il m'énerve
1 semaine est passée depuis.
Lou
Quand Franck était venu me chercher à l'hôpital et m'a annoncé direct ce que le club a fait pour mon retour, afin de me souhaiter la bienvenue. Ca m'a fait chaud au cœur, surtout quand j'ai vu le grand dadet qui me sert d'ami, me jeter des regards suppliants. C'est que je commence à le connaître cet énergumène, avec ses mimiques pour m'amadouer. Et le pire c'est que ça marche.
Heureusement, c'est le seul à savoir faire ça, sinon je ne suis pas dans la merde moi.
Je ris, c'est plus fort que moi, à cette pensée.
Oui, mais voilà, j'ai peur aussi et Franck a dû le sentir, ou le deviner, car il lance l'air de rien et je sais qu'il essaye juste de me rassurer... si j'avais su, bah je ne serai pas venue à cette fête de merde en mon honneur.
__T'inquiète, je l'ai briefé, il va en toucher deux mots à son cousin, ils ne t'approcheront pas, promis, sinon je leur pète la gueule ! dit-il tout à fait sérieux.
Et là encore, je ris, car je sais que malgré les menaces qu'il proclame, rien n'arrête Adam.
A l'époque du collège, déjà, il était quelqu'un de borné, alors je pense que de ce côté-là, il n'a pas changé.
Pour résumer et surtout par curiosité, j'y suis allée à cette satané soirée. Au début c'était nickel, j'ai été accueillie chaleureusement, le président Benson m'a présentée à tout le reste du club et les gars ont été supers gentils. Bon certains ont été un peu plus lourds et drageurs que d'autres, mais dans l'ensemble ça a été.
Tout au long de la soirée, j'ai fait la connaissance des seules régulières du club, Jenifer et Morane, très cool d'ailleurs, leurs compagnons se sont présentés aussi et ont été adorables avec moi, leurs noms de route m'a bien fait rire.
[ Doom et Tooth ] en gros, perte et dent, allez savoir pourquoi ??
J'ai vu aussi Adam et son cousin Ronny de loin, en train de rire avec un troisième biker assez grand les cheveux bouclés et bruns, jusqu'à ce qu'une nana blonde pas très habillée me bouscule sans un regard, pour sauter littéralement au cou d'Adam en lui hurlant son amour, du style la meuf éplorée qui n'a pas vu son mec depuis des lustres. Croyez-moi sur parole, j'en ai ri du numéro qu'elle nous a servi. Même les autres, sans exception. D'un coup, elle l'embrasse à pleine bouche en se jetant dessus comme une affamée et lui sur le moment ouvrit grand les yeux avant de réagir.
J'appris, plus tard, qu'elle s'appelait Suzy et que ce n'était pas une régulière, mais une brebis (une pute à bikers) m'a-t-on soufflé à l'oreille.
Bien qu'il a été surpris, je l'avoue il ne l'a pas dégagée pour autant, quand il l'a repoussée enfin, il s'est passé quelques secondes. Et c'était trop tard pour feindre de ne pas lui avoir rendu et quand nos regards se sont croisés, j'y vois de la surprise de l'avoir grillé et de la peine, un mélange qui a vite disparu de ses yeux, remplacé par de la colère. Loin d'être impressionnée, je ne me suis pas cachée en affichant mon dégoût, mais sa réaction m'a intriguée.
De rage il a attrapé la brebis sans ménagement par le cou et lui a sussuré quelque chose à l'oreille, qui la fit blêmir de peur en lui jetant un regard noir, plein de menaces avant de la jeter à terre. Comme par hasard on ne l'a pas revue de la soirée.
A son sujet je n'ai rien ressenti de particulier, pourtant j'aurais pu avoir de la peine, mais bizarrement je n'avais aucun lien féministe pour elle, bien au contraire mon intuition me disait de m'en méfier.
Et puis je m'en tape de lui et ses fréquentations, et ne comprends pas son regard insistant envers moi, qui me brûle la peau. J'ai fait mine de ne pas le voir, car il m'est indifférent, alors il peut bien faire ce qu'il veut.
__Tu bois quoi Lou ?
__Un coca.
Jenifer et Morane, une jolie brune et une jolie je sais pas quoi ; apparemment c'est habituel chez elle, car aujourd'hui elle est rose, m'ont prise à part avec une bonne limonade, en me trainant à une de leur table, tout au fond de la salle, à l'écart des autres et m'ont tout dit de A à Z, sur les règles du club pour ceux qui l'acceptent et l'intègrent.
Les voici :
1- Tu ne dois jamais convoiter ou jalouser l'un de tes frères ( logique)
2- Les secrets du club reste les secrets du club même sous la torture( logique...un peu mais ça reste mon avis perso)
3- Tu respectes les choix de chacun (logique)
4- Tu respectes sa compagne(logique) même si tu ne l'aimes pas
5- Le club avant tout ( bah non pas d'accord et la famille ?)
6- Entre frères de clubs on se soutient, quand un ne va pas bien on se doit de le soutenir quoiqu'il arrive (ça j'aime bien)
7- Quand un frère met une femme qu'il convoite hors limite, on ne la touche pas, car il la veut (de vrais hommes de néandertale)
J'ai halluciné, par contre en à peine 35 minutes, elles ont descendu autant de bières que les mecs, elles ont une sacrée descente de routier et moi je suis restée au coca tout du long. Mais au bout d'un moment elles étaient guillerettes, pas saoules, attention, juste deux gamines en pleine forme, voilà c'est ça.
Grâce à ça, j'ai eu droit à toutes les perles hilarantes de chacun des gars du club, je n'en pouvais plus tellement je riais. On s'est même échangé nos numéros, en se promettant de s'appeler souvent. Puis arrivées au bout de leurs souvenirs comiques, elles m'ont expliqué d'autres trucs plus en rapport avec le club.
__Le seul soucis, dit Jenifer, c'est un milieu très masculin.
__ Leurs missions et leurs afffaires du club, dit Morane en levant les yeux au ciel, sous son compagnon qui la couve du regard, mais on sait tous que derrière chaque homme il y a une femme.
__Oouuais, dit Jenifer rêveuse sourire niais aux lèvres, en faisant un clin d'oeil libidineux à son mec.
Cette fois c'est moi qui lève les yeux au ciel en souriant.
Ce qui nous fait rire, puis leurs sourires se changent en quelque chose de plus sérieux et je commence à m'inquièter, quand leurs corps se redressent en se rapprochant de moi par dessus la table.
__ Bon balancez les filles, dis-je, bouffée par le stress.
__ Ok, mais il faut nous faire la promesse de pas t'énerver, ok ? demande Jenifer les yeux suppliants.
__ Ça dépend, dis-je fébrile en les regardant tour à tour.
__ S'il te plaît ? insiste Morane en soutien à Jenifer.
Puis Jenifer crache une injure et frappe la table d'un coup sec, déterminée, le regard frondeur.
__ Laisse... de toutes manières, elle le saura tôt ou tard... Aigle t'as mise hors limite, voilà, tu sais et nous demande pas pourquoi, on n'en sait rien.
《 moi je sais, mais pour le moment, je le garde le secret » ça n'empêche pas de ne pas apprécier ce qu'il a fait.
Et comme je sais ce que ça veux dire, je me lève furibonde et serre les poings.
__ T'avais promis ! Grogne Morane.
Jenifer la retient par le bras, alors qu'elle allait se lever aussi pour m'empêcher de créer un esclandre.
__ Laisse-la faire ses preuves, sinon ils ne la respecteront pas.
__ Mais Jenifer...
Cette dernière la fait taire en secouant la tête, pour lui faire comprendre de me laisser régler ça toute seule, afin de me faire respecter.
Et puis de toutes manières, elle n'a pas eu le temps de finir sa phrase, que la colère me rendais sourde à ses supplications, je suis déjà devant Adam alors qu'il se marre comme une baleine, saoule, avec son cousin. N'ayant même pas remarqué ma présence. Par contre les deux autres qui se marraient avec eux, oui, et à leurs regards encourageants, je crache déjà ma colère.
__ PUTAIN COMMENT AS-TU OSÉ ME METTRE HORS LIMITE CONNARD ?!
Un silence de mort se fit aussitôt, quand enfin il me prête attention, le visage soudain devenu colérique, me crache à la gueule son franc-parler.
__ Parce que je te veux et que le premier qui tente de te soulever je le nique !
__ Putain ça a le mérite d'être clair ! rigole Ronny en tenguant de gauche à droite.
Tandis qu'Adam fusille toute l'assemblé de bikers d'un œil menaçant, moi j'explose de rire.
__ Tu... Tu rigoles... J'espère ? dis-je entre deux hoquets de rire.
Adam me fonce dessus, s'arrête à 1 mètre de moi, peut-être moins, et se penche pour être à la hauteur de mes yeux, le regard plongé droit dans le mien, sentant sur tout mon corps sa détermination.
__ Oh non !
Là, je ne ris plus et le toise.
__ Le jour où ça arrive, c'est que je suis devenue tarée...
__ De moi.
__ Ta vantardise te permet de croire que ça arrivera, mais tu rêves pauvre crétin.
__ Fais gaffe à ce que tu avances et non, je suis réaliste, tu seras à moi quoiqu'il arrive Lou.
Énervée, sans que je ne le sente venir, je me rapproche de lui et frappe son torse de toutes mes forces. Non seulement, je me fais mal, mais lui n'a rien senti. Normal, en même temps, il a pris du volume et du muscle depuis le temps. Je cache la douleur comme je peux, mais faut croire que je m'y prend mal, quand je le vois essayer de prendre ma main, que je glisse par erreur mon dos, pour qu'il ne me touche pas et lui balance haineuse.
__ Non, ça n'arrivera jamais !
Sans que je le vois venir, alors qu'il est si prêt de moi, son souffle balaie mon visage d'alcool et sussure proche de mes lèvres.
__ L'avenir ma Lou... L'avenir... dit-il avec un large sourire.
__ Mon cul ! et pousse violemment de ma main valide son torse, alors que Franck débarque furieux et me glisse derrière lui.
Bien évidemment, il n'avait pas bougé, alors agacée, je fulmine et pars droit devant sans savoir où je vais mais loin de lui. Alors que Franck toujours face à lui grogne.
__ T'as pas pu résister !
__ Occupe-toi de ton cul Franck ! Ça te concerne pas.
Franck m'a ramenée en moto chez moi, en passant tout le temps de la route à s'excuser à travers le retro de sa moto, avec des yeux tristes, mais je ne lui en veux pas, et il parut soulagé.
......
1 semaine enfermée à panser mes blessures, en me rappelant qu'aucun des membres du club ne m'a posé la question à ce sujet. Seraient-ils tous au courant ? Sans doute, mais je m'en fous, de toutes manières, ils doivent avoir l'habitude et maintenant que je suis leur médecin attitrée, je les verrai souvent.
Jenifer et Morane m'ont appellée toute la semaine et sont même passées me voir plusieurs fois, en confirmant ce que je savais déjà. Il me surveille ou me fait surveiller et ça m'agace. Je vais aussi souvent que possible à la salle de Franck et lui aussi s'en est rendu compte, quand le prospect trépignait sur place, ennuyé par le fait de jouer les babysitters et pas à cause du temps qui se réchauffe, avec les beaux jours qui arrivent.
Plus d'une fois, il a passé une gueulante, en les chassant et en leur demandant de passer un message, mais ça ne changeait rien. Je l'ai dit, Adam est borné, quand il a une idée en tête il ne l'a pas ailleurs.
Je fais mes assouplissements, Franck à mes côtés, en train d'apprendre à un nouveau jeune, les rudiments de la boxe.
__ Pourquoi il m'a mise hors limites ? demandais-je à Franck, attérée par ça.
Dos à moi, je vois ses épaules qui s'affaissent, soupirant de lassitude.
__Parce qu'il tient à toi... Tu sais, il ne pensait pas que tu allais revenir ici, il s'était fait à l'idée de ne jamais te revoir, il avait mis ses sentiments au placard, pour ne jamais les laisser ressortir et puis quand il t'a revue, tout est ressorti. Et maintenant, que tu es installée, il ne compte pas te laisser repartir en voyant dans ta présence comme une nouvelle chance qu'il veux saisir.
__ Mais et si je ne ressens rien, c'est con.
__ Allez plus haut ta garde gamin ! Voila bien ! Fléchis tes jambes.
__ Franck... insistais-je.
__ Il a eu peur de venir te chercher, ça dit a quel point il a changé, il est plus mâture, mais sa fierté a parlé.
__ La trouille de prendre un rateau surtout !
__ Allez plus de punch ! Oui, j'avoue l'orgueil, mais tu me connais assez pour savoir que je te mentirai jamais.
__ Oui, dis-je en regardant dehors, où est le prospect.
__ Je lui ai dit de dégager avec un super message à Aigle.
__ Mh de quel genre ? demandais-je dubitative.
__ T'inquiète, le principal c'est que lui me comprenne, rit-il.
Et pas manqué, il avait raison, Adam a bien assimilé le message, car au moment où je monte sur le ring avec Franck pour un petit match, alors qu'il venait de finir avec son jeune élève, la porte s'ouvre brusquement sur un biker en colère qui dit à haute voix pour se faire entendre.
__ Message reçu cinq sur cinq maintenant, c'est moi qui m'en chargerai quand tu ne seras pas avec elle, dit-il en me regardant furibond.
Je hausse les épaules et me concentre sur mon adversaire, qui n'a pas répondu en le défiant tout comme moi, en ignorant sa présence et ça je sais que ça l'énerve, d'autant plus quand Franck me dit.
__ Prête ?
Je me mets en position.
__ Oui
__ En garde, me dit-il en m'envoyant un direct dans le menton.
Je pare le coup et lui rend un coup de genoux dans les côtes, qu'il esquive, et mon poing dans sa mâchoire, qu'il ne peut éviter en reculant d'un pas, alors que je re-attaque en balançant mon tibia dans son flanc droit.
Et ça a duré une bonne heure comme ça, à l'ignorer et s'échanger des coups en me défoulant sur mon ami, qui l'a bien remarqué à mon air concentré, mais ne me le reproche pas, bien au contraire.
__ Tu as plus de force dans tes directs et crochets, il y a une raison à ça ? demande Franck narquois.
__ Va te faire foutre ! d'accord ? dis-je grognon.
Je lève les yeux au ciel, tout en surveillant Adam, qui nous observe, depuis le début du combat, d'un œil expert.
Expert mon cul, je lui ai rien demandé, qu'il dégage ouais.
Quand Franck me tend une serviette pour essuyer ma transpiration, il me tire loin de lui en me donnant une bouteille et me parler sans que l'autre n'entende.
__ S'il te plaît fais-le pour moi.
__ Quoi ?
__ Laisse-lui le bénéfice du doute, apprends à le connaître comme si tu ne le connaissais pas. Repars de zéro, oublie cet idiot de gamin qu'il a été, en plus vous êtes plus des mômes.
__ Pour le moment j'ai du mal, parce que je suis trop fâchée.
__ Alors crève l'abcès...je sais pas moi ! Allez boire un verre et discutez, par exemple chez le vieux Bo, vous serez tranquilles là-bas.
Je soupire fatiguée de cette journée, qui a été particulièrement longue, à cause de l'avancement de mes recherches immobilières. Je sais que j'ai besoin de cette discussion, si je veux avancer, c'est juste dur pour moi de faire face à cette partie du passé. Mais Franck a raison, les filles aussi, à qui j'ai fini par en parler, elles m'ont dit la même chose que lui.
《 et ça fait vraiment chier》
__ Ok ! Ok ! Mais si ça me plaît pas alors...
__ On remballe ! J'ai compris ! me coupe-t-il sûr de lui.
J'ouvre la bouteille, pour boire enfin une longue gorgée salvatrice, Franck satisfait me laisse respirer et rejoint son futur élève. J'évite de regarder derrière moi, je souffle fort, ébranlée, par la décision que je dois prendre, en réfléchissant à comment aborder une discussion avec une tête de mule comme Adam.
Quand mes poils se hérissent et une voix très masculine me dit, sur un ton posé.
__ Il paraît que tu as quelque chose à me dire.
__ Qu'est-ce qui te fait dire ça ? je demande innocemment.
__ C'est peut-être que quelqu'un me l'a soufflé.
Comme je l'évite en lui tournant le dos, il vient se placer devant moi. Fait chier alors ! je dévie les yeux ailleurs, mais il retient mon visage en l'emprisonant entre ses doigts forts. Je déglutis, car je n'ai pas envie que mon cœur s'emballe tout seul et mes joues me chauffent, mais je refuse de le regarder en gardant le silence.
C'est lui qui le brise avec douceur, en se rapprochant un peu, tout en gardant une certaine distance avec moi. Mais mon corps sent cette chaleur, qui provient de lui.
__ Lou s'il te plaît parle-moi, me supplie t-il.
Mais je ne peux pas parler, une boule dans la gorge m'en empêche.
Je déglutis encore et souffle.
__ Ce soir...
__ Ok, concède-t-il... à 20h, ça te va ?
__Oui, on... on...
__ On sort où tu voudras, du moment que je puisse te parler.
Toujours la mâchoire prisonnière de son étau, je secoue la tête, il enlève ses doigts, recule en silence vers la sortie et me dit, un sourire discret aux lèvres.
__ A ce soir...
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Corriger par Sophie erieau 💖
Recorriger par Céline allavena
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