Pas ce héro là
Habituée à recevoir tout en temps et en heure selon mes convenances, je l’avoue, là je me sens autant persécutée que maudite. Pas assez entraînée, et ayant toujours dans la manche cette possibilité de rebrousser chemin, mes convictions, espoirs et ma motivation ne font pas le poids à cet instant. Me buter sans cesse contre un mur, me donne des maux de tête intenables. Et pour cause, je m’en prends plein la gueule à chaque fois. J’ai beau ne m’être jamais permise de penser que les choses me tomberaient toutes cuites dans la bouche, pas un seul instant je n’ai réalisé que ce serait aussi difficile. De vivre : se nourrir, se vêtir, se déplacer, s’éduquer, répondre de ses propres actes et même dormir sous sa propre garde.
Ça n’en a pas l’air lorsqu’assisté le chemin est tracé par avance, mais en vrai, c’est l’horreur. L’enfer sur terre ça devient quand constamment le parcours se doit d’être parcouru avec un vilain caillou dans la chaussure. Aussi encombrant que martyrisant de ses angles taillés.
Sept mois depuis mon départ. Sept mois à assumer ce changement brusque et radical. Rien n’était prémédité, je n’y ai même pas pensé, ça s’est fait sur un coup de tête, en l’espace de trois nuit de planifications à la vas vite. Je voulais seulement partir. M’enfuir. Fuir ma vie, me libérer de l’emprise maléfique de mes parents. Mais je n’ai pas pris en compte le fait de ne jamais avoir travaillé de ma vie.
Difficile, pénible et harassant ça été. Ça l’est toujours, bien que j’aie la chance de me trouver des jobs dont les exigences ne sont jamais très éloignées de mes habitudes, enfin les anciennes, faute de diplôme. Mais jusqu’ici j’ai tenu bon, galvanisée par un désir ardent de réussir, de voler de mes propres ailes, sans plus crouler sous le poids de cette pluie de déceptions qui n’a cessé de s’abattre sur moi sous le toit de Terrence et Annie Wade. J’ai fait face à mes peurs, et on parle bien d’une tonne. Petit poussin de mon état, j’ai tout pour me faire enlever, puis broyer par le bec cruellement pointu de n’importe quel épervier affamé, j’en ai bien conscience, et pour je porte pour cela, mon fardeau en pleine possession de mes facultés mentales.
Ces dernières n’ont pas été lamentables jusqu’ici, alors je m’en suis tout aussi servi pour résister, avancer, avec toujours et encore en tête, l’espoir de percer, même les murs les plus solides. Et je l’ai encore. Oh il s’accroche encore. Seulement à lui s’est joint une méprisable fatigue générale, dont l’effet premier est de laisser la scène à une anxiété croissante, imminente, et cette fâcheuse envie de pleurer, chaque fois que l’option de la défaite pointe à nouveau son nez dans e paysage. Comme à cet instant. Comme il y a trois mois. Comme à chaque fois que je croise sa route. Il me les brise, mes ailes, me pousse vers mes retranchements, la porte de sortie, au bord de gouffre, à l’orée du précipice, puis vers la défaite.
Il m’abat, je me sens abattue.
L’envie de tout laisser tomber me fait autant de l’œil que celle de retrouver le confort matériel de ma prison dorée. À quoi bon tenir le coup, si c’est pour constamment être fauchée, et de façon aussi gratuite ? Qu’ai-je fait au ciel pour mériter un sort aussi navrant ? Pourquoi un tel acharnement contre ma fragile petite vie ? Je l’apprivoise tout juste, alors pourquoi faut-il qu’il me tombe des cailloux aussi gros sur la tête ?
J’aurais dû me la fermer, c’est sûr. Mais diable non ! Je n’ai fait que ça, toute ma vie durant. En plus, me taire est justement, l’un des malheurs que j’ai voulu fuir. Mettre un terme à cette condamnation de l’âme, de l’être, pour la plus grande gloire de la tyrannie et de la domination. C’est à tout ça, que j’ai dit non, en me jurant de ne jamais plus y consentir. Plus jamais. Pas même pour un job. Alors non, je refuse de regretter, même si je désespère de ne pas savoir recommencer…
Une déflagration dans ma tête, la peur de me prendre ce bout métal sur le crâne, et je serre mes dents jusqu’à ma dernière énergie, crispant de mon propre chef tout mon corps pour me protéger de ces attaques invisibles, quoique tangibles, reposant désormais dans le néant de mon inconscient. Ce simple flash suffit à me remettre les pendules à l’heure.
Non, je ne peux pas abandonner. Souffrir un peu de faim, de froid et de fatigue ne peut pas être pire qu’affronter la manipulation et la traitrise. Je vais maintenir le cap, quoiqu’il m’en coûte. Mes rêves je devrai peut-être les repousser, mais cela n’implique en rien le fait d’y renoncer. En plus d’avoir perdu mon temps, ceci reviendrait aussi à les voir gagner, mes parents et à présent cette erreur de parcours en la personne de Bey Douglas Kurk, et ça, je ne peux l’accepter. Pas grave que je le perde ce boulot, j’en trouverai un autre, Delilah m’aidera, Dona et Cameron aussi. Ils sont là, et dans le fond, c’est tout ce qui compte. Je vais m’en sortir, il le faut.
–– Duma, tu peux me couvrir un moment s’il te plait ? me demande Ryan, mon collègue chargé de faire la statuette souriante avec moi devant les sanitaires, à chaque fois qu’un des invités s’aventure dans ce coin de la maison.
Et Dieu soit loué d’ailleurs ! Vue l’affluence qu’il y a de ce côté, à savoir, pas du tout, je suis bien contente d’avoir fait ce choix-là, plutôt que celui de rester dans l’immense salle de réception. Le choix n’était pas anodin, bien évidemment. Il est plus que clair pour moi maintenant, que moins je tomberai sur ce type, mieux ma vie se portera. Avec le don qu’il a de me mettre dans tous mes états, Dieu sait que je serais capable du pire. Étant depuis notre petit accrochage à l’entrée, à un pas du chômage, si je m’en tiens à ses récentes, qu’est-ce que j’y perdrais au fond ? Rien. Rien qui ne m’aura pas déjà été arraché.
–– Naturellement, mais ne tarde pas. Il n’y a peut-être pas grand monde ici, mais on ne sait jamais.
–– D’accord, merci. C’est ma mère, grimace-t-il gêné, en brandissant son téléphone. C’est important.
Il y a de la tristesse dans son regard. De la frayeur dans sa voix. Rien de plus normal que de sentir mon cœur se serrer sous mon regard compatissant en train de le suivre dans le couloir. J’ai beau ne pas le connaître, cela ne change pas grand-chose à la sensibilité de mon cœur. C’est au-dessus de mes forces, je vendrais corps et âme si quelqu’un pouvait m’assurer que les peines disparaîtraient par la suite, et ce pour toujours.
Mes yeux reviennent sur ma montre une fois le couloir vide. Vingt heures. La soirée n’est pas près de se terminer. Approximativement, j’en ai encore pour deux ou trois heures de temps à soupirer d’ennui à cette place, m’étant déjà suffisamment éraillée la gorge pour pester de rage contre ce monstre caché sous une enveloppe divine, à cause duquel j’ai dû renoncer au privilège de me distraire en me mêlant à la foule. Je suis certaine que j’aurais trouvé le temps moins long. Dans la salle de réception au moins, les hôtesses ont la permission d’échanger avec les convives, d’occuper l’espace, en plus d’être logiquement amenée à jouir du spectacle et donc à avoir l’esprit occupé.
Moi débout ici, aussi fixe qu’une montre à l’arrêt, confrontée au silence et à mes souffrances, c’est sans surprise que le temps m’épuise de son tranchant, en exacerbant ce défaut commun à toute créature humaine, l’impatience, ce mal qui ne l’est pas vraiment et qui nous vient inconsciemment de notre mortalité.
Demain ne nous est pas promis, me répétait souvent ce bon vieux lieutenant Rivers au cours de nos rares conversations le dimanche lors des diners organisés par mes parents, et ce fait réside aussi bien notre fatalité que notre salut. D’après lui, la mortalité est autant inscrite dans nos gênes que l’impatience. Il n’est pas bon de l’ignorer Duma, m’a-t-il souri une fois, un soir d’été, alors je contemplais les étoiles le cœur gros de rêves qui me semblaient impossibles à réaliser à cette époque-là. Chacun devrait vivre avec en vision l’idée de sa mort, pense-t-il, ça nous éviterait de commettre certaine erreurs ––ou d’en commettre objectivement. Encore aujourd’hui je ne suis pas certaine de partager cet avis, affronter l’idée de disparaître un jour me paraissant chaque jour un peu plus effroyable, mais ses paroles ont été d’un grand soutien quand est venu le moment, une fois à la croisée des chemins, de choisir ma voie.
Je n’ai qu’une vie, me suis-je dis, donnant ainsi le ton à cette décision retenue par mes peurs, tout au fond de moi.
Ah qu’il me manque ce cher Rivers. Ça été mon seul ami à une époque. La seule lumière dans le trou noir qu’était ma vie, lui qui s’est donné les moyens de grandir aussi bien en taille qu’en esprit. Je ne sais pas si je le reverrai un jour, il couvait quelque chose de pas très sain à mon départ, même s’il refusait d’en parler. Mon père étant son médecin, j’ai été l’une des premières à l’apprendre à demi-mots, ayant eu droit à des « Garde toi dorénavant d’aller embêter ce pauvre lieutenant, il aura besoin de toutes ses forces », juste avant qu’il ne se fasse hospitaliser pendant quinze jours.
Ma gorge se noue davantage lorsque mon cerveau me renvoie avec la violence derrière tout élan de franchise, qu’il pourrait mourir entre temps. Les larmes me montent aux yeux à la même vitesse que la tristesse et la culpabilité, dès lors installée dans mon cœur, jusqu’au moment où le pas rythmé de la personne en approche me sort à l’arrache de mes méditations.
Aussi ahurie qu’enragée, j’assèche d’un revers de main la larme sur ma joue. Et l’instant d’après j’accueille avec un large sourire un homme de taille moyenne, ni gringalet ni robuste non plus, vêtu d’un costume bleu-gris et qui a pour lui ce regard bleu s’apparentant à un ciel de midi en été et une assurance d’homme blindé de tunes. C’est d’ailleurs sans gêne que ce dernier se fige sur le poignet de la porte pour me détailler de la tête au pied, un sourire grivois plaqué sur les lèvres avant de lancer.
–– Jolie.
L’envie de le remettre à sa place ne me manque pas, tant son regard devient très vite dérangeant, mais mon statut d’employée me l’interdit. Du moins, tant qu’il garde ses mains dans ses poches.
Je le vois passer sa langue sur sa lèvre inférieure et c’est de justesse si j’évite le haut-le-cœur. Le geste, n’importe qui le trouverait anodin, voire même plaisant, sachant qu’il s’agit seulement d’un réflexe soulignant son attrait pour moi. Malheureusement, le cadre dans lequel nous nous trouvons renforce les alarmes de sécurité qui braille en moi depuis l’instant où il a cessé tout mouvement pour me regarder sans vergogne. Oui je vais vite en besogne. J’aime mieux ça, que me faire surprendre et pleurer une fois les regrets dans la place, quand il est déjà trop tard. Le fait d’avoir vécu longtemps recluse n’aide pas. Avoir côtoyé la haine et la méchanceté ne sert qu’à le renforcer, ce sentiment d’insécurité face à l’inconnu, surtout d’aussi près ––beaucoup plus quand c’est aussi désert. C’est bien pour cette raison que mes histoires de cul, j’aime mieux les terminer à l’hôtel. En terrain neutre, là où toute discrétion peut être tracée.
Ryan, où est tu ?
–– Merci monsieur.
–– Mais de rien chérie, s’entête-t-il sur un ton qu’il veut doucereux, mais comme douteux et nauséeux à mes oreilles.
Je déglutis et crispe les mâchoires, puise au fond de moi pour ramener un autre sourire factice en surface. Je suis pourtant au bord de l’asphyxie, le cœur à la dérive, accablé par des battements destructeurs, rien à voir avec l’euphorique chevauchée idyllique d’un cœur amoureux. Alors ma joie de le voir disparaître derrière la porte juste après avoir cligné de l’œil, est légitime et mon soulagement, une évidence. J’expire, je souffle, grandement à chaque fois, et ne manque pas de guetter l’arrivée de mon collègue entre ces murs gris aux moulure, juste au cas où. J’espère qu’il ne tardera pas. C’est peut-être surfait, sur-joué ou lancé à la vas-vite, mais j’ai un mauvais pressentiment…
–– Alors ma jolie…
Il me vole un hoquet de frayeur que je m’empresse de vite remplacer par un rire forcé.
–– Vous m’avez fait peur, j’étais sur la lune.
Je crois que ça, je n’aurais dû le dire.
–– Je t’y ramène, quand tu veux ma belle.
Il conclut en se pourléchant à nouveau la lèvre avant de la coincer entre ses dents qui ne souffrent d’aucune imperfection. Je détourne le regard pour ne point l’offenser de ma moue dégoûtée. Mais pas assez rapidement je crois, son bras oppressant annonce son courroux avant les éclairs à présent logés dans ses yeux, les assombrissant par la même occasion. Mon cœur fait un bond bourru, froid et lourd, il explose sous la peur. L’homme n’est pas que menaçant soudain, il est monstrueux, dans la mesure où il n’était pas déjà un canon il y a quelques instants, lorsque son humeur était au beau fixe.
Blessé dans son égo de merde, il le fait payer à ma peau et très vite, je comprends qu’il ne s’arrêtera pas là.
–– Je te dégoûte c’est ça ?
–– Je vous prie de me lâcher monsieur. Sinon…
–– Sinon quoi, sale chienne d’allumeuse ? me coupe-t-il, le regard exorbité à outrance, la bouche tordue par une moue coléreuse.
On peut dire que c’est ma soirée, ça. J’ai la poisse aux miches. Et aussi collante que peut l’être la main de cet homme répugnant, la malchance semble avoir décider de me faire mal, à mesure que je lutterai pour m’en débarrasser. J’étais pourtant venu ici pour justement éviter les ennuis. Eh bien, pire que raté, c’est mort. À bout de force, je laisse le carrelage en damier pleurer à ma place sous les éraflures apposées par mes talons aiguilles, tandis que je démène à me libérer de sa prise.
–– Je suis là pour faire mon travail. Mon collègue va arriver, je vous préviens, vos hôtes en seront tenus informés.
Je croyais pouvoir l’effrayer de cette manière, mais c’était sans compter sur l’esprit tordue du personnage.
–– Qui voudra-t-on croire à votre avis ? Des filles comme vous, on en rencontre tellement de nos, prêtes à baisser vos petites culottes pour sortir de vos conditions de vie minables. C’est bien ça votre job non ? Faire de l’œil à plus de mecs possible, dans l’espoir de tomber sur celui qui pourra vous entretenir. Eh bah, ma jolie, c’est ton jour de chance.
Je ne saurais dire qui de son haleine fétide où se mêlent whisky et oignons, et ses paroles dégradantes me retournent l’estomac. La colère me fait trembler, à défaut de me faire crier. Ma peau brûle, irritée autant par mes efforts que mon inconfort. Mais il a beau faire moins grand que moi, sa force reste supérieure à la mienne. Je n’abandonne pas pour autant. Concentrée alternativement sur ses doigts et son avant-bras, j’enchaine les griffures et les coups pour le faire céder.
–– Lâchez-moi sale pervers !
De quoi le faire grogner de colère. Faire voler en mille morceau ses dernières retenues. Je l’ai dit pourtant, je l’ai reconnu. Et moins qu’on puisse dire, c’est qu’il en a fait autant. Victime un jour, victime toujours. Et la formule ne change pas, pour ce qui est du bourreau…
Une aide…
–– Je vais t’apprendre le respect, chérie.
Il n’a pas fini de lever la main que je me suis déjà couvert le visage, entrechoqué les paupières et mordue l’intérieure des joues pour me préparer à encaisser la douleur. L’habitude, les mécanismes prennent moins longs. À l’instinct, l’anticipation devient une seconde nature. Alors il peut frapper, je me suis déjà repliée. Ça va claquer, mais je saurai encaisser, aujourd’hui comme hier… mais un jour, je l’aurais ma revanche.
–– Lâche la Victor !
Et l’homme embrasse le sol avec fracas dans un bruit monstrueux qui agresse mes oreilles, et m’irrite mes dents en plus de me faire sursauter de frayeur. L’étreinte n’a rien de voluptueux, son gémissement est déchirant. Il a atterri sur son épaule et mon sauveur ne s’est pas gêné du lui flanquer en bonus, un coup de pied dans l’abdomen.
–– Dégage ordure ! Tu as deux secondes pour le faire, ou je risque de t’empailler ici même.
Encore sous le choc, je garde mes mains à plat contre mes yeux. Cependant, l’autre bâtard fait tellement de bruit qu’une fois le calme rétabli, je le devine hors de ma vue. Atteinte jusqu’à la plus petite cellule de mon corps, le mal me pousse aux larmes, malgré mon égo en marche pour faire barrage à cette faiblesse.
Je ne peux pas pleurer. Pas maintenant. Pas ici. Pas devant sa sombre cruauté, j’ai nommé ce cher Bey, fut-il venu à mon secours ou pas. Je ne veux pas…
Mais peine perdue, et ce n’est pas faute d’avoir lutté. Elles sont plus fortes. Trop récentes surtout, mes plaies.
–– Euh… s’aventure-t-il, l’hésitation plein la voix. Ça va ?
–– Ne me touche pas ! glapis-je en me soustrayant à sa main encore en suspension, par un recul, avant de changer de bord.
De l’autre côté du mur, je le poignarde du regard, aussi vainement qu’à tort, mais je n’y peux rien. J’ai besoin d’un coupable. D’une âme à blâmer. D’un corps à punir, tel que je l’ai moi-même été. Pour une fois, je peux comprendre son irritation. Il me vient en aide, la moindre des choses serait que je me montre conciliante, mais non, aussi virulente que les coups que m’a souvent donné la vie, ma rancœur ne trouve pas pire moment pour remonter en surface.
Mais peut-être est-ce légitime en fin de compte. C’est quand-même de sa faute si j’ai dû échanger ma place avec Laurence. C’est elle qui aurait dû être ici, pas moi.
–– J’essaie de vous aider là il me semble. Mieux, je viens de vous sauver la mise. Vous pouvez vous montrer un peu reconnaissante.
Entre deux reniflements, je me remets en selle. Mes larmes ne cessent peut-être pas de couler, mais je reprends mon assurance et une posture droite et ouverte, bien décidée à me battre avec des armes qui me sont familières et acceptables.
–– Reconnaissante vous dites ? Reconnaissante pourquoi ? Tout ça c’est de votre faute je vous signale. C’est à cause de vous que j’ai perdu mon emploi, que je vais perdre celui-ci encore. Et c’est encore pour vous fuir, que j’ai venir me terrer ici. Alors dites-moi. De quoi dois-je me montrer reconnaissante ?
Je serais au sol, gisant sous d’atroces douleurs si les yeux pouvaient tuer. Le visage fermé, ses iris renvoient des flammes effrayantes et si je m’en tiens à visage basané à présent rouge de couleur, je n’ai surtout pas envie d’être l’air comprise entre ses gencives. Moi sans difficultés, je le compare à un fauve affamé et sur le point d’attaquer.
Garde à moi, si je tiens à la vie ! Surtout si je la souhaite paisible, il me semble comprendre, pour je ne sais qu’elle raison, à travers son regard belliqueux. Mais je suis trop aveuglée par ma propre colère pour prendre en considération un signal d’alarme aussi abstrait. Sur la base de quoi d’ailleurs ? Pas sûr que je le reverrai après aujourd’hui. New-York est grand, alors autant mieux lui dire ses quatre vérités une bonne fois pour toute. Je préfère croire que la providence a planifiée cette seconde rencontre pour ça, pour qu’il affronte ses erreurs. Eh bien, je vais me gêner…
–– Vous vous entendez ? Mais non de Dieu, soyez donc une femme et assumez vos actes. Et puis ça suffit de prendre des libertés avec moi. Vous pourriez le regretter.
–– Je n’ai pas peur de vous.
Mensonge ! J’ai peur de tout. Et surtout de si près. Il avance, je recule. Étrangement sensible à ma détresse, il s’arrête.
–– Croyez-le ou non, c’est une erreur.
–– C’est à cause des gens comme vous que le monde va aussi mal. Vous prêchez le faux et faites la guerre depuis votre fauteuil. Je suis sûre qu’ailleurs qu’ici, ils vous voient tous pour un modèle. Mais vous ne l’êtes pas. Vous êtes un criminel.
Le regard écarquillé, il incline la tête. Surpris, mais beaucoup plus sonné. Me voilà dans le top dix des femmes les plus folles qu’il ait jamais connu.
–– Oui, oui, ricané-je sans joie, dédaigneuse jusqu’au bout des ongles. C’est un crime d’être la cause des souffrances des autres. Vous n’êtes qu’un…
–– Duma, ça va ! J’ai croisé un type super louche dans le coin…
Ryan accoure vers moi, l’air désolé lorsqu’il examine mon visage, puis méfiant et menaçant quand vient le tour du mastodonte en face de moi. Ce dernier ne se laisse pas impressionner par mon collègue, passe une main nonchalante dans sa touffe aussi sombre que belle, avant de lâcher dans le vide sur un ton sentencieux et tranchant, que j’assimile à un violent coup de guillotine.
–– Nous nous reverrons chère Duma. Nous n’en resterons pas là.
Hello. Nouveau chapitre. Je ne garantis pas ma régularité, mais pour sûr, je continuerai de publier ici.
J'espère que vous allez bien. N'hésitez pas à me laisser vos avis concernant l'histoire. C'est très important pour moi, niveau réécriture et au niveau de la visibilité sur la plateforme.
Sur ce, je vous dis à très vite...
Ciao ciao.
Love guys 😜❤️
🖤🖤🖤
Alphy.
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