Réminiscence
Alors qu'elle grommelait à voix basse, des bruit de pas dans la neige se firent entendre. Tout d'abord, elle crut au retour d'Akito, venant pour s'excuser, mais lorsqu'elle tourna la tête elle vit le sinistre jeune homme qui l'avait abordé quelques heures plus tôt. Un frisson de peur contracta un à un tous ses muscles. Incapable de détourner le regard, son instinct voulait fuir mais sa raison cherchait encore à savoir si elle le devait. Avait-elle suffisamment de certitude sur le danger pour briser les chaînes de la bienséance et céder à la panique ? Avait-elle assez de certitude pour hurler ?
- Mademoiselle... lui lança-t-il d'air air courtois.
Regrettant instantanément l'absence d'Akito, Naomi ne lui répondit que par un hochement de tête à peine perceptible.
- Vous profitez de la fraîcheur de la nuit ?
Elle fixait le sol à ses pieds. Elle se devait de lui répondre quelques choses, mais se retrouver seule avec cet homme dans le silence de la nuit, était bien trop stressant pour elle. Aucun son ne put sortir de sa gorge. L'homme s'installa calmement sur le banc, à quelques centimètres d'elle.
- Oh je vois, je vous mets mal à l'aise... J'en suis désolé.
Naomi voulu se lever, fuir cet homme, à nouveau beaucoup trop proche d'elle. Mais ses jambes ne répondirent pas, figées par la fatigue et la peur, tel une proie prête à être mise à mort. L'homme souffla un rire discret.
- Je comprend... Une sublime jeune fille comme vous, seule dans la nuit, importunée par un homme qu'elle ne connais pas ! Vous êtes en droit de vous méfier ! Mais ne vous méprenez pas, vous n'avez rien à craindre, reprit-il en la fixant. Quelque peu rassurée par ton amical de l'homme, Naomi tourna timidement le regard vers lui.
- Je me présente : Yukio Okamoto, homme du monde, gentleman voyageur et maître épicurien !
- Euh... Naomi... Naomi Uchida...
- Et bien enchanté de vous revoir, Naomi. Nous nous somme croisé plus tôt. Je vous avoue alors avoir été frappé par votre beauté, disons le peu commune, mais vous étiez alors accompagné n'est-ce pas ?
- Euh... oui... balbutia t-elle, décontenancée.
L'homme sortit un paquet de cigarette de sa poche.
- Cigarette ?
- Euh... non merci je ne fume pas...
- C'est ce que j'ai cru comprendre... Mais ma question était plutôt la suivante : Et si, cette belle nuit, dans ce paysage de rêve, était une occasion pour profiter d'une douce cigarette ? Savourez l'instant !
- Ah ?! Euh... non merci vraiment.
L'homme alluma une cigarette et étendit ses bras sur le dossier du banc l'air détendu. Le visage souriant et les yeux fixés sur les étoiles, il soufflait sa fumée lentement.
- Vous avez bien tort, les règles et les habitudes sont les poisons du bonheur...
Répondit-il alors que Naomi l'observait silencieusement.
Le calme revenait peu à peu en elle.
- Votre ami vous a abandonné ? demanda alors Okamoto.
- Nous... nous nous somme juste un peu disputé.
- J'en suis désolé. Quelle idiotie de sa part que de vous donner une raison de le fuir ! Une si belle femme...
Il hochait la tête pour souligner sa désapprobation.
- Il... Il a juste peur que des gens m'agressent, répondit-elle avant de réaliser qu'elle parlait justement à l'homme qui avait provoqué cette dispute. Mais elle ressentait un besoin irrépressible dire ce qu'elle avait sur le coeur.
- Oh... je le comprends !
- Mais de là à ne plus vouloir que je sorte seule ...
L'homme se mit à rire. Naomi le regarda d'un air étonné.
- Pourquoi riez-vous ?
- Parce que vous y accordez la moindre importance !
- Comment-ça ?
- Plutôt "pourquoi-ça ?" !
- Je ne comprends pas ce que vous voulez dire... répondit-elle avec une pointe d'agacement.
L'homme se redressa et la regarda droit dans les yeux.
- C'est exactement ce que j'ai vu en vous, tout à l'heure : Vous êtes une princesse !
Naomi songea quelques seconde au malaise ressenti face à l'homme lors de leur première rencontre.
- Euh... Merci ? dit-elle un peu surprise
- Ne me remerciez pas ! Ce n'est pas un compliment, ria-t-il. Vous êtes une princesse, une belle fille certes, mais qui n'existe pas sans un homme. Une fille qui manque d'assurance !
- Je manque d'assurance...
- Cela saute aux yeux ! Votre roi vous vend à un prince et le prince devient roi...! N'êtes-vous donc qu'un faire-valoir ? Une propriété ? Un objet ?
Naomi se sentit un instant un peu blessé.
- Je ne suis pas un objet ...
- Non ! Mais vous vous comportez comme tel ! Je ne vous blâme pas, c'est bien souvent le lot des femmes trop belles.
L'homme reprit une bouffée de cigarette.
- Réfléchissez ma belle. Qui est le joyau ? Qui a eu la chance de recevoir le don divin d'une telle beauté ? Il marqua une pause, pour souffler sa fumée. Qui devrait imposer sa volonté ? Votre homme ne serait-il pas capable de s'arracher les entrailles plutôt que de vous perdre ?
- Il me le dit parfois...
- Alors pourquoi diable est-ce lui qui impose ses désirs ?! Ce sont les vôtres qui devraient régir votre vie !
Le discours de l'homme l'a troubla.
- Ne soyez pas princesse ma belle... Devenez reine !
Naomi, resta figée. Puis, se redressant, elle lui dit :
- Finalement je prendrais bien cette cigarette.
L'homme la lui tendit. Elle la glissa entre ses lèvres et il l'alluma pour elle. Elle tira une bouffée qui lui irrita ses pauvres poumons qui avaient déjà suffisamment de mal à trouver de l'air. Regrettant immédiatement son choix, les larmes aux yeux, elle la lui rendit en toussant.
- Mais tout de même il n'a peut être pas tort... J'ai souvent des ennuis avec des hommes, enfin j'ai souvent des ennuis tout court...
- Les princesses seront toujours l'objet des convoitises jeune fille. On les enlève depuis la nuit des temps, et on les enlèvera toujours...
- Qu'est ce que je peux y faire ? Je n'ai rien demandé moi...
- Votre regard, votre allure... Tout dans votre apparence fait de vous la proie idéale pour les hommes : Vous êtes fragile comme une enfant mais belle comme une femme. Une frêle mais sublime créature. Apprenez à vous défendre, sortez les griffes ! Faites donc ressentir aux prédateurs qu'ils risquent d'y perdre un œil ou une oreille !
Les yeux de Naomi s'arrondirent, le discours de l'homme réveillait tout son être. Oui ! Elle devait apprendre à se défendre seule !
- Mais comment faire ?
- Soyez fière ! Tenez-vous droite ! Et regardez les, bien droit dans les yeux !
Dit-il en lui passant une main dans le dos pour la redresser, lui relevant le menton de son autre main glacée, approchant son visage tout prêt du siens. Troublée, elle réfléchit un instant, avant de se dégager.
- Dit comme ça, ça a l'air facile. Mais....
Avant même qu'elle n'eut terminé sa phrase, l'homme s'avança, et d'un geste rapide mais précis, dégrafa les deux plus hauts boutons de son veston. L'air glacial de la montagne s'y engouffra. Puis, comme si de rien n'était, il reprit calmement sa position sur le banc. Naomi ne réagit même pas. Elle le fixait, incrédule, le regard médusé, semblant; ou ne voulant; pas comprendre ce qu'il venait de se passer..
- Alors princesse ? Toujours aucunes griffes à l'horizon à ce que je vois ?
- Je... et j'aurais dû faire quoi ? C'était tellement soudain. Je n'ai pas eu le temps de...
- Justement ! Ce n'est pas à moi de vous le dire ! C'est à vous d'écouter votre propre volonté ! Dans ce genre de cas, les hommes ne vous laisseront pas le temps de la réflexion.
Elle parut alors abattue. Le regard fixant le vide, la tête basse, elle vit défiler en un instant tous les moments de sa vie où son enfance n'eu plus lieu d'être. Tristement, elle songea d'abord à Akito, à leurs rencontre terrifiante, puis à leurs ébats. Les petites pestes qui la harcelait, contre qui elle n'avait jamais su se défendre. Puis, ce vieux dégoûtant de pornographe, à qui elle n'avait même pas su dire non ainsi qu'aux hommes qui s'impatientaient de pouvoir tourner avec elle.
Ces porcs! J'aurais dû réagir, me défendre ! Bouillonna t-elle intérieurement, débordant tout à coup de haine. J'aurais dû...!
Mais soudain, la colère fit place une douleur foudroyante. Elle ressentit comme un déchirement, une atroce brûlure acide, se répandant au creux de son bas-ventre. Se repliant sur elle-même, elle revit l'espace d'un instant : Le ciel sombre d'une ruelle déserte, une main glaciale sur sa bouche, puis l'autre... et cette ronce ardente, sordide, qui lui sembla déchirer ses entrailles et en même temps que tout son être, en même temps que son enfance.
- Hey princesse ? Vous allez bien ?
S'inquiéta l'homme, en la tenant par les épaules. Naomi se releva peu à peu, les larmes perlant sur son visage. Son cœur martelait sa poitrine jusqu'à lui faire mal.
Elle se souvenait enfin.
- Je ne voulais pas vous mettre dans cette état. Pardonnez moi.
- Non ce n'est pas vous. C'est juste, que je viens de réaliser... répondit Naomi, regardant l'homme droit dans le yeux avant d'essuyer ses larmes d'un revers de la main et de reprendre : Nous somme tous les trois morts ce jours là, lâcha-t-elle dans un sanglot mal contenu. Il m'a tué ce jours là, il a tué cette enfant. Cette enfant qui venait de n'être plus l'enfant de personne...
Alors que des torrent de larmes s'écoulaient du doux visage de Naomi, l'homme la serra tendrement contre lui. Décontenancé mais sincère, il se prit à vouloir partager avec elle sa souffrance, lui qui à la base n'était là que pour mener sa mission à bien. Au bout de quelques instant, l'homme desserra son étreinte.
- Je suis désolé mademoiselle, sincèrement...
- Non, non c'est bien, rétorqua Naomi.
Saisissant le mouchoir que l'homme lui tendait, elle s'essuya le visage, reprenant peu à peu son calme.
- Allez-y recommencez, dit elle froidement.
L'homme eu d'abord un peu de mal à comprendre ce qu'elle entendait par là. Mais après quelques secondes, il lui jeta un regard désapprobateur.
- Allez-y franchement. Je ne peux plus jouer l'enfant. Je ne veux plus être ce fantôme d'une famille disparue. Allez !
L'homme hésita quelques peu, mais il voyait dans son regard une détermination réelle. Ces yeux bleus saphirs, jusqu'ici semblable à une terre promise, Éden des rois et des hommes, étaient devenus très sombres. Tel un félin, elle semblait prête à bondir. Alors, transcendé d'un soudain désir, il agrippa fermement le visage de la belle, et remontant ses doigt dans sa chevelure, se jeta sur ses lèvres avec une ardeur sincère.
Comme un éclair, il sentit une lourde charge s'écraser sur sa tempe. Le choc, aussi soudain que violent, le projeta à terre hors de l'abri. Le visage dans la neige glacée, groggy, il entendit une voix sourde raisonner dans sa tête, comme un vague écho lointain. Les yeux fixé dans le ciel étoilé, il lui fallut quelques seconde pour retrouver ses sens et avec eux une terrible douleur. Portant sa main à son visage, il sentit sa chair à vif et distingua dans l'entrebâillement de ses yeux ses doigts ensanglantés. Un sifflement assourdissant lui perçait le crâne, peu à peu, il parvint à discerner les sons qui l'entouraient :
- Fils de pute ! Je vais te crever !
Choqué, l'homme tenta de se redresser, et ne pu qu'émettre un gémissement de terreur. Ce n'était pas Naomi devant lui, mais Akito le bras levé qui, armé de son poing et d'une haine vorace se ruait sur lui pour le frapper à nouveau.
- Non ! Attend !! Ce n'est pas ce que tu crois ! hurla Naomi.
Mais Akito semblait ne rien pouvoir entendre. Fou de rage, il se jeta sur lui. Le visage d'Okamoto, déformé par la douleur semblait avoir doubler de volume. Un jet de sang jaillit de sa bouche, tachant de rouge la blancheur de la neige. Ne lui laissant pas de répit, Akito se mit à hurler en enchaînant sauvagement les coups de poing dans le visage de l'homme :
- Crève ! Crève ! Crève !
Le bruit de chacun des coups semblaient de plus en plus sourd. Le son des poing d'Akito contre la chair abîmée résonnaient dans le silence de la montagne.
- Arrête !! supplia Naomi terrifiée, en se jetant sur Akito.
Mais celui-ci l'a repoussa d'un violent revers de main sans même lui accorder un regard. Projetée en arrière, la jeune fille s'étala dans la neige, impuissante devant la fureur du professeur.
- Je ne laisserai plus jamais personne la toucher ! Personne !
Il rouât à nouveau l'inconnu de coups en hurlant sa rage. La scène devenait de plus en plus difficile à regarder et à écouter. Enfin il s'arrêta pour reprendre son souffle, contempla ses paumes de mains tremblantes, couvertes de sang puis Akito se tourna alors vers Naomi. Elle tremblait de tout son corps dans la neige, incapable de se relever, tétanisée.
- Combien de fois ?! Combien de fois je vais devoir faire ça ?!
Vociféra t-il d'une voix à peine humaine en pleurant de colère et de peur. Son regard se tourna vers Okamoto et ce qui lui restait de lèvre. Une bulle d'air, formée dans le sang s'en échappa. Il respirait encore, dévisageant Naomi, implorant silencieusement son aide.
- Konoyaro !
Akito reprit de plus belle ponctuant ses phrases de violentes mandales.
- Ce monde est rempli de fils de putes ! ... De putain... de prédateurs... de putain de pervers! Et toi...! Toi, tu les laisse venir, tu s'assied avec eux !... Comme une putain de proie facile ! Pourtant tu devrais l'avoir compris maintenant !
Akito regarda son poing endolorie et le secoua comme pour en chasser la douleur pour enfin se tourner vers Naomi, le regard démens.
- Ou alors... Ou alors... Tu le sais...!
Continua-t il dans un rictus malsain, sa voix déraillait autant que sa conscience. Il avait le souffle court et une épaisse buée lui couvrait le visage à chaque expiration.
- Tu le sais et tu en joues...
Lentement, il se releva. Naomi tressaillit et eu un mouvement de recul. Observant avec dégoût ce qui restait d'Okamoto, il plongea sa main dans sa bouche dont la machoir inférieur était partiellement déboîtée. Le saisissant par les dents, il traîna le corps inerte jusqu'au banc. Puis, sans un mots, disposa sa mâchoire grande ouverte contre le socle. La lumière des flammes du baril dansaient sur le visage boursouflé, plein d'ecchymoses de l'homme. Ce spectacle le réjouissait sincèrement : L'angle du banc entre les dents, le corps bien qu'inconscient semblait pourtant redouter sa sentence. Sous les yeux de Naomi, dans un silence glacial, Akito leva son pied au dessus du crâne.
- Non ! hurla Naomi, d'une voix suraiguë, en déversant des torrents de larmes qui se cristallisaient presque instantanément sur ses joues.
- En fait c'est ce que tu cherche ? Que je tue pour toi ? Encore ? Hein ? Alors regarde bien ! Je le fais pour toi ! Lui lança Akito d'un ton étonnamment calme mais entrecoupé d'un rire nerveux.
La voix d'Akito continuait de débité à toute vitesse les sentiments qu'il avait si longtemps gardé pour lui, le pied toujours levé au dessus du crâne de l'homme, prêt à s'abattre sur lui. Alors que Naomi peinait à se relever, le soleil commençait doucement à poindre à l'horizon illuminant le paysage. Réveillant ainsi ses souvenirs, qui se mirent à fuser dans sa tête, en même temps que ses larmes. En quelques secondes la scène floue qu'elle re-voyait si souvent en rêve se reconstitua. L'adolescent qui lui avait arraché ses vêtements et violer son intimité de ses doigts, quatre ans plus tôt, n'était pas tombé à terre tout seul. Une fois debout. Le visage plus jeune du professeur lui apparut couvert de sang. Au fur et à mesure qu'elle avançait en direction des deux hommes, les deux jours qu'elle avait oublié, ainsi que la promesse qui avait été faite, ce baiser à l'arraché, avaient resurgi dans sa mémoire. Soudain, tandis qu'elle se berçait elle même, les pleurs de Naomi se transformèrent en un rire nerveux.
Akito avait raison, c'est exactement ce qu'elle cherchait inconsciemment à reproduire depuis qu'il l'avait retrouvée. Reproduire ce sauvetage pour retrouver la mémoire, pour retrouver la personne qui, à défaut d'avoir pu sauver son enfance lui avait sauvé la vie.
- Alors c'était toi...
Elle riait si fort qu'Akito se figea sur place.
- C'était toi... ce soir là, gloussa-t-elle.
Elle avait l'impression d'avoir trouvé les réponses à toutes les questions qui la hantaient depuis des années. Naomi sentit une chaleur inédite se répandre dans son corps, une chaleur qui n'avait rien à voir avec celle que procurait la flamme de l'abri. Elle ne pouvait s'arrêter rire, enfin libérée du poids de l'ignorance, se sentant plus légère que jamais. Les barrières que son cerveau gardaient férocement depuis des années pour la protéger de la vérité venaient de tomber. Soudain tout devenait limpide, tout s'expliquait. Elle s'approcha de lui, les pommettes écarlates, semblable au ciel enflammé par le soleil levant, qui réchauffait peu à peu l'air glacé de la montagne.
Stupéfié, horrifié par la réaction de Naomi, Akito recula, si bien qu'il se retrouva assis sur le banc, prisonnier des bras de la blonde hilare. Pourquoi ne s'enfuit-elle pas ? Naomi grimpa sur lui et le serra contre elle. Lui qui avait si longtemps redouté sa réaction. Pourquoi ?
Elle l'embrassa passionnément, consumée par cette vérité qui venait d'éclater au grand jour. Malgré le choc, soudain envahit du même désir qu'elle, Akito lui rendit son baiser. Cependant leur excitation morbide ne s'arrêta pas là. Naomi en voulait plus, elle voulait s'offrir à lui, s'offrir à lui en ayant pleinement conscience de qui il était. Elle déboutonna le pantalon de celui qu'elle avait inconsciemment tant désiré, celui qui l'avait cherchée si longtemps. Akito passa ses mains glacées sous le haut de Naomi qui frissonna.
- Prend moi, ordonna-t-elle dans un souffle.
Une fois leurs sordide désir assouvit, un étrange sentiment de malaise et de gène s'immisça entre eux. La honte qu'elle éprouvait à présent, lui suturant les lèvres, Naomi se redressa sans dire un mot et s'éloigna en direction du refuge sous le soleil levant qui enflammait le blond de ses cheveux. Son corps et son esprit ayant atteint leurs limites, elle n'eut le temps que de faire quelques pas avant de s'effondrer dans la neige.
Désormais seul, Akito lança un dernier regard à l'homme aux portes de la mort, qui avait pu assister à toute la scène. Dans un ultime rugissement de rage, leva à nouveau son pied au dessus de la tête du pauvre homme.
Le craquement de son crâne résonna dans l'aube.
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