CHAPITRE 5 : Côtes cassées et cœur brisé
Maryam lui lança un grand sourire quand elle le vit devant le café, Maxime lui fit un faible signe de la main. Derrière eux se trouvait quelqu'un qui devant cette scène dégaina son portable.
[Maxime POV]
« Bonsoir, tu vas bien ?
- Et toi ? »
Je l'invitai à me suivre à l'intérieur du café. Un serveur vint nous demander ce qu'on prenait ; j'enlevai mon manteau et commandai. Maryam était pimpante comme jamais, elle était resplendissante. Je n'étais pas à l'initiative de ce rendez-vous mais galant comme je suis, c'est moi qui payais.
Je sentais son regard peser sur moi. Je connaissais ses sentiments à mon égard et la vérité est... que je n'ai jamais rien ressenti de cet ordre là pour elle. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs : j'étais peut-être incapable d'aimer une fille comme elle ?
« Tu fais quoi de beau maintenant ?
- J'ai décroché un CDD pour l'instant, dans le coin boulangerie du centre. C'est plutôt crevant mais ça reste sympa.
- Et hum... tu as recontacté tes parents ? »
Je posai ma fourchette, la réponse était non : ma mère ne m'a pas appelé une seule fois alors que mon père ne cessait de le faire. Nous étions censés parler de choses banales, j'ai donc vite zappé le sujet.
La fin du repas s'est bien passé : nous n'avions pas cessé de rire, discuter, bavarder et ça m'avait fait un bien fou. Nous nous trouvions plus tard près du pont, la ville était magnifique le soir... Maryam me prit la main et me fit face.
« Maryam.
- Tu sais, pas une seconde je ne pense pas à toi. Te voir comme aujourd'hui relevait juste du rêve pour moi. »
Ses yeux pétillaient, je devinais son grand sourire dans la pénombre . Moi je me sentais mal, je savais ce qu'elle allait me dire. Cette ferveur qui animait ses yeux bistres ; j'en étais simplement indigne.
« Je t'aime Maxime.
- Maryam, je...
-S'il te plaît. Je voudrais que tu m'écoutes jusqu'au bout. Je t'aime et ça me fait mal de voir que, enfin... qu'il n'y ait rien de plus entre nous depuis qu'on se connaît. »
Je ne sus quoi répondre, je me contentais de l'écouter. Nos mains étaient jointes, je ne détournai pas mon regard du sien bien que je ne pensai qu'à le fuir.
Maryam, tu es si gentille, si douce. Aimer un homme comme moi ne te fera que souffrir.
Quelles solutions pour m'échapper de cette situation délicate? Jouer l'hypocrite et profiter d'elle ? Elle ne méritait pas un tel traitement, aucune fille ne méritait une chose pareille.
« Je ne suis pas innocente tu sais, continua-t-elle comme si elle pouvait lire mes pensées.
Tu ne veux même pas essayer ? Je suis désespérée à ce point. »
Sans lui dire quoi que ce soit, elle avait compris ; Maryam avait ce genre de pouvoir. Comment lui dire, lui signifier que nos discussions, nos moments à deux sont trop précieux pour les sacrifier ? Les sacrifier pour une relation qui ne durerait pas.
« Je n'ai... jamais eu aucune chance n'est-ce pas ?, me dit-elle d'une voix tremblante.
- Tu seras toujours ma Maryam. »
Elle était déçue et moi désolé. Expliciter et insinuer restaient des choses différentes. Nous nous enlaçâmes donc puisqu'il n'y avait plus rien à nous dire.
[Darius POV]
Mes parents vinrent à ma rencontre prêts à me péter la gueule. Anissa était en pleurs à côté de moi, elle culpabilisait. Nous étions au poste de police.
« Bisho'ur ! Tu fais que des conneries Darius ! Dis moi pourquoi ! Pourquoi !, m'hurla ma mère.
- Je suis désolé, articulai-je.
- Désolé ! Darius, il va porter plainte ! »
J'avais une balafre sur la joue gauche et un mal de chien au niveau des côtes. Ce qui m'empêchait de me tordre de douleur c'est de savoir que cet enfoiré était dans un état pire que le mien. Mon père était occupé à l'accueil, ma mère en l'attendant déversait toute sa colère .
« Madame je vous en prie, il n'a voulu que m'aider, sanglota Anissa
- Arrête Anissa, lâchai-je blasé. Il l'a mérité de toute façon. »
Ma mère au bout du rouleau me cria dessus dans sa langue maternelle. Je sentais les autres nous observer avec de gros yeux. Depuis sa fête d'anniversaire, Anissa et moi commencions à nous rapprocher. Avant, je pensais qu'Anissa était une fille bête juste belle mais en discutant avec elle j'ai vu derrière tous ses artifices une fille sympa, sensible, qui valait plus qu'un rimmel.
On discutait occasionnellement par téléphone et j'allais souvent la voir elle et son frère. Il s'avère que cet après-midi là, son appel a été assez spécial : son ex la suivait. Lors de l'une de nos discussions, elle m'en avait parlé de ce gars super sympa aux premiers jours puis de plus en plus glauque au fur et à mesure des semaines.
Le salaud n'ayant pas supporté sa rupture avec elle, venait la lyncher avec son groupe parce qu'un de ces potes lui avait dit qu'elle s'était trouvée à nouveau quelqu'un.
J'ai donné à ce gars une putain de leçon qu'il est pas prêt d'oublier. Il a mérité chaque coup, je ne l'ai pas pris en traître comme il allait le faire avec Anissa. On ne frappe pas une femme, jamais. Ce qu'il allait faire était indigne.
« Je comprends la réaction de Maxime ce jour là maintenant », pensai-je à voix haute d'une voix fatiguée.
Anissa me caressa le dos. La pauvre, elle ne ressemblait plus à rien : tout son maquillage coulait, ses cheveux étaient en pétard et elle avait le visage égratigné. Elle pleura à chaudes larmes, encore bouleversée. J'avais envie de faire pareil ; c'est toujours impressionnant de vivre un truc comme ça mais je retenais mes émotions pour elle. J'ose pas me demander ce que ce fdp lui aurait fait... Ma mère s'assit en face de nous, excédée par tout cet énervement. Mon père choisit se moment pour revenir.
« C'est bon, tu peux partir. Il est en tors de toute manière. Ça va aller mademoiselle ? »
Anissa essuya ses larmes et reprit d'une petite voix :
« Oui... Je, j'ai eu juste très peur... S'il n'était pas arrivé, je ne sais pas ce qu'il se serait passé. »
Elle me sourit de gratitude, je le lui rendis. Ma mère ferma les yeux et soupira :
« Tu ne peux pas côtoyer une fille sans te battre ? Maryam, elle... tu me fatigues Darius. Pire que ton père. »
Nous nous levâmes comme d'un commun accord en même temps. Mon père se mit à taquiner ma mère et Anissa avait repris un semblant de bonne humeur. Elle appela chez elle pour rassurer son frère. Je lui ouvris la porte de la voiture. Mes parents étaient en train de délirer devant, on pouvait taper discute sans problème.
« Merci Darius, encore une fois. »
Elle m'avait pris la main pour me la compresser avec une force insoupçonnable. Je dois avouer que ses remerciements ne me laissaient pas indifférent. Elle ne me laissait pas indifférent. Je serrai à mon tour vivement sa main. Plus tard je reçus un sms d'un pote me disant que Maryam était avec un autre mec. Je le lus vite fait et fermai la messagerie.
Moi aussi j'avais reçu une bonne leçon ce soir.
Un remerciement tout particulier (dans l'ordre alphabétique) à Chaa24, Maiakayliastyx et Yukidu64 . Ça me touche que vous preniez le temps de commenter, voter et tout simplement suivre l'histoire . Merci, ça me fait super plaisir!♥
On se dit à la prochaine pour un autre chapitre, d'ici là portez vous bien!
Kuss
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