comme un coup de foudre

Lou/

Morane roule tellement vite qu'elle grille toutes les priorités, on a une chance de cocu, car on évite toutes les bagnoles, aucune voiture de police n'est collée à nos basques, ce soir la route est à nous et mon mal être grandit, grandit, j'ai l'impression de brûler toute entière, sentant la peau de mon visage flamber et j'ai tellement mal à l'intérieur, des images de lui tournent dans ma tête, j'ai peur de ne plus jamais le revoir, des scénarii horribles s'invitent maintenant dans mon crâne, comme une film en couleur intense, ce qui accroît les battements de mon cœur qui souffre.

Mais qu'elle conne bordel !

Comme si toute la ville était au courant, c'est calme dans les rues, du rétro intérieur, je vois Jenifer s'accrocher où elle peut en grimaçant pour ne pas tomber à la renverse, quand son téléphone sonne dans un bruit strident, qui résonne dans tout l'habitacle.

Quand elle réussit enfin à le choper, avec des gestes précipités, qui a failli lui échapper plus d'une fois des mains, elle réussit à décrocher.

__ Qu'est-ce que vous foutez ? hurle son mec à travers le téléphone. 

__ Calme toi bébé, on arrive, on est presque là, à tout de suite. Dit-elle avant de raccrocher.

On a mit moins de 5 minutes pour arriver devant le bâtiment, où déjà des bikers nous attendaient, tendus en alerte, quand ils nous virent arriver en catastrophe, dérapant sur la terre battue devant eux, digne d'une voiture de sport, quand ils nous reconnaissent enfin, ils se précipitent à l'intérieur pour prévenir les autres.

Mon corps en souffrance, je ne le sent même plus, j'ai l'impression de courir à côté, comme si on était un binôme.

Je ne pris pas le temps d'attendre qu'elle s'arrête totalement pour descendre en catastrophe courant vers l'entrée heureusement pour moi, les gars me fond un passage, quand Franck se poste devant moi pour m'empêcher de voir ce qu'il y avait derrière lui, étant plus grand et plus large il me bouche la vue.



Ce qui m'agaça fortement et déclenche des tremblement, amplifiant l'état d'urgence dans mon cerveau, le faisant apparaitre comme un ennemi qui veux m'empêcher de le sauver, alors qu'il essaye juste de capter mon attention, encore plus en posant une main sur mon  épaule pour me reconnecter à la vie, mon corps se révulse à son touché et ma colère gronde. 

Je veux passer. 

__ Lou, Lou calme, OK ? dit-il sur un ton poser, reprends toi, il a besoin de toi, alors reprends toi.

__ Laisse moi passer, dis-je d'une voix rauque, les dents serrés.

Je ne me reconnais plus, on dirait un animal sauvage sur le point de dévorer sa proie, une colère fulgurante gronde en moi.

__ D'abord tu vas écouté et tu te calmes d'accord ? 

__ Dépêche toi, j'ai pas ça à foutre, sinon je te met une racler pour m'avoir retenue. 

Il rit jaune et crache.

__ Putain, ce que tu es chiante bordel ! Il a prit deux balles à peu près au même endroit, c'est douloureux, mais sa vie n'est pas en danger.

__ Alors dégage de mon chemin, s'il te plaît, ne m'oblige pas de te faire du mal !

Franck se fou de mes menaces, comme sourd à mes paroles et me dit.

__ Une dans la cuisse et une sur le flan gauche, me dit-il en me montrant de sa main libre sur son corps.

__ OK, quel est son groupe sanguin ? 

__ B négatif. 

__ Bien avez-vous le matériel ?

__ Normalement oui, tu sais très bien.

__ Non je ne sais pas justement ! dis-je sèchement en me tortillant pour pouvoir voir ce qu'il se passe derrière son dos, mais j'enrage.

Franck est tellement plus grand et plus large que moi, j'ai beau me contorsionner, il y a rien à faire, il occupe tout l'espace, je ne vois rien.

__ Laisse la passer, elle a raison, on a oublié de lui montrer la pièce qui sert pour les soins, dit la voix forte de Benson. 

Franck soupire et me relâche, sans attendre je lui fonce dessus le contourne et quand je rentre enfin, ce que je vois me fauche instantanément les pattes et m'arrache le cœur de la poitrine, les battements de mon cœur sont tellement puissants, qu'il est à la limite de s'arrêter, mon corps flanche, vacille par manque de souffle et me rattrape au mur en m'y agrippant férocement, quand je vois enfin Adam, le corps raidit par la souffrance, transpirer abondamment, les yeux au plafond, les paupières légèrement affaissées, bougent frénétiquement de gauche à droite, la bouche un peu ouvert, le souffle rapide et saccadé, le visage crispé, allongé sur un billard. Sa mère, sa main droite dans celle d'Adam et son père à ses côtés le visage tiré par l'inquiétude, un bras autour de la taille de sa femme et une main sur l'épaule de son fils pour les soutenir, m'implore du regard de faire quelque chose. Ils ne cachent plus leurs détresse derrière un faux semblant obligatoire dans ce monde de bruts, car là ça concerne la famille, une chose importante à leurs yeux. 

Ce que j'aurai aimé que mes parents soient comme ça.

Accrochée au mur, je souffle un bon coup, en me répétant en boucle que ce n'est pas le moment de flancher, qu'ils ont besoin de moi, je suis en quelque sorte leurs porte de salut... Le médecin a toujours ce rôle, quand la détresse se fait ressentir. 

__ Avez-vous une pièce aseptisée ?

__ Oui, on a une infirmerie.

__ Bien, emmenez le là-bas, je dis en essayant d'être stable sur mes appuis.

《 Ne pas flancher, Ne pas flancher, Ne pas flancher》 C'est ce que je me répète, depuis que je l'ai découvert sur cette table de billard.

Personne ne bronche, Squale relâche sa femme qui s'écarte pour le laisser faire, ce que je lui ai demandé et Sunny, aidé de deux autres le soulève délicatement et l'emmène, je souffle une dernière fois et suis le mouvement, quand deux mains s'accrochent à mes épaules et deux voix me disent. 

__ On va te seconder.

J'acquiesce en silence, bien que je ne sois pas très enchanté, quand à sa mère, elle m'arrête au moment où je passe devant eux pour rejoindre l'infirmerie. 

__ Je sais que tu lui en veux encore beaucoup, mais s'il te plaît...

__ C'est du passé, lui dis-je en lui coupant la parole tapotant sa main, qui agrippe mon bras avec force. 

Elle me relâche en m'octroyant un petit sourire tremblotant et moi je cours presque pour les rejoindre, quand j'arrive dans la pièce essoufflée, il est déjà  sur une table en inox, un chariot avec tout le nécessaire pour une opération. Je m'approche du goutte à goutte à ses côtés et regarde les poches qui y sont accrochées et je vois poche de sang de son groupe sanguin, une autre, je lis ce qu'il contient, un anti bactérien et l'autre anti-douleur... bien.

Je m'approche sans attendre et m'aperçoit qu'il est évanoui, mais je ne veux courir aucun risque, il me faut un anesthésiant, Sunny a dû lire dans mes pensées, car il me présente une petite capsule et un seringue hypodermique neuve.

__ Et il m'en faut une deuxième. 


Ce qu'il me donne sans me poser de questions. Je la pose sur la desserte à côté du scalpel. Le temps que je prépare la dose de la première par rapport à son poids et pose la petite fiole à côté de l'autre seringue,. Il commence à le déshabiller avec l'aide du père d'Adam en le laissant en caleçon, sa femme attend à l'extérieur avec les autres. Il le nettoie sommairement surtout les zones touchées par les balles. Quand il tourne légèrement, j'ai une vision pleine et entière de son dos sale, mais je suis soulagée de voir aucun impact de balle. Je prends la dose nécessaire et la plante sans attendre dans la première veine que je trouve et lui envoie le produit dans les veines. Je regarde rapidement autour de moi pour trouver un lavabo pour me désinfecter les mains.



__ Là, me montre Morane. 

__ Les filles vous n'êtes pas obligées, leurs dis-je enfin d'une voix avec une connotation bizarre, mais les filles ne formalisent pas.

__ T'inquiètes pas nous avons l'habitude, dit Jenifer en haussant des épaules, concentrée sur son lavage de mains, pendant que je trifouille rapidement dans les tiroirs pour avoir un stéthoscope, que je trouve rapidement, mais avant de commencer, je donne mes ordres.

__ Sunny appelle mon cabinet et dit à Marc d'annuler tous mes rendez-vous pour une urgence vitale médicale, il comprendra.

__ Ne t'inquiète pas Lou, tu pourras y aller une fois que tu l'auras opéré, nous le surveilleront le temps que tu finisses.

__ NON ! Appelle le, dit lui de tout annuler ! dis-je sur ton autoritaire. 

__ OK...bien abdique t-il en levant les mains en l'air tout en marchant à reculons.

À peine la porte fermée derrière lui, que je l'entendais déjà au téléphone avec Marc.

Je tends le stéthoscope à Jenifer en m'approchant d'Adam, Benson à ses côtés attendant sûrement mes ordres.

Eh oui ici c'est moi qui commande et ça il le sait, ils nous entourent.

__ Jenifer tu écouteras son cœur pendant l'opération, je lui dit en lui donnant l'appareil. 

Je regarde ensuite Benson. 

__ Président si vous pouvez préparer sa chambre s'il vous plaît.

__ Oui ne t'inquiète pas, dit-il en partant à son tour. 

__ Morane tu vas jouer le rôle de l'infirmière, tu feras tout ce que je te dis, si tu m'écoutes, tout se passera bien, dis-je en ramenant toutes les compresses à ses côtés en lui indiquant où se mettre. Je récupère aussi trois paires de gants et des masques pour nous trois que l'on enfile rapidement. Jenifer s'est installée au niveau de la tête d'Adam le stéthoscope collé sur son cœur et les embouts dans ses oreilles et me fait signe que tout va bien pour le moment. 

Je sais que je ne fais pas les choses tout à fait dans la norme en respectant les protocoles d'hygiène, on n'a même pas de blouses, mais je n'ai pas choix, il s'agit d'une urgence, je regarde mes copines, qui sont attentives, suspendues à mes lèvres. Je prépare la deuxième seringue au cas où il y a des signes de réveil, mais avec une dose moins élevée et commence l'opération par l'épaule en agrandissant le point d'impact en ligne droite de quelques centimètres avec un scalpel et m'empare d'une pince à bec effilé.

__ Morane éponge le sang s'il te plaît et toi Jenifer, prépare une aiguille pour recoudre.

Morane éponge le sang sans un mot et Jenifer garde ses battements de cœur en priorité tout en préparant ce que j'ai demandé, tout va bien me souffle ma conscience, respire.

J'oblige mon cerveau à rester concentré, pour ne pas perdre pieds et dès que j'y vois plus clair, j'enfonce la pince doucement, j'espère ne pas aggraver la situation, car je ne sais pas à quel profondeur se trouve la balle, les dégâts qu'elle a ou aurait pu causer. Quand je bute sur un truc dur, je tâte avec le bout de la pince en surveillant Adam. En poussant les chairs à l'intérieur, je me rends compte que l'objet que j'ai rencontré a une forme oblongue et lisse ce qui signifie que c'est elle, alors je l'attrape entre les deux mâchoire de la pince et tire doucement quand je sens qu'elle suit le mouvement, je souffle encore, mais le sang qui suinte me gêne, Morane comprend rapidement et nettoie pour me dégager le passage en faisant attention à main. 

Je ne lâche pas l'objet en serrant fort et tire dessus lentement en espérant que tout se passera bien un fois enlevé.

__ Il y a un appareil pour faire des radios ici ? demandais je aux filles. 

__ J'en sais rien, dit Sunny, qui vient de nous rejoindre. 

Je sursaute en colère, mais ne relève même pas la tête.

__ Vas te renseigner, et ferme la porte bordel ! dis-je sèchement. 

__ OK, ok, dit-il penaud en repartant.

Décidément aucun protocole n'est respecté. 

__ Jenifer, je t'ai pas entendue, toujours aussi sèchement. 

Je m'excuserai plus tard.

__ C'est que tout va bien, répond elle sur un ton doux.

Je souffle soulagée et l'adrénaline commençant à descendre doucement, c'est pas bon.

《 Tiens le coup, tiens le coup》 je me répète à nouveau. 

Quand la balle sort enfin de son trou, nous soupirons soulagés.

__ Morane, tu recouds.

__ Jenifer...

__ Tout va bien son cœur bat lentement, mais a un rythme normal, me coupe-t-elle . 

Je n'attends pas et relève sa cuisse pour vérifier un truc. Quand je vois que mon instinct ne m'a pas trompé, je respire mieux encore, la balle a juste traversé ses chaires, malgré l'épaisseur de sa cuisse, alors je la repose, lève le regard et vois Morane finir et baisse légèrement mon masque pour qu'elle m'entende mieux, en faisant deux pas en arrière l'esprit focalisé sur mes mots.

__ Morane, Jenifer, la balle n'est plus là, en montrant sa jambe, alors vous nettoyez bien, refermez correctement. 

Elles acquiescent silencieuse, le regard braqué sans bouger, je l'ai regardé un sourire rassurer sur mes lèvres qu'elles ne voient pas, le stresse chute au moment où je le dis, quand mon cerveau se reconnecte en entendant une voix me dire.

__ Pourquoi tu t'en charge pas ? 

Je lève un doigt en l'air, j'entends ma voix bafouiller. 

__ Attends une minute...

Et c'est le trou noir.

__LOU !! crient elles 

........

Trois heures se sont écoulées et Lou s'était réveillée alors que lui dormait encore.

Jenifer, Morane, Franck, Sunny lui ont redonné des forces, le temps qu'Adam se repose.

Tous installés à une table dans la cuisine, face à un bon repas préparé par les filles, steaks frites au menu, rapide et bien gras, pour la requinquer. 

Mais avant ça à son réveil sur un lit de fortune à côté de celui d'Adam. Et une fois remise de son malaise elle les rejoint à pas lents encore dans les brumes, les yeux traînant dans la pièce principale, nettoyée par les prospects, plus une trace de sang tachant le billard et le sol.

__ Ca va mieux ? demande Sunny assis à ses côtés lui frottant l'épaule en guise de soutien. 

__ Après le verre que tu m'as filé oui, toussote Lou.

Ce qui les fit rire, elle repose le verre qu'elle venait de vider d'un geste hésitant à côté de son assiette vide, puis les regards tous, inspire un bon coup.

__ J'ai... Merci pour votre aide les gars.

__ De rien, dit Franck

__ Non, toi tu as été chiant, pouffe t-elle incapable de lui en vouloir.

Il grogna, mais ne pu s'empêcher de sourire heureux.

__ De rien, disent Morane et Jenifer.

__ On est là pour vous, dit Sunny. 

Lou le regarde sérieusement. 

__ Toi c'est normal, tu es son cousin.

__ Et alors ? ça change rien, même pour toi, je serai là quand tu en auras besoin, tu fais partie de la famille maintenant...

__ Merci, elle ne trouva rien d'autre à dire.

__ Alors maintenant que tu as vécu cette situation en réel, qu'as-tu ressenti ? demande Morane, curieuse. 

__ C'est vrai ça, j'avais oublié comme quoi le karma a pensé à toi, dit Jenifer. 

__ Sincèrement ? dit-elle, alors que tous les yeux étaient tournés vers elle.

Tous étaient en attente de sa vérité.

__ Pas de mensonges, dit Franck, la vérité. 

__ Très bien.

Elle baissa les yeux sur la table une seconde, en se triturent les doigts, puis les regarde à nouveau, sourire machiavélique aux lèvres. 

__ Vous avez gagné, mais vous en saurez pas plus, dit elle hilare de voir leurs têtes déçues. 

__ Mais pourquoi ? braillent Jenifer et Sunny. 

Mais Franck qui la regardait en silence, leurs coupa l'herbe sous le pied. 

__ Parce que c'est à lui qu'elle veut parler en premier. 

__ On ne peut pas avoir un petit indice ? supplie Jenifer. 

__ Mais je vous l'ai donné, dit-elle en se levant pour rejoindre la chambre d'Adam.

......

Adam 

Au bout d'un certain temps 

Je me réveille douloureusement quand tout ce qui était arrivé me revient en mémoire et me réveille définitivement en sursaut. Les yeux grands ouverts, je tente de me redresser, mais déchante très vite en retombant lourdement sur le matelas, quand mon corps me fait comprendre que ce n'était pas une bonne idée de bouger aussi vite, perclus de douleur je ravale un cri. 

Quand l'image de Lou apparait sous mes yeux. 

__ Merde Lou... pensais je inquiet 

Elle doit s'inquiéter, se demandant ce que je fous, en inondant mon portable de menace pour ne pas répondre à mon portable. 

Pendant nos missions, on les met en mode silencieux. 

__ Tu as vraiment une mémoire de poisson rouge dis donc, dit une voix mécontente, que je reconnus tout de suite en devinant sûrement à quoi je pense. 

__ Oh bébé tu es là, dis-je soulagé, en tournant la tête vers elle.

Je la découvre assise sur un lit pliable près du mien, un peu plus bas. 

__ Bah heureusement, tu as oublié que c'était moi le médecin, ou les balles ont aussi troué ta cervelle ? dit-elle d'un ton sec.

Oh OK, là elle est vraiment fâchée, les mains sur le matelas en me trouant la peau de son regard acérée, je déglutis, car Lou a l'air vraiment furieuse.

Je ne tiens pas compte de son pic et tapote le lit à mes côtés en m'écartant pour lui laisser de la place, mais elle n'en fait rien, secouant la tête, au contraire elle se lève sans aucune attention envers moi et alla chercher un verre d'eau pour me le ramener. Je fronce les sourcils ne comprenant pas pourquoi elle est aussi fâchée, alors qu'elle sait pour mon poste ici et mes missions pour le club et elle sait très bien que je n'arrêterai jamais. J'accepte son grand verre d'eau fraîche, que je bois d'une traite, ce qui rafraîchit instantanément ma gorge et lui rendit, soulagé que ma trachée se sente mieux. 

Son silence m'inquiète et je voyais bien qu'elle n'était pas que fâchée, mais très nerveuse aussi.

__ Parle s'il te plaît, tu m'inquiètes là j'aime pas ça.

__ Ca tombe bien, on est deux. 

__ Fait pas ta peste, je râle, qu'est-ce qu''il y a ? parle putain ! 

Je sens à cet instant là, la douleur et la colère flotter autour d'elle, qui me met une claque énorme, je n'avais pas conscience qu'elle pouvait souffrir à ce point, Lou toujours impassible et froide n'est qu'une image et le crétin idiot que je suis ne le vois que maintenant. Moi qui était prêt à aimer pour deux en attendant qu'elle ouvre les yeux, mais c'est moi qui viens de les ouvrir.

__ Un peu de patience mongolien, dit-elle nonchalamment en s'installant face à moi dans un fauteuil. 

Je ravale mon pique face au sien et me rapproche, je n'aime pas cette distance, qui me fend le cœur, maintenant que j'ai deviné son manège, surtout quand son regard devient dure et sombre, cachant sa vraie couleur, celui de ses sentiments.

Elle tente de se voiler la face encore une fois, supplanté par sa peur qui la bouffe de l'intérieur.

Il suffit de pousser plus fort, qu'est-ce que vous pensez de.

__ Quand tu étais au prise avec la douleur, ta mère m'a supplié d'oublier l'imbécile que tu as été et de te sauver la vie, crache t-elle les dents serrées.

Je voulais lui dire quelque chose, mais elle me fit taire d'un doigt autoritaire vers moi, les sourcils froncés, le regard devenu ténèbres et moi je souris comme un idiot, en échange de son regard noir, devient perplexe, mais se reprend en essayant de rester insensible. 

Trop tard, je te vois maintenant, la fissure de ton âme commence à se fissurer lentement sous mes yeux.

__ Ne t'inquiètes pas, je lui ai dit que c'était du passé, reprend elle, j'aurai pu rajouter que son fils est un abruti fini, qui sait pas se protéger, qu'il préfère se faire trouer la peau sans penser à sa familles inquiète, qui tient a lui, puis de toute manière il ne faut pas oublier mes fonctions... Elle garda le silence quelques secondes, respirant fort et me mitraille méchamment du regard. 

J'en déglutis, j'ai comme l'impression que je vais passer un sale quart d'heure, mais en même temps je suis fâché, car elle vient encore de se rabaisser, cette fois en un simple objet d'utilité publique, mais pour moi, pour nous, elle est plus que ça. Et va falloir travailler là-dessus pour qu'elle le comprenne, même si on doit lui répéter tous les jours.

Elle me ramène à l'instant présent, elle n'a pas remarqué, que mes pensées m'ont emmené loin.

__ Je sais que votre mission n'est pas toujours de tout repos et que c'est votre travail, enfin votre business, et que tu aimes ça, je ne peux pas aller contre, comme toi tu ne peux pas aller contre le fait que je sois médecin... Mais tu as juste de la chance, que tu sois gravement blessé, car moi ça me démange de t'en mettre une bonne dans la gueule, tu ne peux pas imaginer ce que ta famille a ressenti quand ils t'ont vu sur ce billard, trouer comme un gruyère...

__ J'essaie, dis je sur le ton de l'humour, pour détendre l'atmosphère, il n'y a que moi que ça fait rire, car je reçois une claque.

__ Débile ! grogne t-elle 

__ Aïe ! tu es cinglée ! fis-je exprès de m'offusquer.

Je craque et pouffe de la voir furax, mais ferme ma gueule quand elle se raccroche aux accoudoirs pour mieux s'avancer les fesses au bord, le regarde meurtrier. 

J'ai compris, je me tais, oula.

__ Ta gueule Adam, laisse moi finir.

Là elle me gonfle a repousser l'évidence, mon regard balayant sa tenue pendant qu'elle déblatère sa soit disant vérité. 

Elle est habillée en mode sexy, jupe et talons, apparemment on ne lui a pas laissé le temps de quoi que ce soit. 

__ Donc je disais, tu as de la chance d'être dans un sale état, car crois moi, tu aurais pris cher ! gronde t-elle et tu sais pourquoi ?

Ah enfin, elle me laisse en placer une, alors pour être sûr qu'elle ne me coupe pas la parole, je m'avance rapidement vers elle, dont les tibias touchent mon matelas faisant taire la douleur. Je me colle à ses tibias, le buste et grimpe sur ses genoux maladroitement, me rattrape de justesse grâce à elle, m'aidant d'une poigne ferme sur mon biceps et n'attend pas pour dire, tout en grinçant des dents, pour qu'elle ne s'inquiète pas pour moi.

__ Fais gaffe ! râle t-elle. 

__  T'inquiète.. alors parce que je suis beau et que le sexe sans moi ce serait fade, dis-je mi-sérieux, mi-goguenard en lui faisant un clin d'œil salace.

J'abaisse un peu ma main pour libérer ses lèvres sous ses yeux pleins de fureurs. 

__ Et non, mauvaise pioche, pas parce que tu es beau ou que tu assures au lit... Mais parce que ta famille...

Et les entrave à nouveau, trop de conneries sortent de ses lèvres tentatrices... dommage.

__ mmmh, moi aussi je t'aime putain.. viens là bébé, faisant un signe pour qu'elle se rapproche de moi en se penchant un peu. 

Elle secoue la tête, agacée se pinçant les lèvres. 

__ Pourquoi tu mens comme ça, alors écoute moi bien, je vais te poser une question et tu as intérêt à être franche.

__ mh ? soupire t-elle 

__ Désolé, dis-je en retirant ma main.

Ravalant ma douleur, j'attends en espérant que les point de suture tiennent et elle finit par dire oui de la tête. 

__ Il n'y avait que ma famille qui était inquiète ? Et ne mens pas, je lui rappelle, en plongeant mes yeux dans les siens prenant un air grave. 

Soudain, son comportement change, il est devenu plus fuyant et ça aussi ça m'énerve, j'aimerais tellement qu'elle assume, têtue comme elle est, ça va être compliqué, ce n'est pas grave, pour ça je vais l'aider.

《 Poussé jusqu'à ce qu'elle craque》

__ Bien sûr que oui, dit-elle perturbée en mimant l'outrage une main sur sa poitrine. 

《 Petite menteuse 》

Qu'elle tente encore de cacher et j'en ai marre.

__ J'ai dit pas de mensonge, je grogne.

D'un geste vif, j'attrape sa nuque et colle brutalement mes lèvres sur les siennes, dans un baiser sauvage et dur, punitif, à contre cœur je m'écarte, ravi de voir des frissons sur sa peau, rougir jusqu'aux oreilles et souffle ma réponse sur ses lèvres. 

__ Je t'aime comme un dingue et je sais maintenant que c'est réciproque, qu'as-tu à dire à ça.

__ Pfff n'importe quoi !


Putain ce qu'elle est bornée !

__ Tu ne vois pas d'inconvénient à ce que j'aille me faire consoler, auprès de nos charmantes dames de compagnie. 

Instinctivement, je pare le coup, au moment où ma phrase se termine, puis me lève comme si de rien n'était pour pouvoir sortir de la chambre, lui tourne le dos, remets mes bottes assis au bord du lit, prenant mon temps dans un silence dur et électrique. 

__ Attend, souffle t-elle. 

__ Pourquoi faire ? 


Je refuse de me retourner, trop peur de craquer.

__ S'il te plaît, on a dit que tu me laisserai du temps, que que tu voulais des gestes pas spécialement des mots.

Me rappelant tout à fait de son aveu, mais ce n'étaient que des mots pour me tenir, trop couard pour assumer.

__ Tu as dû te laisser du temps, c'est vrai que j'ai accepté il y a 3 jours, en attendant je ne vois rien de changé.

Le manque de patience est dû à ma faim d'elle, je déraille, car j'ai envie de la prendre dans mes bras, je ne suis pas juste, mais j'ai peur que le jour où elle se décidera, il sera trop tard et je ne veux pas, mais en même temps la brusquer trop fort peut-être pire.

Que faire ?

Je décide d'aller jusqu'au bout quand même pour voir.

Une fois mes bottes aux pieds, je me lève doucement, la peau de mes cicatrices me tiraille, je ne souhaite pas non plus gâcher son travail. 

__ Adam, dit-elle dans une plainte. 

Le cœur qui saigne abondamment, je m'arrête pour écouter ce qu'elle a à me dire ou jamais pris de doute.

__ Tu m'avais promis, dit Lou la voix tremblante, mais toujours à sa place. 

Je sais, je suis un connard, mais je veux savoir si je perds mon temps ou pas

__ Je t'aime, mais je refuse de souffrir, d'attendre dans la désillusions, ou que le jour où enfin tu te libères, que l'on soit trop vieux pour avoir des enfants. 

__ Tu veux des gosses ? hoquète t-elle. 

__ Oui, pourquoi ? 

Je me pince pour ne pas demander à mon tour.

《 Pousser pousser, surtout ne te retourne pas》

__ Et si je suis stérile ?

__ Ainsi soit-il. 

Et c'est vrai 

__ ARRHH TU FAIS CHIER BORDEL !

Je sursaute, surpris par son cri, qui vient du cœur, mais le plus c'est ses sanglots.

Toujours dos à elle, je l'entends marmonner des mots incompréhensibles. 

__ Je devrais te haïr, putain, pour ce que tu...

Elle se tue et je stresse, mais je sais que je vais enfin savoir, ça s'entend dans sa voix, son corps, son âme qui cri de rage, se débattant contre sa volonté.


OUIII BORDEL !

《 Bouge pas 》

__ Oui quoi ?

__ Te quiero ( je t'aime)

__ Hein ? dis-je en tournant la tête. 

Ce que je vois me fend cœur, car elle pleure, en se mordant les lèvres.

__Ich liebe dich ( je t'aime)

Au moment où je veux savoir en lui demandant. 

Une voix sortant de nul part.

__ Ca fait deux fois qu'elle te le dit.

__ Mais quoi ? merde ! je m'agace.

__ Je t'aime.

À ces mots, j'opère un volteface et lui fonce dessus, tant pis pour les bobos et lui fonce droit dessus et dans l'élan nous tombons tous les deux.

__ Enfin, dis-je. 

__ Par..pardon, bredouille t-elle, pa..pars pas, je t'en prie ne m'abandonne pas.

__ Jamais mon cœur, et fonds sur ses lèvres, couché à moitié sur elle. 


°°°°°

Corriger par Sophie erieau

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