Chapitre 37: Depuis le début, tout n'était que mensonges.
Le futur de Drago venait de s'asseoir sur un bout du bureau alors qu'Harry parvenait enfin à se calmer. Même si personne ne parlait, il était simple de comprendre ce qu'il avait dit.
- Comment as-tu su ? marmonna le blond.
Harry haussa les épaules, il ne se l'expliquait pas lui-même.
- Je ne sais pas, dit-il en se raclant la gorge pour éviter de tousser à nouveau. Il y avait pleins d'images... C'était comme si ma tête allait exploser... Des images et puis des sons... je ne sais pas...
Rien que de le mentionner, il sentait encore les vestiges de cette douleur dans son crâne. Et si certains continuaient de les dévisager, Drago s'avança de quelques pas.
- Il y a une petite chose que je voudrais clarifier, dit-il.
Son futur se détournant d'Harry, il posa les yeux sur lui.
- Je suis homo ? lâcha Drago.
Il n'était pas passé par quatre chemins, il le savait et il ne voulait pas vraiment attendre pour avoir une réponse.
- Non, répondit son futur.
- Donc je n'ai pas compris, conclut Drago en se tournant vers Hermione qui venait elle aussi d'être surprise.
- J'aime Harry, poursuivit le blond.
Sur le coup, Drago laissa sa bouche s'entrouvrir. C'était une blague ?
- Potter est une fille ? demanda-t-il stupidement.
Ce fut Ron qui se chargea de répondre, secouant négativement la tête.
- Donc je suis homo ! lâcha Drago en revenant sur son futur.
- C'est un peu plus compliqué que cela, rectifia son futur. J'aime Harry, c'est certain, mais je ne suis pas homo.
- Si je puis me permettre, intervint Rogue, M. Potter semble être muni depuis sa naissance de tout l'équipement nécessaire pour faire de lui un homme, j'ai tord ?
Si Ron semblait tout d'un coup pris d'un doute, Hermione le dévisagea durement alors qu'Harry fixait tout le monde en faisant instinctivement aller et venir son regard entre eux et son entre-jambe.
- C'est un homme, certifia le futur de Drago. Ce que je veux dire, c'est que je l'aime, peu importe qu'il soit un homme ou bien s'il avait été une femme, je me fiche pas mal de ça. Harry est Harry, c'est tout.
- Euh... ce ne serait pas un peu utopiste ? marmonna Ron à l'oreille d'Hermione avant de se prendre un magistral coup de pied dans le tibia.
- Je suis homo... répéta Drago qui fixait à présent le bureau totalement abasourdi ne comprenant que cette simple chose.
- Bon sang, vous êtes butés ! lâcha le blond en levant les yeux au ciel. Pour faire simple, je ne pense pas qu'aucun de nous ne s'est véritablement posé la question de savoir ses préférences. La situation était déjà assez compliquée comme ça, alors, disons que nous avons sauté certaines étapes.
- Malgré tout... il y a des choses que je ne comprends pas, marmonna Harry.
Avec tout ce qu'il avait vu, il ne savait plus comment penser ni de quelle manière il devait commencer à parler.
- M. Malefoy, je crois qu'il est grand temps de nous dire clairement ce qui vous est arrivé, dit Dumbledore.
- Je ne pense pas que...
- Albus a raison, nous ne manquons pas de temps et il est fort probable que cela nous aidera à comprendre le comportement de M. Potter, affirma McGonagall. Enfin... l'autre Potter...
Mais tout le monde avait déjà saisi l'idée. Le futur de Drago semblait être partagé entre l'idée de le faire et celle de rester silencieux. Il paraissait abattu, voire même anéanti et ce fut en se passant la main dans ses cheveux qu'il regarda un court instant Harry à côté de lui. Ce dernier ne voulait quant à lui que des réponses. Il avait vu tant de choses, d'images, de conversations qu'il en était perdu. Il ne comprenait aucun lien entre les scènes qu'il avait vues et avait totalement perdu de vue le cours du temps. Des souvenirs, oui, c'était ce qu'il avait vu mais... que dire de plus ?
- Dans ce cas, je crois qu'il nous faudrait une Pensine, dit le futur de Drago à voix basse en posant ses yeux gris sur Dumbledore.
Celui-ci acquiesça, sortant sa baguette de sa cape pour la remuer légèrement, le grand récipient se posant lentement sur l'une des tables. Quittant le bureau sur lequel Harry se redressait pour s'asseoir convenablement, le blond nettoya d'un coup de baguette le sol avant de s'approcher de la Pensine.
Pointant sa baguette sur sa tempe, il en tira un souvenir dont la couleur ne cessait de varier. Dumbledore était perplexe en voyant cela, de même que Rogue et McGonagall mais le futur du Serpentard répondit bien vite à leur regard interrogateur.
- Un petit sort que nous utilisions durant les réunions, résuma-t-il.
Au fond de la pièce, il sembla qu'un immense écran de vapeurs noires venait d'apparaître.
- Je vous conseillerai de vous s'asseoir, dit le blond. Je ne sais pas combien de temps ça va durer.
Si Ron obligea Hermione à s'asseoir près de lui en tenant sa main, Drago s'installa instinctivement près d'Harry, non pas pour le réconforter mais plutôt pour guetter ses réactions. Potter était le seul avec son futur à savoir ce qu'il s'était passé, autant dire qu'il tenait lui aussi à comprendre clairement la situation. Et puis, inconsciemment, Drago le trouvait bien trop pâle et redoutait à ce qu'il se remette à redécorer le sol.
- Allez-y, dit Dumbledore une fois installé.
Le futur du Serpentard hocha la tête maladroitement avant de s'asseoir.
- Il y a dix ans, Poudlard a été attaqué, dit-il.
- Quel âge avez-vous ? demanda Rogue.
- Vingt-six ans, répondit le blond. Harry aussi. Nous avons remonté d'un peu plus de dix ans dans le passé.
- Continuez, convia McGonagall.
Mais cela semblait assez dur pour lui.
- Si nous n'avions pas remonté le temps, dit-il lentement. Normalement, dans deux semaines Poudlard se faisait attaquer.
Derrière lui, la vapeur noire se modifia, dévoilant un château en feu. Une Pensine que tout le monde pouvait voir, Harry saisissait mieux pourquoi il y en avait une au milieu de la tente dans lesquels ils avaient finis pas faire les réunions de l'Ordre.
- Je ne sais pas vraiment ce qui est arrivé pour Harry, continua le futur de Drago. Il me l'a raconté plus tard mais disons qu'il est plus simple de raconter ma version. Si tu veux, ajouta-t-il au Gryffondor, tu pourras ajouter des choses que tu as vues.
Harry acquiesça, tout de même incertain de vouloir montrer les images qui avaient hantées pendant des années son futur et dont lui-même ne supportait pas l'idée.
- Sur ordre de Voldemort, raconta le blond. Nous avons trouvé un moyen de faire rentrer des Mangemorts à Poudlard, la seule règle était que ceux refusant de se mettre sous ses ordres devaient mourir.
Harry préféra fermer les yeux en revoyant des scènes si semblables à celles qu'il avait vu, pire encore, celles dont il n'avait fait qu'entendre les récits.
- Vous avez tué des élèves de votre propre maison ? demanda McGonagall effarée.
Il acquiesça difficilement, préférant rester les yeux rivés au sol.
- Comment...
Drago avait beau voir les souvenirs de son futur, il ne comprenait pas. Dans deux semaines, il aurait dû tuer des dizaines de personnes. Non, il ne parvenait à comprendre comment il avait pu en arriver là.
- Jamais je ne pourrai faire ça, lança-t-il en détachant son regard de la Pensine pour venir dévisager les professeurs.
- Je te l'ai déjà dit, intervint son futur en le regardant. Nous n'avons pas vécu les mêmes choses.
- Je veux bien croire que vous êtes différents mais il y a quand même une grosse dif... commença Ron.
- Oui, il y a une différence, approuva le blond. Le fait que nous soyons revenus dans le passé.
Face aux regards interrogateurs de son passé et d'Harry, le futur de Drago se massa un instant la tempe.
- Cela va sans doute vous paraître assez égocentrique mais durant ces derniers mois, le sujet d'attention de tout le monde, c'était nous, dit-il. Et même si cela peut vous sembler stupide, c'est grâce à ça que les choses se sont arrangées.
- En quoi le fait que vous soyez ici à... commença Drago.
- Là d'où nous venons, rien n'a distrait notre attention, répondit son futur. Autrement dit, personne ne nous a empêché Harry et moi de nous battre. En clair, nous ne faisions que nous haïr de plus en plus et nous nous sommes battus bien plus souvent que vous.
A nouveau, la vapeur noire se transforma pour laisser apparaître l'une de ces disputes. Pour Ron qui avait assisté au dernier vrai conflit entre les deux, il était clair que la situation était bien pire sur ce qu'il voyait à présent, les sortilèges lancés partant frapper certains élèves ou bien entamant les murs du château.
- Pour faire court, j'ai quasiment sauté dans les bras de Voldemort lorsque j'ai reçu la Marque, résuma-t-il dans un sourire qui ne l'était pas du tout. Pour moi, les Moldus n'étaient rien d'autre que des créatures douées d'un minimum de cervelle et les nés de Moldus de sales bestioles bien mieux mortes que vivantes. J'ai été incroyablement heureux de pouvoir réaliser les plans de Voldemort et faire entrer des Mangemorts dans le château.
Mais son ton sonnait faux, en fait, c'était comme s'il montrait le moins de souvenirs possible pour éviter lui-même de se les rappeler.
- Durant l'attaque, reprit-il. Il y a eu des centaines de morts. Elèves, membres de l'Ordre, professeurs... j'ai tué Ron et Hermione devant Harry et plus tard j'ai appris que vous étiez vous aussi morts.
Il venait de désigner Dumbledore et Rogue du regard. Même si tous les deux restaient impassibles, il était clair que la nouvelle avait malgré tout du mal à passer.
- Je n'ai plus revu Harry durant plusieurs années, poursuivit le futur de Drago. Je ne peux faire qu'un résumé pour lui. Il a vidé son coffre à Gringotts et a acheté un immense Manoir dans lequel le nouveau quartier général de l'Ordre du Phénix a été établi. De nombreux membres y sont venus s'installer et c'est durant cette période qu'il a commencé à participer aux expériences au Ministère.
Etrangement, dans un mouvement, tous pivotèrent vers Harry qui acquiesça vaguement. En effet, il s'agissait d'un résumé, il pouvait facilement le saisir vu qu'il avait estimé à près de quatre ans cette période.
- Pour ma part, j'ai continué à servir Voldemort, dit le blond. Même si je partais tuer volontiers des Moldus et autres, je me suis rendu compte que si cela continuait ainsi, les Mangemorts allaient finir par se tuer eux-mêmes. Voldemort accorde peu d'importance à la vie des autres, mais quand je lui ai expliqué qu'installer une sorte d'infirmerie permettrait de garder auprès de lui ses plus fidèles serviteurs, il m'a laissé m'entraîner et apprendre la magie médicale.
- Il vous a laissé lui soumettre une idée ? s'étonna Dumbledore en haussant un sourcil.
- Je fais court, accorda-t-il dans un faible sourire. Mais à force de parler haut et fort, j'ai pu mener quelques recherches, sans parler des informations que nous avons pu récupérer au Ministère sur la magie sans baguette. Avec deux trois autres personnes, nous avons déterré des sorts laissés à l'abandon depuis longtemps en y rajoutant notre petite touche... disons...
- Magie Noire, résuma Rogue.
- Oui, approuva-t-il à contre cœur. Mais c'est grâce à cela que nous avons fait tant de progrès. Pour parfaire le tout, il faut savoir que les expériences de magie sans baguette étaient très dangereuses. Harry en a lui-même fait les frais que ce soit sur sa santé ou bien par des blessures. L'avantage était qu'au Ministère, des mesures de sécurité étaient prises. Pas chez Voldemort. Une bonne partie des patients sur lesquels nous pouvions nous « exercer » étaient des Mangemorts ayant participé aux expériences. Moi-même j'ai tenté, et je ne l'utilise que rarement ou bien lorsque je perds un peu le contrôle.
Harry et Drago se regardèrent soudain, se rappelant de leur arrivée devant les grilles de Poudlard. En effet, lorsqu'il perdait le contrôle, il était tout aussi capable que le futur du Gryffondor.
- Et puis il y a eu cette fameuse attaque dans un village, dit le blond en soupirant. Je me suis fait stupidement coincer dans une maison que l'un de mes « collègues » a détruite. J'ai été retrouvé par des membres de l'Ordre le matin et je suis resté deux jours dans la cave sans aucun problème.
- Puis mon futur a découvert que tu étais là, ajouta Harry en se remémorant la scène.
Celui-ci approuva alors que les images changèrent derrière lui. C'était si étrange de revoir exactement la même scène mais vu du côté opposé. Recevoir des coups sous les hurlements de son futur, Harry avait vraiment du mal à digérer la chose.
- C'est de là que j'ai eu ma cicatrice, dit le futur du Serpentard en se massant la mâchoire. Disons qu'à ce moment là, je m'étais surtout attendu à mourir alors ce n'est vraiment rien de grave comparé à ce que j'aurai pu devenir.
- J'ai cru comprendre que tu étais resté enfermé un an, murmura Harry à mi-voix en serrant ses genoux contre lui pour éviter de recommencer à trembler.
- Un an et des cacahuètes, certifia-t-il en souriant à peine.
- Mais je ne comprends pas, dit Harry en baissant les yeux.
Face à ces mots, tous se tournèrent vers lui alors que l'écran de vapeurs redevenait noir.
- Je ne comprends pas comment en un an tu as pu passer de Mangemort à... enfin... je n'arrive pas à saisir, marmonna Harry.
- L'autre Harry aussi, ne t'en fait pas, accorda le blond.
Apparemment, le futur de Drago cherchait le meilleur moyen de s'expliquer, pesant chacun de ses mots.
- Ce qui fait que j'ai changé durant ce lapse de temps, c'est tout simplement la manière dont j'ai été enfermé, dit-il finalement.
- En clair ? demanda Rogue.
- En clair, il existe différentes prisons, dit le blond. Il y a la prison commune, celle que l'on peut croiser partout. Enfermé, il n'en reste pas moins que tu restes en contact avec les autres détenus, parlant des projets que tu peux avoir, liant d'autres relations douteuses. Il y a Azkaban. Là, tu es aussi en contact avec d'autres prisonniers mais tu es enfermé dans ta propre tête et, quand tu en sors, la seule envie qui t'anime est de vouloir te venger de ceux qui t'y ont envoyé. Il y a aussi la cellule où tu es seul, aucun contact, ou tu peux soit confirmer ce que tu es déjà ou bien finir par devenir fou. Et il y avait là où j'étais.
- Mais ça ressemble à celle que tu viens de citer, rétorqua Harry.
Mais il secoua négativement la tête.
- Ce Manoir était très ancien, expliqua-t-il. J'étais dans l'une des pièces de la cave. Pas de lumière naturelle, rien pouvant me rattacher à l'extérieur excepté une chose. J'avais accès au système d'aération.
Face au regard perplexe de certain, le futur du Serpentard reformula.
- J'entendais tout, dit-il. Plus particulièrement le rez-de-chaussée où avait lieu les repas, les réunions, les plus grosses disputes et toutes les annonces importantes. Je pouvais parfois aussi, surtout la nuit, entendre dans les étages.
- En quoi entendre peut changer quelqu'un ? lança Rogue.
- Vous voilà bien placer pour demander cela, Severus, répliqua Dumbledore en le dévisageant.
- Au début, je haïssais tout le monde, intervint le futur de Drago avant que le maître des Potions ne puissent répondre. Lorsque j'entendais qu'une attaque avait eu lieu, je me disais : « encore des Moldus et des Sang-de-Bourbe en moins ». Il en était de même pour l'annonce d'un décès d'un membre de l'Ordre. Mais... les mois ont passés et... disons qu'à la fin ce n'était plus vraiment la même chose.
Son regard fixé au sol, il semblait vouloir oublier ces moments.
- Qu'y a-t-il de drôle à entendre une mère hurler pour que son fils revienne ? marmonna-t-il. Est-ce que vous pouvez rire lorsque vous entendez un enfant demander pourquoi son père n'est pas rentré depuis des jours ? ... ... Inconsciemment, j'avais fini par apprécier certaines personnes, leurs histoires, leur voix surtout qui racontait parfois des trucs stupides mais... plusieurs fois j'ai cessé de les entendre.
Harry ne savait pas pourquoi, mais il avait l'impression de voir les yeux du futur de Drago se mettre à briller alors qu'il penchait la tête, laissant ses cheveux tomber devant son visage.
- Je crois que c'est à ce moment là que j'ai cessé d'haïr Harry, dit-il. Parmi tous ceux que je pouvais entendre, il était celui qui hurlait le plus souvent, et pas seulement le jour... Il ne dormait plus, il n'avait plus réellement fermé l'œil depuis l'attaque de Poudlard et n'arrêtait pas de faire des cauchemars qui réveillaient finalement tout le Manoir. Même avec des sorts, disons que personne ne pensait à la bouche d'aération alors j'entendais tout. Et il n'y avait rien de drôle...
Les simples souvenirs qui étaient apparus grâce à la Pensine ne représentaient qu'une pièce sombre dans laquelle il demeurait sans arrêt sur son lit.
- Il n'y a pas vraiment de mots pour expliquer comment j'ai réfléchi, la plupart du temps, je restais les yeux fixés au plafond à écouter, poursuivit-il. C'est d'ailleurs grâce à ça que je ne suis pas devenu totalement fou.
- Attendez, ils vous ont laissé durant plus d'un an dans une cave sans jamais vous en faire sortir ? s'étonna McGonagall.
- Vous en faisiez partie, ajouta le blond. Et oui, je n'ai pas vu la lumière du jour pendant plus d'un an, raison pour laquelle j'ai finit par perdre mes repères. Je n'étais pas maltraité, ils m'apportaient à manger mais parfois, il s'agissait d'un plateau pour une journée complète, d'autres pour un repas, parfois deux jours... je mangeais à ma faim mais je ne savais plus quelle heure il était alors je laissais mon estomac me guider.
Un an... Drago observa son futur en silence. En fait, il ne savait pas si lui-même aurait pu supporter l'idée de rester ainsi durant tant de mois. Rien que pour cela, il l'admirait en partie mais préféra ne rien dire.
- Durant cette période, Harry a été fait prisonnier, continua le blond en se redressant. Apparemment, il s'agissait de la première tentative pour faire tomber le Ministère. Les Mangemorts ont échoué mais un groupe pas très net a réussi à s'infiltrer jusqu'au Département des Mystères et en sortir Harry. Je sais que les membres de l'Ordre ont remué ciel et terre pour le retrouver mais il a fini par tomber dans les mains de Voldemort. Durant des semaines, il a été torturé, sans compter que durant cette période, le Ministère est véritablement tombé. Quand enfin ils l'ont ramené au quartier général, ça a été pire.
- Les cauchemars, dit Harry à voix-basse.
Le blond approuva.
- Il commençait à devenir cinglé, dit le futur de Drago. C'est du moins comme ça que je le percevais et finalement, il y a eu l'attaque du Manoir.
La brume se modifia, laissant apparaître l'explosion de la porte de la cellule.
- Je sais que Lupin était le gardien du Secret, poursuivit-il. Mais il s'est fait prendre, personne n'a jamais retrouvé son corps et c'est ainsi que l'Ordre du Phénix s'est fait piéger.
- Et que tu as retourné ta veste, ajouta Harry. Mon futur n'a rien compris à ce moment là.
- Et je le comprends, dit-il en souriant. Vu sa tête, il pensait que j'allais le tuer.
Derrière lui, ses souvenirs venaient illustrer ses paroles.
- En arrivant dans le camp de secours, j'ai été oublié, continua-t-il. Harry avait autre chose en tête et je suis resté à l'écart durant plusieurs jours.
- Attendez, comment était-il sûr que le camp pour leur fuite serait sûr ? demanda Dumbledore intrigué.
- Lupin ne le connaissait pas, répondit le futur du Serpentard. C'est du moins comme ça que je l'ai compris. Le camp s'est étalé au fil des années pour finalement se séparer en quatre morceaux un peu partout au Royaume-Unis.
- Et vous dans tout cela ? interrogea Rogue.
- Personne ne me faisait confiance. Mais comme je ne faisais rien de mal, ils me laissaient tranquille. C'est un peu grâce à Ginny qu'Harry en est venu à arrêter de vouloir me tuer.
- Ginny ? répéta Ron. Qu'est ce qu'elle vient faire là-dedans ?
- Elle était enceinte, répondit Harry. C'est lui qui l'a découvert et qui a également aidé ta sœur à le mettre au monde.
La mâchoire de Ron se décrocha littéralement. Sa sœur... sa toute petite sœur...
- Qui est le père ? lâcha-t-il en se tournant désespérément vers Harry.
- Ce n'est pas moi ! répondit-il immédiatement au vu du regard de son ami. Enfin... pas mon futur moi ! C'est un homme du nom de Jonathan...
- Qui est ce type ?
- M. Weasley, vous ne croyez pas que vous nous faites perdre du temps ? intervint McGonagall. Au lieu de vous lamenter, vous devriez être heureux de savoir que votre sœur a eu un enfant au vu de tous les morts qu'il semble y avoir eu !
- Un magnifique petit bébé qui n'arrêtait pas d'hurler, ajouta le futur de Drago en levant les yeux au ciel. Il a hérité de sa mère.
- Je crois qu'il vaudrait mieux retourner à votre récit, dit Dumbledore.
Le blond acquiesça.
- Donc personne ne m'aimait vraiment, ce qui est normal, mais j'étais utile parce que je savais particulièrement bien soigner. Cependant, je n'avais pas de baguette donc la plupart du temps, Harry était toujours derrière moi pour me surveiller. Puis est venu l'histoire avec les enfants.
- Des enfants ? répéta Rogue.
- Oui, surtout un, dit-il. Il s'appelait Joan. Officiellement, je ne devais pas m'approcher d'eux, sauf que lui s'était donné pour mission de venir me voir tous les jours même si je lui disais d'arrêter. Il est même parfois venu avec d'autres enfants.
- J'imagine que ça n'a pas du plaire, murmura Dumbledore.
- Harry était furieux, admit le futur de Drago. Mais les enfants ont continué de venir et j'ai cessé de les chasser en entendant ce qu'ils voulaient faire et à quoi ils s'amusaient. Le camp était certes très organisé pour ce qui de Voldemort mais les membres de l'Ordre en avaient oublié les enfants qui commençaient à faire des choses assez dangereuses. Après une « gentille » conversation avec Harry, je suis parvenu à me faire entendre.
Harry ne put quant à lui esquisser un sourire à ce qu'il disait. « Gentille »... bel euphémisme en ce qui concernait la discussion.
- C'est à partir de ce moment là que j'ai pu récupérer une baguette, enseigner aux plus jeunes et également participer aux réunions de l'Ordre, expliqua-t-il. C'est aussi durant cette période qu'Harry et moi nous nous sommes rapprochés, mais disons que ça a tourné au cauchemar pour lui.
- J'ai dû mal à saisir, intervint Drago alors qu'Harry lui jeta un coup d'œil. Tu l'as harcelé ?
Si Hermione avait pu le faire en toute discrétion, elle se serait levée pour assommer le Serpentard.
- Non, je n'ai rien fait de cela, répondit son futur en se rasseyant. Disons que je l'appréciais, mais que je n'avais pas remarqué que je m'inquiétais un peu trop pour lui y compris de la manière dont il me traitait. Cependant, Harry a été un peu plus intelligent que moi et a fini par savoir ce qui lui passait véritablement par la tête, je n'ai su qu'après qu'en plus il en tombait malade.
- Je n'ai pas compris, intervint Ron. En quoi le fait de savoir qu'il était gay pouvait le faire tomber malade ? Bon, je sais, c'est dur à avaler, j'ai encore du mal à le croire mais...
- Je l'ai déjà dit, ce n'est pas une question d'homosexualité qui a posée le plus de problème, coupa le futur de Drago.
- Je trouve déjà que c'est un sacré problème, marmonna Rogue.
Celui-ci reçut un regard dur de Dumbledore.
- Je suis celui qui a tué ses amis, un Mangemort qui plus est, répondit le blond. Il ne devrait pas m'aimer. Toi, ajouta-t-il en se tournant vers Harry. Tu trouverais ça normal ?
Il fronça les sourcils, serrant encore un peu plus ses genoux contre lui. Non, ce n'était absolument pas normal. Jamais il ne pourrait apprécier un homme ayant tué ses amis, encore moins se mettre hypothétiquement à l'aimer. Il était clair qu'il ne pourrait pas le supporter et qu'il se dégouterait lui-même.
- Tu connais la suite, marmonna le futur de Drago.
La bouche d'Harry s'entrouvrit un moment.
- J'ai vu jusqu'à... enfin... la première fois où vous avez...
Bon sang, rien que d'y penser, il se sentait incroyablement gêné, le pire, c'était qu'il ne parlait pas de lui mais qu'il en avait l'impression.
- C'est tout ce que j'ai vu, marmonna-t-il enfouissant littéralement sa tête entre ses genoux pour cacher le fait qu'il était rouge comme une pivoine.
A côté de lui, Drago faisait aller et venir son regard entre son futur, le Gryffondor et le sol, sentant monter en lui comme une étrange chaleur. Même dit d'une manière assez confuse, il avait lui aussi saisi l'idée générale. Potter et lui... lui et Potter... l'un dans l'autre... il avait vraiment envie de s'enterrer et ne plus jamais refaire surface.
- Tu n'as rien vu de plus ? s'étonna le futur du Serpentard.
- C'est tout de même assez, marmonna McGonagall alors que Dumbledore esquissait un faible sourire tandis que Rogue cachait tant bien que mal son rictus de dégoût.
Harry secoua négativement la tête, chose assez étrange puisqu'il était entièrement regroupé sur lui-même.
- Il manque donc une bonne année, conclut le blond.
- Nous pouvons peut être passé vos ébats avec Potter, intervint Rogue.
Mais celui-ci fit un signe négatif de la tête.
- Je crois que je leur dois une explication à tous les deux, répondit le futur du Serpentard en désignant Drago et Harry.
A ces mots, le Gryffondor releva soudain la tête. Il était curieux. Malgré le fait qu'il était incroyablement gêné, il voulait comprendre comment son « lui » avait pu finir véritablement avec le blond. Drago... et bien il se demandait tout simplement si ce n'était pas un très mauvais rêve. Même si, au fond, il pouvait comprendre certaines choses, il avait vraiment du mal à admettre que son futur s'était gaiement envoyé en l'air avec celui de Potter, ça méritait tout de même quelques explications.
- J'ai un peu de mal à formuler ce qu'il s'est passé alors il vaut mieux vous montrer et...
Tirant sa baguette, le futur de Drago se leva et se tourna vers la Pensine, semblant hésiter.
- C'est un sort que j'ai fait moi-même et qui n'est pas tout à fait au point donc je ne garantis pas les effets secondaires, dit-il en pivotant vers Dumbledore.
- En quoi consiste-t-il ? demanda-t-il.
- Savoir ce que je pensais à ce moment là, expliqua-t-il. En plus approfondi, j'ai utilisé des bases de Légimencie mais appliqués aux souvenirs pour permettre aux personnes extérieurs de savoir ce que le possesseur du souvenir avait dans la tête à ce moment là.
Si Harry et Ron avaient tous deux haussés un sourcil d'incompréhension, les autres acquiescèrent.
- Ce n'est pas dangereux ? demanda McGonagall.
- Non, certifia-t-il. Mais, comme je l'ai dit, il n'est pas au point donc il risque peut être d'y avoir des effets secondaires.
- Si vous êtes sûr allez-y, dit Dumbledore en désignant la Pensine.
Il était déjà étrange d'avoir cette grande brume sombre se dégageant au-dessus du récipient mais ce fut encore plus déconcertant lorsqu'Harry sentit comme un bourdonnement dans son crâne. A côté, Drago avait posé ses mains sur ses tempes et semblait être en pleine méditation.
- Il s'agit du lendemain matin, dit le futur de Drago alors que la brume s'animait soudain. Je passe les détails pour certains... ajouta-t-il à l'attention de Rogue
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Adossé à la barre du lit, Drago inspira profondément. Baissant les yeux, il l'observa sans dire un mot alors que sa main continuait sans qu'il le veuille à passer entre les mèches brunes. A le voir ainsi, il avait du mal à croire que c'était la même personne qui lui avait presque brisé la mâchoire quelques heures plutôt. Il bougeait à peine, sa respiration se faisant à peine entendre et son visage était bien plus doux qu'auparavant.
Drago eut un faible sourire, Harry était vraiment un drôle de phénomène, un peu trop d'ailleurs. Mais le voir ainsi dormir si calmement lui faisait mal au cœur, d'autant plus que toutes les cicatrices dans son dos étaient visibles.
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- D'où a-t-il eu toutes... commença Hermione horrifiée.
- Macnair principalement, répondit simplement le futur du Serpentard. Bellatrix, Voldemort et tous ceux qui s'ennuyaient.
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Cessant de passer sa main entre les cheveux bruns, il effleura la peau brillante du à une brûlure. Harry remua légèrement, bougeant de quelques centimètres sa tête de la poitrine de Drago avant de s'immobiliser à nouveau, la respiration régulière. Une, deux, trois, quatre... pas besoin de les compter pour se rendre compte à quel point il y en avait surtout que c'était la première fois qu'il les voyait de si près. Brûlures, entailles... il ne pouvait s'empêcher d'observer encore et encore le dos étendu en partie sur lui.
Cependant, il se sentait mal. Le voir ainsi si calme et si paisible en sachant qu'il se trouvait près de lui n'avait rien de drôle au contraire. Depuis des années où aucune nuit ne lui avait été favorable, voilà qu'Harry se reposait pour la première fois depuis tant de temps dans ses bras. Quelqu'un aurait pu dire que c'était ironique mais pas pour Drago qui ne pouvait faire autrement que de sentir coupable. Pire encore, il savait qu'il l'était.
Il les avait tués, il ne pouvait pas se donner d'excuses et savait qu'Harry ne pourrait pas non plus. Entre eux, ce n'était absolument pas possible, la preuve en était qu'il avait bien failli le tuer plus tôt s'il ne s'était pas calmé à temps. Drago aurait bien voulu être dupe mais ce n'était pas le cas. Même si lui pouvait supporter la situation, Harry n'allait certainement pas pouvoir...
Se mordant la lèvre inférieure, il jura intérieurement. En fait, tout était de sa faute depuis le début, il ne tenait pas vraiment à ce qu'Harry doive encore subir la même situation. Lentement, il se dégagea, posant doucement le corps du brun sur le matelas. Ce dernier bougea à nouveau, se replaçant sur le dos tout en continuant de garder les paupières fermées. Il savait qu'il allait peut être se faire incendier pour sa fuite, mais il valait mieux.
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Là, il y eut comme une réaction générale dans la salle. Regardant par-dessus ses lunettes, Dumbledore se retint de rire alors que Rogue se mettait à jurer dans toutes les langues. Et si McGonagall sembla rester stoïque en voyant le blond se lever à travers la Pensine, Hermione pencha légèrement la tête sur le côté tandis que Ron écarquillait les yeux. Pour Harry et Drago, ils étaient déjà en train d'essayer de se suicider par apnée depuis quelques minutes alors ce fut dans un décrochement de mâchoire momentanée qu'ils considérèrent la scène.
- Désolé ! lança précipitamment le futur du Serpentard en effaçant son souvenir de la Pensine, la brume redevenant noire. Vraiment désolé...
- L'important était que vous étiez en un seul morceau, dit Dumbledore qui avait du mal à cacher son sourire.
Drago lui venait de pressentir la fin du monde. Lui qui était si attaché à sa pudeur venait de voir parfaitement son anatomie... bon, il l'avait déjà vu mais c'était assez différent question point de vu. Timidement, il leva la main.
- Je n'ai pas compris.
Hermione se tourna brusquement vers lui.
- Tu es exactement comme Ron au niveau des sentiments, lâcha-t-elle amèrement. Stupide.
- De manière plus élégante, intervint le futur du Serpentard avant que son passé ou bien Ron n'ait l'idée de répondre. Je voulais préserver Harry.
- De quoi ? demanda le brun. Enfin, je veux dire, il semble bien mieux là que dans les souvenirs que j'ai vus de lui avant que vous... enfin... que vous soyez ensemble.
- Mieux est un terme assez vague, répliqua le blond. Même s'il avait retrouvé le sommeil pour une nuit, il aurait fini par à nouveau réagir comme il l'avait fait avant que nous... soyons ensemble, termina-t-il en souriant à moitié.
- C'est-à-dire ? demanda Rogue.
- Lui démonter la mâchoire ou bien lui casser le nez, répondit Harry.
Alors que le blond acquiesçait, Drago fronça les sourcils. Lui, il ne pensait pas vraiment au bonheur de Potter... peut être parce que cela ne lui venait vraiment pas à l'esprit.
- La réaction d'Harry n'a rien de sensationnel, elle est juste normale, dit le futur du Serpentard. Mais il n'allait pas bien, pour faire court, il devenait cinglé, et je ne pèse pas mes mots en disant cela. Il devenait véritablement cinglé.
Court, c'était vraiment très court comme conclusion convint Harry.
- J'ai voulu au moins essayé qu'il ne devienne pas fou à force de me voir, marmonna-t-il. Après avoir tué ses amis, c'était le moins que je puisse faire.
La scène dans la Pensine se modifia.
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Sad Piano Music #9 - Beautiful Instrumental de Miika153 (uniquement sur youtube)
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La scène dans la Pensine se modifia.
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- Regarde, lança Teddy. J'ai trois cœurs donc j'ai gagné !
Le garçon attrapa ses morceaux de chocolats qui servaient de mises et tira la langue à Drago en lui montrant ses cartes.
- Ce qui fait dont six cœurs sur les cinq possibles dans le paquet, rétorqua le blond en lui montrant ses propres cartes.
Attrapant le dernier chocolat sur la table, Teddy lui fit un grand sourire, ne bougeant pas d'un centimètre.
- Tu as triché, dit Drago.
- Non.
- Tu mens.
- Je vais le dire à Harry.
- Laisse ton parrain tranquille et agis comme un homme, rétorqua Drago en dévisageant le garçon. Tu as triché.
- Harry, il m'embête ! hurla-t-il en sautant de son siège pour se précipiter vers une silhouette qui venait d'apparaître derrière une tente.
Drago le dévisagea un instant avant de se lever et de partir en vitesse. Il avait un très mauvais pressentiment.
- Arrête de courir, lâcha une voix derrière lui.
En plus il l'avait suivi. S'arrêtant, il lui fit face, à vrai dire, il ne pouvait bien fuir très loin ni pendant longtemps.
- Tu veux quelque chose ? demanda-t-il.
Apparemment, Harry ne s'était pas attendu à ce qu'il cesse de courir pour lui faire face. Il semblait un peu perdu mais pas furieux comme il l'avait imaginé.
- Euh... à propos d'hier soir, marmonna-t-il. Je...
- Tu as raison, coupa Drago.
- Pardon ? lança Harry en le dévisageant.
- Je suis un Mangemort, dit-il. Tu es Harry Potter et moi Drago Malefoy, il n'y a pas à chercher plus loin.
- A ce sujet, je...
Bon sang, c'était quoi son but exactement ? Il voulait bien gérer la crise mais là, si Harry ne conservait pas un minimum de temps le même comportement, il n'allait pas pouvoir faire grand-chose. Hier soir, il voulait quasiment le tuer et maintenant c'était comme s'il avait tout oublié de la rancune qu'il lui portait.
- J'ai tué Ron et Hermione, dit Drago en articulant. Je te rejoue la scène pour que tu le comprennes ?
Le visage d'Harry se durcit soudain. Même si Drago ne tenait pas à lui faire du mal, il fallait à tout prix qu'il voit la réalité de la situation, alors peu importait s'il le blessait. Mieux encore, plus il le blessait, plus était sûr que les choses reviendraient à la normale.
- Je crois que nous avons fini, Potter, lâcha-t-il sèchement. Et je n'approcherai plus, sois en sûr.
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- A notre connaissance, vous êtes toujours assez proche, dit Rogue.
- Harry est buté, répondit le blond dans un sourire. Et moi... et bien...je suis possessif.
Inconsciemment, Harry et Ron venaient d'applaudir, faisant se tourner tous les regards vers eux.
- Je peux savoir ce qui ne va pas ? demanda Drago en dévisageant le brun.
- Un de vous deux vient de l'avouer, ça vaut quand même des félicitations, dit Harry.
- Je ne suis pas possessif, rétorqua le Serpentard.
- A peine, marmonna sombrement Ron en levant les yeux au ciel. Je te repasse les vacances de Noël, il y a tout l'outillage disponible ? ajouta-t-il en pointant la Pensine
Drago fronça les sourcils. Il n'était pas possessif ! Bon, d'accord, il n'aimait pas partager mais tout de même ! Se tournant vers son futur pour de l'aide, il fut cependant bien déçu de voir celui-ci acquiescer.
- La prochaine scène risque plutôt de vous amuser, dit le blond. Même si pour moi ce n'était pas drôle du tout.
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Drago attrapa la pile de parchemins dans un soupir. Il détestait les réunions, pire encore, il détestait les après-réunions. A chaque fois, il fallait vérifier les notes prises et aujourd'hui, c'était pour lui. Jurant à voix basse, il freina soudain en passant devant la grande table où les repas étaient pris.
- ... pas occupé en ce moment ?
- Si c'était le cas, je ferais autre chose, marmonna Harry en continuant de gratter son parchemin.
- Tu devrais vraiment te reposer, reprocha Elizabeth qui était assisse sur le banc, dos à la table. Je te propose une partie bataille explosive ?
- Pourquoi pas, admit-il en haussant les épaules. Mais pour l'instant, je dois finir ça.
De sa plume, il avait désigné le parchemin dans une moue dépitée. Drago fronça les sourcils. Il n'aimait pas cette « Lizzy ». Tout d'abord parce qu'elle n'avait rien dans la cervelle quand cela l'arrangeait sans compter qu'elle le lui rendait bien.
- Dans ce cas, passe dans ma tente ce soir. Dans une heure en fait, ajouta-t-elle en regardant sa montre. Whisky Pur Feu en prime.
- Je tiens l'alcool, rappela Harry tout en continuant d'écrire.
- Mais jusqu'à quel point ? murmura-t-elle en se penchant à son oreille.
Qu'elle aille se faire farcir avec la culotte de Merlin cette sale *******. S'approchant, Drago fit violemment tomber ses parchemins sur la table, Harry et Elizabeth levant soudainement les yeux vers lui.
- Kingsley veut que tu te charges de la paperasse, lança-t-il dans un grand sourire à l'attention de Lizzy.
Gros mensonge dont il ne sentait nullement coupable, bien au contraire.
- Mais je l'ai fait hier, dit-elle en haussant les sourcils.
- C'est dommage, hein ? marmonna Drago dans un ton faussement plaintif. J'aurai bien voulu le faire à ta place mais il y a eu quelques problèmes avec les enfants donc je ne peux pas. Avec un peu de chance, tu auras fini avant l'aube.
Sur ce, et devant le regard effaré de la jeune femme, il s'éloigna à grands pas sans cacher son sourire hypocrite. Elle l'avait voulu, elle l'avait trouvé la grognasse. Goûtant à sa joie débordante, il fut cependant un peu moins enchanté en entendant des pas le suivre. Lentement, il se tourna pour voir Harry derrière lui, mains dans le dos, marchant tranquillement dans ses pas.
- Je peux savoir pourquoi tu lui as menti ? demanda-t-il une fois arrivé près de lui.
- Je n'ai pas menti.
- Oh que si ! répliqua Harry. C'est moi qui fais le planning pour la paperasse même si c'est Kingsley qui l'annonce.
Drago se mordilla alors instinctivement la lèvre inférieure. Il s'était fait stupidement prendre. Mais de toute façon, au point où il en était, autant dire clairement les choses.
- Tu ne tiens pas l'alcool, lança le blond.
- Pas aussi bien que toi mais je le tiens quand même assez longtemps, affirma Harry.
- Elizabeth semble être de ma famille, répliqua Drago dans un faux sourire. Entre vous deux, tu aurais été celui qui aurait fini bourré en premier.
- Et alors ? C'est un crime ?
Ce type était soit idiot, soit inconscient. En tout cas, si c'était les deux, ça ne faisait pas bon ménage. Serrant les poings, Drago sentit la colère monter en lui.
- Dis, tu n'as pas remarqué que le but de cette fille de te mettre dans son lit, non pas pour jouer aux cartes, mais pour jouer avec toi ? Tout ce qu'elle veut, c'est t'avoir entre ses jambes !
Il l'avait dit... Après tout ce temps à se répéter qu'il ne devait pas approcher Harry, il venait de mettre les pieds dans le plat de la manière la moins élégante possible.
- Tu ne serais pas jaloux ?
Levant les yeux sur le brun, Drago sentit sa gorge se serrer. Mais à voir son visage si calme, il n'arrivait pas à reprendre son contrôle.
- Oui, je suis jaloux ! Je le dis, je le clame et le hurle ! Tu...
Il s'arrêta soudain en le voyant éclater de rire. Drago l'avait déjà vu sourire sincèrement, oui, rire aussi, mais là Harry était vraiment pris d'une crise de fou rire incroyable. Plié en deux, il se retenait au tronc de l'arbre juste à côté d'eux, tentant en vain de reprendre sa respiration.
- J'ai dis quelque chose de drôle ? demanda Drago pris d'un sérieux doute et surtout totalement stupéfait.
A peine eut-il prononcé ces mots que la crise de fou rire s'amplifia laissant le blond totalement perdu. Il venait clairement de lui dire qu'il était jaloux, traduction, il tenait à lui. Normalement, la réaction devait être autre que celle qu'il était en train de lui montrer. Regardant autour de lui, Drago eut au moins la satisfaction de constater qu'ils étaient seuls.
- Toi...lâcha Harry entre respiration tout en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues. Tu... jaloux... Male... Drago Malefoy... jaloux... jaloux de...
Bon, il était mignon quand il dormait mais là, il l'agaçait au plus haut point.
- Non mais tu te rends compte que tu me dis que le grand Drago Malefoy orgueilleux jusqu'aux cheveux est jaloux que je couche avec une fille, dit enfin Harry dans un souffle avant de repartir dans son fou rire.
- Ouais, je me rends assez compte, marmonna Drago qui vérifiait tout de même que personne n'arrivait. Mais si tu pouvais arrêter maintenant ça m'arrangerai, ajouta-t-il en saluant de loin une femme qui les dévisagea un instant avant de repartir. Sérieusement, Harry, arrête.
- Oh, je suis redevenu Harry ? demanda celui-ci dans un sourire en continuant de pleurer de rire.
- Si ça peu te calmer, oui, lança-t-il en l'attrapant par les épaules pour le traîner parmi les tentes alors qu'il repartait dans son fou rire.
Jamais il n'avait eu autant honte de sa vie. Non seulement tous ceux dans le camp devant lesquels ils passaient le regardaient bizarrement mais Drago se sentait blesser dans son orgueil et son amour propre.
- Voilà, on est arrivé, dit le blond en poussant Harry dans sa tente. Maintenant, tu vas aller te coucher et surtout dormir profondément.
Le forçant à s'asseoir sur le lit, Drago s'apprêta à ressortir lorsqu'il sentit que le brun l'attrapait par le poignet. Regardant par-dessus son épaule, il s'aperçut qu'il avait cessé de rire pour reprendre un visage plus calme.
- Moi aussi, dit-il.
- Pardon ? demanda Drago.
- Rien, répondit Harry en haussant les épaules. Mais j'ai réfléchi et j'ai compris une chose.
Un suspens insoutenable, le blond devait l'avouer surtout qu'il commençait à avoir mal au bras. Et il dit adieu à son bras lorsqu'Harry le tira brusquement vers lui.
- Tu es Drago, dit-il en saisissant immédiatement ses lèvres.
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- Je laisse imaginer la suite pour les plus inventifs d'entre vous, dit le futur du Serpentard alors qu'il remuait la Pensine pour que le souvenir disparaisse.
Drago ne préférait pas de même qu'Harry, tous deux faisaient bien en sorte de ne pas se regarder. C'était vraiment gênant, pire encore, c'était comme si c'était eux qu'ils voyaient.
- C'est à partir de ce moment qu'Harry est devenu plus calme, expliqua le futur du blond. Mais au fond, ce n'est qu'un mensonge.
- Il y a Malefoy, le Mangemort et Drago, répéta machinalement Hermione. C'est son mensonge ?
Il acquiesça.
- J'ai eu beau lui répéter, il n'a jamais voulu m'écouter, marmonna le blond. Pour lui, c'est le seul moyen de ne pas devenir totalement fou.
- Il nie la réalité, dit Dumbledore.
- J'ai beau avoir changé, je reste un Mangemort, celui qui a tué des dizaines de personnes y compris ses amis, dit-il. Je l'aime, c'est certain, mais il est hors de question que je rentre dans son mensonge.
- Tu tiens vraiment à lui ? demanda Harry à mi-voix.
Levant les yeux vers lui, le futur de Drago acquiesça.
- En fait, je ne sais pas s'il le fait exprès pour continuer à me faire culpabiliser, dit-il. Mais il est clair que c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour se justifier.
- C'est assez pitoyable, marmonna Rogue.
Ce fut Hermione qui se chargea de remettre en place le professeur Potion, dans un regard noir qui aurait glacé n'importe qui.
- Peut être, accorda le blond en haussant les épaules. Mais on ne peut rien y faire. Au fond, même moi je pense qu'il va mieux ainsi. J'en ai d'ailleurs une fois profitée.
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- C'est une facture, marmonna Drago en lui tendant un papier.
- Je m'en occuperai après ça, lâcha Harry allongé sur le lit en train de lire un immense parchemin.
- C'est urgent.
- Et alors ?
Drago leva les yeux au ciel, retournant sur le bureau où une pile impressionnante de parchemins s'entassaient. Non seulement le temps était exécrable dehors, le ciel noir ne cessant de faire s'abattre des litres d'eau sur le camp mais la surcharge de travail ne venait qu'empirer la situation. A deux, ils parviendraient peut être à achever cela avant le milieu de l'après-midi mais il était clair qu'ils allaient passer leur repas à gratter du papier.
- Tu as également une lettre, dit Drago au bout de quelques minutes.
Pas un bruit.
- Harry, je te parle, lâcha-t-il en se tournant brusquement.
Il s'arrêta soudain, cessant de faire du bruit. Harry dormait. Drago hésita un instant. Il y avait vraiment beaucoup de travail, même si le brun manquait de sommeil, c'était une réalité bien trop présente pour être ignorée. Cependant, il dormait... ce simple miracle valait tout le silence du monde.
Posant la lettre sur le bureau, Drago quitta son siège pour s'accroupir à côté du lit et fixer le visage endormi d'Harry. Il ne put s'empêcher de rire sans un bruit. C'était en fait un véritable enfant... A deux doigts, Drago tira lentement le long parchemin de sous le bras de l'ancien Gryffondor avant de retourner au bureau. Il allait devoir travailler bien plus maintenant s'il voulait que tout soit prêt à temps.
La scène se troubla.
- Drago ?
Le concerné pivota de sa chaise pour regarder Harry qui se redressait du lit, se frottant les paupières.
- Je dors depuis combien de temps ?
- Trente minutes à peine.
Gros mensonge que Drago prit consciencieusement soin de cacher en poussant la petite horloge derrière une des piles de parchemins. La nuit était entrain de tombée mais comme le temps était tout aussi désastreux que le matin, il n'y avait pas une grande différence de lumière dans la tente.
- Je suis désolé, marmonna-t-il en s'asseyant.
- Ne t'inquiète pas, tu as encore du travail, répliqua Drago en pointant la plus haute pile qui était en réalité faite.
- Je vais...dit-il en commençant à se lever.
- Mange plutôt ça, intervint immédiatement Drago en se levant précipitamment pour lui fourrer un sandwich dans la bouche.
Son petit plan était déjà tout droit tracé, il n'allait surement pas laisse Harry tout gâcher par sa soif de travail.
- Je n'ai pas faim, dit le brun en avalant difficilement la bouchée forcée qu'il lui avait donné tout en posant le sandwich sur le petit meuble à côté de lui. Tu...
- On est deux, coupa Drago en le forçant alors à se rallonger pour s'asseoir sur lui dans un grand sourire.
- Drago, tu fais quoi ? demanda Harry en le dévisageant.
- Je te ferai un dessin plus tard, marmonna-t-il alors qu'il laissait ses lèvres glisser le long de son cou.
Un plan sans faille, Drago en était certain alors qu'il défaisait la ceinture d'Harry avant de glisser sa main dans le pantalon de ce dernier. Mais il eut comme un moment d'arrêt alors que ses lèvres atteignaient le ventre de celui-ci : c'était affreusement silencieux.
- Harry ? dit-il saisi d'un sérieux de doute.
Pas de réponse. Se redressant, Drago ressentit le même effet que si on lui avait lancé un seau d'eau froide. Il s'était rendormi ! Drago n'avait pourtant rien commencé que cet idiot c'était rendormi ! Il se sentait effroyablement vexé en voyant le visage si calme d'Harry, il était à deux doigt de l'attraper par le cou et le secouer comme un prunier pour le réveiller.
Son plan consistait à coucher avec lui, puis le laisser dormir... pas rien faire et qu'il s'endorme ! Se levant de l'ancien Gryffondor, il lui jeta un regard noir avant de retourner au bureau et de saisir violemment la plume. Cet abruti allait lui payer.
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- Ron, arrête de rire.
Mais le rouquin ne pouvait pas s'en empêcher malgré tous les reproches qu'Hermione pouvait lui faire. De son côté Dumbledore semblait se garder de ne pas faire la même chose, McGonagall lui lançant un regard perçant de même que Rogue.
- Je veux mourir, marmonna Drago alors qu'Harry acquiesçait.
- Quand s'est-il réveillé ? demanda sérieusement Hermione.
- Le lendemain matin à onze heures, répondit le futur du Serpentard. En tout, il a dormi près de vingt-quatre heures et il m'a engueulé pendant plus de deux heures.
- Ce qui n'est pas étonnant, dit Rogue.
- Mais j'ai du mal à saisir pourquoi il s'endort aussi facilement quand tu es à côté, intervint Harry. Tu le drogues ?
- Je pense plutôt qu'inconsciemment, votre futur se sent en sécurité, répondit Dumbledore alors que le futur de Drago ouvrait la bouche pour s'indigner. Avec ce qu'il a vécu, il s'oblige à rester éveillé de peur que tout recommence mais pas avec quelqu'un à côté qui peut veiller sur lui.
- C'est assez enfantin, non ? s'étonna Hermione.
- Surement, mais l'esprit se protège comme il peut, accorda le directeur.
Se sentir en confiance près de Malefoy, Harry regarda un instant le Serpentard. Non, il ne lui venait pas un instant à l'esprit de faire de cette manière.
- Quoiqu'il en soit, ce fut trois mois avant ça, marmonna le blond dont le regard devint plus dur. A ce moment, nous...
- M. Malefoy, intervint McGonagall.
- Quoi donc ?
Pointant la Pensine derrière lui, le futur du Serpentard suivit son regard pour être totalement stupéfait. Pour faire court, une scène était apparue apparemment sans qu'il l'ait voulue. Harry dans Drago... Drago dans Harry... les deux plus jeunes ne tenaient pas vraiment à en savoir plus surtout que les pensées du blond trottaient dans leur tête.
- Pouvez-vous arrêter ça ? lança Dumbledore.
- J'essaye ! rétorqua le futur du Serpentard qui remuait comme il pouvait sa baguette dans la Pensine.
- C'est peut être votre sort qui fait interférence ? proposa Rogue.
- Je me serais passé de ce genre d'effet secondaire, marmonna-t-il sombrement.
Mais rien ne s'arrangeait... enfin si... ils avaient finis... ce que Ron réalisa le premier en plaquant sa main sur les yeux d'Hermione malgré toutes ses protestations alors que le futur d'Harry se levait.
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Drago ne pouvait s'empêcher de sourire en le voyant enfiler son pantalon. L'enlever était déjà beaucoup mieux.
- Tu devrais aussi te dépêcher de t'habiller, lâcha Harry.
- Et pourquoi ? Je suis bien là...
- Tu vas manquer ton Portoloin, rétorqua-t-il.
Tant mieux dans ce cas. Attrapant le brun par la ceinture, il le ramena de force sur le lit.
- Tu peux arrêter ? demanda sèchement Harry alors qu'il s'était donné pour mission de s'attaquer à sa mâchoire.
Mais bien sûr, il n'allait certainement pas se priver juste par une demande, aussi polie soit-elle. Il le voulait, juste ces trois mots que Drago voulait absolument s'employer à exaucer surtout s'il devait partir un moment. Un marquage de sa propriété, son jouet. Bon, oui, il le considérait comme un jouet en ce moment mais il avait bien d'autres mots beaucoup moins prudes en tête.
- A une condition, tu me dis quand tu comptes leur parler, lança-t-il après avoir fini de le marquer d'un magnifique suçon à l'endroit le moins discret possible.
- Parler à qui et de quoi ? répliqua Harry en se dégageant de son emprise pour se relever.
Pour seule réponse, Drago le dévisagea. Il n'aimait du tout qu'il joue les ignorants quand cela lui plaisait, surtout qu'il lui parlait très sérieusement.
- Je suis sérieux, Harry, lança-t-il en se redressant dans le lit. Il faut leur dire pour nous.
Ce fut comme un déclencheur dans l'esprit du brun et le visage de ce dernier changea soudain alors qu'il attrapait sa chemise, passant de la colère à l'incompréhension.
- Je ne vois pas en quoi le fait que l'on couche ensemble puisse intéresser qui que ce soit, dit-il tout en mettant sa baguette dans sa poche.
Drago eut un rictus. Ils faisaient un peu plus que coucher ensemble, là, Harry semblait vraiment jouer les aveugles.
- Ce serait déjà un début, rétorqua-t-il. Je ne tiens pas à ce qu'ils le découvrent par hasard ! Je suis certes devenu enfin un allié pour certains, mais si ce n'est pas toi qui annonce clairement notre situation, il va y avoir de gros problèmes, surtout pour moi.
Mais il ne semblait pas l'envisager de cette manière, secouant négativement la tête tout en levant les yeux au ciel. Drago ne savait plus s'il devait apprécier ou non le fait qu'il prenait le problème avec tant de légèreté.
- On verra ça lorsque je reviendrai, accorda enfin Harry en enfilant son manteau.
- Tu dis ça mais tu mens, répliqua-t-il. Cependant sois sûr que moi je tiendrai ma promesse.
- Arrête de... commença Harry en se tournant vers lui.
- Dès que tout sera fini, je paierai pour tout, dit Drago en le fixant droit dans les yeux. Pense ce que tu veux, mais je me ferai juger et je serai condamné.
- Tu...
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- Je vous félicite M. Malefoy pour votre rapidité, lâcha Rogue dont le sarcasme n'avait aucune peine à se faire une place dans la voix.
- Désolé, répéta le futur de Drago pour une énième fois.
- Mais pourquoi cette scène est-elle appa... commença Dumbledore.
- Car il s'agit de la dernière fois où j'ai vu Harry avant ça, coupa le blond.
« ça »... Drago ne savait de quoi il s'agissait mais le regard de son futur était devenu bien trop sombre pour croire qu'il allait mentionner quoique ce soit de joyeux. A côté de lui, Harry avait la même impression, pire encore, il pressentait déjà sur quoi allait aboutir son explication.
- Il faut savoir qu'il y avait quatre grands campements, dit-il. Un à l'est, un au nord, un au sud et celui où nous étions, à l'ouest. Pour y voyager, c'était extrêmement surveillé et codifié. Le trajet était celui-ci : nord, ouest, est, sud, nord, ouest... Il s'agissait d'un sens unique, en gros, si du campement nord vous deviez aller à celui au sud, il fallait passer par les deux autres. A part quelques uns, personnes ne connaissaient les emplacements des camps, et même ceux qui le savaient ne pouvait en localiser que deux au maximum. Pour voyager, il y avait un système de Portoloin. Pas moins de trois ou quatre Portoloins entre chaque camp, certains emmenant en Irlande, d'autres en France... seul ceux chargés de la surveillance de leur Portoloin savait où il se trouvait.
- C'est assez draconien comme système, accorda McGonagall.
- Le but était d'éviter les aveux sous tortures qui amèneraient au démantèlement de tous les camps, répondit le futur de Drago. Sans compter qu'il fallait une autorisation.
- Que s'est-il donc passé ce jour là ? demanda Dumbledore.
Le blond se tut un moment, laissant ses yeux tombés au sol.
- Ce jour là, dit-il à voix basse. Harry devait transplaner au camp sud pour des histoires de meilleures coordinations entre les camps, même le transplanage s'effectuait en plusieurs étapes. Quant à moi, je devais me rendre à l'est pour enseigner à certains Médicomages les sorts que j'avais appris. Je sortais rarement du camp, mais ce jour là, ça a été un enfer.
Derrière lui, la brume noire s'anima à nouveau laissant voir sa silhouette attraper une vieille chaussette.
- Au moment même où le Portoloin est parti, il y a eut une immense explosion, dit-il à voix basse tandis que ses souvenirs illustraient ses propos, une immense lumière assortie d'un bruit assourdissant éclatait du centre du campement. Je ne suis jamais revenu au camp après ça, ou plutôt, je n'en ai pas eu l'occasion.
Sa voix tremblait, peut être sans doute trop à l'oreille de Drago qui savait que son futur redoutait chacun de ses mots.
- Arrivé aux deuxièmes points de transplanage, il n'y avait personne, expliqua-t-il. Je ne savais pas du tout ce qui se passait, mon but était juste d'avertir que le camp ouest se faisait attaqué. Mais quand je suis finalement arrivé au camp est, je me suis retrouvé devant un carnage...
Assis sur la table, il serra ses poings.
- Je me suis douté que quelque chose n'allait pas dès que je suis arrivé, expliqua-t-il. Le point des Portoloins est situé à quelques dizaines de mètres mais il y avait une immense colonne de fumée au-dessus du camp et puis...
En fait, il n'avait pas besoin de dire grand-chose puisque ses souvenirs illustraient tout. Le sort défectueux en moins, ils n'avaient cependant droit qu'aux images, chose déjà bien suffisante.
Le camp était entièrement détruit. Les feux qui avaient dévorés les tentes, le sol, ainsi qu'une partie des arbres avaient laissés derrière eux des amas de cendres, noircissant les troncs encore debout et la terre craquant sous les pas. De la fumée s'élevait encore de ce désert de vie où chaque endroit semblait identique. Par terre, il y avait des restes de structures, de tissus, d'ustensiles mais aussi de corps noircis ou calcinés. Absolument rien de vivant à des mètres à la ronde.
- J'ai estimé à une journée entre ce qui s'était passé et le moment de mon arrivée, dit le futur du Serpentard. Au début, je n'ai pas compris. Nous n'étions au courant de rien, aucun message d'aide ou bien d'attaque ne nous était parvenu mais j'ai su que ce j'avais cru avoir vu avant de partir était bien réel, le camp ouest se faisait attaqué. J'ai passé un moment à essayer de trouver un survivant mais tout le monde était mort depuis longtemps alors j'ai voulu aller au camp sud, là où était Harry mais... il n'y avait plus de Portoloin.
- Vous étiez bloqué ? résuma Dumbledore.
Il approuva, les yeux toujours rivés au sol comme s'il préférait se concentrer sur le plancher que sur qu'il racontait.
- J'ai passé plus d'une journée à fouiller dans tout le camp à la recherche de documents, continua-t-il. Je voulais retrouver Harry au plutôt parce qu'au fond je savais que le camp allait, avait ou était en train de subir le même traitement. Mais, quand j'ai enfin pu transplaner là-bas, j'ai compris que tout était fini...
L'écran de brume s'obscurcit soudain, apparemment, il ne voulait plus montrer ses souvenirs.
- Les Mangemorts quittaient le camp au moment où je suis arrivé, dit-il alors que ses cheveux retombaient sur son visage. Et c'était pareil, des morts, encore des morts, ils avaient tués tout le monde. Je n'ai trouvé qu'un survivant, mais je n'ai rien pu faire pour lui. Je n'ai jamais su son nom mais il m'a dit qu'Harry n'était jamais arrivé au camp alors qu'ils avaient continué à surveiller la zone de transplanage jusqu'à la fin. Il m'a aussi appris que tous les camps avaient été détruits.
Pour Harry, il avait parfaitement saisi la raison pour laquelle le blond ne cessait pas de quitter le sol des yeux, des gouttes tombant sur le vieux parquet. A côté de lui, Drago ne disait rien, ne pensait rien, en fait, il comprenait sans doute trop.
- Là d'où on vient Harry et moi, murmura-t-il, il n'y a plus rien... Plus de résistance, plus d'Ordre... Tout le monde est mort.
Serrant ses mains à la table, le futur du Serpentard ne levait pas les yeux.
- Harry n'a jamais vraiment eu le temps de s'en rendre compte, poursuivit-il à demi-voix. Lorsque je suis enfin parvenu à le retrouver, il était à bout, poursuivi sans relâche depuis deux jours par des Mangemorts... Lorsque je lui ai dit ce qu'il s'était passé, il a réalisé que des personnes étaient mortes mais il n'a jamais rien vu... Il n'a rien vu puisque...
- Vous avez remonté le temps, acheva Harry.
Se redressant, le blond acquiesça, dévoilant, ses yeux brillants. Dans un faux sourire, il le regarda.
- Il n'a jamais réalisé que nous étions les deux seuls rescapés, ni même que tous ceux qui restaient depuis tant d'année étaient morts, dit-il. Neville, Kingsley, Luna, Ginny, tous les enfants, et j'en passe, ils sont tous morts... Mais lui, il ne s'en ai jamais rendu compte car nous avons fini au beau milieu de la Grande Salle ! Il n'a jamais réalisé que tous les visages que nous avons vus n'étaient plus chez nous !
Il ne semblait pas en colère, juste qu'il perdait son calme.
- Je ne lui ai jamais raconté ce que j'avais vu, continua-t-il. Il était trop heureux de pouvoir tout changer que je ne pouvais pas lui dire, surtout pas à lui car je suis certain qu'il n'aurait pas supporté ça de plus... Dans un sens, je suis un peu jaloux qu'il ne sache rien... Il croit pouvoir changer le court des choses, mais il lui manque la fin de ce qu'il doit changer... pas à moi.
Frappant violemment la table où était la Pensine, son regard s'était durci. Peu importe comment on pouvait le voir à cet instant précis mais il partit de la salle sans un regard derrière lui.
- Ne le suivez pas, intervint Dumbledore alors qu'Hermione, Harry et Drago avaient engagés un mouvement pour se lever. Je pense qu'il doit rester un moment seul, il ne partira pas, soyez-en sûrs, mais il vaut mieux ne pas l'approcher pour le moment.
Harry regarda un moment la porte. Connaître leur histoire, ce qui leur était véritablement arrivé, lui et Drago en avaient longtemps rêvés mais ils étaient conscients qu'il ne s'agissait plus de leur histoire. Leurs futurs... ce n'était pas leur futur exactement. Même visage, même allure mais leur vie était bien trop différente sans compter que ce qu'ils avaient vécus défiait sans doute tout ce qu'ils avaient jusque là imaginé.
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