Chapitre 2 - Maleah
01/01/4018, base EDOSH
Lucas se releva en premier. Il sortit de la cage aisément et tendit sa main à la brune pour l'aider. L'homme qui leur faisait face semblait être un scientifique, reconnaissable à sa blouse blanche, d'une soixantaine d'années. Il eut un léger rictus de compassion les en dévisageant mais s'abstint de tout commentaire. Il tourna les talons et invita les deux jeunes à le suivre d'un signe de tête.
— Où est-ce qu'on est ? demanda Alya en observant les alentours.
— À la base d'EDOSH, répondit fermement le vieil homme.
— Qu 'est-ce que c'est ? insista la jeune femme.
— Vous êtes bien curieuse jeune fille, mais je vous prierai de faire preuve d'un peu de patience.
Contrariée, la brune s'apprêta à répliquer lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle tourna la tête vers son propriétaire qui lui mima un non de la tête. Il lui chuchota alors.
— N'insiste pas et fais-toi discrète, il vaut mieux qu'on évite de se faire remarquer pour l'instant, conseilla-t-il.
La brune fronça les sourcils mais acquiesça tout de même. Elle commença alors à observer ce qui l'entourait. Ils se trouvaient dans un couloir à la teinture si blanche que ç'en devenait aveuglant. Cet endroit lui faisait penser à une sorte de tube futuriste. Elle posa son regard sur le jeune homme qui marchait à ses côtés. Elle prit enfin le temps de détailler son visage. Il avait des yeux bleus, presque gris selon la luminosité. Ses cheveux étaient châtains, avec quelques mèches blondes qui se fondaient dans la masse. Il était grand et semblait bien bâti malgré son corps plutôt fin. Remarquant le regard insistant d'Alya, il lui fit un sourire en coin.
— Tu sembles éblouie par ma beauté, dit-il sur un ton sarcastique.
La brune leva les yeux au ciel en ricanant mais ne répondit rien, son attention étant désormais attirée par la porte métallique qui apparaissait au loin. Le trio arriva enfin au bout du couloir et un boîtier apparu sur le mur. Le scientifique y posa sa main et un écran bleu s'afficha, scannant sa paume et ses empreintes. La porte se scinda en deux et s'ouvrit sous les regards à la fois impressionnés et inquiets des deux jeunes. Ils pénétrèrent alors dans une immense salle à la blancheur immaculée et aux allures futuristes.
— C'est quoi ce délire... laissa échapper Alya dans un souffle.
La brune ne savait plus où donner de la tête. Sa mâchoire inférieure s'était abaissée et ses yeux écarquillés. La salle était gigantesque et son plafond de verre illuminait l'endroit. Comme dans un couloir, les deux pans de murs blancs ne se touchaient pas mais étaient tout de même liés par des passerelles en plastique transparent à l'étage. Au rez-de-chaussée, une vingtaine de portes grises s'étendaient sur toute la longueur des murs. Une multitude d'ascenseurs s'y trouvaient également, permettant de rejoindre les niveaux supérieurs.
Laissant la panique l'envahir, Alya se tourna brusquement vers le scientifique en lui aboyant dessus.
– Où est-ce qu'on est vieillard ?! Qu'est-ce que vous allez nous faire ?
Elle avait peur. Terriblement peur. Mais, à choisir, elle préférait les cris aux pleurs.
– Mademoiselle ! Intervint néanmoins une voix féminine.
La brune se retourna vers l'origine du son, découvrant alors une femme, d'une trentaine d'année peut-être, dans un tailleur aussi blanc que les murs, à la peau mate et aux cheveux bouclés. Malgré la fermeté de sa voix, elle avait un visage plutôt amical, chaleureux, presque rassurant. Elle s'approcha doucement, suivie d'un homme qui semblait être son garde du corps.
– Mademoiselle, je comprends parfaitement votre panique mais ne vous en prenez pas à lui ; il n'y est pour rien. C'est moi qui vous ai tous conviés ici.
– Convier n'est pas le verbe que j'aurais utilisé, la coupa Alya, je pense qu'enlever serait plus adapté à la situation.
– Étant donné que vous ignorez encore la raison de votre présence ici, comment pouvez-vous dire cela ?
La brune se tut, ne sachant pas quoi répondre.
– Bien. Il est temps de vous donner quelques explications, veuillez me suivre je vous prie.
Sur ces mots, la femme partit en direction d'une porte, le scientifique sur ses talons. Alya jeta un coup d'œil inquiet à Lucas. Le châtain semblait hésiter, cherchant une quelconque sortie aux alentours. Il finit par poser son regard sur la brune en serrant les poings.
– Il y a des gardes armés, on est piégé ! grogna-t-il, la mâchoire crispée.
– On n'a pas trop de choix là de toute façon... admit difficilement Alya.
– Tu veux qu'on la suive ? demanda le châtain.
– C'est peut-être l'occasion d'avoir des réponses, on pourra toujours aviser après. proposa-t-elle.
Lucas soupira en passant la main dans ses cheveux. Il savait que c'était la seule solution. Il acquiesça alors d'un signe de tête et se dirigea à son tour vers la salle où ils étaient attendus. Alya le rattrapa et, à sa grande surprise, lia leurs mains. Malgré son étonnement, il en profita pour la taquiner un peu.
– On ne se connaît même pas !
– Je ne suis pas trop rassurée donc je préfère prendre le risque de compter sur toi plutôt que de me retrouver seule, avoua péniblement la jeune femme.
Et sans ajouter un mot, il resserra doucement leur étreinte ; essayant sûrement de se rassurer aussi.
Ils pénétrèrent donc enfin dans une nouvelle salle immense semblable à un amphithéâtre. Sans grande surprise, ils n'étaient pas seuls. Une vingtaine d'adolescents occupaient déjà les nombreux strapontins et paraissaient tous plus paniqués les uns que les autres. Certains pleuraient à chaudes larmes, d'autres, hurlaient leur colère dans un brouhaha immense. Le duo parvint à trouver une place pendant que la femme qu'ils avaient croisée montait sur l'estrade. Elle réclama le silence avant de commencer son monologue.
– Je vous souhaite la bienvenue au sein de notre complexe. Je suis Maleah, la créatrice du projet EDOSH. Je tiens tout d'abord à vous dire que notre organisation a un but précis et votre participation nous sera d'une grande aide pour l'atteindre. Sachez que c'est une véritable chance pour vous d'avoir été sélectionné pour ce projet ; vous découvrirez bientôt l'importance de votre présence en ces lieux que je vais maintenant vous faire découvrir.
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