Chapitre 19: Tombant les flocons a jamais sur le sol.
Harry émit un grognement désapprobateur et replongea courageusement sa tête dans le vieux meuble poussiéreux. Pas de magie, non mais franchement pourquoi fallait-il que Mme Weasley ait eu cette idée ?
- Bon, Ron, tu viens m'aider où tu comptes rester sur la commode toute la journée ? lâcha-t-il durement en quittant le placard pour se tourner vers le rouquin.
- Dès que toutes les araignées seront éliminées, je te rejoindrais, pour l'instant j'assure ma sécurité, répondit Ron en prenant soin de ne poser aucun pied au sol.
Gryffondor ? Harry se demandait parfois qu'est-ce qu'avait bien pu passer par les coutures du Choixpeau pour envoyer Ron là-bas. Dans un regard noir, il retourna dans le placard en entendant le rouquin continuer à se plaindre.
Square Grimmaurd n'avait pas changé d'un pouce. Il y avait toujours autant de bibelots et toujours autant de poussière, à croire que tous leurs efforts l'année précédente n'avait servi à rien. Cependant, il fallait tout de même mentionner que l'endroit avait laissé à l'abandon durant près de six mois et que ce n'était certainement pas Kreattur qui avait fait le ménage.
Après la mort de Sirius et les risques trop élevés de voir des Mangemorts y débouler, Bellatrix à leur tête, le quartier général de l'Ordre du Phénix était devenu un lieu bien trop dangereux pour y rester. Résultat, la bâtisse avait été désertée jusqu'à ce qu'Harry reçoive le testament de la part de Dumbledore et refasse don du Square Grimmaurd au directeur. Etrangement, durant les quelques mois où la maison des Black était restée dans l'oubli, un phénomène surprenant avait eu lieu, à savoir : le remplissage par tout ce qui avait été auparavant jeté. La cause, il ne fallait certainement pas chercher bien loin pour désigner Kreattur comme seul coupable, ce dernier ayant récupérer toutes les affaires de ses anciens maitres.
Mais le Square Grimmaurd était resté à l'abandon jusqu'aux vacances de Noël, jusqu'à ce qu'Harry et l'Ordre y reviennent. Pour le brun, franchir le seuil avait été une épreuve difficile et il le vivait encore comme un étouffement permanent. Plusieurs fois, il lui était arrivé de lever la tête en entendant des pas dans les couloirs, mais son sourire s'était bien vite fané en ne reconnaissant pas la silhouette familière de Sirius. Des vacances... non, c'était plutôt une condamnation que de rester entre ces murs. Une condamnation d'autant plus conséquente qu'il devait de nouveau participer aux tâches ingrates du ménage version sorcier. Rappeler Kreattur ici était vraiment stupide, il ne l'avait pour l'instant rien vu faire à part récurer une vieille boite de fromage vide. Dumbledore et ses idées...
- Mme Weasley dit le petit déjeuner sera bientôt près, lança Hermione en franchissant les portes de la pièce, une pile de vieux vêtements mitées sous le bras qu'elle laissa tomber dans le grand sac poubelle.
- Ah, ça c'est une bonne nouvelle ! s'exclama Ron toujours niché sur sa commode.
Hermione le considéra d'un œil interrogateur mais se tut bien vite en le voyant se tasser brusquement lorsqu'Harry remua violement son chiffon, des araignées volant de ce fait gaiement dans la pièce.
- Laisse moi deviner, intervint le brun en se redressant à moitié. Les deux abrutis ne comptent pas venir ?
- Harry ! s'insurgea Hermione.
- Je prends ça pour un non, répondit Harry en prenant son indignation pour une réponse tout en retournant à sa tâche.
Par les deux abrutis, il entendait tout simplement les deux futurs. Ces deux derniers étaient arrivés en même temps qu'eux au Square Grimmaurd et étaient directement partis s'enfermer dans une chambre. Depuis, aucun signe d'eux. Les repas étaient déposés devant la porte et ils faisaient en sorte de ne croiser personne lorsqu'ils partaient au petit coin et faire leur toilette. Harry ne s'en plaignait pas d'ailleurs. Il était toujours en colère contre ces deux là, surtout envers son propre futur, celui de Malefoy l'ayant quelque peu effrayé. Le fait de ne pas à avoir à les croiser ou bien à les voir était pour lui une immense source de contentement et il fixait parfois la porte de leur chambre avec une haine plus que marquée sur son visage.
Contrairement à tous les autres présents au quartier général, il ne se posait pas de questions sur ce qu'ils pouvaient bien faire depuis le début de ces vacances. Certes, il trouvait cela étrange, mais sa colère prenait le dessus sur sa raison et il laissait libre court à ses sentiments sans même prendre en compte les discussions autour de lui. Il ne tenait pas à avoir de nouveau une conversation avec son futur et Harry tenait encore moins à croiser celui de Malefoy au détour d'un couloir.
- Je continuerai ça tout à l'heure, lâcha-t-il en se relevant.
- Harry, je sais que tu n'es toujours pas...commença Hermione inquiète.
- Je vais aller manger, coupa Harry en la dévisageant. Je ne compte pas profiter de l'occasion pour passer dans leur chambre et ordonner à Kreattur de les tuer.
Malgré la situation, Ron éclata de rire face au regard indigné d'Hermione et celle-ci le fusilla bien vite des yeux. Le rouquin cessa soudain de se moquer et sauta de sa commode pour quitter en premier la pièce.
Contrairement à Harry, Ron avait eu une très longue conversation avec Hermione (ou plutôt, cette dernière avait parlé et lui avait écouté). A la suite de cela, il avait décidé de faire confiance à Hermione, mais seulement à elle, il n'était pas non plus question qu'il fasse la fête avec celui qui l'avait tué. Mais il voyait les choses d'une façon beaucoup moins sombre qu'Harry à présent et avait réalisé à quel point vivre était une aubaine, ne devant absolument pas la sacrifier à se morfondre pour quelque chose qu'il n'avait pas vécu.
- Je n'arrive pas à vous comprendre, maugréa Harry qui l'avait suivi dans les escaliers. On vous annonce que vous êtes morts et vous vous ne faites absolument rien.
- Il vaut mieux ne rien faire qu'essayer d'envoyer Kreattur tuer des personnes, rétorqua Ron dans un sourire. Le connaissant, il se serait tromper d'Harry et on t'aurait retrouvé assassiner à coup d'asticots.
A cette idée, Harry ria lui aussi un bon coup. Kreattur n'était pas un assassin, il n'y avait rien à redire là-dessus.
- Et sans vouloir vous offenser, je vous rappelle que le futur d'Harry est aussi le maître de Kreattur, intervint Hermione derrière eux alors qu'ils descendaient les marches. Autrement dit, il ne peut rien faire contre lui.
Harry fronça brusquement les sourcils. Il n'y avait pas pensé à cela !
Arrivés dans l'entrée, ils cessèrent de parler, marchant prudemment devant le portrait endormi de la mère de Sirius, et arrivèrent dans la cuisine sans trop d'encombre. A peine eurent-ils posés un pied dans la pièce, qu'ils se baissèrent soudain, un poulet venant brusquement s'écraser contre la porte.
- Fred, combien de fois je t'ai dit que je n'avais pas besoin de ton aide ? ! hurla Mme Weasley en poussant son fils loin des fourneaux alors que ce dernier se protégeait le sommet du crâne que sa mère tentait d'aplatir consciencieusement à coup de rouleau à pâtisserie.
- Pardon, je me suis trompé de formule. Aïe !
- Quand est-ce que tu es arrivé ? ! s'exclama Ron en se précipitant vers son frère qui était parti se réfugier derrière la table.
L'interpellé se tourna vers lui et lui fit un grand sourire en le reconnaissant.
- Il y a une heure, répondit Fred. Je devais apporter des documents pour l'Ordre.
- George est aussi ici ? demanda Hermione en les rejoignant, suivi de près par Harry qui tenait entre deux doigts le poulet.
- Il en fallait un pour garder la boutique, expliqua-t-il en s'asseyant convenablement sous le regard noir de Molly. Mais je ne vais pas tarder à partir. D'ailleurs, tu comptes passer Noël ici, Hermione ?
- Je pars demain soir, dit-elle en aidant Remus à apporter les couverts sur la table. Mes parents et moi allons à Berlin pour Noël et le jour de l'An.
- Ah, Berlin ! lâcha Fred d'une voix rêveuse. Les monuments, la culture, les jolies blondes et les poulets volants...
Il eut un soupir rêveur alors que Ron éclatait de rire, suivi par Harry qui venait brusquement de se faire arracher le poulet des mains par une Molly en colère.
- Quoiqu'il en soit, lâcha-t-il en se relevant, je dois y aller maintenant.
Piquant un muffin dans la corbeille, il leur fit en un grand signe de la main avant de quitter la cuisine à grand pas. Harry le suivit du regard jusqu'à ce qu'il atteigne la porte, un sourire toujours aux lèvres. Les jumeaux étaient toujours un bon moyen de regagner du moral, il y avait bien longtemps qu'il n'en doutait plus. Dans un soupir, il se tourna vers Remus qui s'asseyait en face de lui.
- Tu me sembles un peu pâle ce matin, lui dit Remus.
- Si vous aviez mis votre tête dès votre réveil dans une armoire remplie d'immondices je suis sûr que vous auriez une aussi bonne mine que moi, lâcha Harry dans une grimace.
- Ne t'inquiète pas, Harry, nous aurons bientôt terminé, s'exclama joyeusement Ron en se servant généreusement des pancakes.
Harry osa un sourcil tout en tournant dans un mouvement mécanique vers son « ami ». Attendez voir, qui avait donc passé les derniers jours juché sur une commode à regarder le plafond ?
- Ron a raison, lança Tonks en s'asseyant gaiement à côté d'Harry. Il faut garder un moral inébranlable !
Cette intervention eut tout simplement la conséquence de faire s'écrouler de rire Hermione et Ginny qui s'avaient toutes deux pertinemment qu'Harry était le seul des deux à travailler. Ce dernier saisit très bien qu'il était la source de tout cela et que les filles se fichaient ouvertement de lui. Dans un grognement, il étala sauvagement sa confiture alors que Ginny riait de plus belle tandis qu'Hermione tentait tant bien que mal de rester sérieuse.
BANG !
- Immondes bâtards venant souiller ma maison ! Traître à leur sang ! Vermine venant déshonorer la maison de mes ancêtres ! Sales vomissures de...
- Harry, ça va ?
- Plus ou moins mais Kreattur a laissé traîner une caisse.
Dans la cuisine, il ne fallut pas moins de deux secondes pour que toutes les personnes présentent se retrouve devant la porte, considérant la scène du hall sans comprendre.
Le futur d'Harry était étalé au bas des escaliers, une jambe enfoncée dans une vieille caisse en bois tandis que Malefoy se tenait en haut des marches, une mine affolée sur le visage. Ce dernier dévala les escaliers pour rejoindre le brun qui se massait la tête en se redressant difficilement.
- Tout va bien ? s'affola Hermione en se précipitant vers le futur d'Harry qui avait vraisemblablement descendu les marches d'une manière des moins appropriées.
- Ouais, maugréa le brun en retirant maladroitement la caisse de sa jambe. Je vais... Bon Drago, je suis vivant alors arrête ! ajouta-t-il violemment à l'attention du blond qui vérifiait minutieusement si le futur d'Harry était en un seul morceau, commençant de ce fait une consultation plus que désappropriée vu le lieu où ils se trouvaient.
- Tu as descendu un escalier la tête la première, rétorqua Drago alors que le brun tentait tant bien que mal de se rhabiller. Si tu as quelque chose de casser...
- Je vais bien !
- POURRITURES INFAMES SALISSANT LA DEMEURES DE MES AÏEUX ! RESIDUS ABJECTES...
Le portrait se tut soudain lorsque Remus referma brusquement les rideaux laissant de ce fait les deux futurs continuer à hurler dans le hall.
- Drago, arrête !
- Je ne...
- Vous ne pourriez pas vous crêper le chignon dans la cuisine ? coupa Remus qui tentait tant bien que mal de garder les rideaux fermés.
A peine la question soulevée, le futur d'Harry fut trainé de force dans la cuisine par un Drago en colère et une Hermione inquiète. Toutes les personnes à la porte se dégagèrent soudain pour les laisser entrer, toutes sauf une. Harry était depuis longtemps retourné s'asseoir à la table pour manger dès qu'il avait vu que tout ce remue-ménage était dû aux futurs et ne leva pas la tête lorsqu'il l'entendit le sien se débattre pour qu'on le lâche, dégustant tranquillement sa tartine.
Ce manège dura quelques minutes jusqu'à ce que le futur du brun accepte enfin qu'on l'examine, Molly et Drago passant consciencieusement en revu toutes les blessures qu'il aurait pu avoir.
- Qu'est-ce que vous faisiez ? demanda Tonks en considérant la mine bougonne du brun.
- On allait dans la bibliothèque, répondit sombrement le futur d'Harry. Je ne pensais pas que Kreattur avait décidé de jouer au Petit Poucet avec des caisses.
- Ce n'est peut être pas lui, défendit ardemment Hermione. Il...
- Il n'y avait rien dans les escaliers tout à l'heure, coupa Ron en reprenant le cours de son petit déjeuner à côté d'Harry dont l'attitude restait neutre. A moins que Peeves n'ait décidé de déménager, il n'y que Kreattur pour faire des choses aussi dangereuses.
Ginny acquiesça vigoureusement suivit de Lupin, Tonks et Molly ce qui eut pour effet de vexer profondément Hermione qui partit s'enterrer contre la fenêtre.
- Bon, il faut me préparer un cercueil ou bien je peux me rhabiller ? demanda sèchement le futur d'Harry.
- Ce n'est pas terminé ! lachèrent brusquement Drago et Molly d'une même voix ce qui eut pour effet de calmer immédiatement le brun.
Harry eut une sorte de sourire amer en les entendant. Si Mme Weasley savait que celui à côté d'elle avait tué son fils, il était certain qu'elle ne travaillerait pas si facilement à recoudre son futur avec lui.
Car il fallait tout de même préciser une chose. Bien qu'une partie des membres l'Ordre avait été mis au courant de la présence des futurs, aucun ne savait ce qu'avait fait celui de Malefoy. Les seuls à détenir ce secret étaient tout simplement ceux ayant été présent lors de la fête et Dumbledore, qui semblait avoir été mis dans la confidence par l'un des deux futurs, sans vraiment plus de détails. Cependant, il ne fallait pas être le dernier des abrutis pour ne pas comprendre que les rumeurs allaient surement aller bon train à leur retour à Poudlard, finissant par contaminer l'ensemble du château.
- C'est bon, tu peux te rhabiller, dit Molly en considérant toute de même le futur du brun avec prudence.
- Enfin, maugréa ce dernier en récupérant son pull qu'il enfila par-dessus le maillot qu'il avait quand même tenu à garder, la chaleur n'étant tout de même pas assez importante pour se mettre torse nu.
Mais Drago ne semblait pas vraiment être d'accord et se fut à contre cœur qu'il accepta la décision de Molly.
- Vous comptez partir vous renfermer dans votre chambre ou bien rester prendre le petit déjeuner avec nous ? interrogea Tonks qui voyait pour la première fois les futurs en chaires et en os.
- Après une entrée si fracassante, autant rester, décréta Drago dont la simple mention de nourriture lui fit totalement oublier la chute du brun.
Ce détail n'échappa pas à ce dernier qui le regarda partir s'asseoir avec une mine incrédule. Cependant, au bout de quelques années, il n'était plus vraiment surpris. Finissant de se rhabiller, il gagna également la table, s'asseyant cependant à l'opposé de son passé dont leur dernière confrontation marquait toujours son humeur.
Ce large trou entre les deux, personnes n'étaient vraiment disposées à ne pas le remarquer et il y eut comme un silence pesant semblant flotter dans l'atmosphère. Ce fut dans cette ambiance plutôt glauque que Tonks décida de prendre les choses en mains.
- Tu es vraiment devenu un très bel homme, Harry !
Aussitôt, la réaction ne se fit pas attendre et Harry, son futur, Drago et Remus recrachèrent brusquement tout ce qu'ils avaient dans la bouche, Drago s'étranglant à moitié.
- Qu'est-ce que j'ai dit ? demanda innocemment Tonks alors que tous les regards étaient tombés sur elle. Je me suis trompée ?
- Non, non, assura Ginny. Il est devenu très mignon, Hermione et moi nous sommes d'accord là-dessus depuis longtemps.
Cette fois-ci se fut au tour de Ron de recracher ce qu'il avait dans la bouche alors que les deux Harry semblaient littéralement glisser dans un même mouvement sous la table.
- Hermione, depuis quand tu as de vues sur Harry ? s'insurgea Ron en se tournant brusquement vers la brunette toujours logée contre sa fenêtre.
- J'ai dit qu'il était mignon, pas que j'allais en faire le père de mes enfants ! s'indigna Hermione.
La comparaison ne fut cependant pas accueillie avec de grands sourires car les deux Harry étaient désormais totalement enterrés sous la table, aussi rouge que des pivoines. Ron prit l'annonce comme un choc et retomba brutalement sur sa chaise, le regard éberlué. Irritée par son comportement, Hermione regarda de nouveau la fenêtre la mine boudeuse. Non mais il ne manquait pas de toupet celui-là ! Elle avait quand même le droit de penser ce qu'elle voulait pendant le rouquin cherchait un « cadeau » pour sa copine. Renfrognée, elle fixa la rue la mine sombre.
- Le fait que je mentionne qu'il est plutôt pas mal ne veut pas aussi dire que je vais lui sauter dessus, intervint Tonks qui étrangement regardait fixement Lupin alors que ce dernier tentait tant bien que mal de nettoyer la table.
- Dites, vous ne pourriez pas arrêter de parler de ça, lança Harry qui se sentait de plus en plus gêné. Je ne suis pas sur que...
- Qu'est-ce que c'est que ça ? !
Les regards se braquèrent immédiatement vers Hermione qui s'était soudain redressée, le visage collé à la fenêtre. Il n'y eut que quelques secondes de silence avant qu'elle ne quitte brusquement la pièce en courant, attrapant une épaisse cape au passage.
- Qu'est-ce qui lui arrive ? demanda Ron sans comprendre alors que Drago avait rejoint la fenêtre en courant.
Ce dernier ne répondit pas. Il neigeait dehors. Il neigeait vraiment très fort alors même que le soleil commençait à peine à se lever. Mais malgré l'obscurité habituelle de la rue, les rayons commençaient à percer et frapper la neige éclatante. Eclatante... elle l'était, oui, sauf à un endroit, juste devant le numéro 11 de la rue, là où un petit monticule s'était formé et où la neige était rouge sang.
- Et merde !
Drago quitta la fenêtre pour suivre Hermione en courant alors que les autres se levaient de la table sans comprendre. Le futur d'Harry fut le premier à sortir de la cuisine, suivi de près par son passé, et tous deux quittèrent le Square Grimmaud en suivant les deux silhouettes face à eux qui couraient vers le même point.
Le blond fut le premier à arriver et tomba à genoux près du monticule de neige écarlate alors qu'Hermione le rejoignait, suivi quelques secondes plus tard des deux bruns. Dans de grands gestes, Drago dégagea la neige, révélant peu à peu ce qu'elle recouvrait. Une silhouette noire recroquevillée sur elle-même, les vêtements imprégnés de sang, était étalée sur le sol. Passant la main sur le visage, la peau pâle et les lèvres bleuis firent ressortir d'autant plus son visage.
- Malefoy ? lâcha Harry en considérant le Serpentard sans comprendre.
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Playlist : Stay with me de Danity Kane (elle m'a fortement inspirée pour Drago agonisant dans la neige mais j'ai du mal à la placer donc c'est maintenant où jamais :/)
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Il ne se passa rien durant quelques secondes, absolument rien. Hermione était totalement abasourdie, Harry était perdu et les deux futurs considérant le jeune Serpentard avec une sorte d'effroi.
- Il est vivant ? demanda subitement Hermione en considérant la quantité de sang totalement apeurée.
- Tout juste, répondit le futur d'Harry en posant ses doigts sur son cou gelé, non loin de la blessure infligée par Bellatrix. Il faut immédiatement l'amener à l'intérieur !
- Et moi qui lui avait dit de ne surtout pas se faire blesser, cracha le blond en prenant son passé dans ses bras.
Saisissant fermement son autre lui, Drago se précipita subitement vers le numéro 12 lorsqu'Harry s'interposa soudain.
- On ne peut pas le faire entrer dans le quartier général sans prendre une once de précautions, lâcha-t-il. Rien ne nous dit que Vold...
- Abruti ! coupa Drago en serrant contre lui son passé. Ce n'est pas le moment de parler pour ne rien dire !
- Mais il a raison sur un point, intervint le futur d'Harry. On ne peut pas le faire rentrer comme ça.
Se tournant vers Drago, il lui prit le jeune Serpentard des bras et se dirigea vers la porte.
- Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama Harry.
- Aux dernières nouvelles, je suis aussi le propriétaire et par conséquence l'un des gardiens du secret, répliqua sèchement son futur. Si je veux qu'il rentre, il rentrera et tu n'as pas intérêt à m'en empêcher.
Harry n'eut le temps de ne rien dire que le brun était déjà rentré dans la maison, Drago et Hermione à sa suite. Il ne savait pas pourquoi, mais il n'aimait pas du tout l'idée d'accueillir un nouveau Drago Malefoy ici, qu'il soit mourant ou non. Dans un effort de volonté, il s'engagea lui aussi dans la bâtisse suivant les futurs qui grimpaient quatre à quatre les marches alors que le portrait dans le hall se remettait à hurler. Courant dans les marches, il ne comprenait pourquoi ils se dirigeaient vers la chambre qu'il partageait avec Ron et encore moins, après que son futur ait ouvert la porte en la frappant, lorsqu'il déposa le jeune Serpentard dans le lit du rouquin.
- Drago, dépêche-toi ! lâcha le brun.
Celui-ci acquiesça et Harry sentit son cœur s'arrêter lorsqu'il vit son futur marcher droit sur lui. D'une main ferme, il le prit par l'épaule et l'envoya hors de son chemin.
- Phineas ! hurla le brun en saisissant le tableau.
Le portrait se réveilla soudain et le vieux directeur eut un hoquet de surprise.
- Mais qu'est-ce que...
- Avertissez immédiatement Dumbledore que Drago Malefoy est ici ! coupa-t-il.
- Pour qui vous...
- Faites-le !
Phineas déguerpit immédiatement de la toile alors que le brun la laissait tomber par terre pour revenir vers le jeune Serpentard.
- Hermione, il faut de l'eau, des couvertures chaudes et tout ce qui va avec, lança-t-il en se tournant vers la brunette qui acquiesça immédiatement avant de quitter la pièce en courant, manquant de ce fait de percuter les autres qui étaient montés.
- Que se passe-t-il ? lança Remus.
- Pour les explications, on passera, rétorqua Drago qui enlevait rapidement mais du mieux possible les vêtements de son passé.
Les regards se posèrent sur le jeune Serpentard étendu sur le lit, aussi blanc que la neige continuant de tomber à l'extérieur, et dont l'aspect tout entier le faisait ressembler à un cadavre. Si le futur d'Harry n'avait pas assuré qu'il était encore vivant, tous auraient déjà certifiés sa mort.
- Alors ? demanda le brun.
- Alors, cet abruti aurait mieux fait de m'écouter, lâcha Drago en sortant sa baguette. Les sortilèges de septembre ont commencé à s'estomper et les blessures qu'il a ne viennent pas arranger le reste.
- Quelles sont ses blessures ? demanda Tonks.
- Je commence par laquelle ? rétorqua-t-il en la regardant d'un ton faussement enjoué.
Elle se tut mais ne le prit pas mal. D'ailleurs, il fallait bien comprendre que la situation était loin d'être simple. En septembre, le Serpentard n'avait reçu que quelques blessures, certes importantes, mais il n'y en avait pas autant et surtout il n'avait passé une nuit entière sous la neige. Drago ne savait pas s'il allait pouvoir tout guérir, tout simplement s'il en aurait le temps.
- J'ai les couvertures et l'eau, s'exclama Hermione en rentrant dans la pièce.
- Bon, Mme Weasley et Lupin nettoyer ses blessures, Hermione et Ron faites en sorte de réchauffer la pièce et Harry tu m'aides à le guérir.
Il ne s'était pas adressé au passé, seulement au futur et ce dernier laissa vaguement sa bouche s'entrouvrir.
- Je ne crois pas que...
- La ferme et fais-ce que je te dis, coupa brutalement Drago. Les deux autres, essayez de trouver Severus ou bien Dumbledore !
Harry reçut l'ordre comme une claque en plein visage. Etrangement, le fait ne pas participer activement à la guérison de Malefoy le gênait bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Mais il ne fallait pas être idiot pour comprendre que son comportement d'il y a quelques minutes ne jouait pas en sa faveur.
- Je me charge de Dumbledore et Severus, lança Tonks. Reste ici.
Rester ici... pour quoi faire ? Tout le monde s'activait et lui restait ici sans faire un mouvement. Les futurs étaient déjà à l'œuvre, le sien semblant pourtant être un peu plus perdu que celui de Malefoy, Mme Weasley et Remus s'occupaient de nettoyer le jeune Serpentard tandis que ses amis réchauffaient la pièce. Il n'y avait pas de doute, il faisait tâche.
- Il a reçu plusieurs Doloris, marmonna sombrement Lupin. Sans compter certaines côtes cassées, une entaille à la gorge et une blessure au bras gauche.
- Sa main droite est totalement écrasée, rajouta Molly où un regard affolée transparu dans ses yeux lorsqu'elle prit soigneusement la main en question.
- Vous voulez dire qu'il a été torturé ? s'exclama Ron en cessant un instant de s'activer dans la pièce.
- A moins qu'il n'ait décidé de se passer dans un broyeur il n'y a vraiment pas d'autres solutions, rétorqua sèchement Hermione face à la stupidité du rouquin.
- Un peu de silence serait trop demandé ? ! lâcha Drago.
Son intervention laissa tout le monde dans un silence pesant. Torturer ? Etrangement, Harry regardait le corps inerte du Serpentard avec une sorte de pincement au cœur. Lui qui avait connu un peu cette activité ne pouvait que laisser sa compassion aller vers Malefoy. Cependant, pourquoi le fils à papa se serait brusquement fait torturer ? Il ne comprenait pas comment se revirement de situation avait bien pu avoir lieu, c'était incompréhensible.
Les minutes suivantes furent les plus longues qu'Harry eut vécues, tout comme toutes les personnes présentes. Allait-il survivre ? Rien n'était vraiment sûr et ils regardaient tous le corps si fragile du Serpentard.
- Comment va-t-il ?
Harry pivota brusquement vers l'entrée de la pièce et aperçut avec une certaine surprise le Dumbledore s'avancer.
- Ils s'occupent de lui depuis déjà quinze minutes, expliqua Mme Weasley en désignant les deux futurs qui n'avaient même relevés la tête pour continuer à soigner Drago. Je ne sais pas si son état est bon, mais pour l'instant il est en vie.
- Je suppose qu'il n'a donc rien dit sur ce qu'il lui est arrivé ? poursuivit le directeur.
- Et il ne risquera pas de parler avant un moment, répondit le futur de Drago en se relevant se massant les tempes alors que celui d'Harry se laissait tout simplement tomber à terre.
Apparemment, ils avaient terminé et étaient totalement épuisés. Le brun semblait être celui qui avait le plus mal vécu cette opération délicate et restait immobile à fixer le plancher le souffle court. Soigner n'était pas quelque chose de si facile, le futur de Drago semblant nettement meilleur dans ce domaine ce qu'il montrait amplement en se levant avant de partir s'asseoir sur le lit d'Harry.
- Quel est votre bilan ? demanda Dumbledore.
- Mon bilan ? répéta Drago. Et bien je dirai que dès qu'il sera réveillé je me chargerai personnellement de le tuer.
Le sarcasme qu'il venait d'utiliser n'échappa à personne et tous comprirent à quel point le jeune Serpentard venait de frôler la mort.
- Pourquoi garde-t-il encore une marque ? interrogea Hermione en voyant que la blessure à la gorge de Drago n'avait pas disparu et qu'il y avait à la place une peau brillante et lisse, cicatrice amplement visible.
- J'ai fait de mon mieux mais elle a du être faite avec une baguette, expliqua-t-il en suivant son regard. Je ne peux rien faire d'autre que ça.
Il eut un rire amer.
- Au moins, on peut dire que l'on pourra facilement nous distinguer maintenant, lâcha-t-il en montrant du doigt sa propre cicatrise située le long de sa mâchoire.
- Ce n'est pas drôle, intervint le futur d'Harry en continuant de fixer inlassablement le sol.
- Je n'ai jamais dit que ça l'était, répliqua Drago.
L'atmosphère de la pièce était tendue, chaque regard étant tourné vers le corps inerte du jeune blond. Dumbledore s'avança et se pencha sur lui sans dire un mot. Ses yeux allèrent du Serpentard à son futur et ce dernier sembla brusquement très intéressé par le plafond. Il n'y avait pas à chercher bien loin pour comprendre une chose : le futur de Drago savait les grandes lignes de ce qu'il s'était passé mais d'un point de vue totalement opposé.
- Nous ferions mieux de le laisser se reposer, décréta Dumbledore. Allons dans la cuisine pour continuer.
Les ordres furent suivis presque immédiatement et toutes les personnes présentes descendirent, le futur d'Harry légèrement à la traîne, ne supportant visiblement pas les guérissons quand c'était lui qui devait les donner.
- Je n'arrive pas à contacter Severus, lança Tonks lorsqu'elle les vit entrer dans la pièce.
- Il ne doit surement pas être en mesure de répondre vu ce qui a dû se passer, dit calmement Dumbledore en fronçant légèrement les sourcils.
- Le fait qu'il soit présent ou non ne va pas vraiment nous aider, intervint Lupin. Je me demande plutôt comment Drago à fait pour atterrir au Square Grimmaurd. Si lui a pu le faire, les Mangemorts risqueraient...
- Il n'y a aucun risque, coupa le futur du blond qui s'était laissé tomber sur le siège le plus près. C'est moi qui lui ai dit à quelle adresse se rendre en cas de problèmes. Bien entendu, comme je ne suis pas le Gardien du Secret, je lui ai donné le numéro d'à côté.
- Vous saviez donc ce qui allait se passer ? lâcha Ginny qui avait été dans l'obligation de rester hors de la chambre, la pièce n'étant pas assez grande pour accueillir tant de monde.
- Savoir est un bien grand mot, rectifia-t-il. Je m'en doutais. En aucun cas je n'avais prévu ce scénario et je précise bien que je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, ajouta-t-il en sentant que presque tout le monde s'attendait à le voir raconter l'histoire.
- Le cours du temps a donc irrémédiablement changé ? conclut Dumbledore.
Drago et le futur d'Harry acquiescèrent vaguement. Il y avait d'ailleurs de quoi. Ils avaient tous deux espérés ce revirement mais sans doute pas au point d'accueillir un « cadavre » en guise de récompense. Et puis, maintenant que le futur avait changé, leurs calculs risquaient peut être d'être mis à mal pour la suite des évènements, ce qui ne venait en rien égayer le tableau. Le futur du brun soupira tout en s'enfonçant dans la chaise sur laquelle il était assis. Rien n'allait vraiment pour le mieux et voilà qu'en plus il avait une migraine terrible. Il n'y avait plus aucun doute là-dessus, la guérison n'était en aucun cas son point fort, il était nettement plus doué pour causer des blessures.
- Je ne voudrai pas jouer les rabat-joies, intervint Harry qui n'appréciait pas vraiment ce silence, mais qu'est-ce qu'on va faire de riquiqui Malefoy maintenant ?
Tout en posant sa question, il pointait le plafond, là où l'intéressé était allongé dans un lit quelques étages plus haut. Le futur du blond tourna son regard vers lui avec une pointe de frustration face à la manière dont il avait nommé son passé alors que tous ceux dans la pièce faisaient de même.
- Je crois que nous n'avons pas le choix, dit Dumbledore. Il faut...
Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans son explication que la porte d'entrée claqua soudainement, entraînant à sa suite les hurlements du portait dans le hall. Ils eurent à peine le temps de tourner la tête vers l'entrée de la pièce qu'une silhouette en franchissait déjà le sol, retirant brusquement sa capuche de sa tête.
- Severus, tu... commença Remus en se levant.
- Pas le temps pour les civilités, coupa sèchement Rogue. Il faut rapidement retrouver le jeune Drago Malefoy avant que les Mangemorts ne mettent la main sur lui. A l'heure qu'il est, il est peut être déjà mort donc il me faut toutes...
- Drago est ici, dit calmement Dumbledore.
- ... les personnes disponibles pour essayer de le localiser, poursuivit-il. Avec un peu de chance, il sera tombé dans un quartier moldu et nous pourront le retrouver dans l'un de leurs hôpitaux, pareil pour ce qui est des sorciers. Mais si...
- Il est ici, répéta Dumbledore.
- ... ce n'est pas le cas il n'y a vraiment pas un seconde à perdre. Je ne pense pas qu'il puisse...
- Oh, Servilus, tu écoutes quant on te parle ! lança brusquement le futur d'Harry tout en attrapant la petite cuillère à côté de lui qu'il lui laissa au visage.
Rogue se baissa juste à temps pour éviter le projectile et sortit immédiatement sa baguette qu'il pointa droit sur le brun. Le passé de ce dernier avait littéralement laissé sa mâchoire se décrocher en l'entendant et surtout en le voyant agir. Il était devenu totalement cinglé !
- Calmez-vous, Severus, intervint Dumbledore en se positionnant entre Rogue et le futur d'Harry tout en lui faisant signe de baisser sa baguette. Bien qu'il n'ait pas utilisé le moyen le plus approprié, je dois admettre que vous n'êtes pas non plus très à l'écoute.
Rogue fronça brusquement les sourcils tout en dévisageant le directeur. A ce moment précis, il ne voyait rien d'autre que le père de Potter, d'autant plus que le futur n'avait pas de lunettes d'où une ressemblance encore un peu plus frappante avec son pire ennemi.
- Que voulez-vous dire ? demanda-t-il malgré tout en détachant son regard du brun pour venir les poser sur Dumbledore.
- Mon passé est ici, se chargea de répondre Drago.
- Comment est-ce possible ? interrogea Rogue en pivotant vers ce dernier.
- Je lui ai donné l'adresse d'à côté lorsque nous étions dans votre bureau, expliqua le blond en supportant bien que mal le regard incendiaire du Maitre des Potions. Il est...
- En parlant de mon bureau, coupa Rogue en s'avançant droit vers lui. Qu'est-ce que vous lui avez dit de faire ? !
Le futur d'Harry se leva précipitamment en voyant ce dernier saisir violemment Drago par le col, le forçant de se fait à quitter son siège. Il n'y avait pas de doute, Rogue était en colère, voire dans une rage sans nom. Saisissant les poignets de celui-ci, le blond tenta tant bien que mal de ne pas finir étouffer tout en ordonnant au futur du brun de ne surtout pas intervenir.
- Qu'est-ce que vous lui avez dit de faire pour qu'il manque de se faire tuer, espèce d'idiot ? ! répéta Rogue.
- Je ne lui ai rien dit, se défendit Drago. Absolument rien ! Je ne sais même pas pour quelles raisons nous l'avons retrouvé à demi mort !
- Arrêtez de me mentir ! répliqua-t-il. Je ne vais pas...
- Severus, je ne crois pas qu'il vous mente, intervint durement Dumbledore. Lâchez-le et expliquez nous exactement ce qu'il s'est passé.
Rogue eut un moment d'hésitation, fixant le blond avec haine. Dans une mine dégoûtée, il le lâcha sans prendre la peine de prendre la moindre précaution, Drago tombant violemment sur le sol.
- Expliquer, maugréa-t-il. En quelques mots, Drago Malefoy est un suicidaire qui serait certainement parvenu à ses fins si je n'avais pas été là !
- Un peu plus de détails serait... commença Tonks qui s'arrêta soudainement en voyant son regard noir se braquer sur elle.
- Il aurait pu partir avant ou après la cérémonie mais il a décidé de prendre sa décision face au Seigneur des Ténèbres ! lâcha-t-il. N'importe quel sorcier aurait eu au moins un peu de jugeote mais cet imbécile a préféré renoncer au titre de Mangemort au moment même où il allait recevoir la Marque !
- J'imagine que Voldemort n'a pas apprécié, en déduit Dumbledore tout plissant le front.
- Et comment qu'il n'a pas apprécié ! répliqua Rogue dans un faux éclat de rire. Drago a fait tout depuis le début de son arrivée au Manoir pour amener les soupçons sur lui ! Au moment où il a retiré son bras il n'a fait que vérifier les conclusions du Seigneur des Ténèbres ! Je ne l'ai jamais vu s'acharner autant à utiliser la Légimencie sur quelqu'un !
- Pourquoi..., murmura Dumbledore en laissant ses yeux bleus tomber sur le futur de Drago.
Ce dernier eut comme un moment d'arrêt lorsqu'il finit de se relever en sentant le regard du directeur sur lui. Etrangement, il n'était le seul à le regarder et Remus, Tonks, Rogue, Hermione et son passé le fixaient sans comprendre. Pour Harry, lui qui n'avait jamais été un bon Occlumens et surtout qui avait affronté Voldemort, il avait dû mal saisir comment Malefoy aurait pu lui résister. Il n'y avait pas photo, un gamin de seize ans ne pouvait être de taille face à Voldemort.
- Bellatrix a beau être la pire des enseignantes, il faut admettre que le meilleur moyen de ne pas devenir fou est de faire rapidement des progrès, expliqua le blond. J'ai passé des journées entières avec elle à maîtriser l'Occlumencie et je dois dire que j'ai été plutôt heureux lorsque je cessé de passer des nuits blanches avec une tarée de tante essayant de pénétrer mon esprit.
- Devenir un aussi bon Occlumens à cet âge n'est pas..., commença Dumbledore.
- C'est formidable qu'il soit un excellent Occlumens mais à cause de cela le Seigneur des Ténèbres n'a fait que s'acharner un peu plus sur lui, coupa Rogue dans un rire jaune. En moins de dix minutes, Drago n'était déjà plus qu'un corps à moitié mort !
- Le fait est qu'il est désormais hors de danger et en sécurité, intervint Remus alors que Tonks acquiesçait. La situation aurait pu être bien pire si...
- A cause de son idiotie j'ai bien failli perdre ma couverture, rétorqua-t-il. Croyez-vous vraiment que tout va pour le mieux ? ! Le Seigneur des Ténèbres est furieux !
- Et vous devriez retourner auprès de lui au plus tôt, dit Dumbledore.
Rogue eut comme un moment d'arrêt et pivota vers le directeur, un sourcil levé tout en tentant de saisir s'il devait bien le prendre ou non.
- Je sais que ce je vous demande peut sembler inhumain, accorda Dumbledore. Mais il faut absolument savoir ce qu'il se passe et surtout faire en sorte de préserver votre couverture. Plus longtemps vous resterez avec nous, plus les chances que Voldemort soupçonne quelque chose grandiront. Je ne tiens pas à vous compter parmi la liste des victimes, Severus.
Les arguments pesaient leur poids mais il était toujours en colère, surtout vers le futur de Drago. Il avait beau dire qu'il n'était en rien responsable du comportement de son passé, il fallait tout de même admettre qu'il était l'un des deux qui avait voulu modifier le passé, enchaînant soirée après soirée avec ce dernier pour faire en sorte de changer le futur. Alors certes, il n'était pas coupable, mais ces agissements avaient tout simplement conduit les évènements jusqu'à ce point.
- Pour ce qui est de Drago, intervint Dumbledore. Dites à Voldemort que l'Ordre l'a retrouvé mais que vous ne savez cependant pas où il se trouve. Dites lui qu'il a été placé à l'abri, sous la protection du Sortilège de Fidelitas, quelque part à Londres et que son état de santé reste critique sans pour autant mettre sa vie en danger.
Fixant le blond avec rage, Rogue saisit brusquement sa capuche qu'il rabattit sur sa tête avant de quitter la pièce à grand pas, disparaissant dans un craquement sonore l'entrée de la maison. Mentir, toujours mentir... avoir en permanence un couteau sous la gorge ne le rendait en aucun cas joyeux.
Toujours assis dans la cuisine, il eut un long silence jusqu'à ce que Dumbledore intervienne à nouveau, annonçant son départ et déclarant l'entière responsabilité des futurs pour ce qui étaient des décisions à prendre avec le jeune Malefoy. Aucuns d'eux n'eurent le temps d'ajouter quoique ce soit qu'il était déjà reparti dans la cheminée, emporté par le tourbillon de flammes émeraudes.
- Donc je repose ma question, dit Harry en fixant la cheminée avec une certaine irritation. Que fait-on de mini Malefoy ?
- Harry, tu ne... commença Ginny quelque peu lassée de l'entendre toujours parle ainsi.
- Il va rester dans cette chambre, déclara le futur du blond. Il faut quelqu'un pour le surveiller donc Ron tu devras aller t'installer dans une autre chambre.
- Mais...contesta le rouquin.
- L'ancienne chambre de Fred et George conviendra, coupa Molly qui partait déjà préparer la pièce.
- Attendez pourquoi c'est moi qui devrais me charger de jouer les baby-sitters ? intervint Harry en dévisageant le blond.
- Harry, tu n'aimes pas Malefoy, tout le monde le sait, lâcha durement Hermione en se levant pour lui faire face. Cependant tu te comportes comme un gamin égoïste depuis le début des vacances ! Il vient de se faire torturer et toi tu penses seulement à ta petite personne !
- Je n'aime pas Malefoy, c'est vrai, approuva Harry. Mais aies un peu de jugeote, Hermione, crois-tu vraiment que je pourrai lui venir en aide si sa santé venait à s'aggraver ? Tout ce que je pourrais faire c'est le regarder sans rien faire ! Pour sa survie, il vaut mieux qu'il reste avec les deux abrutis !
L'aversion qu'il avait pour Drago s'était largement calmée depuis qu'il connaissait sa situation et ce qu'il avait fait en renonçant à devenir un Mangemort. Cependant, il haïssait toujours autant les futurs qui n'avaient fait que prouver encore un peu plus qu'ils ne les considéraient que comme des jouets.
- Il n'y aura normalement aucune complication, affirma le futur du brun.
- Il faut juste garder un œil sur lui et faire en sorte qu'il ne quitte pas la chambre, ajouta celui de Drago. Il risque certainement de ne pas comprendre où il se trouve.
- Raison de plus pour le mettre avec quelqu'un doté d'un peu plus de muscles, rétorqua Harry.
- Si la première chose qu'il voit lorsqu'il ouvrira les yeux est Harry Potter, pire ennemi de Voldemort, il saura immédiatement qu'il n'a rien à craindre, dit Remus. La raison est tout simplement le fait que là où tu es, toutes les protections sont mises à dispositions pour que Tu-Sais-Qui ni soit pas. J'ai raison ? demanda-t-il à l'adresse des futurs.
Ces deux derniers acquiescèrent. Harry eut comme quelque chose lui serrant la gorge. Les arguments étaient irréfutables, pas de doute là-dessus, et il devait de ce fait supporter la tâche de surveiller Malefoy. Il y avait comme quelque chose d'ironique dans tout cela : pour la première fois de sa vie, il allait dormir dans la même chambre qu'un Serpentard, lui un Gryffondor. Et puis, il ne fallait tout de même oublier de mentionner le fait qu'il allait devoir bichonner celui qu'il avait tant haï ces dernières années, en essayant d'oublier toute la rancœur et les désagréables souvenirs qu'il partageait avec lui.
Pour mon explication sur l'occlumencie, lisez la note.
Pour l'histoire de l'occlumencie, je n'ai pas rendu Drago résistant juste pour faire de lui un héro. Ma logique fut la suivante et tirée des livres : en sachant que dans le tome 6 Severus fait la remarque que Bellatrix a très bien formé Drago et que celui-ci ne semble pas pouvoir accéder à son esprit (il s'agit de mon parti prit), ajouté à cela que Severus a su résister à Voldemort durant des années alors = Voldemort { Severus { Drago. Il s'agit de mon parti prit, je le rappelle.
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