Chapitre 28: Parler de solitude semble inutile, alors que tu n'es pas seul.
- Je te trouve plutôt pâle, tu vas bien ?
- Avec un peu de silence, Ron, j'irai encore mieux, rétorqua Harry.
- Tu sais que tu as une odeur bizarre au moins ?
Là, il ne prit même pas la peine de lui répondre. Etant donné qu'il était revenu bien trop tôt de sa petite soirée, il n'y avait rien eu d'étonnant à ce que Ron et Hermione se jettent sur lui dès qu'il eut franchi le portrait. Cependant, il ne se sentait vraiment pas bien et du calme aurait été le bienvenu... sauf que ces deux là étaient tout sauf d'accord avec ce principe.
- Malefoy a pété une durite, résuma Harry en se laissant tomber sur son lit pour retirer ses vêtements qui sentaient vraiment mauvais.
- Comment ça ? insista Hermione tout en vérifiant bien que Dean, Seamus et Neville n'étaient pas ici.
- Disons que tu avais raison, il a bien des problèmes, dit-il en déboutonnant sa chemise. Sauf que ça n'a rien à voir avec les Serpentards.
- Des Poufsouffles ? demanda Ron qui malgré tout n'y croyait pas.
Harry haussa un sourcil pour le dévisager. Oui, bien entendu, il imaginait très bien Ernie s'attaquer sauvagement à Malefoy.
- Non, pas de Poufsouffles, juste de santé, répondit en retirant sa chemise. Vu comment a réagi mon futur, il n'était pas du tout au courant et ça expliquerait pourquoi Malefoy n'arrêtait de monopoliser pendant des heures la salle de bain.
- Tu veux dire qu'il a de l'asthme ou bien une maladie grave, interrogea Hermione.
- Pas à ce point, il doit juste faire des crises d'angoisses comme celle que je faisais l'année dernière mais d'une manière un peu plus prononcée, expliqua-t-il en tirant sa braguette.
- Donc ça ne date pas de son retour à Poudlard ? continua-t-elle.
- Je ne crois pas, dit Harry en hochant négativement la tête en se levant. Pendant les vacances je n'ai pas...
Il s'arrêta brutalement, les mains sur son pantalon et pivota vers Hermione.
- Heu... tu pourrais sortir ou au moins te retourner ? demanda-t-il.
- Pourquoi ?
Pour une fois qu'Hermione était longue à la détente, il fallut que Ron la prenne fermement par les épaules pour la faire tourner vers le mur. Ce fut seulement à ce moment qu'elle saisit d'où venait le problème et qu'elle se mit à rougir comme une pivoine. Bafouillant des mots d'excuses, Harry n'eut cependant pas l'occasion d'éviter les regards meurtriers que Ron lui lançait.
- Quoiqu'il en soit, poursuivit Harry en retirant son pantalon tout en sachant qu'il allait recevoir un sermon de Ron dès qu'ils se retrouveraient seuls. Malefoy n'est vraiment pas dans son assiette et ça doit durer depuis déjà un certain temps.
- Pourquoi ne l'as-tu pas remarqué plutôt ? interrogea Hermione dont la voix était légèrement étouffée.
- Parce que Malefoy est un Serpentard et qu'il sait très bien jouer la comédie quand ça l'arrange, dit-il légèrement irrité. Je ne passais pas mes journées à l'épier étant donné que l'on passait notre temps à nous hurler dessus. S'il avait manifesté un signe de dépression en menaçant de se suicider tout en prenant Kreattur comme témoin, peut être que j'aurai vu que quelque chose clochait mais, là, il était toujours le bon vieux Malefoy arrogant et prétentieux que l'on connait.
- Et les futurs ont trouvé un moyen d'arranger les choses ?demanda Ron en s'asseyant sur sa couchette.
- Ils ne l'ont même pas vu, cet idiot est retourné à son dortoir sans même se faire examiner. Crois-moi s'il n'attrape une maladie mortelle, il aura bien de la chance, affirma Harry en enfilant de vieux vêtements.
- Tu crois pouvoir lui parler ? demanda-t-elle.
- Je ne sais même pas s'il viendra aux autres soirées, répondit Harry. Même s'il faut que je lui dise deux mots, il a pris un sacré coup sur son orgueil, jamais il ne me laissera l'approcher. Je veux bien lui tendre la main mais s'il m'envoie paitre à chaque fois, il finira seul.
Il savait que ce qu'il disait était dur, mais c'était l'unique vérité. Le Serpentard n'avait pas rangé une seule fois son égo dans sa poche depuis le début des vacances et maintenant qu'ils étaient de retour à Poudlard, c'était encore pire. Harry voulait bien l'aider mais c'était impossible s'il refusait sa présence.
- Je vais me laver, dit-il en attrapant de quoi se changer correctement. Hermione, fais ce que tu veux mais ne t'attends pas à ce que Malefoy t'accueille à bras ouverts.
Quittant la pièce sans dire un mot de plus, Harry fronça les sourcils. Il n'avait aucune idée sur la meilleure façon d'agir mais il avait comme la sensation que le pire n'était pas encore arrivé.
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Et Harry avait en partie raison. Il ne revit pas Malefoy aux soirées durant la semaine, le croisant à peine dans les couloirs tandis que celui-ci l'ignorait superbement. A vrai dire, Drago ne tenait pas du tout à croiser le regard du Gryffondor. Pitié, moquerie, il savait déjà ce que cet idiot pensait et il ne voulait pas savoir que son pire ennemi l'avait vu ainsi. Il le haïssait encore plus pour connaître sa faiblesse et se sentait bouillir de colère lorsqu'il entendait le nom de Saint Potter.
En ignorant les soirées, il espérait oublier son humiliation mais il avait dû avoir à faire aux deux futurs qui tenaient à se rassurer sur son état de santé et l'obliger à revenir dans la salle. Il les avait superbement envoyés se faire griller des doxys et les ignorait encore plus que Potter. Non seulement ils l'insupportaient mais en plus il n'arrivait pas à les revoir sans repenser au peu de chose qu'il savait sur eux. Rien qu'à y penser, il avait envie de les étriper, son propre futur en tête de liste.
Mais, outre cette haine, Drago était seul. Il s'isolait volontairement des autres Serpentards et fuyait leurs regards. Il savait que certains s'interrogeaient juste sur son comportement mais d'autres l'insultaient publiquement. Il était un paria et le vivait très bien. Il préférait être ignoré plutôt que d'éviter des traquenards, les insultes étaient bien plus rassurantes.
Il se prémunissait également de cela en évitant ses « camarades ». Drago était d'ailleurs bien heureux d'être seul dans sa chambre, il ne croisait ainsi ni Blaise, ni Théodore et encore moins Vincent et Grégory. Lui qui n'avait jamais connu la solitude, il l'avait adoptée à bras ouverts. Il n'était pas stupide et savait qu'il valait être seul plutôt que mal accompagné.
Gardant toujours sa même prestance, il n'avait rien dérogé à ses habitudes malgré le fait qu'il se tenait à l'écart des autres. Bien entendu, il avait senti les regards de tout Poudlard se tourner vers lui lorsque l'annonce d'un nouvel attrapeur avait été faite au sein de la maison des Serpentards, lui-même ne semblant pas sur son lit de mort. A partir de ce moment là, la rupture de Drago avec les membres de sa maison fut officielle et il commença bien vite à se lasser de tous les murmures qui s'élevaient autour de lui, disparaissant soudain lorsqu'il s'approchait. Cette célébrité, il aurait vraiment préféré s'en passer.
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- Vous me rédigerez trente centimètres de parchemin sur la théorie de Pissec pour mercredi, déclara Flitwick alors que les élèves refermaient déjà leur manuel.
Drago ne prit même pas la peine de noter qu'il était déjà sorti de la pièce, se dirigeant vers la Grande Salle. Plus vite il mangerait, plus vite il pourrait aller s'enfermer dans sa chambre. Non pas qu'il tenait à jouer les ermites mais plutôt qu'il ne tenait pas à traîner dans les couloirs lorsque ceux-ci étaient vides. S'installant à l'extrémité de la table des Serpentards, il commença à se servir dans les plats tout en ignorant les premières années qui marchaient rapidement derrière lui en lui jetant des regards apeurés. Il avait comme l'impression d'être la variole du dragon : contagieux et mortel. Franchement, il ne savait pas s'il devait prendre en pitié ces pauvres petits loupiots.
Avalant son poulet, il laissa son regard balayer la salle et s'arrêta un instant sur la table des Gryffondors. Même la nuque de Potter l'irritait, il ne s'imaginait même pas ce que serait avec sa tête. Dès qu'il eut cette pensée, le brun sembla brusquement pivoter vers lui et tous deux se fixèrent un instant. Sentant la rage bouillir en lui, Drago lâcha son couteau et fit un geste grossier de la main à Potter alors que Weasley à côté de lui se renfrogna soudain. Mais alors que le rouquin voulut lui rendre la pareille, Granger attrapa soudain un de ses livres pour venir l'abattre sur la tête de la fouine. Drago laissa un sourire glisser sur ses lèvres, au moins, elle était parfois utile cette fille.
Achevant son assiette, avec plus ou moins de bonne humeur, il récupéra rapidement ses affaires avant de retourner sur le chemin de sa salle commune. Etant donné qu'il ne risquait pas de s'amuser ce soir, il avait largement le temps de faire ses satanés devoirs, du moins, le peu qu'il restait. Car Drago s'était rendu compte d'une chose, lorsque l'on s'ennuyait, peu importe s'il s'agisse de devoirs, tant que cela occupait c'était suffisant. Il avait l'impression de devenir un parfait que Grangerien.
Abattu par cette stupide idée, il pénétra dans la salle commune en se massant le front avant de se diriger vers les dortoirs. Pauvre de lui, il pensait à Granger et maudissait Potter, s'il se mettait à fantasmer sur Weasley il n'y avait plus qu'à signer son arrêt de mort. En plus tout cela ne le...
Drago s'arrêta brusquement en sentant un craquement sous sa chaussure. Baissant les yeux, il leva son pied pour découvrir un flacon d'encre éclaté sur le sol. Mais alors qu'il s'apprêtait à se pencher pour vérifier que c'était bien cela, il s'arrêta soudain en voyant la porte de sa chambre ouverte.
- Ce n'est pas vrai..., lâcha-t-il.
Tandis que son sac glissait de son épaule, il considéra avec stupéfaction le chao qui régnait dans la pièce. Toutes ses affaires avaient été éparpillées dans la chambre après avoir été consciencieusement lacérées ou brûlées. Les pages de ses manuels avaient été disséminés un peu partout tandis que les flacons avaient été brisés. Sur son matelas éventré, il y avait ce qui semblait être de la bile et son lit était à moitié en ruine, les baldaquins s'effondrant. Les draps avaient disparus mais il avait comme l'impression qu'il se trouvait dans le chaudron en ébullition qui tenait de façon instable sur le parquet défoncé. En fait, il n'y avait plus rien d'intact dans la pièce et Drago y entra totalement abasourdi.
S'accroupissant, il récupéra la couverture de son livre de potion qu'il fixa un moment sans un mot. Il avait toujours pensé que le danger venait de dehors, j'aimais il n'aurait cru que certains viendraient jusqu'à saccager sa chambre.
- Et merde ! hurla-t-il en lançant la couverture au sol sous la rage qui le saisissait.
Il avait les mains tremblantes et se sentait brûler de l'intérieur. Tout le peu de chose qu'il lui restait avait été saccagé et il avait comme l'impression qu'un simple sortilège de réparation ne suffirait pas à tout remettre en ordre. Il ne savait s'il devait pleurer ou hurler mais les deux semblaient être une bonne solution.
Se relevant à moitié chancelant au milieu de ce carnage, il pivota soudain entendant du bruit derrière lui. Dans l'encadrement de la porte, Blaise et Théodore le regardaient tous deux avec un visage neutre, chacun leur sac sur leur épaule. Les dévisageant avec colère, il se retint de ne pas insulter Théodore lorsque celui-ci se détournant pour aller dans sa chambre sous le regard Blaise qui fit aller et venir ses yeux entre ce dernier et Drago. Serrant son poing, le blond fonça droit sur la porte et la claqua violemment devant le visage de son « ami ».
Mais même, fermée, la porte semblait ne pas vouloir absorber toute la colère de Drago lorsque celui-ci se mit à la tambouriner violemment. Il était en colère, pire que cela, il se sentait humilier un peu plus qu'il ne l'était déjà. Autant être un paria, autant être ignoré et insulté et non pas traité ainsi. Laissant la porte qui avait tremblée sur ses gonds, il se pencha pour ramasser l'un des livres et pointa sa baguette dessus. Mais il avait eu raison, le sortilège de réparation ne marchait pas et ne fit qu'au contraire que délabrer un peu plus ce qu'il avait entre les doigts.
Jurant, il le lança violemment au sol avant de se laisser tomber sur le parquet. Il n'avait plus rien et absolument personne pour l'aider. Sa seule consolation était de savoir qu'il avait fait preuve de bon sens en confiant le livre de Thomas à Granger, au moins, il avait du prévoir en partie ce qui allait se passer. Mais ça ne l'aidait en rien à se calmer, il venait de se prendre une claque en plein visage et son orgueil s'était effondré.
Il resta un long moment assis à ne rien faire au beau milieu du chaos. Drago avait son amour propre mais savait que maintenant il n'avait plus le choix. Inspirant profondément, il se releva, chancelant, et quitta la pièce en laissant la porte ouverte derrière lui (pour ce qu'il restait, il n'avait pas vraiment besoin de s'inquiéter). Laissant derrière lui le dortoir et la salle commune des Serpentards où il ne put s'empêcher de voir certains visages amusés se tourner vers lui tout en l'interpellant. En essayant de garder son calme, il s'engagea dans les couloirs et quitta les cachots en se mordant jusqu'au sang la lèvre inférieure en crispant sa main sur sa baguette. Il haïssait tous ces idiots aveugles et abrutis qui suivaient sans se poser de questions d'autres idiots qui se pensaient malins de le ridiculiser et le malmener.
Arrivant au couloir voulu, il se dirigea droit vers la porte qui l'intéressait et se mit à la tambouriner violemment, se défoulant presque sur cette dernière.
- Je peux savoir ce qui se passe ici ? ! lança le futur de Drago en ouvrant brusquement la porte avec une brosse à dent dans la bouche.
Il perdit soudainement sa colère en voyant le visage froid de son passé et le sang s'écoulant de sa lèvre. Surpris, il chercha à tâtons le manche de sa brosse à dent et ouvrit un peu plus la porte.
- Qu'est-ce que tu...
- Donne moi ma valise, lâcha Drago.
Son futur eut un moment d'arrêt tout en le dévisageant alors que celui d'Harry refermait le livre qu'il lisait pour se lever de son lit et le rejoindre.
- Il y a une semaine, tu nous as clairement dit que ce qu'il te restait au château te suffisait et que tu n'avais pas besoin, je cite, de la pitié d'un bigleux à lunettes incapable de ressembler à autre chose qu'un éléphant en train de peler, dit le blond en le pointant de sa brosse à dent. D'où te viens ce brusque revirement ?
- Je te demande juste de me passer ma valise, répéta Drago. S'il te plaît...
Le futur d'Harry écarquilla les yeux en entendant les derniers mots du Serpentards. Drago avait quant à lui baisser les yeux au sol. Mettre son orgueil de côté un instant, il le pouvait, mais regarder son futur en le faisant, c'était hors de question ? Il avait refusé de reprendre ses vêtement qu'ils avaient acheté lors de son séjour au Square en prétextant qu'il n'avait pas besoin de leur aide pour se débrouiller. Mais maintenant que toutes ses affaires avaient été détruites, il n'avait plus le choix.
- Je veux ma valise, marmonna Drago.
Dans ce grand silence où le futur du blond hésitait, ce fut Harry qui intervint en premier.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-il.
- Cela me regarde, rétorqua Drago en venant brusquement lui jeter un regard noir. Je veux juste ma valise... et des livres...
Il aurait bien voulu passer sous silence ces derniers mais il en avait besoin, sans compter que le brun aurait bien vite remarqué leur absence en Défense contre les Forces du Mal.
- Moi je veux bien jouer les idiots et te donner ce que tu veux mais je tiens quand même à avoir un minimum d'explications, dit son futur en lui faisant signe d'entrer.
Drago haussa un sourcil, surpris de cette subite invitation. Prudent, il entra dans la pièce en guettant les futurs du coin de l'œil tandis que la porte se refermait derrière lui. Lorsqu'il sentit quelque chose taper le bout de ses chaussures, il cessa soudainement de les dévisager pour porter un regard sur la chambre. Bon, si la sienne était un vrai chaos, la leur n'était pas mieux, mais lui au moins avait eu le mérite d'être vandalisé et non pas d'être le résultat de la cohabitation entre les deux futurs.
Des livres tapissaient consciencieusement le sol tandis que d'autres s'empilaient contre les murs et les meubles. Par-dessus cela, il y avait d'innombrables parchemins froissés et de plumes cassées, un vrai bric-à-brac.
- Alors, raconte-nous, dit le futur d'Harry en se laissant tomber sur l'un des lits défaits.
- Ma chambre ressemble à la votre, répondit Drago en revenant sur eux.
- Pardon ?
- Tu as très bien entendu, assura Drago. Je voudrai donc avoir ma valise.
- Comment ça, ta chambre ressemble à la notre ? intervint son futur.
- J'ai reçu de la visite pendant la journée, résuma-t-il en haussant les épaules. J'aimerai donc bien récupérer de quoi m'habiller.
- De la visite ?
- Je vais bien, tout va bien, mais il me faut des vêtements, répéta Drago qui commençait vraiment à se sentir irrité.
- Drago, il nous faut plus que cela si tu veux que..., commença Harry.
Cette fois-ci, le Serpentard ne sentait pas du tout la force de se répéter et se dirigea vers la porte, saisissant la valise qui justement, et heureusement, était placée côté de celle-ci. Des idiots dans ce genre là, il n'en avait vraiment pas besoin.
- Reviens ici ! hurla son futur.
- Non, répondit franchement Drago en franchissant la porte. Je vous demande juste quelque chose et vous êtes incapable de le faire sans me poser de questions. Soit vous êtes totalement abrutis, soit vous prenez un malin plaisir à vouloir tout contrôler. Il y a tout de même une limite et moi je viens de l'atteindre.
Sans même leur laisser le temps d'intervenir, il claqua la porte derrière lui et parcourut les couloirs à grands pas. Il était en colère et ces deux là étaient incapables de se taire pour une fois. Descendant les marches avec plus ou moins de difficulté, il regagna le dortoir sous le regard interrogateur de nombreux Serpentards et s'enferma à double tour dans la chambre démolie, lançant tous les sortilèges qui lui passaient par la tête sur la porte. Il s'était fait avoir une fois, mais ça n'allait certainement pas recommencer.
Posant la valise dans un coin de la pièce à peu près correct, il retira sa cape et l'accrocha à la poignée de la porte. Considérant le carnage, il ne put s'empêcher de se trouver incroyablement misérable. Tout ce qu'il avait appris sur le ménage au Square Grimmaurd allait finalement devoir lui servir concrètement, il n'y avait pas plus ironique que sa situation.
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- Tu ne comptes pas lui courir après ? demanda le futur du blond en voyant Harry se lever à moitié du lit pour finalement s'y laisser tomber.
- Et toi ? rétorqua-t-il en le regardant tout lâchant un soupir.
- Pour quoi faire ? répondit-t-il en remettant sa brosse à dent dans sa bouche. Je ne tiens pas à me faire hurler dessus. Cependant, il vaudrait mieux que l'on surveille les autres Serpentards avant que cela ne dégénère vraiment, il y a fort à parier que ce qui s'est passé n'est que le début.
- Tu ne m'apprends rien, dit Harry en récupérant son livre en se rallongeant
Drago le dévisagea un instant, le bouche légèrement entrouverte. Le brun était vraiment trop détendu pour que ce soit vrai. Interrogateur, il s'approcha du lit et se pencha au-dessus de l'ex-Gryffondor.
- Le lavabo est dans la salle de bain, marmonna Harry sans même lever les yeux de son livre.
- Tu te sens bien ? demanda le blond à peine à quelques centimètres.
- Là, tout de suite, je me sens légèrement oppressé par une Barbie, répondit-il.
Drago haussa un sourcil en l'entendant. Au bout de quelques années, il était tout de même parvenu à savoir ce qu'était exactement cette « baby ».
- Tu mens, lâcha malgré tout Drago après quelques secondes.
Harry haussa à son tour un sourcil et daigna se détourner de son livre.
- Sur quoi ? rétorqua-t-il. Pour une fois que je ne me mets pas en colère pour un rien tu devrais être content puisque tu me le demandes depuis si longtemps.
- Et c'est justement pour cela que je ne peux pas y croire, ajouta le blond en le dévisageant.
- Joyeux Noël ! s'exclama Harry en le repoussant et lançant le livre sur la commode. Je t'emprunte la salle de bain puisque tu sembles vouloir manger ta brosse à dent.
Drago ne put rien dire quoique ce soit que la porte se referma, le laissant comme un idiot au-dessus du lit vide. Mais l'ancien Serpentard fronça les sourcils. Il voulait bien jouer les simplets de temps à autre mais il n'était tout de même pas aveugle au point de ne pas remarquer à quel point Harry agissait étrangement. Reprenant sa brosse en main, il se mit à frotter songeusement ses dents en s'asseyant lourdement sur le lit du brun, les yeux plantés sur la portée fermée.
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Playlist : Lelianna's Song de Dragon Age Origins OST
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Drago avait passé presque toute la soirée à nettoyer sa chambre, réunissant dans une immense pile tout ce qui était inutilisable (ou non reconnaissable) et dans une autre tout ce qui pouvait être récupéré (soit presque rien). Glissant sa valise sous le lit après avoir enlevé ce qui semblait être des restes de nourritures, il ensorcela non seulement la porte mais aussi chaque affaire qui lui restait, sachant d'hors et déjà que cela risquait fort de se reproduire.
Le week-end fut donc pour le blond deux jours où il ne quitta pas sa chambre sauf pour manger, sortant toujours lorsqu'il était sûr de ne croiser personne et de ne pas attirer l'attention de qui que ce soit. Heureusement pour lui, ayant retiré le plus gros, les elfes ne se plaignirent pas lorsqu'ils vinrent nettoyer la pièce et Drago fut heureux de retrouver des draps propres le samedi soir.
Mais alors qu'il pensait être retombé dans un période d'accalmie, il fut brusquement ramené à la réalité le lundi soir en rentrant à la salle commune.
- Regardez-moi qui va là ! lança une voix monocorde.
Drago qui marchait rapidement dans le couloir s'arrêta soudain lorsqu'il vit une silhouette apparaître devant lui. Serrant la bretelle de son sac, il s'apprêta à faire demi-tour lorsqu'il considéra les trois autres personnes s'approcher.
- Alors, tu te balades ? demanda Urquhart.
Le blond ne répondit pas, essayant de garder un œil à la fois sur lui et les trois autres. Après une semaine, il avait espéré que ce genre d'embuscade de leur part n'aurait pu eu lieu d'être mais il avait été bien naïf.
- On t'a coupé la langue ? lança Montague en venant lui taper « amicalement » le dos en lui souriant.
Drago se dégagea de son emprise, glissant sa main vers sa poche pour attraper sa baguette. Il n'était pas idiot au point de déclencher lui-même l'affrontement mais il savait qu'il ne valait mieux prévenir que guérir.
- C'est peut être parce que tu as adoré la nouvelle déco de ta chambre que tu ne dis rien, tu es tellement ému, hasarda Urquhart en riant.
Alors c'était ces idiots qui avaient saccagés ses affaires.
- Après ta chambre, on peut peut être s'occuper de toi, continua Urquhart en perdant son sourire.
Réagissant à son changement d'attitude, Drago eut l'idée stupide de lui faire totalement face, omettant les trois autres derrière lui. Il se rendit compte de son erreur lorsqu'il sentit une poigne attraper son bras droit et lui faire lâcher sa baguette. Serrant les dents pour retenir le cri qui voulut s'échapper de ses lèvres, il fixa avec haine Urquhart qui avait regagné son sourire alors qu'il se débattait tant bien que mal pour se libérer.
- Dis-moi Drago, où est passé ton orgueil ? marmonna Montague à son oreille.
- Lâche-moi ! hurla Drago en tirant brusquement sur son bras.
Mais au lieu de s'échapper, il se fit violemment rabroué contre le mur, son sac glissant de son épaule pour venir tomber au sol.
- Tu es tout seul mon mignon, lâcha Urquhart en lui attrapant le cou. Un mignon petit gamin idiot et abandonné de tous, croupissant dans le caniveau comme une larve.
Attrapant son poignet, Drago ne put rien dire en sentant sa gorge se faire broyer. Sans baguette, il ne pouvait rien faire et il eut tout à coup un sérieux remord de ne pas avoir suivi les soirées des futurs. Maintenant qu'il était dans cette situation, il regrettait d'avoir jouer les têtes de mules.
- On va s'amuser tous les cinq, dit Montague alors que Higgs acquiesçait. Tu vas...
- Drago !
Il y eut un mouvement simultané vers l'entrée du couloir où Blaise se tenait. Le blond sentit quelque chose de lourd tomber dans son estomac lorsqu'il croisa les yeux de celui-ci. Et voilà, au lieu de quatre contre un, il allait devoir se débrouiller en cinq contre un.
- Qu'est-ce que tu veux ? lança Higgs.
- Dumbledore veut le voir, dit ce dernier en désignant Drago qui était coincé contre le mur.
- Et merde..., marmonna Montague.
Urquhart eut quant à lui une grimace de dégoût et relâcha le blond qui se laissa tomber à terre. Massant sa gorge, il respirait bruyamment lorsque Higgs attrapa son sac pour le lui lancer au visage.
- Ne fais pas attendre le vieux fou, lâcha Urquhart.
Drago ne se le fit pas dire deux fois et saisit la chance qui lui était offerte pour s'échapper, récupérant ses affaires et sa baguette avant de se relever et bousculer Montague pour se diriger vers Blaise. Il avait eu de la chance et il ne se faisait aucune illusion là-dessus, ils allaient retenter leur chance. Mais il ne s'arrêta pas lorsqu'il passa à côté de lui et poursuivit sa route à grands pas, entendant Blaise se mettre à courir derrière. Ce manège dura quelques minutes jusqu'à ce que Drago, exaspéré s'arrête et se tourne vers lui.
- Je n'ai pas besoin de toi pour aller voir Dumbledore, déclara Drago alors que Blaise freinait brutalement pour éviter de le percuter.
- Dumbledore ne veut pas te voir.
Drago laissa sa bouche s'entrouvrir, ne comprenant plus du tout ce qu'il se passait. Pourquoi avoir dit cela dans ce cas ? Non, ce n'était pas du tout logique.
- Je ne comprends pas, dit-il sincèrement en le dévisageant. Pourquoi as-tu fait ça ?
- Si je ne l'avais pas fait tu aurais été tabassé par Montague et sa bande, répondit Blaise en pointant quelque chose par-dessus son épaule.
- Pourquoi as-tu fait ça ? répéta Drago.
Blaise haussa un sourcil et laissa sa main retomber le long de son corps.
- C'est ce que font les amis, dit-il simplement.
Là, il y eut un grand moment de silence et Drago éclata soudain de rire sous le regard éberlué de Blaise. Elle était très bonne celle-là, franchement, la dernière fois qu'il avait autant ris, c'était lors de sa première visite du grenier du Square Grimmaurd.
- Drago, je ne plaisante pas, intervint Blaise. Je suis ton a...
- Mon ami ! répéta Drago en se redressant. Tu te foues de moi ? ! Tu m'ignores et tu m'évites, comment veux-tu que je...
- Là, tu fais fausse route, coupa Blaise. Tu es le seul à t'isoler.
Drago fronça les sourcils en l'entendant, il se fichait de lui ?
- Aux dernières nouvelles, tu n'ais jamais venu m'adresser la parole depuis le retour de vacances et tu me fuis comme peste, lâcha le blond en le dévisageant.
- Et comment dois-je parler à un abruti qui évite tout le monde ? ! rétorqua Blaise. Je n'ai rien fait contre toi et tu es celui qui refuse que l'on t'approche ! A peine je fais un pas que tu t'en vas dans l'autre sens !
- Si tu as de si bonnes intentions en vers moi, pourquoi ne pas t'installer à côté de moi en cours ? demanda Drago dans un faux sourire.
Tout à coup, aucun son ne franchit les lèvres de Blaise. Le blond eut un rire amer. En fait, tout ce qu'il lui disait n'était que des bobards, il aurait été bien naïf de le croire. Se détournant en remontant son sac sur son épaule, Drago fut brutalement arrêté lorsque Blaise l'attrapa par l'épaule pour l'envoyer dans la salle de classe qu'il venait juste d'ouvrir. Paniqué, le blond porta immédiatement sa main sur sa baguette.
- Ce n'est pas ce que tu crois, intervint Blaise en le voyant près à l'attaquer.
- Et qu'est-ce que je suis censé comprendre ? lâcha Drago qui n'allait sûrement se faire avoir aussi facilement cette fois-ci.
- Je suis ton ami, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose de mal mais je n'ai pas d'autre choix que de te parler que lorsque nous sommes seuls, dit-il.
- En amoureux ?
Blaise le dévisagea interloqué et secoua négativement la tête.
- Je le fais pour ma mère.
Là, ce fut autour de Drago de prendre un visage surpris. Alors comme ça, Blaise était du genre à suivre les ordres de sa maman comme un bon petit toutou ? Il avait cru savoir des choses sur lui mais là, c'était vraiment surprenant de sa part.
- Et bien tu pourras lui transmettre mes félicitations, lâcha-t-il. Je n'ai...
- Tu pourrais me laisser finir avant de commencer à délirer ? ! coupa brutalement Blaise. Toi, tu sais peut être ce qui s'est passé mais ce n'est pas aussi simple pour nous !
Qu'y avait-il donc de si compliqué ? Il avait refusé la marque et s'était retrouvé à croupir dans la neige après avoir été chassé de chez lui par le Seigneur des Ténèbres. Franchement, il ne fallait pas être stupide pour comprendre la situation.
- Pendant les vacances, nous avons eu la visite de plusieurs personnes, tous en affaire avec ta famille, expliqua Blaise s'appuyant sur le bureau derrière lui. Apparemment, il n'est plus très bon de continuer à présent à traiter des contrats avec les Malefoy, cela entacherait même l'image de la famille. Nous n'avons pas été les seuls. La moitié des Serpentards ont reçus les mêmes visites et la rumeur s'est répandue sur chute du nom des Malefoy. Si ta mère a continué à faire quelques apparitions, le fait que tu n'étais plus là à éveiller les intérêts de beaucoup de monde. Au vu de la situation, beaucoup en ont conclu que tu étais celui qui avait fait sombrer les affaires familiales. A vrai dire, je me fiche bien de te parler ou non, mais si je le fais devant les autres, ce sera ma mère qui va en pâtir. Nous n'avons jamais eu de lien direct avec des Mangemorts mais notre fortune repose sur nos affaires, si jamais des rumeurs parviennent à certaines personnes, les Zabini se retrouveront dans le même pétrin que les Malefoy.
- Pourtant ta mère sait très bien gagné de l'argent, répliqua Drago en voilant à peine le sarcasme.
- Elle ne risque pas de trouvé un nouveau mari si nous devenons aussi des parias, répondit Blaise dans un vague sourire.
Sur le coup, Drago arrivait à mieux saisir ce qu'il se passait. Etant la pièce principale du puzzle, il savait tout ce qui c'était réellement passé mais, vu sous un angle différent, il était vrai que les évènements se voyaient tout à fait différemment.
- A notre niveau, personne ne te hait ou te veux du mal, dit Blaise. Sauf peut être Vincent et Grégory mais ce n'est pas vraiment surprenant, ajouta-t-il en fronçant les sourcils.
Là, ce n'était pas vraiment une nouvelle approuva silencieusement Drago.
- Les autres me fuient aussi, rétorqua le blond. Je ne ...
- Ils te fuient mais ne te détestent pas et ne comptent pas te coincer au détour d'un couloir pour te tabasser, coupa sèchement Blaise. J'ai trouvé Pansy à moitié en larme en marmonnant des histoires de fiançailles tombées à l'eau. Je n'ai toujours pas compris mais ce n'est pas parce que tu as ta famille qui s'est retrouvée au plus bas de l'échelle sociale qu'elle ne t'aime plus. Mais elle a aussi peur pour elle et sa famille. Daphnée, c'est à peu près la même situation sauf qu'elle ne parle pas de mariage et qu'elle n'est pas de famille de sang-pur, donc dans un sens, elle a juste peur d'avoir aussi des problèmes.
Sur le coup, Drago ne voulait même pas commenter même si Blaise semblait vouloir avoir quelques détails. En faite, il avait totalement omis ce mariage arrangé... Il ne savait s'il devait se sentir soulager ou non puisqu'en réalité ça lui était parfaitement égal.
- Et Théodore cultive des fleurs pour me les offrir ? demanda-t-il pour lui faire quitter tout envie d'en savoir plus.
- Pour Théo, c'est autre chose, marmonna Blaise.
Il quitta tout à coup la table sur laquelle il était pour entrouvrir la porte et vérifier que personne ne rodait dans les couloirs. Drago le regarda faire en silence. Il n'y avait pas besoin de faire un cirque pareil juste pour lui parler de Théodore, c'était un peu démesuré.
- Disons, que comparé à nous, il est dans une situation encore plus délicate, si tu vois ce que je veux dire, dit Blaise à voix basse en revenant s'asseoir.
Drago haussa un sourcil et fit un signe négatif de la tête.
- Son père est aussi un Mangemort, rappela-t-il en secouant les mains dans un faux/grand sourire.
- Ah...
- Il n'est pas dans la même situation que toi, expliqua Blaise en reprenant son sérieux. Les Nott sont certes des sang-purs mais ils n'ont pas une fortune aussi grande que la tienne, à vrai dire, ils servent sans doute juste pour le décor.
Ce qui ne l'aurait guère étonné. Le Seigneur des Ténèbres aimait s'entourer de personnes issues de la vieille noblesse, il n'allait surement pas s'en priver en rayant la famille de Théodore de sa liste. Et puis, c'était de famille ces choses là, la magie noire était une grande source de réconfort pour certains.
- Il ne risque de recevoir la marque mais il m'a dit que son père lui avait ordonné de faire tout ce qu'il pouvait contre toi, marmonna sombrement Blaise.
Au moins, il était fixé sur une chose.
- Mais tu connais Théo, ajouta Blaise. Il n'a jamais aimé prendre partie et nous même nous ne sommes jamais parvenu à le convaincre de participer à nos petites blagues contre les Gryffondors et les Poufsouffles. En fait, il se fiche pas mal des ordres de son père mais il s'inquiète pour sa sœur.
- Sa sœur ? releva Drago. Depuis quand a-t-il une sœur ?
- Depuis que sa mère a crié et qu'un truc lui est sorti d'entre les jambes, répondit Blaise. Tu vis sur quelle planète, Drago ? !
Bon, d'accord, il ne savait pas qu'il avait une sœur mais ce n'était pas de ça faute si cet idiot ne s'étendait pas sur sa vie.
- Peu importe, tu peux me dire ce qu'elle vient faire là-dedans ? demanda Drago.
- Il a peur que s'il montre clairement qu'il prend parti, des Mangemorts viennent chez lui, expliqua-t-il. Il n'a jamais aimé les idées de son père, il est bien trop intelligent pour ça, mais il craint qu'ils ne s'en prennent à sa sœur et aussi à sa mère si c'était le cas. Contrairement à nous, il doit être l'un des seuls parmi les Serpentards à savoir ce qui s'est réellement passé chez toi. Il se fiche bien de ce qu'il pourrait lui arriver mais il ne tient pas à ce que ses actes aillent un impact sur elles donc il a choisi de ne rien faire, que soit dans le sens de son père que dans le tien.
Au moins, Théodore pensait aux autres avant d'agir, lui n'avait pas fait preuve de cette délicatesse en refusant la marque. Sa mère... et même son père... à vrai dire il espérait sincèrement que tous deux allaient bien.
- Pour faire court, Théo ne fera rien contre toi mais ne lèvera pas non plus le petit doigt, conclut Blaise en sautant du bureau. Pour moi ... et bien disons que je veux bien t'aider mais si ça s'apprend, certains se mettront aussi à douter de Théo et nous finirons tous les trois comme les parias de Poudlard.
Quel charmant tableau il lui peignait là ! Non, sincèrement, Drago était vraiment heureux d'apprendre ça !
- Si tu as des livres de cours en doubles, je suis très intéressé, dit-il. Mon futur a refusé de m'en donner et Mme Pince menace d'aller fouiller dans ma chambre pour retrouver ses « précieux ouvrages dédier à l'éducation des jeunes gens » .
- Je peux me débrouiller pour t'en trouver, répondit Blaise. Mais j'aimerai juste te dire que nous n'avons strictement rien à voir avec ce qui s'est passé. Si nous avions été là, je crois que même Théo aurait fait quelque chose.
Drago haussa les épaules, ça lui faisait une belle jambe de savoir ça et n'allait surement réparer toutes ses affaires qui avaient volées en éclats.
- Juste par curiosité, où as-tu passé tes vacances ? interrogea Blaise qui avait soudainement refermé la porte qu'il avait ouverte pour sortir.
- Tu ne me croirais pas même si je te le disais, lâcha Drago qui étrangement se sentit rougir comme une tomate bien mûre.
Devait-il vraiment lui dire qu'il avait fini recueilli par Potter et en plus dans la chambre de ce dernier, réduit à passer le balai et vider des cartons ? ... ... Non, Blaise n'avait absolument pas besoin de ce genre de détails qui lui seraient d'une utilité plus qu'incertaine. Et puis d'ailleurs, c'était très personnel comme question, il ne pouvait pas croire qu'il pouvait...
- Je peux savoir pourquoi tu rougis ? intervint soudain celui-ci. Tu as trouvé une fille ?
- Abruti ! hurla Drago en attrapant un vieux manuel qui trainait à côté de lui pour le lui lancer.
- Oh, c'est juste une plaisanterie ! dit Blaise en se couvrant la tête tout en riant à moitié. Tant qu'elle était jolie, tu pouvais faire ce que tu lui voulais pendant les vacances.
- C'était Potter !
- Tu as fait des choses à Potter ? dit Blaise qui s'arrêta soudain avec horreur.
Drago s'effondra littéralement sur le bureau à côté de lui pour prendre sa tête dans ses mains. Et voilà, non seulement il avait lâché le morceau mais en plus Blaise avait mal interprété les faits en voulant à chaque fois plaisanter.
- Non, je n'ai rien fait à Potter, lui non plus, articula Drago. J'ai juste atterri devant chez lui.
- Drago...
L'interpellé releva les yeux pour venir fixer Blaise qui le dévisageait de haut en bas.
- Sérieusement, dis-moi ce que tu as fait avec lui.
Le blond baissa les bras. Une fois sur sa lancée, il ne pouvait vraiment pas arrêter Blaise et ses théories abracadabrantes (et pour le moins de mauvais goût cette fois-ci).
- Je n'ai rien fait avec lui, répéta Drago. J'ai transplané à l'adresse que m'avait donnée mon futur et il s'avère que c'était chez Potter. En aucuns cas je n'ai fait des trucs bizarres avec lui !
- Tu rougis trop pour dire la vérité, rétorqua Blaise en prenant songeusement son menton dans sa main. Tu me caches un truc...
- Oui, j'avoue, je me suis envoyé en l'air avec lui et j'ai adoré ça ! s'exclama Drago qui ne savait plus quoi faire. J'adore le voir sortant de la douche, l'eau dégoulinant sur lui et la serviette prête à tomber. Je...
Drago s'arrêta soudain, l'image venant le frapper de plein fouet. Non c'était ignoble, comment pouvait-il oser dire cela ? Il pâlit soudain en perdant toute son énergie. Il avait envie de sauter par la fenêtre ou bien de se noyer, peu importe, tant que c'était suffisamment rapide pour l'empêcher d'entendre la réponse de Blaise.
- Euh... tu avais tout de même compris que ce n'était qu'une blague, hasarda-t-il alors que Drago levait péniblement les yeux vers lui. Tu as vraiment ... avec Potter...
Et puis crotte ! C'était de pire en pire !
- Blaise, mentionne encore une fois le fait que j'aurai pu coucher avec Potter et tu n'auras pas assez d'une vie pour récupérer de l'état dans lequel je te mettrai, menaça Drago en se mettant face à lui, la baguette pointée entre les deux yeux.
- Compris, dit-il précipitamment se reculant. Je n'en parlerai plus...
- N'y pense plus !
- Je n'y pense pas.
Mais Drago n'y croyait pas un instant, à force de côtoyer Blaise depuis ces années, il savait déjà que celui-ci n'hésiterait pas à lui ressortir ce moment juste pour s'amuser un peu avec lui.
- Tu sais, j'aurai pensé que tu avais un peu changé, marmonna Blaise en surprenant tout à coup Drago par ces paroles.
- Comment ça ? lança-t-il en baissant sa baguette
- Je ne sais pas trop, répondit Blaise en se passant la main dans les cheveux. Avec ce qui est arrivé, j'aurai cru que tu allais plus te renfermer et ne plus agir comme d'habitude. Mais maintenant, je vois que tu es toujours aussi idiot et fier.
Dès qu'il eut finit sa phrase, il reçut sur la tête un nouveau manuel lancé consciencieusement par Drago qui n'appréciait pas du tout le « compliment ».
- Dis, si tu veux vraiment que je te lance un sort, tu n'as qu'à le dire clairement et non pas essayer de me pousser à bout, lâcha le blond alors que Blaise pleurait de douleur et de rire en se frottant le crâne.
- Petite nature...
- Blaise ! hurla Drago qui venait d'atteindre son point de rupture sous les rires de son « ami » qui semble prendre plaisir à se faire tabasser.
C'était un masochiste, il n'y avait pas d'autre solution car Drago n'arrivait vraiment pas à suivre ce qui pouvait bien lui passer par la tête pour continuer. Mais au fond, il était tout de même heureux de voir qu'il restait le même malgré les problèmes qu'il y avait en ce moment. Alors, même s'ils devaient s'ignorer devant les autres, il était rassuré de savoir qu'il avait quelqu'un sur qui compter.
- Quoiqu'il en soit, lâcha Blaise en reprenant tout à coup son sérieux malgré la bosse qui commençait à poindre son nez, ferme bien ta porte ce soir, je suis prêt à parier qu'ils tenteront de nouveau de te faire quelque chose.
- Tu ne m'apprends rien, maugréa Drago.
- Je sais mais je préfère te le rappeler plutôt que de découvrir des choses pas très nettes demain matin, dit-il.
Chouette ! Maintenant il en avait encore plus envie de retourner aux dortoirs des Serpentards ! Si ça ne tenait qu'à lui, il préférait dormir dans le parc, certes, il attraperait une pneumonie mais au moins il aurait la satisfaction de savoir qu'il allait y passer par sa propre faute et non pas à cause de ces trois abrutis à l'intelligence portée disparue !
- On y va ? demanda Blaise en se penchant pour ramasser le sac du blond et le lui tendre.
L'observant un instant, il acquiesça et récupéra ses affaires. Après tout, il ne pouvait pas tomber plus bas qu'il n'était maintenant.
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