CHAPITRE 7 : Pardon...

[Maxime POV]


Le réveil avait été fatal : je devais me forcer pour ouvrir les yeux. Dieu merci la société n'attendait pas des mecs qu'on se maquille ou soit sapé toujours « au taquet », je pouvais donc rester dans la salle de bain que le temps d'une douche. Pas de petit déj', j'allais direct dehors.

Mes journées de travail sont pénibles ; je fatiguais de jours en jours alors que je ne m'occupe que de la caisse et des relations clients.

Enfin en pause, j'en profitai pour lire mes messages et me balader dans la galerie marchande. Je pouvais me voir dans les vitrines des magasins et je ne ressemblais à rien. Ces temps-ci je supportais de moins en moins mon reflet à cause de ces mêmes questions qui hantent inlassablement mon esprit. Et je n'y trouvais pour l'instant pas d'autres réponses que la fuite.

Hier j'ai tenté d'aller chez ma mère biologique... je n'y suis pas parvenu trop paralysé par la crainte malgré le soutien de Linda et Jon. Je pensais aussi à me trouver une nouvelle piaule : chez Nico c'est sympa mais sa femme allait bientôt accoucher et je ne pouvais pas abuser plus longtemps de leur sympathie.

Dans pas longtemps ce sera Noël, j'y pense parce qu'un grand sapin est installé au centre névralgique de la galerie. Noël n'a aucune connotation pour moi, Linda c'est même pas la peine et Jon est opposé à toute forme d'ostentation consumériste ou à un truc du genre... Alors que pour mes parents adoptifs, c'est une religion.

Je m'assis sur un banc et me mis à manger une viennoiserie tressée qu'on m'a donné. Je tournai ma tête quand j'entendis quelqu'un m'appeler, je posai mon café sur l'extrémité d'un muret décoratif derrière mon banc.

« Salut Maxi-pute, on se croise encore. »

J'en soupirai d'avance. La plaie éternelle dont on m'avait accablé était avec ses potes, des mecs que je ne connaissais pas et haut en couleur : un noir avec des tresses, un arabe obèse et un chinois bronzé. Ouep, une sacré clique .

« Salut Darius que me vaut se déplaisir ?

-C'est lui Maxime ? Wow, tu t'es fait dézinguer par ce mec ?, exulta le chinois

- Fermez la les biatchs. J'étais juste fatigué ce jour là ! »

Ses potes se mirent à rire, j'ai pas pu étouffer le mien non plus ; niveau bouffonnerie il est au top niveau dès le matin.

« Bon on va te laisser hein, avant que Momo nous fasse une crise de tension !, plaisanta le noir

- Arrêtez avec vos stéréotypes de merde, c'est pas parce que j'ai rien dans la bouche que je vais péter un câble. Je suis pas un ruminant non plus...

- Ouais t'en a juste l'air ! », lâcha le petit chinois.

Ils continuèrent à déconner en se dirigeant vers la direction opposée, Darius les regarda partir. Je repris mon café.

« T'as encore traité la mère à quelqu'un ?, demandai en montrant sa joue gauche

- Y a que ta mère que j'insulte, t'es trop particulier. »

Je roulai les yeux, je m'y attendais pas à celle-là. Il s'assit à côté de moi. Je l'observais d'un œil torve, pourquoi il s'était assis à côté de moi ? Il toussota comme chaque fois qu'il s'apprêtait à déballer son orchestre philharmonique, je pris une autre gorgé de café. Tellement de pathos, tout était dit dans le prénom : DARIUS.


[ Darius POV]


Ça me stressait, je voulais engager la discussion mais je ne trouvais pas comment. En fait notre rencontre n'est pas anodine, je savais que je le trouverai ici par sa copine voilée.

Je remarquai que Maxi-me avait l'air plus froid et distant qu'avant. Il travaillait maintenant. Ce mec m'a toujours rendu malade parce qu'il semblait avoir une longueur d'avance sur moi. Mais on peut dire qu'aujourd'hui, pour rien au monde je ne voudrais être à sa place.

Y a même pas deux trois mois je pensais que ce mec avait tout dans sa vie, qu'il n'avait besoin de rien alors qu'en fait Maxime Reise n'avait que Maxime. Cette étincelle maussade dans ses yeux n'était pas de la provoc, il n'a jamais regardé personne de haut. Il était juste plus loin ; les nanas, les notes, les profs, le lycée, ... ça devait le faire doucement rigoler.

« Qu'est ce que tu veux Darius, ma pause est limitée si c'est...

- Je voulais juste te parler c'est tout.

- Me parler c'est tout, répéta-t-il doucement

- Je te jure y a pas d'embrouilles Maxime. »

Je lui dis cela en le regardant droit dans les yeux, il ne me répondit que dalle, ce qui me mit très mal à l'aise pour la suite.

« Je sais pas ce qui m'a pris le jour où j'ai dit à tout le monde que t'étais un fils de pute. Je me suis laissé emporter et j'ai pas fait gaffe, je voulais te faire mal et suis allé trop loin. »

Je prenais vraiment sur moi. J'allais finir canonisé à ce train avec ce que je m'apprêtais à admettre :

« J'ai été jaloux de toi Je me suis senti en danger parce que tu semblais meilleur que moi en tout et pour tout. Je m'excuse sincèrement, cette fois si y a pas de feinte. »

Putain que j'ai mal, mais tellement mal ! J'avais l'impression de m'être arraché ma virilité pour qu'il la mitraille. En plus il avait l'air tellement pas réceptif... Je reniai complètement ma nature première alors que lui avait l'air de s'en battre royalement la race. Je le fixai encore un instant dans l'attente d'un « merci Darius, je mérite pas tant de considération ! » ou au moins un « j'accepte tes excuses ». Face à son silence, je commençai à sérieusement envisager la défenestration quand il me répondit enfin d'une voix glacial :

« Je, je sais pas trop quoi dire...»


Le chapitre 7 qui me rappelle inlassablement que nous approchons de la fin. Formidable aventure qu'a été Eifersucht! Pensez à commenter et voter, ça fait toujours plaisir aux auteurs ;).

En vous faisant de gros bisous d'ici à un prochain chapitre

Kuss! 



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