Manigances
Les vacances d'été passèrent donc sans que le professeur ne parvienne à reprendre contact avec Naomi, sans même qu'il ne la croise, et ça malgré ses nombreuses promenades à pied, dans les environs des adresses qu'il avait récupéré. Elle ne se trouvait ni sur le campus, ni chez son amie, ni même à l'ancienne demeure de ses parents. Avait-elle disparue ? N'avait-il finalement fait que l'imaginer ? Cette fille ? Cette rencontre ? Cette soirée ? Cette odeur ? Ses lèvres ? Tout cela n'aurait été qu'un rêve ? La matérialisation de ses désirs ? Après tout, personne de son entourage ne l'avait vu. Son esprit lui intimait de la plus cruelle des manières que ce qu'il désirait n'était que pure folie. Lorsque le professeur se perdait dans de telles errances, il avait prit le réflexe de lire et relire la première page du cahier de la jeune fille. La seule et unique preuve qu'elle était bien venue chez lui, qu'il n'était pas fou.
Naomi, quant à elle, avait passé l'été chez l'oncle de Saki. Chaque été, elles avaient l'impression de retomber en enfance. Saki et elle allaient au travail ensemble à pied. Elles aimaient beaucoup ces balades journalières et en profitaient pour se retrouver un peu seules toutes les deux. Saki s'appliquait à lui faire oublier le triste incident de juillet. Cependant Naomi était encore plus morose que d'habitude et avait l'air absente. Elle pensait à cet homme chaque jour, se demandant ce qu'il faisait, où il pouvait être.
Un soir, alors qu'elles revenaient du travail, Naomi crut apercevoir le professeur, complètement obnubilée par la silhouette tournant au coin de la rue, elle ne put en détacher les yeux, si bien qu'elle percuta un garçon de plein fouet et tomba au sol. Il était accompagné de deux amis qui ne firent même pas attention à elle et continuèrent leurs chemins. Elle s'excusa auprès de lui et lorsqu'elle leva la tête, elle le reconnut, rougissant de honte. Ce garçon était avec elle en classe d'expression orale. Il l'aida à se relever d'un air distrait, sans vraiment lui prêter attention.
- Pardon mec ! Excuse moi, je ne regardais pas où j'allais, dit le garçon en l'aidant à se relever.
- Hé Azuka qu'est-ce que tu fais ? Viens ! lança un des deux autres en continuant d'avancer.
- J'arrive !
Et il repartit en courant pour les rattraper en lançant un regard furtif vers Saki et Naomi. Cette dernière mit quelques secondes à revenir à elle.
- Il...Il m'a appelé mec ?! S'écria-t-elle, effondrée.
- Je ne vois pas pourquoi ça t'étonne à chaque fois. Allons boire un thé, répondit Saki en reprenant sa route comme si de rien était.
A l'approche de la rentrée de septembre, Naomi commençait à se sentir anxieuse. Une boule s'était installée dans son ventre. Elle redoutait le jour où Saki retournerait à l'université et où elle resterait là, seule, sans but, sans avenir. Elle n'avait pas encore réussi à trouver du travail, ses pensées étaient accaparées par le professeur. Il ne restait plus qu'une semaine...
Un doux rayon de soleil la tira de son sommeil. Elle se leva et se prépara sans croiser personne, Saki devait déjà être descendue. La maison était étrangement calme. D'habitude, à cette heure-ci la mère de Saki préparait le déjeuner. Ce matin pourtant, la cuisine était vide et le père de Saki ne lisait pas le journal au salon. Elle décida de sortir pour les chercher. Remontant lentement le couloir sombre qui menait jusqu'au vestibule, elle avait un mauvais pressentiment. Lorsqu'elle ouvrit la porte d'entrée, elle se retrouva face à face avec le professeur Nagaruma. Il lui sourit gentiment.
- Found you... lui souffla-t-il à l'oreille en l'enlaçant doucement.
Elle ressentit un profond soulagement et l'enlaça à son tour. Il se recula doucement, mais son regard et son sourire étaient devenus inquiétants, effrayants même. Elle se recula contre la porte mais celle-ci était fermée à clef. Il s'approcha d'elle lentement sans qu'elle ne puisse bouger.
Elle se réveilla en sursaut, le cœur battant à vive allure. Regardant autour d'elle comme pour s'assurer d'être bien dans son lit, mais cet n'était pas le cas. Elle était chez l'oncle de Saki et celle-ci était assise juste à côté d'elle.
- Je t'ai réveillé, vu la tête que tu fais. Je me dis que ça devait être un mauvais rêve. J'ai raison ?
- Pas au début... Mais ensuite c'est devenu effrayant, répondit Naomi avec un sourire maladroit.
- Au fait tu as reçu un courrier de l'université. Ma mère à pensé que c'était important, alors elle est venue jusqu'ici pour te l'apporter.
Elle lui tendit l'enveloppe. Naomi l'ouvrit avec anxiété et lut la lettre en silence, elle ne comprenait pas. Enfin, elle releva la tête vers son amie.
- Mon cours de civilisation est validé, je n'ai aucune absence. Ils me souhaitent une bonne continuation dans leur établissement. J'ai même obtenu une bourse de logement sur le campus pour le deuxième semestre. Ils me redonnent la même adresse.
Elle relut la lettre encore et encore, ne semblant pas y croire elle-même.
- Tu penses que c'est lui qui a fait ça ? demanda Saki, d'un air suspicieux. Mais Naomi ne l'écoutait pas.
- Ça veut dire que...
Elle explosa de joie et serra Saki dans ses bras en sautant sur place.
- Je vais pouvoir y retourner !
Saki parut décontenancée par la réaction de Naomi, certes elle allait pouvoir continuer ses études mais pourquoi ne s'inquiétait-elle pas outre mesure de Nagamura. Peut être ne réalisait-elle pas encore ce que cela impliquait.
- Je ne veux pas faire les rabats joie mais tu as l'air d'oublier qu'il sera toujours là-bas. C'est évident qu'il a fait ça pour te revoir. Promet moi de ne jamais plus te retrouver seule avec lui. Tu dois à tout prix l'éviter peu importe ce...
Naomi n'écoutait pas vraiment, elle se contentait de hocher la tête en silence, rassemblant ses affaires, fébrile. Elle pensait à toute vitesse. C'était grâce à lui si elle pouvait continuer ses études. Pourquoi avait-il fait ça ? Faudrait-il qu'elle le remercie ? Saki ne la laisserai pas faire. Et si c'était une sorte de piège pour la revoir ? Mais le plus important était qu'elle pouvait continuer de croire en son rêve. Non ? Toutes ces questions lui donnaient le tournis. Après avoir refermé sa valise elle se laissa tomber sur le lit pour reprendre son souffle. Alors qu'elle contemplait le plafond le sourire au lèvres Saki se pencha au dessus d'elle pour l'a ramener sur terre.
- Tu sais c'est que la rentrée n'est que dans six jours ?
Plus la semaine avançait, plus la joie se dissipait, laissant place aux doutes et à l'incertitude. Saki n'aidant pas vraiment à voir le côté positif des choses, Naomi finit par angoisser à nouveau.
A leurs retours chez les Soma, la veille de la rentrée, Saki redoublait de conseils et d'avertissements à l'encontre du professeur. Naomi qui avait l'estomac trop noué pour manger quitta la table en s'excusant et alla se coucher. Cependant elle ne put trouver le sommeil. Elle redoutait le moment où elle remettrait les pieds à l'université, tout en l'attendant avec impatience.
La première semaine de cours touchait à sa fin et Akito aurait eu l'occasion de lui rendre son calepin une bonne centaine de fois. Mais elle était toujours accompagnée de cette fille insupportable qui le fusillait du regard à chaque fois qu'il les apercevait. Plus le temps passait, moins il supportait de la voir marcher dans les couloirs sans pouvoir lui dire quoi que ce soit. Et se rendre chez elle sans la prévenir était à présent hors de question.
Naomi, quant à elle, essayait de regarder ses pieds le plus possible pour ne pas risquer de croiser son regard, bien qu'une partie d'elle ne désirait que ça. Elle imaginait un nombre incalculable de scénarios qui la rendaient tous aussi nerveuse les uns que les autres. Il lui avait permis de continuer son rêve. Elle devait le remercier et ce malgré les conseils de Saki. Elle était sans arrêt déchirée entre l'étrange attirance qu'elle ressentait pour lui et la raison, activement défendue par Saki.
Ce jour-là, peu après le déjeuner, il la vit passer devant lui. Marchant les yeux rivés sur le sol, comme à son habitude, mais cette fois elle était seule. Il la devança, puis fit demi-tour avant de reprendre une allure normale. Sans réfléchir une seule seconde, il marcha dans sa direction, faisant semblant de lire un document comme si de rien n'était, arrivant droit sur elle. Ils se bousculèrent. Toutes les affaires de Naomi, se renversèrent sur le sol. Ils s'excusèrent et Akito l'aida à les ramasser en faisant semblant de ne pas l'avoir remarquée. Lorsqu'elle s'aperçut que c'était lui, ses pommettes devinrent rouge pivoine et son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle ressentait une sensation étrange au creux de l'estomac. Était-ce de la peur ou un autre sentiment ?
- Tiens, et excuse moi encore, je ne regardais pas où j'allais.
Le visage de Naomi s'assombrit. Est-ce qu'il ne se souvenait même pas d'elle ?
- Euh... oui merci. Répondit-elle d'une voix faible.
Il attendit qu'un groupe d'élève s'éloigne d'eux.
- Au fait si tu veux suivre les cours de rattrapages pour de vrai, il n'y a pas de soucis pour moi. D'ailleurs la dernière fois il me semble que tu as oublié ton carnet... Je te le rendrais bien maintenant mais malheureusement, je ne l'ai pas ici. Il est resté chez moi, je ne pensais pas te recroiser pour l'instant, ce semestre je ne suis pas censé officier à cet étage. Je te le
donnerai demain si tu veux.
- Mais demain on est samedi...
Akito aperçut la directrice au bout du couloir. Il la coupa :
- Excuse moi je dois y aller. Le devoir m'appelle !
Il était partit précipitamment, la laissant seule. Il traversa les couloirs à vive allure pour s'assurer qu'elle ne tente pas de le suivre. Se rendit jusqu'à son bureau, où il s'assit et ouvrit un des tiroirs lentement pour en sortir le calepin de la jeune fille, qui y était soigneusement rangé. Il l'approcha de son visage et prit une grande inspiration par le nez avant de se laisser retomber sur le dossier du siège avec un air satisfait. Ah... doux parfum.
Le lendemain, en tout début d'après midi, il mit son plan à exécution.
"Ding Dong"
On entendit un « J'arrive » lointain, des pas, puis la porte s'ouvrit, laissant passer la tête de Naomi. Devant elle se tenait ce qui semblait être un binoclard de dernière année, aux cheveux emmêlés qui s'était trompé d'adresse en rendant visite à quelqu'un.
- Hi, je viens te rendre ton bloc note comme promis ! lança Akito d'un air enjoué.
Il se racla la gorge avant de reprendre.
- Et accessoirement vous donnez une leçon d'anglais...
Lorsqu'elle reconnut le professeur, son coeur s'arrêta un instant avant de marteler sa poitrine. Prise de panique, elle perdit tous ses moyens.
Qu'est-ce qu'il fait là ? Qu'est-ce que je vais faire ? Pourquoi est-il venu ici ? Pourquoi est-il déguisé en étudiant ? Pourquoi n'en ai-je pas parler à Saki ?
Il était trop tard pour faire marche arrière, ou refermer la porte.
Il était là, debout, face à elle.
- Euh bon ...bonjour.
- Ready ? dit-il en fermant les yeux avec un petit sourire.
- Euh... je... J'allais sortir, mentit-elle, la tête dans l'entrebâillement de la porte.
- Ah très bien, je te laisse, je repasserai plus tard.
L'air déçu, il l'embrassa sur la joue puis fit volte-face. Troublée, elle le regarda tourner les talons et s'éloigner lorsque son téléphone sonna. Après avoir lu le message de Saki et au bout de quelques secondes de réflexion, elle bégaya :
- M...mon... rendez-vous est annulé.
Pourquoi j'ai dis ça ? Je suis folle ou quoi ?
C'était comme si elle venait de lui avouer avoir menti.
- Oh mais c'est une bonne nouvelle ! lança gaiement Akito. On va pouvoir rattraper les séances que tu as manqué pour te remettre à niveau, sinon tu seras complètement perdue.
- Euh oui je suppose ...
- C'est pas comme si tu avais vraiment le choix... Tu permets ? Ces lunettes me donnent un mal de tête affreux.
Sans attendre une réponse de sa part, il entra chez la jeune femme. Elle hocha la tête en rougissant avant de répondre.
- Au fait.. . Je ne vous ai pas remercié pour ce que vous avez fait pour moi.
La porte à peine refermée derrière eux, il retira ses lunettes et se recoiffa.
- Oh... tu parles de la validation de ton examen. Ce n'est rien, j'étais responsable de ton absence. Ah ! Et voici ton calepin.
Il l'a suivi jusqu'au salon.
- As-tu passé une bonne nuit ? demanda-t-il en balayant la pièce du regard.
- Pas vraiment non ... Et vous ?
- Je n'ai pas dormi, j'ai pensé à toi. osa-t-il.
Il la regarda de haut en bas.
Ah tiens ? Elle a des vêtements de filles...
Il fut surpris en arrivant au niveau de ses jambes.
C'est une jupe ?! C'est vraiment dommage qu'elle ne mette pas l'uniforme féminin à l'université...
Elle prit place devant sa tasse de thé. S'asseyant à son tour, il la regarda profondément dans les yeux comme s'il essayait de sonder son âme. Elle sentit son coeur s'emballer et se plongea alors dans sa tasse de thé pour cacher son trouble. Réalisant soudain son impolitesse, elle demanda :
- Euh... vous voulez du thé ?
- Non merci j'en ai déjà pris avant de venir.
Un silence gênant s'installa et tandis qu'il l'admirait, elle reporta son regard sur fenêtre qui donnait sur la rue, depuis là, elle pouvait apercevoir le petit cerisier malade qui s'y trouvait. Malgré la saison, pas une seule feuille, pas une seule fleur ne venait étayer ses branches nues... Elle aussi se sentait nue. Elle avait l'impression qu'il la déshabillait du regard.
- Je vais chercher mes affaires. lança-t-elle soudain pour briser ce silence insoutenable.
- Je t'attends ici... fais vite.
Elle disparut dans les escaliers et après quelques minutes revint avec une dizaine d'articles de journaux tous tirés du New York Times. Ils allèrent s'installer sur la table basse de la salle à manger, pour les étudier d'abord dans leur propre langue pour essayer de les traduire et de les comprendre, puis en anglais pour pratiquer l'oral. Ils avaient même rit des quelques blagues qu'avait fait le professeur à propos du style d'écriture du rédacteur d'un des articles. Le malaise de l'étudiante se dissipait peu à peu même si Nagaruma s'appliquait à faire en sorte que leurs mains se frôlent lorsqu'ils suivaient les lignes du doigt en plaçant sa tête le plus près possible de celle de son élève.
Frissonnant à chaque contact de sa peau contre la sienne, Naomi sentait parfois son souffle sur sa nuque et avait l'impression de prendre feu. Elle ne comprenait pas ce sentiment qui l'envahissait, lui tordant les entrailles, ce n'était pas de la gène ni de l'embarras encore moins de la peur.
En fin d'après-midi, le soleil commençait à décliner, donnant au ciel des reflets rouges et dorés. Ils prirent à nouveau le thé, tous les deux cette fois. Naomi l'avait servi dans des tasses très élégantes. Le professeur avait perdu le fil de la conversation lorsqu'elle s'était penchée vers lui pour lui montrer un autre article, il regardait sa poitrine avec attention, tout en rêvant d'y plonger sa tête. Soudain, pour on ne sait quelle raison, Naomi se leva précipitamment de son assise, les volants de sa jupe bleue foncée renversèrent la tasse de thé à moitié bue sur la chemise d'Akito, qui fut chaudement arraché à ses pensées.
- Ah mais !
Se relevant d'un bon, il manqua de se prendre les pieds dans la tasse basse.
- Oh ! Excusez-moi... Je... Je suis confuse. Je ne suis qu'une idiote. Désolée !
En disant cela, elle se courba vivement deux ou trois fois de suite pour lui demander pardon, elle était comme prise de panique à l'idée de l'avoir brûlé.
- Non, ne dites pas ça. Ce n'est pas grave, écoutez, je vais l'enlever, c'est un tout petit peu chaud.
Il se déshabilla sous ses yeux, sans vraiment qu'elle ne s'en rendre compte, ses yeux coururent le long de l'abdomen de son professeur, son torse, ses pectoraux, ses abdominaux... Elle se surprit à s'imaginer, un instant poser ses mains sur lui et l'étreindre...
- Ah... Euh... Je ... Je vais vous chercher une serviette, balbutia-t-elle en reprenant ses esprits.
Elle sortit de la pièce à toute vitesse, et se dirigea vers la salle de bain. Il la regarda partir en pouffant de rire, croyant qu'elle avait pu l'avoir fait exprès.
C'est malin tiens, comment vais-je bien pouvoir rendre cet uniforme à Itachi maintenant...
Elle revint avec une serviette, et épongea le torse du professeur avec délicatesse. Ce simple contact électrisa.
- Donnez-moi votre chemise d'uniforme, je vais la laver.
- Non non, ce n'est pas un problème je pourrai m'en occuper.
- Vous êtes sûr ?
Il ne répondit pas. Il posa une main hésitante dans le dos de la jeune fille, puis d'un geste plus décidé l'enveloppa de ses bras. Prise au dépourvu, elle resta immobile, ses yeux exprimèrent une gêne et un étonnement de petite fille. Resserrant son étreinte avec douceur, mêlée à une certaine fermeté qui trahissait son désir de faire durer ce moment le plus possible, Il fit remonter sa main sur le long de son dos jusqu'à sa nuque. Blottissant le visage de la jeune fille au creu de son cou et le sien dans le doux parfum de sa chevelure dorée. Le temps lui parut mourir un instant. Lorsqu'il revint à lui, il tenta de se justifier en disant :
- Pardon... J'ai cru bien faire.
Elle leva ses grands yeux bleus vers lui tandis que le regard du professeur s'alourdissait de désir.
- Euh et bien... N'étiez-vous pas venu pour m'apprendre l'anglais ? demanda-t-elle, le cœur au bord de l'implosion.
- Oui certes, mais au point où nous en sommes nous ne pouvons poursuivre le cours en ignorant ce qui vient de se passer. fit-il en se forçant à reprendre une voix neutre.
- J'ai seulement renversé du thé sur votre chemise.
- Je parle de quand j'ai enlevé ma chemise, dit-il avec un sourire qui la fit fondre.
Elle ne put que répondre qu'elle n'avait fait que de le regarder.
- Si on appelle ça regarder... lança-t-il en levant les yeux au ciel, C'était bien plus intense qu'un regard.
- Mais, non je...
Elle s'arrêta et reprit avec précipitation :
- ...S'il vous plaît reprenons le cours. Je peux vous payer maintenant. Pour le dérangement.
La tenant toujours contre lui. Il ferma les yeux en souriant.
- Je n'en ai pas envie.
Il reprit l'air gêné :
- Ce n'est pas vraiment ton argent que je désire.
Il resserra son étreinte, le teint de Naomi vira au rouge, son coeur tambourinait dans sa poitrine si fort, qu'elle aurait juré que le professeur pouvait le sentir. Elle répondit timidement :
- Merci pour ce que vous avez fait pour moi vraiment mais...
- Prends ça comme un gage de... l'attention que je te porte. Ça me fait plaisir de t'aider et d'être là.
Elle se recula d'un pas, se dégageant de ses bras. Son cœur bondissait dans sa poitrine et ses yeux exprimèrent une émotion qu'Akito ne put supporter de lui inspirer à nouveau. Devant sa réaction, le visage du professeur se décomposa.
- Je suis désolé, je n'aurais pas dû dire ça.
Il laissa tomber sa serviette puis se dirigea vers la porte.
- Attendez ! cria-t-elle en levant la main comme une enfant vers son professeur encore torse nu, qui tournait déjà les talons.
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