L'automne fait timidement pleurer le ciel et les arbres. Les feuilles se détachent, exténuées par l'affliction de la saison et luttent toujours, emportées par le vent, pour ne pas se morfondre sur le sol ruisselant des larmes de leur amis les nuages. La pluie fine te caresse les cheveux, le visage, trace sur ta nuque et tes clavicules dénudées des reflets brillants et humides, pour enfin se glisser sous ton t-shirt et embrasser ta faible poitrine. Les autres court se protéger, toi tu n'accélères pas (alors l'attention que je te porte se fait d'autant plus harde). Tu t'arrêtes et offres ton visage aux nuages en penchant la tête en arrière. Tu te dis que les intempéries du ciel cacheront les tiennes et tes yeux humides, ceux qui la veille, ont vomit les émotions de ton cœur. Tu n'es jamais aussi belle que lorsque tu enlèves ce masque de fausse joie quotidien et que tu dévoiles cette mélancolie réprimée qui s'accorde si bien aux couleurs de l'automne.