Intempérance

 La chaleur de cette fin de juillet était insoutenable. Naomi tenait dans ses mains les résultats de ses examens en se tapant la tête sur la table. Elle se retrouvait obligée de suivre des cours de rattrapage en civilisation anglaise. Ce seul examen raté lui coûta une semaine de travail chez l'oncle de Saki, qui fort heureusement s'était montré compréhensif.


Puisque son contrat du soir avait prit fin, elle avait désespérément besoin de cet argent. Heureusement, elle avait réussis à décrocher un petit boulot de remplacement dans une boutique à deux pas de sa maison sur le campus. C'était son plan de secours en cas d'échec.

La veille du départ de Saki, Naomi et elle s'étaient retrouvées chez cette dernière pour se dire au revoir car elle devait partir chez son oncle dès le lendemain matin.

C'est à ce moment là que Naomi réalisa qu'elle n'avait pas pensé aux horaires des cours de rattrapages. Elle se retrouvait donc face à un dilemme, soit elle suivait ses cours et ne travaillait pas au risque de ne plus pouvoir payer l'université. Soit elle ne pas suivait pas ses cours pour pouvoir travailler et là c'était le renvoi assuré. Suivant les conseils de Saki, elle décida de tenter le tout pour le tout. Elle espérait de tout coeur que le professeur accepte de décaler les horaires ou qu'il lui donne des cours particuliers.

Cette nuit là, à cause de l'appréhension Naomi ne put fermer l'œil, et ce n'est que vers les quatre heures qu'elle sombra dans le sommeil.

Les chaleureux rayons du soleil de cette journée d'été lui caressèrent doucement le visage. Elle s'étira paresseusement et poussa un petit cri de panique. Je suis tellement en retard !!

Elle profita de sa pause de midi pour aller voir le professeur en charge des cours de civilisation pour l'été. Elle traversa les couloirs en courant. Encore haletante, elle examina le nom du professeur sur la porte. 

Nagaruma... ça me dit quelque chose. 

Naomi attendit quelques instant, afin retrouver un rythme cardiaque normal avant de toquer et se rendit compte qu'elle n'avait pas prit le temps de se bander la poitrine ce matin. Luttant contre le malaise grandissant en elle, elle prit une grande inspiration et frappa à la porte.

«Toc toc toc»

- Entrez !

D'un geste hésitant, Naomi poussa la porte, et due réprimer un geste d'étonnement lorsqu'elle vit que c'était l'homme qui la dévisageait à chaque fois qu'ils se croisaient dans les couloirs de l'établissement.A chaque fois qu'il posait les yeux sur elle, elle avait l'impression que son regard la transperçait. Ce professeur à l'air mystérieux avait un visage aux traits fins. Des cheveux aussi bruns que ses yeux. Il avait l'air sûr de lui et était doté d'un charme fou. C'était le genre de professeur qui ferait rougir les étudiantes simplement en leurs demandant de réviser le chapitre précédent...  Pas étonnant qu'il soit aussi populaire.  Essayant tant bien que mal de cacher son malaise, elle s'inclina pour le saluer et se présenta :

- Naomi Uchida.

Il la dévisagea quelques secondes, une expression qu'elle ne put identifier passa sur le visage du professeur.

- Akito Nagaruma. Enchanté.

Il l'invita à s'asseoir, elle rougit et s'exécuta. Quelque chose la troublait. Lui, la regardait sans dire un mot, ses grands yeux sombres la fixant sans ciller. Comme s'il essayait de la jauger. Ha... ces yeux bleus... Pensât-il.

Après un moment d'hésitation elle lui tendit un document et dit :

- Je dois prendre des cours de rattrapages en langues. Euh.... désolée..Paniqua-elle. Mes pensées sont allées plus vite que mes mots. Euh je veux dire..

Elle se mit à rougir, honteuse. Serrant ses poings sur ses genoux. Le professeur interrompit sa lecture, leva les yeux vers elle, l'air amusé, et lui répondit avec un petit sourire.

- Langue vivante ou morte ?

- Euh... Vivante. Répondit-elle innocemment.

- Suis-je bête, j'enseigne l'anglais. Donc cet après-midi c'est de 14h à 18h dans la salle B17. Je signerai votre fiche de présence à la fin de chaque cours.

- A ce propos, serait-il possible de changer d'horaire ?

Il leva un sourcil, intrigué par cette question.

- Et pourquoi ça ?

- Je travaille toute la journée cette semaine. Comme je n'ai pas de bourse. J'ai un budget très serré, si je veux pouvoir continuer à étudier ici... Je ne peux me permettre de...

Il la coupa.

- Hé bien, je ne suis pas autorisé à dispenser des cours après 18h... J'ai bien peur que ça ne soit pas possible. Désolé. 

Il avait dit ça d'un air détaché, semblant tout à coup fasciné par son porte plume. Il poussa un soupir et se leva pour la raccompagner. Naomi se sentit soudain minuscule à côté de lui, il était grand, élancé, intimidant. Elle rassembla tout son courage et avant qu'il n'ait pu ouvrir la porte elle se retourna vers lui et le supplia.

- Désolée d'insister mais... S'il vous plaît, c'est vraiment important pour moi, si je ne suis pas de cours de rattrapage je serai renvoyée... Cette école c'est tout ce que j'ai... Si je ne travaille pas je ne pourrais pas terminer mon cursus. Je n'ai rien trouvé d'autre pour le moment, mais croyez moi je cherche activement.

Pourquoi lui avait-elle dit tout ça ? Naomi rougit de honte, en fixant ses pieds, sa frange cachant ses yeux. Il sembla hésiter un court instant. Il tendit la main vers elle, elle eut un mouvement de recul et ferma les yeux. Il fit glisser doucement l'élastique qui retenait ses cheveux, et une cascade blonde dorée tomba sur ses épaules. Il parut complètement subjugué pendant quelques instants puis lança avec un large sourire :

- Disons ce soir vers 18h10. Je passerai vous chercher vers la façade Est de l'établissement, en face de la laverie ? 

Le regard de la blonde s'illumina.

- Merci beaucoup Sensei ! Vous me sauvez la vie ! Mais pourquoi la façade Est ? demanda Naomi d'un air inquiet.

- Ne vous en faites pas, c'est une simple précaution pour éviter notre renvoi à tous les deux. 

    Il  la raccompagna à la porte en avec un geste qui lui frôlât les hanches.

- Que diriez-vous d'un avant-goût ? lui souffla-t-il en s'approchant près de son visage. Elle recula un peu avant de répondre d'une voix faible :

- I have to go, see you. Et elle s'en alla gênée.

- Bye.  Dit -il en souriant, l'air amusé. On reprend ce soir.

L'épaule appuyée contre la porte, il la regarda s'éloigner dans ses vêtements trop larges qui flottaient comme un kimono. Il retourna à son bureau et se laissa tomber dans son fauteuil l'air satisfait... Ces yeux bleus...  Ces cheveux...

    De sombres nuages s'amoncelaient dans le ciel de cette fin de journée, menaçant de faire éclater un orage. Naomi qui sortait de son travail, regarda l'heure. Il était déjà 18h00. Elle se rua vers l'immense hall d'entrée et dévala la volée de marches du grand escalier. Elle regarda à droite puis à gauche mais ne vit personne. Elle se dirigea alors vers le point de rendez-vous et regarda sa montre. Mais où est -il passé ? 

C'est alors qu'elle sentit une main se plaquer sur sa bouche avant de disparaître dans les fourrées. Elle se retrouva littéralement collée à lui, elle voulut crier mais sans succès. Son visage s'empourpra.

- Chut ! J'avais dit 18h10. Suivez-moi.

Il relâcha son étreinte et lui saisit la main pour l'entraîner avec lui. Ils se faufilèrent discrètement entre les arbustes qui longeaient l'immense bâtiment principal, et arrivèrent vers une très élégante voiture noire aux vitres teintées. Une fois installés à l'abri des regards, le professeur marqua une pause.

- Où allons-nous ? Demanda Naomi en mettant sa ceinture.

- Comme il vous plaira, mademoiselle.

Il mit le contact et sans la regarder attendit une réponse.

- C'est vous le professeur. Répondit-elle.

Rien dans sa voix ne pouvait laisser croire qu'elle était troublée pourtant, à chaque mot qu'il prononçait son cœur s'emballait et elle n'arrivait pas à le quitter des yeux. Mais pourquoi  lui semblait-il si familier ? Il démarra et lui répondit :

- Et bien chez moi ça ira.

Chez lui ? Après quelques minutes qui parurent interminables, car ils ne dirent pas un mot du trajet, ils arrivèrent à l'orée du bois et prirent un chemin qui menait à une petite clairière. Il descendit de la voiture, et lui ouvrit la portière. 

- Mi lady...

Elle eut un sourire gêné et descendit à son tour. Il monta les marches précipitamment, lui faisant signe de le rejoindre et elle le suivit plus lentement regardant tout autour d'elle, tendue et anxieuse. Pourquoi vivait-il autant à l'écart ? Il l'attendait déjà, adossé à la porte d'entrée, croisant les bras sur son torse.

- C'est bucolique n'est-ce pas ? il soupira et reprit plus bas. ...Loin de tout...

Il pointa la porte derrière lui il lança gaiement.  

- Comme je suis le petit nouveau, ils m'ont collés ici. Je suis chargé de veiller sur le secteur des clubs de l'école. Une sorte de bizutage... Humour de prof.  

Elle resta muette, les bras croisés devant elle, tenant ses cours contre sa poitrine. Il l'invita alors à entrer, toujours souriant. Elle essaya tant bien que mal de lui rendre son sourire.

- Cependant je n'ai pas à me plaindre, ça me permet de pouvoir rester tranquillement à l'abri de ces hordes d'étudiantes qui me harcèlent.

Lorsqu'il ouvrit la porte devant elle, son regard balaya la pièce. C'était plus petit que ce à quoi elle s'attendait, mais très bien aménagé, il alluma un lampion qui donna à la pièce une ambiance tamisée et chaleureuse. Dans une petit niche dans le mur, elle remarqua un objet posé  au pied d'une statuette, sur une photo retournée et un vieux carnet rouge, elle allait le prendre lorsque le professeur lui saisit la main fermement. Lui qui s'était montré si souriant et joviale, qui parlait avec une voix douce et rassurante semblait s'être métamorphosé. C'était comme si il avait changé de visage et de voix. 

- Ne touchez pas à ça.

- Excusez-moi, je ne savais pas que cette barrette avait une valeur sentimentale. C'est drôle j'avais la même à une époque.

Son regard se radoucit en même temps que sa poigne.

- C'est moi qui vous demande pardon. Je suis très content que vous soyez venu me trouver. Vous avez dû chercher longtemps. Tout comme moi.

Naomi ne comprit pas ce qu'il entendait par là. Il passa sa main dans les mèches blondes de Naomi d'un air pensif puis se pencha vers elle en la regardant dans les yeux. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Le cœur de Naomi battait à tout rompre. N'obtenant pas de réponse, Akito soupira d'un air déçu et reposa la barrette à sa place.  Puis l'entraîna au salon. Il lui demanda de s'installer à la table basse  pendant qu'il allait chercher quelque chose à boire. Elle sortit quelques documents.

- Alors... dit-il en s'asseyant tout à côté de son élève.  Avez-vous déjà des bases en langues ou pas ?

Un peu surprise, elle lui répondit :

- Oui, bien sûr je suis quand même en première année de faculté.

- Alors, niveau pratique on va voir ça.

Il s'approcha d'elle comme pour prendre un papier sur la table basse. Elle approuva d'un signe de tête accompagné d'un « Oui monsieur » qui le rendit brûlant de désir. Il en était sûr maintenant. Il l'embrassa. Ses lèvres étaient douces et sa peau sentait si bon. Choquée, elle ne fit pas un geste mais ses yeux s'ouvrirent largement si bien que ses pupilles se rétrécirent. Son teint devint rouge vif et les battements de son cœur s'accélèrent considérablement. Il se recula alors et lui murmura :

-  J'attendais ça depuis longtemps 

- Qu'est-ce qui vous prend ? s'insurgea-t-elle en reprenant ses esprits. Il ne répondit pas et se contenta de s'approcher pour l'embrasser encore une fois. Elle s'était levée d'un bond et dit sur un ton qui se voulait outré mais qui se déforma en quelque chose de plus doux sous le coup de l'émotion :  Pour qui me prenez vous ?

- Je ne pense pas que te le dire arrangerait la situation... Ah... J'ai compris, tu as déjà quelqu'un n'est-ce pas ? Ou bien aurais-tu oublié ? Répondit-il visiblement déçu.

Il se leva lentement, se dirigea vers la porte et l'ouvrit, son sourire s'était mué en un masque inexpressif mais ses yeux étaient, étincelants, flamboyants, ardents, Elle s'avança en direction de la porte et répondit presque malgré elle.

- Non, pas du tout... Je n'ai personne... Commença-t-elle en rougissant. Il tenait la porte ouverte, les yeux rivés sur le sol, son poing fermé tremblait comme s'il essayait de se contrôler. Pourquoi avait-elle dit ça ? Il eut un rire sinistre, presque inquiétant qui la fit devenir encore plus rouge. Il referma la porte d'entrée et se rapprocha d'elle, la plaquant presque contre le mur, il dégagea sa frange. 

- Après tout maintenant que tu es là...

 Ils se regardèrent quelques secondes et il glissa sa main sur la joue de son étudiante  Elle se retrouvait bloquée incapable de fuir. Elle ressentait une étrange attraction et ne pouvait s'empêcher de le regarder dans les yeux. Personne ne pouvait être plus rouge qu'elle à ce moment-là. Il lui souffla alors à  l'oreille avec un petit rire :

- C'est un jour très excitant pour moi tu sais. J'ai retrouvé quelque chose que j'avais perdu depuis très longtemps... Tu devrais rester fêter ça avec moi.

Elle n'eut le temps que de commencer un « Non » qui n'aboutit jamais. Lorsqu'il posa encore une fois ses lèvres sur les siennes, elle ferma les yeux, le laissa faire pénétrer sa langue dans sa bouche, malgré elle, et des larmes coulèrent sur ses joues.  

- Tu embrasses bien.  Dit-il en se reculant. En apercevant ses larmes, il détourna les yeux. Il esquivait à présent son regard, et lui tendit son mouchoir.

- Q-Quoi ? Demanda-elle en essuyant ses joues.

- Rien...Ne fais pas ça.

- Faire quoi ? Hoqueta la blonde.

- Pleurer.

Il se racla la gorge et passa ses mains dans ses cheveux, on pouvait lire la déception sur son visage.

- Je pense que ça sera tout pour aujourd'hui. Tu peux partir. Je vais te raccompagner.

Elle ne savait pas quoi penser. Il lui fit signer la fiche de présence et ils sortirent de chez lui sans un mot. Ils coururent jusqu'à la voiture tandis que des torrents d'eaux se déversaient sur leur têtes. Une fois installés, à l'abri dans la voiture, un silence de mort s'installa entre eux comme si un mur épais les séparait.

- Ou dois-je te déposer?  Demanda-t-il enfin après plusieurs minutes de trajet.

- C'est juste au coin là.

Il s'arrêta et parut perplexe, regardant le voisinage.

-Tu es sûre ? C'est le quartier des professeurs. 

Tout à coup, sans qu'il n'eut le temps de réagir, elle descendit de la voiture, sous la pluie, claqua la portière, courut sans se retourner et disparut dans une allée étroite. Elle traversa la moitié du campus aussi vite qu'elle le pu, sous une pluie battante avant d'apercevoir le numéro de chez elle. Elle accéléra. Elle ferma la porte à clef, haletante, à bout de souffle. Chaque respiration lui brûlait la gorge, ses poumons étaient en feu. Ses mains tremblaient malgré tout ses efforts pour les contrôler. Ses jambes se dérobèrent sous son poids et elle se laissa glisser dos au mur.

Naomi était trempée, ses cheveux ruisselaient sur son visage, sa vision était troublée par l'effort et l'eau qui se mélangeait à ses larmes. Elle n'entendait plus que son cœur frapper contre ses tympans. Retrouvant peu à peu son souffle et ses sens, elle ressentit une sensation de soulagement, d'apaisement. En fermant les yeux, elle s'essuya le visage, puis se mit à regarder le plafond. Comme si il pouvait lui expliquer ce qu'il venait de se passer. 

Là, la jeune femme se mit à rire tout en sanglotant se tenant dans ses propres bras comme pour se rassurer. C'était un rire nerveux, lugubre, qui résonnait dans tout son appartement silencieux. Était-ce là les premiers signes de la folie ? Était-elle entrain de perdre la raison ? Après un long moment. N'obtenant aucune réponse du plafond ou de ses murs. Elle soupira en essuyant à nouveau ses yeux qui continuaient de l'inonder, se leva péniblement, et se dirigea vers la salle de bain d'un pas lent et lourd.

     Le nez au raz de l'eau, le regard vide, elle revoyait le visage du professeur s'approcher d'elle, elle sentait encore ses lèvres contre les siennes, ses bras autour d'elle. C'était quoi cette sensation ? Elle se laissa couler au fond de sa baignoire  les yeux fermés. Plus elle y pensait plus elle sentait une chaleur étrange l'envahir. Ses cheveux flottaient doucement autour d'elle. Qu'allait-elle pouvoir faire ? Elle se redressa, à bout de souffle. 

Elle allait être renvoyée. 

Elle sortit de la baignoire, se sécha et alla se coucher. Elle se glissa dans son lit peut être pour la dernière fois et ferma les yeux. Elle pensait à lui, à leurs baisers. Des images du professeur lui apparurent comme des flashs. Lui souriant les yeux fermés, la tête légèrement penchée de côté, puis l'embrassant, et ses grands yeux sombres qui la fixaient tendrement.

Le plus étonnant, c'est qu'elle ne parvenait pas à le considérer comme un agresseur, mais comme quelqu'un de beau, tendre et incroyablement séduisant...

Il avait voulu abuser d'elle. Elle se le répétait mais dès qu'elle fermait les yeux, elle ne pouvait qu'imaginer son regard et son sourire...  Un sentiment étrange s'était installé en elle. Elle était si  troublée qu'elle ne parvenait pas à s'endormir. Elle se retournait dans son lit, essayant de faire le vide dans sa tête, voulant oublier tout ça. Mais sans succès. Ses pensées s'entrechoquèrent toute la nuit, dans un duel interne tel deux esprits de chaque côtés de ses épaules, débattant sur la bonne marche à suivre, la bonne chose à faire, l'empêchant de trouver le sommeil.

 Au même moment, le professeur pensait à elle, allongé sur son canapé. Elle s'est enfui à toutes jambes... Il tendit la main vers le plafonnier comme pour en attraper la lumière et en protéger ses yeux à la fois. Un trou béant ornait à présent un des murs de son salon. Il lui avait fait peur. Imbécile. Pourtant ce n'était pas le fait qu'elle puisse le dénoncer qui l'inquiétait, ça ne lui avait même pas traversé l'esprit.
Elle... Elle a pleuré...
Il voyait ses larmes qui ruinaient son visage. Il cacha ses yeux avec son avant-bras comme pour ne plus la voir. Elle n'aurait pas dû pleurer. Pas aujourd'hui. Il avait passé la soirée à penser à elle, essayant de trouver une solution à ce carnage.
Des années d'attente, et j'ai absolument tout foutu par terre.
Et après ce qu'il s'était passé, elle ne voudrait sûrement plus qu'il lui donne à nouveau des cours. 
Je ne la reverrais peut être plus jamais. Comment faire ?
Il venait de penser à quelque chose qui le fit sourire, il avait trouvé. Il regarda alors le bloc note qu'elle avait oublié. Voilà une raison de plus... Après avoir interrogé sa montre, il s'endormit, épuisé sur son canapé, le cahier de Naomi sur son torse et dans sa main la barrette et la photo que la jeune femme avait vu plus tôt. Un verre vide et une bouteille de whisky à moitié bue trônaient sur sa table basse. Toutes ses pensées étant tournées vers elle...

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