d'Azuka... Ni de la tienne d'ailleurs... Kuro lui, il l'aurait bien mérité.
Il y eu un court silence.
- Enfin... Encore faut-il qu'il en ait encore quelque chose à faire de moi...
- Crois moi, vu son message, il est loin d'être indifférent à ce que tu fais.
Naomi repensa à sa soirée avec Azuka, la culpabilité lui nouait l'estomac.
- Je m'en veux d'avoir accepté de passer le nouvel an avec lui...
- Pourquoi tu dis ça ? A cause de Nagaruma ?
- Oui... mais aussi, j'ai peur qu'Azuka se fasse des idées, il est très attentionné avec moi et je ne veux pas qu'il souffre par ma faute.
- Ne t'en fais pas pour lui. Il est plutôt mignon. Je ne pense pas qu'il aura du mal à trouver quelqu'un, fit-elle d'un air désintéressé.
Naomi ne sut quoi répondre et baissa la tête un moment avant de demander.
- C'est tes ondes qui lisent ce genre de chose ?
- Non juste une intuition, répondit Saki avec un sourire qui lui ferma les yeux.
Naomi soupira de soulagement, fixant le plafond.
Elles discutèrent ainsi de tout et de rien jusqu'à une heure très avancée de la nuit, comme lorsqu'elles étaient plus jeunes. Naomi était si contente d'avoir retrouver Saki, que son cœur était redevenu léger, même si celui-ci se pinçait à chaque fois qu'elles évoquaient Akito, le malaise qu'elle éprouvait semblait s'être presque totalement volatilisé.
Enfin, elles s'endormirent côtes à côtes, main dans la main. Les longs cheveux blonds de Naomi se mélangeant aux cheveux couleurs de jais de Saki. Elle pour la première fois depuis des jours, la blonde dormit d'un sommeil sans rêve.
Le lendemain midi, après un réveille plutôt difficile, Naomi et Saki finissaient de remplir leurs Bentõs lorsqu'Azuka débarqua dans la cuisine en baillant.
- Comment te sens tu ? s'enquit Naomi en le voyant s'étirer.
- Beaucoup mieux merci. Vous faites quoi ?
Avait-il demandé en se penchant par dessus leurs épaules. Il avait en effet l'air d'avoir retrouvé son habituelle vitalité.
- Nous allons voir les parents de Naomi.
- Ah super ! Je peux venir ?
- Euh hé bien si tu veux...
Ils confectionnèrent un troisième Bento et se mirent tout les trois en route vers Osaka pour aller voir les parents de Naomi. En arrivant devant le cimetière, Azuka tomba des nues.
- Euh on ne devait pas rendre visite à tes parents ?
- Si, répondit Naomi avec un sourire triste. Désolée de ne t'avoir rien dit...
Ils remontèrent les allées en silence jusqu'à arriver devant leur tombe. Saki s'inclina en signe de respect et murmura quelques mots puis elle se retourna vers Naomi et lui demanda gentiment avec un sourire attendri.
- Tu es venu il n'y a pas longtemps n'est-ce pas ?
- Oui, j'ai tout nettoyé. Je pense qu'ils seront contents de savoir que vous êtes tout les deux avec moi aujourd'hui.
Azuka restait en retrait, comme un enfant trop timide pour oser se présenter pendant que Naomi déposait une boîte emballée devant la bière.
- C'est des gâteaux à la pâte de fève ?
- Oui, c'était les préférés de mon père.
- Je le comprend ils sont excellents.
Elles restèrent un moment agenouillées devant Miya et Ayamé Uchida. En arrangeant les bouquets de fleurs artificielles Naomi fit brûler un bâton d'encens à côté de la photo de ses parents. Les mains jointes en signe de respect, Naomi en profita pour présenter mentalement son nouvel ami à ses parents.
Azuka les regardait, interdit, puis finalement, s'agenouilla à leur côté et leur rendit hommage à son tour.
- Tu sais Naomi, je trouve que tu ressembles de plus en plus à ta mère, fit remarquer Saki en fixant la photo des parents de son amie. Cette dernière sourit tristement avant de se retourner vers Saki en disant gaiement.
- Ah oui ? Tu trouves vraiment ?
Lorsqu'ils eurent terminé, Saki se leva et entraina Azuka avec elle pour laisser Naomi seule quelques instants. Peu après, Naomi se releva doucement, un sourire triste accroché à ses lèvres. Ils allèrent ensuite s'assoir sur un banc pour manger leurs Bentos. Depuis que ses parents étaient partis, à chaque fois qu'elles venaient leurs rendre visite, Naomi et Saki s'asseyaient sur ce même banc, c'était la première fois qu'elles étaient accompagnées.
Malgré le froid hivernal qui rougissait leurs joues et leurs nez, elles ne firent pas d'exception. Azuka s'adapta à leur routine sans oser faire la moindre remarque. Le repas se déroula comme toujours, dans un silence religieux. Et lorsqu'ils eurent terminé, ils se levèrent sans un mot, et marchèrent en direction du temple pour adresser un vœux aux dieux, avant de rentrer chez Naomi.
Ils passèrent la fin de la journée ensemble et elle insista pour que ses amis restent pour le dîner. Elle ne voulait pas être seule. Les heures passaient, et Naomi se sentait bien mieux, être entourée lui permettait de ne plus penser.
Un peu plus tard dans la soirée, alors qu'ils étaient entrains de discuter tranquillement sous la chaleur de la couverture chauffante. Saki se retira laissant Azuka et Naomi seuls. Après un court silence gêné Azuka se racla la gorge.
- Naomi...
Le ton d'Azuka la fit tressaillir.
- O-oui ?
- Je sais que tu fais semblant que tout vas bien, pour faire bonne figure. Mais je suis ton ami et tu n'as pas à cacher ta peine pour cette rupture... ou ta colère pour les affiches. Si tu veux pleurer pleurs, si tu veux te plaindre, plains toi. Si tu as besoin d'aide, Saki et moi on est là pour toi...
Naomi stupéfiée, le regarda quelques instants, ses yeux se remplirent de larmes malgré elle mais sa bouche se fendit d'un sourire sincère. Les mots lui manquaient pour exprimer à quel point la déclaration d'Azuka lui réchauffait le coeur.
- Même si c'est pour donner une bonne leçon à ses petasses. Ajouta Azuka en serrant le poing. Naomi pouffa de rire devant le sérieux de cette dernière phrase. C'est le moment que Saki choisit pour réapparaitre. Naomi s'essuya les yeux.
- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda-t-elle en observant Naomi qui sanglotait en riant.
- Je lui ai proposé de botter le cul du trio de infernal.
- Qu'elle bonne idée !
Ce n'est que vers une heure et demi du matin que Saki et Azuka prirent congé.
- Merci à bientôt ! Merci encore d'être venu, disait- Naomi en s'inclinant rapidement deux fois d'affilé.
- Tchao ! fit Azuka en lui faisant signe de la main.
- Saki, sois prudente en rentrant
- Ne t'en fais pas pour moi, personne n'ose jamais me suivre... Je me demande pourquoi, dit-elle en fermant les yeux avec un sourire complice.
Naomi laissa échapper un petit rire.
- Envoie moi quand même un message quand tu sera arrivée
- Oui bien sûr, si ça peut te rassurer.
- Et moi alors ? Si je me fais agresser sur le chemin ?
- Tu habites à moins de 200 m d'ici...
- Et alors ? Un accident est vite arrivé !
Les filles pouffèrent de rire tandis qu'Azuka jouait les scandalisés.
- Et bonne chance pour demain, je croise les doigts pour toi, ajouta Saki à voix basse.
- Hein ? Il se passe quoi demain ?
- Dis donc ! Petit curieux...
- Mon ex doit passer récupérer ces affaires.
- Ah... Tu veux qu'on soit présents ? Au cas ou ça tourne mal ?
- Non non ! Surtout pas ! paniqua Naomi.
- Oh je vois tu vas tenter de le reconquérir !
- Allez ça suffit tu la met mal à l'aise, le coupa Saki.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit appelle nous ! lui cria Azuka tandis que Saki lui poussait le dos pour le faire avancer.
- Ne vous en faites pas, à bientôt !
Lorsqu'elle referma la porte, toutes les pensées qui avaient cessé de la tourmenter pendant le temps qu'ils étaient restés avec elle, revinrent lui nouer le ventre. C'était comme si l'aura de Saki avait empêché le malaise de croître en elle. Elle attendit de recevoir le messages de son amie avant d'aller enfiler sa chemise de nuit. Lorsqu'elle qu'elle le reçu enfin, elle alla se glisser dans son lit, ferma les yeux et essaya de s'endormir. Mais elle en fut complètement incapable.
Quelques heures plus tard, elle n'avait toujours pas réussit à refermer l'œil. N'ayant pas cessé de se questionner et d'angoisser en pensant à la venue d'Akito . Elle s'était levée, lavée, changée, avait rangé sa maison de fond en comble. Maintenant elle attendait qu'il arrive, à la fois impatiente de pouvoir le revoir et morte de peur. Qu'allaient-ils se dire ? Qu'allait-il se passer ? Il voulait reprendre ses affaires. Cela voulait-il dire que tout était fini pour de bon ? Elle espérait qu'il allait changer d'avis. Mais la simple idée qu'il pouvait ne pas le faire, lui donnait la nausée. Elle aurait aimé que Saki soit là, qu'elle soit restée avec elle jusqu'à la dernière seconde. La journée passa, et Akito ne montrait aucun signe de vie. Elle lui avait envoyé plusieurs messages lui demandant l'heure de son arrivée. Tous étaient restés sans réponse. Elle tournait en rond dans son salon comme une bête en cage, et n'avait de cesse de regarder par la fenêtre. Toujours aucune nouvelle du professeur. Ce silence et cette incertitude la rendaient folle. Naomi avait également tenté de l'appeler mais son téléphone semblait éteint. La soirée approcha, puis passa. Elle passa une partie de la nuit à attendre, recroquevillée sur son canapé.
Naomi ouvrit les yeux, le grincement de la porte de sa chambre l'avait sortit de son sommeil. Saki n'était plus là. Elle était surement au chevet d'Azuka. Dans la pénombre, son coeur chavira lorsqu'elle distingua une silhouette familière se glisser en dehors de la pièce.
Akito !
Elle se précipita hors de son lit et s'élança à sa poursuite.
- Ne pars pas ! Reviens s'il te plait !
Elle descendit précipitamment les escaliers jusqu'au salon et n'y trouva pas la moindre trace de ses amis. Seul debout dans le salon le professeur la dévisageait. Malgré la faible lumière, elle pouvait lire le dégoût sur son visage. Il se retourna et se dirigea vers la porte.
- Akito ! Attend !
Faisant mine de ne pas l'entendre, il sortit de chez elle.
- Akito ! Ecoute moi !
Elle sortit à son tour, mais Akito était déjà loin, il marchait les mains dans les poches, la tête baissée. Elle l'appelait encore et encore, à s'en déchirer les cordes vocales, mais il ne se retournait pas. Elle avait beau courir, toujours plus vite. La distance qui les séparait ne faisait qu'augmenter.
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