ne jamais attendre et remettre au lendemain
Adam jerfferson
Je la regarde sortir, avec une envie folle de la retenir ou de la rejoindre au choix, mais je sais très bien que c'est impossible, tant que la messe n’est pas finie. Mon souffle se coupe, quand je sens son aura qui s'était répandue tout autour de moi, disparaître de la pièce avec elle, elle n'a même pas daigné nous regarder.
《 Normal du con, elle n'a reconnu ni toi ni Sunny》
Mon père m'a dit de rectifier le tir, avant que Benson notre Président nous rappelle à l'ordre, en regardant dans la direction qu'elle a pris et je comprends vite en suivant la même direction et vois la porte se refermer doucement derrière elle. Trop tard de toute façon, je compte m'expliquer avec elle mon père a raison, la franchise, rien que la franchise, fini les idioties maintenant place à l'action, d'abord se dévoiler, ensuite se faire pardonner et ensuite la conquérir parce que la première fois, il y a longtemps j'ai merdé.
Mon père est retourné à sa place, afin de pouvoir voter comme nous tous ici.
__ Alors les gars, vous en pensez quoi ? On la garde comme toubib pour remplacer notre cher Jeff, qui est fatigué. Il mérite, franchement, cette retraite. Levez la mains pour ceux qui sont pour.
Et sans équivoque, tout le monde la lève, sans broncher. Pourtant elle est jeune, elle a 2 dans de moins que moi, je crois, mais apparemment, mes frères s'en carrent, tant qu'elle fait du bon boulot.
__ Arrête de gesticuler comme ça, on dirait que t'as des vers au cul, me dit Sunny à l'oreille.
__ Mmh... dis-je, pressé de sortir.
__ Je sais que t'as envie de la rejoindre, mais sois patient, dit-il, en regardant mon Président.
Ce dernier a basculé du vote, à notre trésorerie, qui se porte à merveille, à nos activités légales et illégales, et franchement, j'ai rien capté, trop pressé de la rejoindre. En même temps, je suis inquiet de la tournure que prendra la suite, car si je me souviens bien, Lou était très timide et sensible, ce qui la poussait souvent à être solitaire, en rasant les murs du lycée. Est-ce toujours le cas ?
Je sursaute quand un coup atterrit sur mon mollet, irrité je grogne et regarde autour de moi et capte le regard de mon père derrière Benson.
__ Bien, allons chercher notre nouveau médecin pour la prévenir de notre décision, dit Benson ravi.
Et moi, je suis excité de la voir revenir dans le pièce où nous sommes.
__ Aigle va la chercher s'te plait.
__ Tout de suite ! dis-je trop emballé.
Mon empressement est tellement visible, que tout le monde rit sans exception et je me renfrogne d'être aussi prévisible, même le Prez rigole en s'étouffant dans son poing, alors que les autres ne se gênent pas.
__ Ouais... je râle.
Mais ça ne les empêchent pas d'agir en me levant prestement, ou alors c'est mon corps qui en fait qu'à sa tête, je ne sais pas, mais je sens bien l'adrénaline monter en flèche dans mes veines. Le sang coulant à grande vitesse dans tout mon corps faisant battre mon cœur plus fort, je me lève de mon fauteuil en ignorant les regards moqueurs, puis souffle discrètement un bon coup pour me reprendre en essayant de rester le plus naturel possible devant eux. Mais en fait, à l'intérieur de moi c'est l'apocalypse. Je meurs d'envie de la rejoindre, ce que je fais dès que la porte claque derrière moi, je la cherche directement. Mon regard la trouve tout de suite et je la vois à quelques mètres de moi, pas seule, le corps extrêmement tendu les épaules droites, accoudée au bar, les deux coudes en appui devant elle, avec Mélanie, la régulière de Squiz, notre barman attitré, lui parlant avec bienveillance, le regard doux, comme celle d'une maman parlant à son enfant. Une main sur son épaule, pour sans doute la rassurer, penchée pour qu'il n'y ait qu'elle qui entende ses paroles, qui doivent sûrement être compatissantes, face à son stress, un verre d'eau devant elle à moitié vide. J'essaie de rester neutre, quand j'arrive à leur hauteur, j'entends ses mots encourageants.
__ Tiens, tu vois, je te l'avais dit, le vieux Jeff, notre médecin a besoin d'un remplaçant. Il se fait vieux alors c'était évident qu'ils te garderaient. Si Aigle vient te chercher, c'est que tout va bien, sinon ce serait Benson en personne qui t'annoncerait la mauvaise nouvelle.
Moi je vois Lou se détendre à l'énoncer de Mélanie, mais ne dit rien, les yeux baissés sur son verre. Elle finit par se tourner vers moi les joues rouges, quand elle voit Mélanie me regarder avec insistance. Et pour moi, en cet instant, elle est tellement belle et mignonne comme ça, alors je me racle la gorge pour cacher mon trouble, lève la main en direction de la porte où tout les hauts graders nous attendent, en évitant de la toucher, enfin pas encore...
__ Viens on nous attend.
__ Est-ce que....est-ce que... dit-elle en grimaçant d'inconfort, en tordant sa lèvre inférieure entre ses dents.
Je fonds en voyant sa petite mine, je lève les yeux sur Mélanie, qui nous observe malicieuse et me fait un clin d'œil complice et je me retiens de grogner, irrité, quand je comprends qu'elle sait, son homme a encore cafté... Putain.
Je me reprends toujours le bras levé, le regard de Lou se fait de plus en plus inquiet face à mon silence.
__ Non... Allez viens ! en lui faisant un vrai sourire.
Je ne peux pas faire autrement, car elle me plaît trop, mais je dois être patient, ce n'est pas encore l'heure des explications.
Une fois la porte refermée derrière nous, un silence solennel nous engloutit, en attendant fébrile le verdict, Lou s'installe au milieu de la pièce, sur sa chaise. Je la vois jouer avec le bas de son maillot en le tordant entre ses doigts, toujours la tête baissé, elle marmonne.
__ Mais qu'est-ce qu'il m'a pris sérieusement ! râle-t-elle dans sa barbe .
Je contourne sa chaise et me mets dans son dos, je soupire las de me retenir de tout lui balancer et souris en même temps, je ne peux pas m'empêcher de me pencher dessus de son épaule et lui dire doucement.
__ T'inquiète pas ok ? tout va bien.
Elle tourne légèrement la tête vers moi, en me regardant.
__ Tu m'en diras tant Jefferson, ironise-t-elle en me jetant un coup d'œil loin d'être aimable.
Mes yeux restent figés sur ses yeux, un instant, comme si une montagne venait de me tomber dessus... Paniqué, je tente d'avaler ma salive en gardant mon calme, alors qu'elle me fusille du regard. Mal à l'aise, je fais mine de ne pas comprendre, restant bloqué derrière elle en dévisageant mon père, qui la regarde une lueur étrange dans ses yeux, puis Sunny derrière moi, qui a tout entendu, mais qui fait style de rien et tout ça se passe tellement vite quand mon Président me dit.
__ Retourne t'asseoir s'il te plaît.
J'hésite avant de me contraindre d'un pas lourd.
__ Bien, on va pas passé par quatre chemins ma belle tout le monde est d'accord pour que tu sois notre médecin attitré, dit Benson en gonflant son torse sans s'étendre plus.
Il frappe du marteau.
__ Tous dehors pour fêter ça !
__ Je peux ? dit mon père en montrant Lou, j'ai besoin de lui parler.
Le Président le dévisage et finit par acquiescer. Mon père ravit, me regarde sans expression, quand j'entends Franck demander s'il peut rester.
Mais mon père dans une demande silencieuse, lui demande un moment en tête à tête avec elle, ce que Franck finit par concéder, non sans inquiétude.
Tout le monde part et moi je suis traîné de force par le bras par Sunny.
Une fois dans la salle, tout le monde se dirige vers le bar, alors que mon cousin continue de me tirer par le bras pour me sortir dehors, avec deux bières à la main, que je ne l'ai pas vu prendre, trop accaparé par mes pensées. J'ai l'impression d'être en dehors de mon corps, tellement mon angoisse me ronge, on entend aucun cri derrière la porte, d'ailleurs ça aurait été difficile, elle est renforcée, afin que personne ne puisse entendre ce qu'il passe à l'intérieur. Au moment de poser un pied dehors sur la première marche, je vois Franck faire les cent pas, devant moi, les mains sur sa tête, en foutant le bazar dans ce qui lui sert de tignasse, les muscles de ses bras tendus comme un arc.
Nous ne sommes pas réputés pour notre patience.
__ Ca va ? me demande Sunny, devant moi, en m'obligeant à poser mes fesses et ne plus bouger.
Ses mains posées sur mes épaules, les bières à nos côtés, ce qui me fait revenir au temps présent, alors que mes souvenirs reviennent à la charge, sans dire un mot de plus, me regarde attentivement.
Je craque, et sans plus attendre un flot de paroles se glisse entre mes lèvres, mon corps tendu de colère contre moi, contre ce contre-temps qu'on m'oblige à supporter encore et toutes ces années à cogiter, à comment la retrouver part tous les moyens et m'excuser, même à genoux. Pour un biker, ça la fout mal, mais je m'en tape et puis si elle était d'accord, on aurait repris à zéro. Mais pour moi, elle était loin, à New-York... Si j'avais su, putain, qu'elle était revenue, j'aurais dû m'intéresser plus aux paroles de Franck, quand il parlait de sa protégée. Merde ! Quel con je fais !
__ Non ! dis-je entre mes dents, Putain ! Non ! Je voulais lui parler, bon sang... M'excuser pour toutes ses années d'enfer, que je lui ai infligées comme un con ! comme l'abruti que j'étais ! dis-je en frappant le bois à mes côtés.
__ Allez t'inquiète pas, ton père va tout lui expliquer, ça va s'arranger mon cousin, te fais de bile pour ça, dit-il sur un ton compatissant en resserrant ses doigts sur mon épaule.
__ Et si elle refuse hein ? et si elle ne veut pas me pardonner ?
__ Tu veux mon avis sur la question oui ou non ? dit Sunny sur un ton tout à fait sérieux, qui ne lui ressemble pas.
Alors je tique suspicieux, car avoir une discussion sérieuse avec lui, tout part tout le temps en couille. Alors curieux, je lui fais comprendre, que je suis tout ouïe, en décapsulant les bières à l'aide du bord de la table.
__ Quelque chose me dit qu'elle a subi plus que tes conneries de gamin idiot...
__Eeeeeh ! je râle en le fusillant du regard
__ Ta gueule ! Ecoute ce que j'ai ressenti et surtout... Ecoute !
Je fronce les sourcils, relève la tête, je ne sais pas pourquoi, mais un sentiment d'urgence me prend aux tripes, alors qu'il n'a pas approfondi ses pensés.
__ Quoi encore ?
__ Rappelle-toi ce que disait Franck sur sa protégée, dit-il soudainement tendu.
Ce qui m'inquiète encore plus, mais je fais ce qu'il me dit et fouille ma mémoire en sirotant ma bière. Je sais que j'ai des tords, car à chaque fois que Franck parlait d'elle j'écoutais qu'à moitié, pas le moins du monde intéressé par les mésaventures de sa protégée. Mais parfois j'écoutais, quand soudain une claque flagelle mon âme, des mots, des images de lui clairement en train de parler, des brides de mots me reviennent, outrageux horribles...
__ PUTAIN ! je hurle en balançant ma bière à moitié finie contre un arbre à deux pas de nous .
Sunny me reprends énergiquement par les épaules, me secoue brutalement en criant plus fort que moi, alors que je m'étais levé sans m'en rendre compte, prêt à la rejoindre, immédiatement, pour en finir avec ce passé qui nous sépare.
__ ARRÊTE ! PAS MAINTENANT PUTAIN ! crie-t-il, puis il se reprend en soufflant comme un bœuf, les yeux écarquillés, à bout de nerfs lui aussi. Il tente de me raisonner, alors que lui aussi est survolté, puis secoue une main devant moi en relâchant une de mes épaules. Tu comprends pas, elle doit être mal à l'heure qu'il est, si t'y va maintenant ça va être catastrophique. Tu saisis l'importance, si jamais on va s'expliquer maintenant, que nos gestes soient mal interprétés. Agrippé à moi comme à une bouée de sauvetage, il souffle encore longuement les yeux fermés, s'approche de moi en posant cette fois son front contre le mien les muscles tendus et murmure.
__ Laisse la digérer le fait qu'elle va nous côtoyer, pour le reste on verra plus tard.
Malgré ma colère qui s'est décuplée, par cette horrible vérité, je sais qu'il a raison, mais j'ai mal au cœur mal à la tête, ou mes pensées me tourmentent, je sers mes poings de rage, j'observe mon cousin les yeux toujours fermés, je me sens tellement coupable.
Putain, elle a tellement souffert. Comment dans ces conditions pourrait-elle nous pardonner, même si j'espère que tout est relégué au passé, enfin jusqu'à aujourd'hui et que par ma seule présence ses mauvais souvenirs ont dû lui revenir. Je me souviens ce que Franck a dit, quand il disait fièrement qu'elle était en bonne voie, même celle où il a dit qu'elle a enfin reconstruit son identité, plus forte cette fois, dois-je le croire ?
Au moment où Sunny et moi essayons de nous calmer et de rassembler nos idées, une voix que je reconnais profère des injures, qui troublent la semi-quiétude ambiante. Des insultes faisant taire tout le monde, résonne dans la cour juste à 2 mètres un corps élancé s'agitant, apparait à l'encadrement de la porte, qui donne sur l'arrière de là où nous nous trouvons. Sans attendre, Sunny et moi, nous nous rapprochons précipitamment pour savoir ce qu'il se passe et nous nous stoppons quand on la voit hystérique. On voit la porte de la salle grande ouverte, au loin derrière Lou, Franck, mon père et Benson, nos regards se reportent sur eux, en train de s'expliquer, en tentant de la calmer, tout en faisant barrage pour l'empêcher de partir, sous nos regards hallucinés, suivant leurs échanges virulents, totalement sur le cul.
__ Je tiendrai ma promesse, crache-t-elle au visage de Benson, les mains sur ses hanches. Je n'ai qu'une parole, rajoute t-elle le menton haut et fière, mais s'il y en est un qui tente quoi que ce soit, il s'en souviendra toute sa vie ! dit-elle hargneuse. C'est clair ?
__ Calme toi, dit Franck en essayant de s'approcher pour la calmer, mettant tout en œuvre pour poser une main réconfortante sur elle, ses yeux suppliants le Président... Mais de quoi ? Alors qu'elle gesticule dans tous les sens complètement hors d'elle.
Malgré le fait que notre Président soit agacé, il tente de se reprendre pour ne pas vriller lui aussi, car c'est une femme qui est devant lui et je sais qu'il a horreur de ça.
__ Ce sont des menaces ? gronde Benson
__ Non ! crie Franck les mains levées, encadrant les épaules de Lou.
__ Ouais ! dit-elle sérieuse.
Benson se rapproche et colle son front au sien pour l'impressionner et grogne.
__ Pas ici petit puceron, tu te prends pour qui ? C'est moi le Président ici et tu es chez moi !
__ Calmez-vous, tente mon père, qui essaie de se placer entre eux.
Il s'évertue à les calmer en posant ses mains sur les épaules de son frère et celles du Président.
C'est un beau bordel, dont Sunny et moi assistons impuissants. Je sais que je suis responsable quelque part, que j'ai provoqué cette dispute.
__ Ah toi ta gueule ! Et dis à ton fils de ne pas m'approcher, ou il lui en coûtera ! éructe Lou en le fusillant du regard.
Elle est hors d'elle, mais qu'est-ce qui s'est passé dans le bureau ?
__ Arrêtez ! Merde ! Dis leurs que tu ne penses pas ce que tu dis LOU ! ! ARRÊTE ! insiste Franck, inquiet en tentant de la retenir par le bras pour qu'elle se calme.
Mais je vois bien que sa tentative de la retenir ne marche pas, elle est vraiment hors d'elle. Je crois que mon père n'a pas réussi à lui faire comprendre que je ne suis plus le même qu'avant, mais ce n'est pas grave, je m'en chargerai par moi même. Et Sunny a raison sur une chose, je vais lui laisser un jour et demi pour digérer, après, je passe aux choses sérieuses.
J'ai trop attendu pour ça et le temps est passé trop vite, pas question qu'elle m'échappe.
__ Bien sûr que si ! gueule t-elle, je suis très sérieuse.
__ On ne menace pas mes hommes sans le regretter, fais gaffe à toi petit puceron.
Elle ricane méchamment en le fusillant du regard, pas du tout impressionnée.
Putain, plus je la regarde, plus je la trouve belle et purée la rage la rend super sexy. C'est fou ça ! Comment elle me fait bander, dès que je vois ses yeux briller de rage, on croirait presque que des flammes vont en sortir.
Elle jette un regard dédaigneux aux 3 hommes face à elle, qui à présent font tout pour l'empêcher de passer et plus je regarde, plus je comprends qu'ils veulent la ramener dans la salle de réunion, mais telle une lionne, elle résiste.
__ Pauvres petits Adam et Sunny, ils peuvent pas se défendre tous seuls les pauvres petits ! dit-elle hargneuse, il leur faut l'aide de petit papa biker pour protéger ces deux gros connards.
__ Outch ! Ca fait mal, dit Sunny à mes côtés.
__ Ta gueule, je murmure. Et lui qui rit doucement.
J'en perds le fil, complètement halluciné, tous les bikers au bar aux aguets, au moindre dérapage, s'en suit une discussion encore plus virulente, au moment où mon père essaie encore de lui expliquer. Alors que tous nos frères se sont rapprochés d'eux. Puis un autre cri sort de sa bouche quand mon père tendu par l'impatience à cause de la tournure de la discussion qui n'en finit pas, s'emballe et essaie une approche frontal et que Franck tente de s'interposer en se mettant devant elle. Mais une expression rageuse et pleine de dégoût déforme son magnifique visage .
__ Attention Aigle ennemi en approche.
Ses yeux d'un coup nous capte, colérique elle contourne tout le monde en déboulant devant nous la rage au ventre comme une fusée, je m'en aperçois, trop tard alors que j'étais un peu dans la lune, qu'un index se plante méchamment sous mon nez. Hagard, je reste statufié devant ses traits remplis de fureur et de haine.
__ Vous deux! crache t-elle en nous dévisageant, vous m'approchez pas, jamais... Mais j'ai promis de vous soigner, mais un geste de votre part...elle prend une grande inspiration, alors que Sunny et moi sommes suspendus à ses lèvres.
__ Je vous castre avec un vieux scalpel bouffé par la rouille ! c'est clair ? et je vous les fais bouffer !
__ Attends on peut s'expliquer tous les deux, ça fait longtemps, on peut éclaircir la situation ? dis-je pour me justifier.
__ Mon cul ! on justifie rien du tout ! dit-elle hors d'elle.
__ Lou ! crie Franck
__ Ecoute mon fils petite, dit Squale
Pour toute réponse elle leur fait un doigt d'honneur des deux mains sans un regard.
__ Putain quel caractère ! où est la gentille petite Lou ? dit Sunny
__ Dans ton cul sale con ! dit Lou virulente.
Je n'en reviens pas, je me rend compte maintenant qu'elle a beaucoup changé, en presque 10 ans et je dois dire qu'elle a un sacré tempérament, mais ce n'est pas pour me déplaire, même si j'aimais bien la fille que j'ai connu avant.
Trop énervée, elle n'attend pas notre réponse et file en faisant le tour pour rejoindre le parking, d'abord les bras ballants, puis par curiosité nous la suivons de loin.
Quand on voit passer Franck en courant en lui ordonnant de l'attendre, elle fait la sourde et déjà grimpe sur la selle sous nos yeux ébahis, casque de moto en main.
On sait tous qu'une moto est sacrée
pour nous et que seul une femme proche de nous peut monter derrière nous, soudain ma tête se remplit de doutes et de millions de questions.
《Qui y a t'il vraiment entre elle et Franck ? 》
__ Rien fils, ne te pose pas ce genre de question idiote, n'oublie pas que c'est lui qui l'a ramenée.
Je tourne ma tête vers lui, alors que j'étais fixé sur eux, voyant le visage de Lou prendre un teinte rouge et Franck les poings serrés, ils se prennent la tête...
__ J'ai rien dit, je tente innocemment.
__ Non, mais tu l'as pensé tellement fort, à tel point que les mots te sortent par les oreilles. Je suis sûr que tout le club t'a entendu, se marre mon père en rejoignant Benson et Luc dans la salle des votes.
......
Lou
Je suis en colère contre Franck, me demande pourquoi ce n'est pas clair encore.
Je regarde tout le monde partir dans un silence presque lourd, les deux derniers à partir prennent tout leur temps, en me regardant, surtout celui de gauche a une façon bien étrange de m'observer en insistant lourdement, jusqu'à ce que l'autre à ses côtés le frappe dans les côtes pour qu'il se dépêche.
__ Tu sais pourquoi je t'ai demandée de rester ?
Il ne reste que moi, Franck assis à mes côtés, les 3 autres en face me zieutent, attendant une réponse.
Dois-je être honnête ou pas ?
__ Non, mais si je réponds à vos questions, vous ferez pareil ?
Après une petite minute Benson dit franchement
__ Tant que ça ne concerne pas nos affaires, oui.
Soulagée, mon corps se relâche,
__ Poupée, tout ce qui se dira ici, restera ici .
Leur Prez hoche la tête vers Squale, qui se lance.
__ Voilà, tu ne sais pas pourquoi, mais moi je vais te le dire...
J'acquiesce en voyant Luc posé un dossier entre nous, mes yeux se posent spontanément dessus, Franck me voyant faire ne dit rien, Benson pose sa main dessus en me disant.
__ Plus tard, Squale, finis de t'expliquer.
__ Merci mon frère, dit ce dernier.
Alors voila tu connais Adam Jefferson
Instinctivement, je recule brusquement, Franck en me voyant grogne.
__ Qu'est-ce que tu racontes, mon frère ? demande-t-il en s'adressant à Squale.
__ Attends laisse faire Franck et écoute.
__ Laisse faire ? Qu'est-ce que vous lui voulez ? Attention ne lui faites pas de mal ou sinon... s'énerve t-il.
Benson se rapproche un peu et dit.
__ Aucun mal ne lui sera fait, mais il est bon qu'elle connaisse la vérité.
Je vois le Sergent d'armes se dandiner impatient et craque.
__ Je suis Frédéric Jefferson le père d'Adam.
Je souffle lentement pour calmer la nausée qui monte dans ma gorge, ferme les yeux en serrant les paupières le plus fort possible, pour faire redescendre les battements fous de mon cœur et cette envie de tout lâcher et me tirer.
__ Pourquoi tu parles de ton fils ? Qu'est-ce qu'il a à voir là dedans ? demande Franck perplexe.
Au moment où le père de ce petit con veut parler, je le coupe.
__ C'est lui qui me faisait vivre un enfer au lycée, tu te rappelles Franck je t'en ai parlé.
__ Oh...Euh je vois, il se racle la gorge...Poupée écoute moi s'il te plaît, dit-il en posant une paume hésitante, en me retenant très fort pour la retirer comme s'il m'avait brûlé à son contact...tu as confiance en moi ?
Maintenant, je sais pourquoi je suis fâchée après lui.
__ Je devrais ? lui dis-je en réouvrant les yeux .
Mes mots le choquent je le vois, alors Benson s'en mêle.
__ Crois-le ou non, Franck n'y est pour rien.
__ C'est vrai.
__ Franck tu me déçois, tu n'as pas fait le lien sérieux ? Je m'énerve en tapant du poing sur l'accoudoir.
__ Ouais, bah pour ça tu aurais du me dire son nom HEIN, LOU ? dit-il en gueulant la fin de sa phrase.
Un point pour lui, ce qui fait redescendre ma colère envers lui en me rappelant que j'avais omis ce détail.
__ Bon Frédéric, allez droit au but qu'on en finisse, dis-je en m'impatientant.
J'ai la furieuse envie de fuir à toutes jambes, qui me démange.
Ce dernier se lève et contourne la table pour se mettre face à moi et Franck.
En appui sur le bois et le Président se met à côté de lui.
Il me regarde me détaille, un léger rictus fleurit sur ses lèvres, qui me laisse indécise.
__ Je veux juste que tu fasses la part des choses en laissant le passé là où il est.
__ C'est-à-dire ? je demande curieuse.
__ Le service rémunéré et mon fils ne doivent pas entrer en ligne de compte, laisse-moi finir Franck s'il te plaît, en voyant ce dernier ouvrir la bouche. Après tu pourras parler ok ? Je sais ce qu'il a fait, ma femme Gaëlle et moi nous te demandons de l'excuser, mais à ce moment-là, j'avoue que c'était un jeune con prétentieux, qui n'a pas trouvé mieux pour exprimer ses sentiments de cette manière totalement puéril, mais il était comme ça à l'époque. Il a grandi, il est devenu un homme fort, ce n'est plus la même personne que tu as connue. Je te demande pas de l'absoudre de ses conneries, mais de réapprendre à le connaître.
《 Qu'est-ce qu'il veut dire par exprimer ses sentiments ??》
Pendant tout son discours mon corps a agi sans me demander mon consentement, ma respiration s'est arrêtée toute seule, attendant qu'il finisse.
Dans ma tête c'est le bordel, mais j'avoue que ça fait un peu réfléchir, pas beaucoup mais un peu quand même. Je tourne la tête vers la seule personne qui représente mon pilier dans la vie, je le vois me regarder avec beaucoup d'appréhension, les deux mains lever devant lui, son regard ne me dit rien qui vaille, je sens que je ne vais pas aimer.
__ Ne te fâche pas, mais quelque part il a pas tort, il faut faire la part des choses. Viens d'abord bosser ici, repars de zéro comme si tu ne le connaissais pas et vois par toi-même. Fais toi ta propre opinion.
__ Je sais qu'on se connaît pas mon avis sera donc neutre.
Je réfléchis à ces paroles, tu n'as rien à perdre ni à gagner et puis il y a aucun contrat signé entre nous si jamais ça ne marche pas on peut tout arrêter à tout moment c'est toi qui décide, mais fais ce qu'il te demande ça te permettra de savoir où tu en es et lui il n'aura pas le choix que de subir.
__ Lou ce qu'ils disent est vrai ne te braque pas, à la moindre difficulté, je sais que tu es capable de te défendre et puis je serai toujours là pour toi. Tu es forte, accepte s'il te plaît baisse pas les bras, on a besoin de toi et promis je n'étais pas au courant, me jure t-il.
Mon bon cœur, me perdra.
__ Ok, mais si jamais ça ce passe mal, j'arrête tout, dis-je en les regardant tous les 3, qui acquiescent en me regardant droit dans les yeux.
Heureux, le Président toujours devant moi récupère le dossier, que Luk lui tend, en se penchant légèrement en arrière le bras tendu pour le fameux dossier, que je lorgne depuis le début.
D'ailleurs à propos de Luk, il n'a toujours pas parlé, il n'a fait que nous écouter.
__ Bien, une bonne chose de faite, maintenant passons au plus délicat.
Je me tends, si la conversation a été rude, alors qu'est-ce qu'il va me tomber dessus, quand je vois Benson soulever le dossier et s'approcher de moi en se penchant sur le côté pour le poser devant moi.
__ Tu es parfaitement au courant que nous enquêtons toujours, dès qu'une personne s'approche du club ?
__ Oui, dis-je impatiente de savoir ce qu'il y a dans le dossier.
Il pose le dossier devant moi, mais m'empêche de l'ouvrir de la main qui le tenait, de son autre agrippe mon menton fermement pour m'obliger à le regarder.
__ Écoute-moi bien, car je ne me répéterai pas... Ici c'est là que tout se joue l'avenir du club, donc tout ce qui se dira ou sera dévoilé, restera entre ces quatre murs. Il n'y a que nous quatre qui sommes au courant et personne d'autre. Il n'y a que toi, rien que toi, qui peut le dévoiler à qui bon te semble. Est-ce bien clair ? Quand tu ouvriras ce dossier, repense à ces mots. Une fois ouvert il y aura pas de retour en arrière.
__ Oui, dis-je impatiente.
C'est bizarre, je sens Franck tout tendu à côté de moi.
Benson me scrute puis enlève sa main en soufflant.
__ Rappelle-toi encore de mes paroles. Insiste t-il.
J'ouvre le dossier en pensant voir ma vie insipide en général. Mes parents, mes études, de la maternelle à l'université...pas ça.
Une montagne me tombe dessus, j'ai tellement froid que ça en est douloureux, j'ai mal partout comme des courbatures.
La première photo qui me saute aux yeux, c'est celle que la police a prise de moi.
Je referme le dossier brutalement, je n'ai pas besoin de le consulter pour savoir les horreurs qu'il contient. Je sais aussi qu'il y a ma vie d'étudiante, mes parents... Tout ce que j'avais pensé voir réellement est aussi là dans ce dossier qui me brûle les doigts.
J'ai la tête qui tourne, je ne suis pas bien, j'ai l'impression d'avoir pris une cuite.
A côté de moi Frank est penaud, les épaules affaissées, la peur que je le rejette est palpable partout dans la pièce, mais c'est moi qui est honte là.
__ Je te promets qu'il n'y a que nous qui savons, dit-il pour déculpabiliser la chose.
Mais je ne lui en veux tellement pas, je savais que tôt ou tard, cela allait arriver, ce n'était qu'une question de temps.
__ Tu m'en veux ? demande t-il
Incapable de parler je secoue la tête, je sais qu'il est soulagé, quand il passe une main sur mes cheveux, incapable de les regarder je baisse la tête.
__ Tu n'es pas responsable, tu n'es qu'une victime, alors je t'interdis de baisser la tête, dit Luk.
Ah il parle lui ? première nouvelle.
__ Tu ne sais rien de moi tu ne sais pas ce qu'il s'est passé.
__ Il a raison arrête de te fustiger, et d'ailleurs ces mioches mériteraient une bonne leçon, dit Frédéric d'un ton sidéré. Est-ce que tu as porté plainte au moins ? Il ne faut pas laisser passer ça et ils méritent d'être punis.
J'ai l'impression de me sentir bête, comme si je n'avais rien essayé. Mais ces mioches, comme il dit, sont issus de la bourgeoisie et donc les flics n'ont rien fait, car comme par hasard leurs parents ont donné une grosse enveloppe à l'inspecteur en charge de l'enquête, qui n'en avait rien à foutre de moi, il s'est empressé d'étouffer l'affaire et moi je me suis retrouvée démunie, salie et blessée.
Mais une chose me terrifie plus que tout, que Adam et son cousin soient au courant.
__ Vous êtes sûr qu'il n'y a que nous ici et que personne d'autre est au courant de ça ? dis-je en montrant le dossier.
__ Oui, pour le moment il n'y a que nous, mais j'ai toujours joué franc-jeu avec mes frères.
Rien qu'à ses paroles, je comprends ce qu'il va se passer, Adam et Sunny vont tout savoir et pour moi il en est hors de question.
L'angoisse est telle qu'elle me prend aux tripes, je me lève comme si j'étais sur ressort bousculant le Président en hurlant, courant comme une dératée le cœur au bord des lèvres.
__ Putain ! Tu aurais pu éviter de lui dire ça ! gueule le Sergent d'armes.
__ Ben quoi j'ai été honnête avec elle, je vais pas lui cacher que presque tous mes frères le sauront.
__ T'as pas compris, dit Franck essoufflé.
__ Eeeh reviens, on n' a pas fini... même si j'ai compris me prend pas pour un con!
__ Eh bah désolé tu es un con tu aurais dû te taire, grogne Franck.
Pendant que je traverse le bar, en quatrième vitesse pour mettre de la distance entre eux et moi.
Comme je l'ai dit tout à l'heure je n'en veux pas à Franck et c'est toujours le cas. Même si c'est dur, je comprends leur besoin de tout savoir sur les gens qui rentrent dans leurs vies.
Devant moi, je vois une sortie je ne sais pas où elle donne mais j'y vais.
Manque de chance, ils arrivent à me bloquer le passage en se mettant en travers de mon chemin et s'en suit une dispute virulente entre nous. Mais comme m'a appris Franck, ne jamais se laisser faire et tenir bon, c'est ce que je fais depuis le début, je mords et je frappe.
Quand je vois Adam et Sunny, je craque leur fonce dessus et les menace.
Puis Franck m'a ramenée chez moi et depuis ce moment-là, je me terre chez moi, annulant tous mes rendez-vous.
Je reçois tout un tas de messages et d'appels de Franck, ainsi que de Marc mon secrétaire.
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Corrigé par la super Sophie erieau
J'espère que sa vous plaît
Recorriger par Céline allavena
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