celle qui pensais etre la mal aimé

Tout s'est aggravé le jour où la seule personne qui me portait de l'amour et de la reconnaissance en tant qu'être humain est morte de vieillesse. Tout a changé à ce moment-là, en découvrant le vrai visage de mes parents, déjà que c'était pas folichon dans ma vie, mais là c'est pire que tout.

Étant trop jeune, j'ai mis un moment pour m'apercevoir que ma mère était un tyran et mon père un lâche, sa mort m'a ouvert les yeux, ma mamie Hélène ou Laine, surnom que je lui donnais petite et qui est finalement resté jusqu'à sa mort.

Déjà en petite section, j'étais harcelée par un petit brun insupportable au possible, toujours dans mes pattes pour me faire chier, à croire qu'il prenait un plaisir immense à me pourrir la vie. Je pourrais tout vous dire sur ses blagues, qu'il fait à longueur de journée. Bien sûr, il n'en fait pas qu'à moi, mais le plus souvent oui c'est ma pomme qui trinque. Bien évidemment j'en ai parlé à mes parents, normal, mais rien n'y fit même quand ma mère a délégué le problème a mon cher papa, jugeant que c'était à lui de régler ce problème, qui n'a su que hausser des épaules en me disant d'une voix morne qu'il irait voir mes professeurs. A l'heure actuelle je vous dirai "mais bien sûr on y croit ", enfin j'y ai cru ayant une confiance aveugle en eux et franchement j'ai été déçue, car il n'a rien fait. 


Mais ça je l'ai su bien plus tard en 6ème.


Les années ont passé et en grandissant j'ai pris en taille autant qu'en volume, et toujours ce même garçon qui m'embêtait petite, se retrouve dans les mêmes classes que moi et franchement je n'en peux plus, car il continue ses conneries.


Lui a grandi et beaucoup même. Ah j'oubliais il se présente sous le doux nom d'Adam Jefferson.


Je suis tranquillement attablée, au réfectoire du lycée, en train de manger avec moi-même, comme à mon habitude, quand je me fige d'effroi en grimaçant lorsqu'une voix de garçon me susurre narquois.


__ Alors ma louloute tout se passe bien ? dit-il en glissant dans mon maillot en coton blanc des glaçons. 


Alors qu'il se marre en rejoignant ses potes et moi je grogne en secouant mon maillot dans mon dos pour faire descendre les glaçons. 


Et voilà qu'est-ce que je disais ?


__ Eh morue t'as pris chaud ? crie un de ses potes qui reçoit aussitôt une claque derrière la tête de la part d'Adam qui grommèle des insultes entre ses dents en le fusillant du regard, son pote Jeffrey se ratatine aussitôt dérouté par le geste de ce dernier. 


__ Ta gueule Adam ! dis-je en ignorant ce geste . 


Geste qui est à l'opposé de sa blague


....


J'ai bien changé depuis on a grandi chacun de son côté et c'est pas plus mal, ayant décidé de quitter le Texas pour rejoindre une université pour mes études en médecine qui vont durer, si tout se passe bien 9 ans, car pour être généraliste il faut au moins ça, à part si vous voulez être spécialisé dans un autre domaine ou chirurgien. Donc je ne l'ai plus revu pour mon plus grand bonheur, car sans déconner j'ai vécu l'enfer.


Mes années universitaires se passent bien, malgré le fait que je reste définitivement seule, avec mon mal être qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Mis à part les populaires qui se croient tout permis et heureusement ils m'ignorent, je suis mes études avec un sentiment de sérénité en rasant les murs, même avec ma corpulence personne ne se préoccupe de moi et c'est très bien ainsi.


Ma mère me pourrit toujours la vie en m'appelant tout le temps, mettant mes nerfs à rude épreuve, alors après chaque appel, les nerfs à fleur de peau je me venge sur la malbouffe pour faire passer mon chagrin. 


Un souvenir de notre dernière conversation me revient, faisant monter les larmes aux yeux et me laissant un goût amer au fond de la gorge.


__ Lou quand tu te décideras à rentrer, il faut absolument que l'on fasse quelque chose pour ton poids, sinon tu n'auras jamais personne dans ta vie et surtout tu nous fais honte, ça ne peut plus durer. N'est-ce pas chéri ? demande-t-elle à mon père pour qu'il appuie ses dires. Je ne sais plus quoi dire à nos amis pour expliquer ton surpoids, Geneviève m'a dit que si tu réussissais à perdre tes 25 kilos en trop tu pourrais épouser son fils aîné Charles, continue-t-elle avec un air guindé. 


Que répondre à ça, j'ai beau lui dire que je suis majeure, elle me dit encore, que c'est elle qui commande dans la famille. Mon père a beau essayé de la calmer ou de la raisonner, mais rien y fait, alors encore une fois, il  baisse les bras et moi je me sens démunie et incomprise.


Quand pourrais-je gérer ma vie hein ? Avec ma mère ça ne risque pas d'arriver. 


Je vous présente mes parents :


Louis et Marnie Black troisième du nom, et oui ils sont riches, très riches.


Jeune, je devais supporter les enfants imbuvables des amis de mes parents. Je ne pouvais pas blairer à cause de leur air supérieur couplé à leur immaturité quand les parents sont hors de vue. Mais maintenant, je suis seule et c'est très bien comme ça.


Ils ont enfin lâché l'affaire et depuis un moment c'est silence radio. 


J'en eus pour un moment avec mes études. Lors des premiers jours, j'étais déstabilisée par l'atmosphère studieuse, naïve j'y ai cru. Mais j'étais loin du compte et je l'ai appris à mes dépens, quand des étudiants de ma promo m'ont invitée à leur soirée secrète.  Finalement, les gens sont tous les mêmes, hommes ou femmes la cruauté n'a pas de sexe. 


J'ai été déçue par leurs comportements insouciants et j'ai décidé de m'écarter. Je ne souhaitais pas avoir d'amis parmi ces fêtards. Ils ne m'en ont pas tenu rigueur ça m'a un peu étonné, mais j'ai quand même décidé de les garder comme des connaissances et c'était très bien comme ça. Au final, je me suis entendue avec à peu près tout le monde. Facile d'être la copine quand on est grosse comme moi. Je ne risque pas d'être une rivale pour celles et ceux qui cherchent à séduire le plus beau parti, oh non et ça certaines connes me l'ont bien fait comprendre dès le départ, mais c'était inutile. Une fois intégrée dans la tête de tout le monde, je faisais ma petite vie et tout roulait comme sur des roulettes, mis à part quelques petites réflexions bien sournoises sur mon apparence, mais qui ne m'atteignent plus depuis longtemps.


Et je n'ai plus jamais été invitée à leurs soirées étudiantes, trop la honte d'inviter une grosse, timide de surcroît, c'est la loose d'être vu en sa compagnie faut pas déconner quand même, lui parler ouais, qu'elle t'aide pour tes cours ouais, mais dans une soirée hors de question et ça vaut aussi pour les moches et les excentriques. Ben ouais on ne peut pas plaire à tout le monde.


Et j'ai passé six ans d'études comme ça, mais vous savez quoi ? ça ne me touchait pas, car au moins là on me fout la paix. Mais mal m'en a pris de croire que j'étais tranquille, qu'on me laisserait tranquille.


Non l'humiliation est venue après, ouais sans l'avoir vue venir.


Je sais maintenant que le mal est fait, que j'aurais dû choisir l'université d'Arlington au Texas, qui est pas mal avec des programmes à la hauteur de mes attentes, mais j'ai préféré, comme une idiote, m'éloigner de peur de le croiser lui. Oui mais voilà c'était mon erreur et maintenant je dois assumer et puis c'est trop tard maintenant car j'y suis jusqu'au cou...dans la merde.


.....


1 an avant la fin de mes études


Un jour, les populaires, Steve, Marc, Rick, Jenny, Penny et Sherryl m'ont invitée à une soirée de confrérie Meta Gamma Storm, du nom de celui qui l’a créée, afin, parait-il, de s'excuser de m'avoir écartée et humiliée, qu'au bout de 8 ans ils se sont aperçus que j'étais cool. Au début, j'ai refusé, refusé de croire à ma bonne étoile d'être approchée et vue par les populaires de l'université. Ils ont tellement insisté, utilisant des mots empoisonnés qui m'ont envoûtés pour que finalement je cède. Trop heureuse je n'y ai vu que du feu et pourtant tout était là devant moi... Dans ma naïveté, j'ai cru qu'enfin on m'appréciait... Mais depuis cette nuit là tout à changé pour moi.


...../


La soirée. 


Je ne sais comment ils ont eu mon adresse et m'ont envoyé une magnifique robe. Trop osée pour une fille comme moi, légèrement trop serrée et courte de couleur violette criarde.

Je l'ai mise, ne voulant pas les vexer pour leur geste qui démontre leur bonne foi et heureusement pour moi, je pouvais quand même me mouvoir dedans, sinon ça aurait été compliqué d'aller à cette soirée avec, sans me retrouver à poil devant tout le lycée. 

Après m'être bichonnée, je suis sortie de chez moi pour rejoindre un taxi que j'avais commandé, mais à la place j'eus droit à une limousine. wouah me dis-je, euphorique je pensais que cette soirée serait mémorable.

Ça pour être mémorable elle l'a été... Je suis marquée à vie dans mon âme et sur ma peau ce que j'ai enduré ce soir là, je ne l'oublierai jamais même si je le souhaite de tout mon coeur, et cet saleté de miroir me le rappelle, tous les matins.

Ce qui s'est passé ensuite c'est le trou noir hormis mon séjour à l'hôpital avec mes parents, qui ne m'ont pas lâchée une seule seconde. D'ailleurs, c'est la première fois qu'ils me soutiennent dans quelque chose et je ne les ai jamais vus autant qu'à ce moment-là. Et malgré les réflexions de ma mère, parfois cruelles sur mon poids, je dois dire que leur présence m'a fait beaucoup de bien. Si on met de côté toutes les interventions incessantes de ma mère, qui harcèle les infirmières pour que je sois un minimum mieux nourrie. Je sais c'est à n'y rien comprendre, mais même si elle veut que je perde du poids, elle ne veut pas que je me laisse dépérir et manger la mauvaise cuisine de l'hôpital. C'est le silence de mon père qui m'a fait le plus mal, il n'a pas décroché un mot pendant mon séjour à l'hôpital. Même si j'étais heureuse de les voir à mes côtés, ça a été un enfer à supporter. Je me rappelle aussi que j'ai fini mes cours chez moi et que les responsables ont été à peine punis pour leurs actes odieux, ça m'a dégoûtée, ils n'ont pas fait un tour en prison, ni ne se sont excusés pour ce qu'ils m'ont fait.

Heureusement, dans tout ça, aucun ne m'a violée, mais ce qu'ils ont fait est tout aussi moche et impardonnable. 

A ma 8è année d'étude, j'ai réussi à décrocher mon diplôme haut la main, étant en avance sur la normale humaine, je l'ai passée avant les autres pour devenir médecin généraliste et grâce à l'argent de mes parents, j'ai pu ouvrir mon cabinet en retournant sur mes terres au Texas. J'ai engagé un secrétaire médical et je compte rembourser mes parents, car je ne souhaite rien leur devoir. 

Mon cabinet médical est tout ce qu'il y a de plus banal, les murs de couleur pastel bleu lavande très clair, il y a 3 pièces en plus du hall d'entrée qui donne directement sur le bureau de Marc mon secrétaire, un garçon charmant d'ailleurs et d'une extrême timidé, étonnant pour une personne qui supporte les maux, parfois durs des malades.

Son bureau est de couleur beige avec une grande armoire métallique à deux portes, un immense bureau en merisier, dessus un ordinateur dernier cri pour les dossiers et l'agenda. La pièce bénéficie d'une grande baie, qui offre une belle luminosité, donne sur le jardin arrière que nous avons aménagé pour nos pauses déjeuners ou quand on est débordé ou coincé et que nous avons besoin de prendre 20 minutes pour souffler.

Promis, je vous en parlerai plus tard. 

Mon bureau est dans les mêmes tons que celui de Marc, sauf mon ordinateur qui est plus performant à cause des dossiers médicaux et ma table d'examen avec tout le matériel nécessaire pour ausculter mes patients, avec un coin lavabo et bien sûr une grande baie donnant sur le même jardin. Et pour finir la salle d'attente où je me suis lâchée pour que les gens s'y sentent bien. Les murs couleur taupe, avec de grands canapés confortables et quelques fauteuils, agrémentés de plantes grasses pour égayer la pièce, une table avec une montagne de magazines et bien sûr pour les petits des jouets stockés dans une grande caisse fourrée dans un coin, voilà vous savez tout.

....

Pour le coup ma mère a gagné, j'ai énormément maigri, et pour bien faire j'ai fréquenté assidûment une salle de sport la seule du Texas d'ailleurs " the king of muscle ", pendant 6 mois entre mon boulot et les clients dès que je pouvais j'y allais. 

J'y ai rencontré un homme extraordinaire, mon coach Franck, la première fois que je l'ai vu, je ne faisais pas la fière, il était impressionnant de virilité, mais c'est devenu mon pilier quand ça ne va pas .

Cet homme est une montagne de muscles, qui m'a tout appris et qui m'a aidée à remodeler mon corps et réparer mon cœur malmené. Et de fil en aiguille nous sommes devenus amis, cet homme aux allures de gladiateur a un cœur en or. Je l'ai découvert un soir, alors que j'avais passé une journée pourrie avec des patients exécrables, j'avais envie que d'une chose, me bourrer la gueule jusqu'à plus soif. Et comme par hasard ce soir-là, il se trouvait dans le même bar que moi. Quand il m'a récupérée j'étais déjà bien gaie, rien qu'avec 2 verres. Quand j'y repense j'en ris, mais ce soir-là rien ne s'y prêtait, j'étais tellement mal que je ne pensais qu'à une chose : en finir... Et sans le savoir c'est lui qui m'a sauvée, imbibée, je lui ai même parlé un peu de mon passé et heureusement j'ai caché le plus important... Je lui ai dit les grandes lignes, mais le peu que je lui ai raconté l'a mis dans une colère noire, alors imaginez si je lui disais tout, si je lui montrais aussi il pèterait une durite c'est sûr. Je ne suis pas prête pour ça et il est le seul ici à connaître ce secret que je garde jalousement. Et depuis, je lui raconte tout car il me l'a fait promettre sur mon honneur, car je n'ai rien de précieux. Il est aussi au courant pour l'éducation que j'ai eue avec mes parents, mais pas tout encore une fois. Il sait aussi que ce sont des personnes fortunées, mais pas à quel point. C'est un homme bon, il ne profite pas de cette information pour renflouer ses caisses. Non c'est un homme honnête, protecteur avec ceux auxquels il tient, et apparemment j'en fais partie et je dois avouer que ça me fait beaucoup de bien d'avoir une personne comme ça à mes côtés. Quand ça ne va pas et même les fois où ça va très bien, il est toujours là à l'écoute.

Il y a qu'une chose que je trouve étrange chez lui, c'est que parfois il reste fermé pendant des jours et à chaque fois que je demande la raison, il trouve une excuse qui ne tient pas toujours la route. Mais je ne le lui en tiens pas rigueur, parce qu'après tout ça ne me regarde pas. Chacun son jardin secret et s'il compte un jour m'en parler je l'écouterai, comme il l'a fait pour moi.

__ Lou j'ai un service à te demander, 

me dit Franck mal à l'aise, en bougeant d'un pied sur l'autre.

Je finis une session de squats, en sueur m'assois en tailleur en le fixant. 

__ Je t'écoute, lui dis-je une serviette sur le visage 

Franck me regarde, reste silencieux, regarde de droite à gauche, vérifiant que personne ne nous écoute, le regard affûté. 

__ Pas ici... ça te dit de manger un bout avec moi ce soir à la maison 

__ Avec toi ? ... Ce soir ? ... Toi et moi chez toi ?

Dis-je en bafouillant.

Si je bafouille autant, c'est que je ne suis jamais allée chez lui, pourtant cela fait un an qu'on se connaît. Ma réaction le fait beaucoup rire et ça résonne tellement que tous les gens nous regardent, alors c'est pour ajouter à mon malaise, en me voyant rougir, qu'il enfonce le clou.

__ QUOI!! JE TE PLAIS PAS BEBE...JE T'EN PRIE LAISSE MOI UNE CHANCE, JE T'AIME MOIIIII ! dit-il outré une main sur le cœur d'un geste théâtral.

__ Ta gueule abruti, dis-je gênée en rougissant de honte et en posant vite fait la serviette sur mon visage pour que personne ne me voit.

Franck me l'arrache aussitôt, plié de rire, en voyant mon regard qui le foudroie. 

__ Calme toi je plaisante et oui chez moi , j'ai besoin d'un service, mais pas besoin que tout le monde entende.

_ Mais Frank je ne suis jamais allée chez toi, fût la seule chose que je trouvais à répondre

__ Je sais, je sais je suis désolé, j'aurais dû y penser avant, mais ne t'inquiètes pas on va arranger ça, après tout nous sommes amis.

Rassurée, je souris et contente d'aller voir enfin où il vit.

__ À quelle heure ?

__ Disons à 19h30, je viens te chercher à ton cabinet médical.

__ Ok, à ce soir ! 

__ Super ! dit Franck heureux comme un pape, tu vas voir je touche ma bille en cuisine.

__ Ah oui ? dis-je moqueuse.

Franck gonfle son torse, serré dans un Marcel blanc, tâché par la transpiration, les cuisses moulées dans un short long... Il fait très chaud aujourd'hui. 

Une fois que l'on s'est mis d'accord pour ce soir, je me dirige vers les douches pour remettre ma petite robe bleu ciel et mes talons hauts, pour retourner travailler et recevoir mon dernier patient, avant de rentrer chez moi. Aujourd'hui ce fût une bonne journée pour moi. J'attends Franck en consultant mes derniers emails, alors que mon secrétaire est déjà rentré.

Ce sont des coups à la porte de mon bureau qui me sortent de ma bulle.

__ Oui entre Franck

Je vois la poignée s'abaisser et sa tête aux cheveux blonds mi long apparaît dans l'embrasure, il affiche clairement un air malicieux, qui ne me rassure pas, et qui m'angoisse, faisant  remonter un flash du passé, assénant à mon cœur un coup fatal. Le mauvais souvenirs me sautent à la gueule avec violence, Franck s'en aperçoit et se précipite devant mon bureau sans chercher à s'approcher, il croit sûrement que je panique encore plus et le confond avec un élément du passé. 

__ N'aie pas peur je ne te ferai jamais de mal, ce dîner c'est juste toi et moi il n'y aura personne d'autre je t'en fais la promesse et puis tu me connais quand même.

Qu'elle conne je secoue vigoureusement la tête, les larmes aux yeux que je refoule en les fermant. 

__ Oui pardon, dis-je émue, tu n'y es pour rien.

__ Lou je peux ? demande-t-il en se montrant du doigt. 

La gorge sèche, j'acquiesce en affichant un petit sourire, que Franck me rend en s'approchant de moi doucement, comme s'il tentait d'apprivoiser un animal sauvage. 

Je vois bien que je l'inquiète alors je tends une main vers lui pour lui indiquer qu'il peut s'approcher de moi.

__ Viens 

Il s'avance enfin vers à moitié rassuré, les yeux brillants d'angoisse pour moi.

__ Arrête tout va bien maintenant !

Une fois prêt il demande 

__ Tu es sûre ? demande-t-il d'une voix douce.

__ Mais oui ! je le gronde 

À ces mots il fonce sur mon corps en m'arrachant de mon fauteuil de bureau, je ne touche plus terre et je resserre mes bras autour de lui.


__ Je suis désolé de t'avoir fait peur et maintenant j'hésite à te demander ce service.


À ces mots je relève la tête furieuse et lui dit agacée.


__ Ah non hein tu as commencé tu termines, alors si je peux aider comme tu m'as aidée je le ferai.


__ Mais... commence-t-il


Je lui coupe la parole, toujours dans ses bras.


__ Il n'y a pas de mais alors on va aller manger chez toi et tu me demandes ton service et c'est non négociable.


Franck me dévisage silencieux, puis je vois apparaître l'ébauche d'un petit sourire.


__ A vos ordres madame ! 


__ Bien maintenant repose-moi par terre qu'on puisse s'en aller.


Après ce petit moment, qui a faillit mal tourné, nous retrouvons notre complicité en chassant ces nuages noirs, en descendant les marches du perron.


Arrivés en bas des marches je vois une magnifique moto, perplexe mes sourcils se froncent et en plus quand je vois Franck s'en approcher dos à moi attraper deux casques, mes mots sortent tous seuls de ma bouche quand il se rapproche de moi.


__ C'est ta moto ?


__ Oui...dit-il intrigué par ma question


__ Je ne savais pas, dis-je surprise


__ Eh bien maintenant tu le sais.


Une drôle de sensation parcourt mon corps me faisant frissonner, mes yeux se baissent sur son blouson en cuir sans manche ....hein, puis je vois un patch à la hauteur de son cœur et vois inscrit Skull King, étonnée je reste muette un instant avant de comprendre. 


__ Tu fais partie du club de Bikers qui règne sur cette ville.


__ Oui, dit-il en plongeant son regard dans le mien... Ça te gêne ?


Je réfléchis une seconde en fixant un point au dessus de son épaule droite et puis finalement lui dit calmement :


__ Non mais j'aurais dû m'en douter.


Étonné, un de ses sourcils se relève.


__ A quoi dois-je avoir cette certitude ? rit-il rassuré.


__ C'est évident bien sûr, tout chez toi le démontre, mais je me suis juste voilée la face.


__ Ah bon si tu le dis.


__ Oui allez en route j'ai faim et j'ai envie de savoir en quoi puis-je t' aider.


__ T'es déjà montée sur une moto ?


__ Non et ce sera mon baptême dis-je en mettant le casque qu'il me tend.


Franck s'installe sur la selle et me donne sa main pour m'aider à monter, puis se tourne vers moi avec son propre casque qui cogne le mien, me faisant pouffer de rire toute excitée à l'idée de faire de la moto, je continue de rire en coinçant ma robe sous mes fesses, quand il me dit en me coupant la chique


__ Tu sais que pour un Biker sa moto est précieuse et il n'y a que sa femme qui a le droit de monter derrière lui.


  Choquée, je relève vivement la tête la bouche grand ouverte malgré moi, alors que lui explose de rire.


__ Je déconne voyons... Ou pas...


Puis il se retourne et démarre. 





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Bonsoir à partir de maintenant je suis corriger par Sophie erieau et j'espère que cette collaboration durera longtemps 💜🩵

Recorriger par Céline allavena

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