Métamorphose
Il traversèrent le campus à pieds. En chemin, ils ne virent pas un chat. Il était encore tôt pour espérer croiser quelqu'un un samedi matin. En général, les étudiants se remettaient de leurs soirées, ou étaient déjà rentré chez leurs parents pour le week-end. Une fois le campus traversé et installés dans la voiture d'Akito, ils firent route vers un centre commercial situé à plus d'une heure de route de l'université Seika no Kosu. Espérant mettre assez de distance entre eux et d'éventuels problèmes.
Alors qu'ils arpentaient les rayons main dans la main, la détermination de Naomi diminuait à mesure que l'homme lui proposait des tenues. Elle les jugeait trop voyantes, trop colorées, trop vulgaires ou même trop... filles. Le seul achat qu'ils avaient effectué était la commande du nouvel uniforme de Naomi. Et la encore ce fut la croix et la bannière pour qu'elle accepte que le tailleur prenne ses mensurations. Akito dû usé de toute sa force de persuasion pour qu'elle se laisse faire. Si la détermination de Naomi semblait s'être fait la belle, celle du professeur ne faiblissait pas d'un pouce. En tournant au coin d'une allée, Akito remarqua quelque chose qui attira son attention.
- Hey ! Ceux-là me semblent pas mal, dit-il en lui montrant un ensemble en dentelle noire très ouvragé, sous le soutiens gorge pendait un voile très fin, presque transparent. Un petit sourire accroché à ses lèvres, il l'imaginait déjà, entrer dans la chambre d'un pas sensuel avec l'uniforme de maid que Pedro lui avait offert. Il l'a voyait déjà, retirer ses vêtements lentement, révélant cet ensemble avant le rejoindre dans le lit.
- Tu devrais l'essayer, continua t-il, agitant les sous vêtements sous le nez de Naomi.
- De quoi ? fit elle en se retournant vers Akito qui ressemblait à un vieil hentai avec ses pommettes rouges sous ses lunettes et son sourire béat. Elle rougit à son tour et poursuivit son chemin.
- Oh je porterais jamais ça
- Et pourquoi pas ? Je suis sûr que ça t'irait magnifiquement bien... argumenta-il, en la suivant l'ensemble à la main, les yeux pleins d'espoir.
Le visage brûlant d'embarras, elle lui tourna le dos, croisant les bras, la tête relevée indiquant bien qu'elle ne céderait pas à ses caprices.
- J'ai dis non.
Mais il n'était pas décidé à s'avouer vaincu, il lui agrippa l'épaule et la fit se retourner, lui prenant les mains dans les siennes. Il lui lança un regard suppliant, et s'était presque mit à genoux devant elle et prit une grande inspiration.
Tentant de désamorcer la bombe à retardement qu'était devenu Akito, elle lança le premier argument qui lui vint à l'esprit ; avant qu'il ne crie quelque chose qui aurait pu les embarrasser devant tout le monde.
- Je n'ai pas le budget pour ce genre de folie.
- Wrong, répliqua Akito en faisant non du doigt. Je te l'offre, ça et tout ce que j'aurai envie de te voir porter.
Visiblement contrariée que son argument ait été contré si facilement, elle soupira.
- Bon d'accord, abdiqua t-elle.
Il se releva triomphant, et pointa le rayon du doigt.
- Tiens. On va aussi prendre celui là !
Il emporta les deux ensembles avec eux, et l'entraîna de rayons en rayons attrapant tout ce qu'il aimait sans prendre le temps de s'arrêter. Des jupes, des robes moulantes, élégantes, osées, évasées. Des débardeurs, des blouses, des chemisiers cintrés. Bleu ciel, roi, turquoise, électrique. Toutes sortes de violets, du rouge, du blanc... Du noir aussi, mais très peu. Surtout pas de vert, de marrons ou d'orange auxquels il lançait une grimace en les croisant.
Il en avait plein les bras. Naomi fut étonnée de voir que Akito avait saisi les couleurs qu'elle aimait, sans qu'il ne l'ai jamais vu les porter.
Ils se dirigèrent enfin vers les cabines. Il accrocha les nombreux vêtements dans la cabine la plus isolée et l'attendait à l'intérieur. Mais Naomi ne bougea pas. Le rideau dans la main, les yeux rivés sur le sol, sa frange cachant ses yeux. elle n'osait pas entrer.
- Que se passe t'il ? demanda Akito un peu étonné.
- Je...
Resserrant le poing, froissant un peu plus le rideau, elle semblait essayer de rassembler tout son courage, mais les mots et la force lui manquait pour expliquer ce qu'elle ressentait. Le professeur s'approcha d'elle et dégagea le front de la jeune fille pour pouvoir la regarder.
- Tu peux le faire. Dis moi ce que tu as sur le cœur.
- Et si... Si tout ça ne servait à rien... ? Et si tout ces vêtements ne m'allait pas... ? Si... même comme ça, tout le monde continue à se moquer de moi ...
Elle avait les larmes aux yeux. Akito retira ses lunettes factices, lui releva le menton, entre-ouvrit délicatement les lèvres de la jeune fille avec son pouce et se rapprocha comme pour l'embrasser mais lieu de ça il lui murmura avec douceur.
- Le monde ne connaît pas encore ton vrai visage. Tu n'as même pas encore conscience de ton charme. L'apparat n'est pas là uniquement pour les autres. Savoir se mettre en valeur, c'est savoir s'accorder soi-même de la valeur, s'assumer pleinement : devenir soi-même. Il est temps pour toi de devenir ce que tu es. Il est temps pour toi de sortir de ton cocon protecteur. Il t'étouffe. Il est temps pour toi de prendre ton envol.
Les mots du professeur lui donnèrent assez de courage pour se jeter à l'eau. Contrairement à ce à quoi elle s'attendait, ce fut une expérience plutôt agréable. Voir le sourire d'Akito éclairé son visage lorsqu'elle ressortait de la cabine avec une nouvelle tenue la rendait heureuse. La plupart des hauts et des robes que le professeur avait choisi, comportaient de la dentelle. Pour souligner la fragilité et la finesse de sa silhouette disait-il. Elle ne jugeait les tenues que sur la tête qu'Akito faisait en la voyant. Une tenue en particulier le fit se lever et applaudir. Les yeux du professeur brillaient de mille feux tellement la beauté de la jeune femme était mise en valeur. C'était une tenue de soirée, une robe rouge intense, dos nu, avec de fines manches en dentelles et une jupe descendant jusqu'aux chevilles, ouverte sur le côté tout le long de sa cuisse. Elle avait mit des talons hauts de la même couleur pour compléter la tenue, ce qui lui donnait encore plus de prestance. Elle allait retourner à l'intérieur de la cabine lorsqu'il s'élança vers elle et l'a plaqua contre le mur, posant violemment la main contre ce dernier puis se pencha sur elle pour lui murmurer à l'oreille.
- Tu es la femme la plus magnifique de la terre. Vraiment... Je ne veux regarder que toi.
Le coeur de Naomi bondissait dans sa poitrine, faisant rougir ses pommettes alors que le professeur l'embrassait tendrement.
- M...Merci, dit elle avec un sourire gêné.
Elle analysa la position du professeur puis pouffa de rire, se cachant la bouche de sa main. Devant le regard surpris d'Akito elle lui demanda :
- Tu te souviens de la première fois que tu m'as fait ça ?
- Oui... C'est vrai que le moment était plutôt mal choisi pour un Kabe don. Encore une fois je suis désolé de t'avoir effrayée...
En guise de réponse, elle posa délicatement la main sur la joue du professeur, les yeux débordants de tendresse. Il se mit à rougir à son tour. Naomi s'étonnait toujours de la réaction de petit garçon qu'avait le professeur lorsque c'était elle qui faisait preuve d'affection à son égard.
- C'était la dernière tenue à essayer.
Akito s'éclaircit la gorge, essayant de récupérer son assurance.
- Il reste une dernière chose. Je ferais bien de venir avec toi...
- Mais... Pourquoi faire ?
- Tu ne pourra pas ressortir dans cette tenue... et je ne peux pas prendre le risque que quelqu'un me voit entrer dans cette cabine et te vois en sous vêtements. De quoi j'aurais l'air ?
- Si quelqu'un te vois entrer là maintenant, ils penseront exactement la même chose...
- Alors il faut agir vite.
Il regarda à droite puis à gauche pour s'assurer qu'il n'y avait personne aux alentours. Il l'a fit reculer à l'intérieur de la cabine. Elle commença à retirer sa robe mais s'arrêta subitement.
- Retourne-toi.
- Si je suis rentré, c'était justement pour assister au spectacle tu ne crois pas ? Et je t'ai déjà vue nue je te rappelle...
Il s'adossa à la plaque de bois du fond de la cabine, les bras croisés sur son torse. Elle lui fit à nouveau signe de se retourner. Il finit par obtempérer. Cependant il ne pu s'empêcher d'essayer de l'apercevoir. Malheureusement pour lui, le miroir en face de Naomi l'avait trahi.
- Ne triche pas !
- D'accord d'accord, dit-il en se frottant le derrière de la tête les yeux fermés, avec un sourire nerveux.
- Ne triche pas !
- D'accord d'accord, dit-il en se frottant le derrière de la tête les yeux fermés, avec un sourire nerveux.
- Voilà ! Fit-elle sur un ton triomphant en levant les bras en l'air, faisant gigoter sa poitrine de haut en bas.
Lorsqu'il la vit portant ses sous-vêtements, son désir n'en fut que plus grand. Il l'a prit par les hanches, la tira contre lui et lui embrassa une nouvelle fois le cou.
- Je peux remettre mes vêtements maintenant ?
- Là tout de suite, je préfère t'embrasser.
- Qu'est ce que tu as derrière la tête ? Fit-elle en se laissant embrasser passionnément.
- Je ne sais pas, pourquoi pas te prouver l'effet que me tu me fais dans cette tenue. Tu n'es pas tentée ?
Elle entreprit d'enlever les sous-vêtements qu'elle avait essayés. Il ne pu se retenir et enleva son pantalon et avant qu'elle n'ait pu réagir il l'a fit se retourner face à lui, la plaqua contre la paroi de la cabine.
- Tu avais promis d'être plus sage...
- Désolée...
Elle le regarda en se mordant un côté de la lèvre, avant de l'embrasser. Là, il comprit qu'il avait encore une fois triomphé. Elle avait envie de lui. Il l'a prit sans attendre. Elle se laissa encore une fois aller, ne sachant pas vraiment comment lui résister. Leurs deux corps étaient une fois de plus en osmos. Il l'embrassait avec fougue, passant sa langue dans sa bouche, lui caressant les cheveux. Bien qu'elle redoutait, tout comme le professeur cette hypothèse l'excitait d'avantage. Elle fit de son mieux pour ne pas faire de bruits, retenant avec beaucoup de mal les cris qui ne demandaient qu'à sortir de sa gorge. Cependant la plaque de bois sur laquelle son dos cognait n'était pas décidé à collaborer à leurs discretion. Les passants regardaient la cabine d'un air choqué, apercevant parfois un pied déformant le rideau. Heureusement pour eux personnes n'osa venir vérifier ce qu'il se passait à l'intérieur. Akito aida Naomi à remettre ses vêtements et juste avant de ressortir de la cabine, il l'embrassa à nouveau en profitant une dernière fois de sa poitrine. Il remarqua alors un léger jour entre le rideau et la plaque de la cabine. Une mère et son jeune fils s'étaient arrêtés non loin d'eux. Akito parut mal à l'aise mais préféra ne rien dire à Naomi. Il fit signe à Naomi d'attendre et en sortirent lorsque la mère avait le dos tourné. Une fois dehors ils virent le jeune garçon qui les dévisageait..
- Maman ! dit-il en montrant Akito du doigt.
- Qui a t-il ? Il ne faut pas montrer du doigt je te l'ai déjà dit.
- Le monsieur il a fouillé !
- Fouillé ? où ça ? Dans le sac de la dame ?
- Non dans son tee-shirt.
Outrée la mère tira son fils par le poignet pour l'éloigner du jeune couple, les fusillant du regard d'un air courroucé.
- Dépravés !
En effet, dépravés ils l'étaient, Akito ne s'en souciait guère et paraissait même se complaire dans ce rôle, entraînant la petite blonde dans les méandres de la luxure.
Le samedi suivant, au réveil, un soleil diffus éclairait la chambre de sa timide pâleur à travers les rideaux, juste assez pour donner de l'éclat à la dorure des cheveux de Naomi.
Akito l'avait délicatement sortit de sa torpeur en laissant courir ses doigts sur sa peau opaline, la faisant frissonner tout en la consumant de l'intérieur. Elle soupira d'aisance, et lui offrit un sourire qui l'enfievra en un instant. Il fit glisser sa main le long de sa jambe avant de l'embrasser à pleine bouche. Répondant avidement à ses lèvres, elle laissa la langue d'Akito danser avec la sienne. On aurait dit deux aimants attirés l'un par l'autre grâce à une sorte de polarité sensuelle. Se respirant l'un l'autre, ils s'éfleuraient, se caressaient, se malaxaient, tendrement, affectueusement, avidement. Ils s'embrassèrent de plus belle et se déshabillèrent mutuellement avec précipitation. On aurait dit qu'ils s'étaient lancé le défi insensé de ne jamais cesser de s'embrasser pendant toute la durée de la manœuvre. Leurs corps se frottant l'un à l'autre, dans une étreinte parfaite.
Soudain Naomi s'arrêta net, rompant leurs osmose, elle regarda son réveil.
- Ahhhhh ! En retard, j'suis en retard ! paniqua t-elle.
D'un bon, elle se leva du lit et fila dans la salle de bain. Quelques secondes plus tard, elle réapparue dans la chambre et s'habilla avec précipitation.
- Mais où tu vas ? On est samedi matin !
- Désolée, j'avais complètement oublié ! J'ai rendez vous avec mon binôme pour notre exposé !
- Ton binôme ? Tu veux que je t'y amène ?
- Non j'irais plus vite en courant, c'est tout prêt.
Elle sortit de la chambre à toute allure et fit demi-tours soudainement, comme si elle avait oublié quelque chose. Elle grimpa sur le lit et l'embrassa brièvement avant de lancer :
- A tout à l'heure !
Elle s'en alla à toute vitesse en s'attachant les cheveux en un chignon brouillon. Il entendit la porte d'entrée claquée, se laissa retomber dans le lit et contempla le plafond pendant un long moment, les bras derrière la tête, il soupira le sourire aux lèvres.
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