Perembulation
Ils passèrent le début des vacances à se tenir chaud, les rideaux tirés, gardant jalousement la chaleur de l'appartement d'Akito. Buvant du thé fumant, en regardant des dramas ou des animes, ne sortant de sous le kotatsu que pour se glisser dans le lit ou se nourrir. Naomi brava le froid aller faire deux ou trois emplettes, en se gelant les doigts.
Alors que la première semaine de vacances touchait à sa fin. Naomi claqua la porte de chez elle en grelottant. L'appartement était encore froid, sombre, vide. C'était comme si cette semaine passée chez le professeur avait fait entrer le logement en hibernation. Elle appela Akito, qui avait insisté pour passer le reste de la semaine chez elle.
Pas de réponse...
Pourtant il devait être là : la porte était déverrouillée. Elle posa sa main sur le chauffage récemment allumé pour en jauger la température. Elle poussa un soupir de satisfaction lorsque le radiateur partagea sa chaleur avec ses doigts gelés. Elle s'empressa de retirer tout ses vêtements superflus et se glissa dans sa chambre sur la pointe des pieds, un paquet sous le bras, essayant d'éviter de faire craquer le parquet. Vérifiant qu'il n'y avait personne; elle rangea la grosse boîte dans le bas de son armoire et la recouvrit d'une vieille veste. A peine s'était-elle relevée, qu'elle entendit la voix d'Akito derrière elle.
- Okaeri ! Je ne t'avais pas entendu rentrer.
Dit-il, se tenant dans l'encadrement de la porte, les bras croisés. Sursautant, elle referma précipitamment la porte coulissante de l'armoire.
- Tadaima ! Tu m'a fais peur...
Répondit-elle en se frottant le derrière de la tête l'air gêné.
Ce soir là, Naomi ne fut pas la seule à agir bizarrement. Akito restait rarement dans la même pièce qu'elle, inventant prétexte sur prétexte pour s'esquiver. Il ne tenait pas en place et insistait pour que Naomi reste tranquillement installée, proposant d'aller chercher à boire ou de rapporter des encas à sa place. S'il avait pu, il serait même aller aux toilettes à sa place. L'immobilité, la torpeur provoquée par la chaleur du kotatsu combinée à la lumière feutrée du salon et à la musique doucereuse du film romantique qui passait à la télévision, pendant qu'Akito lui caressait le dos avec délicatesse, avaient engourdit les sens de la jeune femme qui finit par s'assoupir à même la plaque de bois du kotatsu. Dès qu'elle fut endormi le professeur se leva en silence.
Au petit matin Naomi se réveilla dans son lit, elle embrassa machinalement le front d'Akito avant de se lever. Les yeux encore lourds de sommeil, elle traîna les pieds jusqu'à la salle de bain et tâtonna le meuble à l'endroit où se trouvait habituellement sa brosse à cheveux. Se frottant les yeux, elle retourna dans sa chambre. Là, elle constata la disparition d'Akito et de bon nombre de ses affaires.
- Kieta...? (Disparus...?)
Elle arpenta tout l'appartement, toujours en sous vêtements, allant du salon à sa chambre en passant par la salle de bain, essayant désespérément de mettre la main sur un pull, une chemise, quelque chose... Toutes les pièces, sans exception, étaient en désordre et toutes sortes d'objets jonchaient le sol. C'était comme si un cambrioleur avait sévi chez elle. Seul le bas du placard où était rangé la boîte qu'elle avait rapporté la veille semblait avoir été épargné. Rangeant tout au fur et à mesure, elle ne put trouver qu'une jupe longue et des collants épais qu'elle s'empressa d'enfiler. Cependant impossible de mettre la main sur un haut. Se doutant que quelque chose se tramait, elle vérifia la date, cependant on était que le 23 décembre.
- ... Akito ?! cria la jeune fille qui commençait à perdre patience.
Le professeur, qui avait jusqu'ici habilement réussi à ne pas la croiser; passa discrètement la tête dans l'encart de la porte. Le soleil se reflétait sur ses fausses lunettes, cachant ses yeux. Il essaya de passer sur la pointe des pieds sans se faire remarquer mais malheureusement pour lui, le parquet était traître et grinça bruyamment. Il était trop tard pour fuir, il s'était fait repérer.
Se retournant vers la porte, Naomi demanda :
- Qu'est-ce que tu as fait de mes affaires ?
- De quoi tu parles ?
Il entra dans la chambre, le regard en coin, les mains dans les poches, en essayant de prendre l'air le plus détaché possible.
- Qu'est-ce que t'as fait ? demanda-elle en mettant ses mains sur ses hanches, faisant rebondir sa poitrine malgré elle.
- Moi ? Rien...
Son regard le trahissait, il était partagé entre l'envie de rire et l'agacement de n'avoir pas eu le temps de finir ce qu'il avait prévu de faire.
- C'est pas drôle ... Où sont mes affaires ?
Il tourna la tête comme pour réfléchir et s'écria en montrant la fenêtre du doigt.
- Oh regarde !
Alors qu'elle se retournait, tombant tête la première dans son piège, il l'a prit dans ses bras, en la serrant contre lui, en profitant pour prendre sa poitrine au creux de ses mains. Au contact de sa peau nue, les vêtements glacés du professeur lui donnèrent la chair de poule. Elle crut d'abord qu'il avait caché ses habits pour en arriver là mais il lui enfila un pull la prit par les épaules et la poussa en dehors de la chambre.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? demanda-elle les bras entravés par son propre pull.
Il ne répondit pas et se contenta de l'emmener jusque devant la porte d'entrée en lui passant son manteau sur les épaules. Il l'a fit monter dans un taxi et referma la portière avant de retourner à l'intérieur. Lorsque Akito sortit de la maison avec des bagages, elle comprit alors qu'il lui faisait une surprise, mais n'avait aucune idée de l'endroit où ils allaient.
Le trajet lui parut interminable, Akito avait catégoriquement refusé de lui dire ce qu'il se passait et avait même menacé de la laisser sur le bord de la route si elle insistait encore. Lorsque le taxi s'arrêta enfin, elle vit alors la gare s'étaler devant ses yeux. Elle se posait de plus de plus de questions. Akito prit leurs bagages et lui demanda de l'attendre dans la voiture, pendant qu'il réglait une affaire urgente. Se demandant ce qu'il pouvait bien avoir en tête elle essayait de deviner leur destination.
A son retour, Akito lui banda les yeux et la guida comme si elle était atteinte de cécité jusque dans leur train. Ce n'est qu'une fois installés qu'il lui retira son bandeau et l'embrassa tendrement. A en juger par les personnes présentes et la qualité du matériel, ils étaient en première classe. Elle regardait alors autours d'elle, émerveillée, c'était la première fois qu'elle prenait le shinkansen, elle souriait comme une enfant dans un parc d'attraction. Akito, lui aussi, était rayonnant apparemment fier de son organisation surprise. Le train se mit en marche, l'emmenant vers la destination qui lui était toujours inconnue.
Après un moment, elle demanda à son ravisseur.
- Je peux savoir où on va maintenant ?
- N'insiste pas ! Tu le sauras bien assez tôt.
Ils passèrent un moment sans reparler de la destination mystère, regardant le paysage enneigé défiler à toute allure, par la fenêtre en s'enlaçant. Naomi avait abandonné l'idée de trouver l'endroit où il comptait l'emmener passer ces quelques jours de fêtes mais écoutait soigneusement chaque annonce pour suivre leur itinéraire afin de ne pas rester totalement dans l'ignorance. Soudain, en milieu de matinée une voix féminine annonça :
«Prochain arrêt Tokyo, 5 minutes d'arrêt. Nous vous souhaitons un agréable séjour.»
Akito se leva et entreprit de récupérer leurs valises. Naomi quant à elle, mit un moment avant de réaliser ce qu'il se passait.
- C'est notre arrêt chérie, lui dit-il en l'embrassant.
- Non ? Tu... ?
Elle poussa un cri de joie qui fit sursauter la moitié du wagon, elle se jeta dans les bras d'Akito qui eu bien du mal à rester debout lorsqu'elle le percuta avant de le serrer contre elle de toutes ses forces. Conscient d'avoir déranger les passagers, Akito leurs sourit nerveusement en s'excusant tandis que Naomi se frottait l'arrière de la tête embarrassée par son excès de spontanéité.
Une fois dehors cependant, Akito la prit à son tour dans ses bras et la fit tournoyer. Ils s'embrassèrent tendrement ce qui leurs valurent quelques applaudissements de la part des passants qui se trouvaient là, ainsi que des regards en coin de la part des vieillards.
Akito tenait absolument à offrir un cadeau original à Naomi, pour les fêtes de fin d'année, alors il avait décidé de l'emmener passer les fêtes à Tokyo. Il avait prévu tout un programme pour ces quelques jours, incluant une ascension du mont Fuji en amoureux, le 25 décembre.
Le premier jour, ils visitèrent le musée Ghibli en l'honneur d'Hayao Miyazaki, le père des plus beaux films d'animations japonais, qui se situait à l'ouest de Tokyo. Naomi était aux anges, admirant certains de ces héros d'enfance grandeur nature, visionnant des courts métrages inédits de l'artiste et se baladant dans des décors à couper le souffle, semblait l'avoir fait retomber en enfance. On aurait dit une pile électrique, s'enthousiasment pour une peluche de "mon voisin Totoro", une peinture représentant le célèbre château dans le ciel, ou encore une illustration de Nausicaa.
La voyant si heureuse, Akito se félicitait de son choix, car si lui même était un grand fan de ces films, Naomi semblait en être obsédée. Il passèrent la nuit dans une des chambres à thème de l'hôtel du musée. La petite blonde était tellement épuisée par toutes ses effusions de joie, qu'elle s'endormit en un rien de temps, le sourire au lèvres, sans prendre le temps de se déshabiller. L'air tellement insouciant, elle serrait le professeur si fort contre elle, qu'il ne put se résoudre à la déranger. C'est donc tout habillés qu'ils s'endormirent dans la chambre de la princesse du royaume du vent.
Le lendemain, ils visitèrent Tokyo, arpentant la ville de long en large. Ils se promenèrent dans les rues marchandes d'Odaiba, se rendirent à Shibuya pour apprécier la beauté du grand parc Yoyogi de Harajuku, qui dormait silencieusement sous la neige, tout en mangeant des takoyaki au poulet bien chauds, qu'ils avaient acheté à un marchant dans une petite rue adjacente.
Naomi n'avait jamais rêvé d'un aussi beau cadeau de Noël. Elle qui n'avait jamais vraiment quitté Osaka voyait un de ses rêves de petite fille se réaliser.
Ils firent néanmoins l'erreur d'emprunter le métro à l'heure de pointe, se retrouvant entassé à l'intérieur avec des centaines de personnes. Alors qu'il ne paraissait déjà ne plus y avoir assez de place pour respirer, les pousseurs firent entrer encore plus de gens. Heureusement pour Naomi, c'est entre Akito et la vitre du métro qu'elle se retrouva coincée. Si bien que, malgré les efforts d'Akito pour repousser la vitre, celle-ci comprimait la poitrine de Naomi, qui se retrouvait presque la joue collée à la vitre. Le torse du professeur ainsi que son bassin, étaient plaqués, malgré lui, contre le dos et les fesses de l'étudiante, et leurs jambes s'entre-mêlaient éhontément. Si la jeune femme était gênée de se retrouver dans une telle position en public, Akito lui remerciait le ciel que ce soit lui qui se retrouve à cette place et pas quelqu'un d'autre.
Le soir, ils mangèrent dans un magnifique restaurant, très romantique, où l'on servait des plats français très raffinés. Naomi mangea avec appétit et ne se lassait de goûter à tout les plats qui leurs étaient présentés. Ils dégustèrent aussi du vin rouge. C'était une première pour Naomi qui en bu un peu trop.
- Chut ! Tu vas réveiller tout le monde.
- Sugoï ! Merci, ces deux derniers jours étaient tout simplement merveilleux ! Merci ! s'exclama-elle, le teint encore rosit par l'alcool français.
- C'est notre chambre, entre vite, la pressa Akito
- Rolala t'es pas drôle. Joyeux Noël tout le monde !
Il s'empressa d'ouvrir la porte, et elle se glissa à l'intérieur d'un pas chancelant, là elle découvrit un lit à baldaquin immense qui dominait la pièce en face d'un écran plat gigantesque. Une baie vitrée donnait une vue imprenable sur les lumières qui éclairaient Tokyo la veille de Noël.
- Woua ! C'est magnifique ! Oh chéri ! Cette chambre est fantastique !
Elle tournoyait sur elle même les bras tendus, virevoltant dans la pièce, avant de se laisser retomber sur le lit en soupirant d'aisance, elle resta quelques secondes allongée, admirant les lumières de la ville qui dansaient au plafond. En redressant la tête, son regard fut attiré par quelque chose.
- Oh et regarde cette salle de bain !
S'exclama-elle en sautant du lit alors que le professeur avait tout juste eu le temps de déposer leurs valises dans un coin et de retirer sa veste.
Soudain elle s'arrêta, fixant la tour de Tokyo à travers la baie vitrée, elle resta immobile émue par la beauté du spectacle qu'offrait la ville. Akito se joignit à elle pour profiter de ce moment, passant derrière elle, serrant ses bras autour de la taille de Naomi, il posa sa tête au creux de son cou. Comme toujours, la chaleur de l'étreinte d'Akito lui procura une sensation de sécurité, elle se sentait protégée, à l'abri de tout danger. Elle se retourna pour lui faire face et l'embrassa tendrement.
- C'est trop... Tu n'aurais pas dû faire tout ça....
- Il n'y a rien que je ne ferai pas pour toi...
Elle se retourna vers lui et plongea son regard dans le sien en se mordillant la lèvre avant de doucement faire glisser ses doigts entre ceux d'Akito, elle lui saisit délicatement la main et l'entraîna vers le lit.
- Je suis désolée... Ce que j'avais prévu de t'offrir est resté à l'université... Tu vas devoir te contenter de ça pour l'instant.
Elle le fit s'allonger sur le lit et grimpa à califourchon sur lui, retira son propre haut, laissant apparaître sa poitrine en rougissant. Se cambrant au dessus de lui, elle ouvrit délicatement la chemise du professeur, bouton par bouton, le regardant droit dans les yeux. Tout en l'admirant, il passa sa main sur la joue de la jeune fille qui à cet instant, avait totalement perdu son habituel air enfantin au profit de celui d'une femme sulfureuse. Tout en dégrafant son soutien-gorge, elle ferma les yeux, profitant de la tendre caresse du professeur avant de l'embrasser passionnément. Le spectacle qu'elle offrait et ses cheveux blonds qui frôlaient sa peau, donnaient à Akito la chair de poule. Les baisers sensuels de la belle glissèrent dans le cou du professeur ; qui se laissa faire avec délice ; avant de descendre méticuleusement le long de son torse, pour s'éterniser sur son aine, les lèvres de la jeune femme laissant place à sa langue, pour enfin atteindre sa virilité.
Quand avait-elle prit autant d'assurance ? Il lui semblait qu'hier encore, la nudité l'embarrassait. Akito se rendit compte de l'influence qu'il avait eu sur la personnalité de Naomi. Cette réalisation qui aurait normalement dû le combler, l'inquiéta.
Il poussa un léger gémissement, le plaisir finit par l'emporter et mit fin à ses réflexions. Se redressant, Akito l'a prit doucement par la taille, elle était si fine qu'il pouvait presque en faire le tour avec ses mains, il l'a renversa, inversant les rôles.
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