L'inauguration du Yachting festival (1ère partie)

Ce fut Benjamin qui confia à Amalia ce qu'il savait au sujet du prince Georg, le frère du Roi Maximilian, tandis qu'ils se dirigeaient à pied vers l'hôtel où avait lieu la soirée d'ouverture du festival.

Situé à un kilomètre à peine du palais royal, Amalia avait trouvé inutile de s'y rendre en voiture. Et comme la température avoisinait les trente-quatre degrés à dix-huit heures en ce mois de juillet, elle doutait d'avoir froid en rentrant, même à minuit.

La jeune femme avait passé l'après-midi dans la boutique Ralph Lauren où, en plus de l'essayage de sa robe et quelques retouches, elle avait eu droit aux services d'un coiffeur et d'une esthéticienne professionnelle.

En sortant de la boutique et en s'installant dans le taxi qu'une employée avait appelé pour qu'elle puisse retrouver Benjamin devant la résidence de la famille royale, Amalia s'était sentie terriblement gênée. Une des vendeuses l'avait obligée à se regarder dans un imposant miroir et elle ne s'était pas reconnue.

Jamais elle n'aurait cru que le maquillage puisse faire des miracles à ce point-là et, pour la première fois de sa vie, la jeune femme se trouva jolie.

Le garde du corps s'étrangla à moitié en la voyant se diriger vers lui, ce qui eut le don de faire rougir Amalia qui s'inquiéta un instant au sujet de sa tenue :

- Je n'ai pas l'habitude de ce genre de robe. C'est...ce n'est pas trop moche ?

- Moche ? Tu plaisantes Amalia ! Tous les requins présents à la réception viendront te manger dans la main. Seigneur je suis content d'être avec toi ce soir. Je n'imagine même pas ce qui aurait pu arriver si...

La jeune femme pâlit :

- Vous...vous êtes sérieux ?

- Amalia, je t'ai déjà demandé de me tutoyer ! On bosse tous les deux au palais !

- Oui,...pardon.

- Je ne veux pas te vexer mais tu ne connais rien de ce monde et...n'importe qui ce soir aurait pu profiter de ta naïveté. Toutes les personnes que tu verras joueront un rôle. J'appelle ces réceptions le bal des faux-culs.

- Toi aussi tu détestes les snobinards ?

- Tu n'as pas idée...

- Hum...Et donc, c'est quoi l'histoire avec le prince Georg ?

- Ah...

Benjamin hésita un instant puis, comme ils arrivaient près de l'hôtel où avait lieu l'inauguration du festival, il l'entraîna un peu à l'écart, dans les jardins.

Il lui expliqua ensuite que le prince Georg avait à peu près le même comportement que son neveu mais il était bien pire.

Trois employées du château de Santa Catalina, une petite ville située à l'extrême Sud de l'île avaient porté plainte contre le prince en l'accusant de les avoir agressées sexuellement.

Aucune des trois n'avaient obtenu gain de cause et chaque plainte avait été classée sans suite.

Cela avait été de trop pour le Roi Maximilian qui avait fait voter une loi pour priver son frère de sa dotation et de toute possibilité pour lui de prétendre un jour au trône de San Gavino. Depuis, le prince déchu avait été chassé du royaume et vivotait grâce à sa fortune personnelle dans une luxueuse villa qu'il possédait à Chypre.

Benjamin expliqua que le prince Georg était un homme violent et alcoolique mais qui n'avait jamais été inquiété alors que plusieurs domestiques s'étaient plaintes de coups et blessures.

- Charmant personnage...

- Cela fait douze ans qu'il a quitté l'île. Au début du règne du roi Maximilian il vivait encore ici mais les choses ont très vite dégénérés et il a été envoyé à Santa Catalina. Michele m'a dit qu'après son départ l'ambiance a totalement changé.

- Je veux bien le croire...

- Mais maintenant, on dirait que tout recommence. Bon, pensons à autre chose, nous sommes ici pour nous amuser ! J'espère qu'au moins la bouffe sera mangeable...

- Et pourquoi elle ne le serait pas ?

- Ils ont parfois des goûts spéciaux ces gens-là. L'année dernière il paraît que la moitié des amuses bouche étaient des plats préparés à base d'insectes.

Amalia grimaça et en entrant dans le hall du Mediterranean Palace, l'établissement où avait lieu la réception, elle pria de toutes ses forces pour ne pas devoir déguster des tacos aux criquets.

La jeune femme observa la décoration raffinée des lieux : feuilles d'or et de cristal, marbre italien, rien ne manquait dans cet hôtel connu pour être l'un des plus luxueux du monde. Benjamin expliqua que les trois suites présidentielles étaient proposées à 20 000 euros la nuit. A ce titre, outre des articles de toilette Hermès dans la salle de bain entièrement en marbre, des robinets en or et une piscine privée, les clients fortunés qui résidaient dans ces suites bénéficiaient d'un espace VIP au spa de l'hôtel, d'une salle de fitness et d'un bar privé, d'une salle de projection dernier cri, d'un cuisinier personnel , d'un service de blanchisserie gratuit et d'une limousine pour toute la durée de leur séjour. Les trois suites proposaient également un jacuzzi de six places avec buses hydromassantes, et un système audio performant avec radio, lecteur CD/MP3 et haut-parleurs pop-up HD intégrés. Les clients avaient également la possibilité de se détendre et de relâcher leurs muscles dans leur bain tout en profitant des bienfaits de la chromothérapie grâce à des luminaires à LED installés discrètement sur les bords et au fond du bassin. Ces derniers produisaient ainsi une grande variété de lumières colorées pouvant répondre aux besoins thérapeutiques de chaque utilisateur.

L'hôtel disposait en outre d'une Hélisurface et d'une calèche aux sièges habillés de cuir Hermès qui emmenait les riches clients pour une promenade de deux heures dans la capitale.

L'établissement ne refusait rien à ses clients et tout était fait pour satisfaire les moindres caprices des clients : fruits et légumes de Thaïlande, viande d'Australie, épices du Sri Lanka, truffes de la Drôme, crabe de Devon, homard écossais recouvert d'or,...rien ne semblait impossible pour les dirigeants de l'hôtel. Ils étaient d'ailleurs particulièrement fiers de leur dessert signature, préparé uniquement sur commande et décrit comme le plus cher du monde. Il s'agissait d'une glace au chocolat préparée à partir de vingt-huit sortes de cacaos dont les quatorze les plus chers au monde et cinq grammes d'or vingt-trois carats. Le tout était accompagné de La Madeline au Truffe, le chocolat le plus cher au monde et servi dans une coupe en or comestible décoré avec des diamants.

En entendant les explications de Benjamin, Amalia ne savait plus si elle devait rire ou pleurer et elle comprit pourquoi le garde du corps lui avait dit qu'elle allait pénétrer dans un autre monde.

L'immense salle réservée aux banquets était remplie à moitié : la jeune femme remarqua les tenues impeccables des invités et, tout comme elle s'était sentie fade face à Estelle Neffrey, elle ne put s'empêcher, malgré sa robe Ralph Lauren, d'envier les autres femmes présentes.

Comprenant son trouble, Benjmain lui chuchota à l'oreille :

- Tu n'as rien à leur envier Amalia, bien au contraire...

La jeune femme frissonna car le comportement du vigile était étrange depuis quelques jours. A son arrivée au palais royal, il lui avait à peine adressée la parole mais depuis la réception donnée par le roi Maximilian, elle le croisait à de nombreuses reprises, trop à son goût.

Amalia se demanda alors pourquoi il avait tant insisté pour venir avec elle à la réception. Après tout il était marié et il était papa d'un petit garçon de trois ans. Mais, alors que son boulot le contraignait à faire de nombreux efforts, il avait choisi de passer la soirée avec elle et non avec sa famille.

Songeant à la véritable raison de sa présence à San Gavino, Amalia se dit qu'elle devait impérativement redoubler de prudence.

Elle demanda alors à Benjamin où se trouvaient les deux personnes avec lesquelles elle devait discuter puis elle réussit à fausser compagnie au vigile.

Grâce aux recherches qu'elle avait effectuées en compagnie de Michele, la jeune femme se présenta, confiante, face au représentant d'une luxueuse marque de bateaux de plaisance.

Elle remarqua immédiatement le regard intéressé de l'homme qui la détailla des pieds à la tête avec un petit sourire qui ne lui disait rien qui vaille.

Cependant, Amalia ne lui montra pas son trouble et elle lui posa les questions suggérées par Estelle Neffrey.

Sur la vaste terrasse de l'hôtel, éclairée par de multiples bougies et de magnifiques lampes orientales, un homme observait attentivement la foule des invités, détaillant chaque mouvement, chaque regard.

Son smartphone se mit à vibrer et il décrocha, légèrement anxieux :

- Alors, vous êtes sur place ?

- Oui, comme prévu. Zeus n'est pas encore arrivé.

- Hera ?

- Je n'en suis pas certain.

- Comment cela ?

- Et bien, je crois que vous aviez raison : elle doit changer régulièrement d'apparence pour se fondre dans la foule.

Mais je pense que c'est elle. Celui qui l'accompagne...

- Faites en sorte de l'éloigner.

- C'est déjà fait.

- Parfait. N'oubliez pas, il nous faut une preuve.

Et en ce qui concerne la commande ?

- Tout est en ordre.

- Vous filmerez n'est-ce pas ?

- Bien entendu !

Des murmures retentirent alors et une petite musique annonça l'arrivée de la famille royale de San Gavino.

Tous portaient des tenues très chics, empruntées aux plus grands créateurs, et ils furent rapidement emmenés dans un coin de la vaste salle de réception par les organisateurs.

Ce fut le signal pour la multitude de serveurs présents qui se précipitèrent aux cuisines afin d'aller y chercher les plateaux garnis de verrines, de toasts, de petites brochettes, de bouchées chaudes ou froides confectionnés avec soin.

Chaque serveur annonçait aux invités ce qu'il leur présentait et Amalia se sentit à nouveau terriblement gênée face à autant de luxe.

Foie gras, truffe, caviar,...chaque verrine, chaque cuillère ne contenait que des produits de luxe, des mets que la jeune femme n'avait jamais consommé auparavant.

De même l'or pétillant contenu dans son verre provenant de l'une des marques de champagne les plus chères au monde.

Tout à coup, tandis qu'elle écoutait distraitement l'homme qu'Estelle Neffrey lui avait demandé de rencontrer, Amalia eut envie de s'enfuir, de quitter ce lieu où chacun faisait étalage de sa fortune sans aucune gêne apparente.

Elle s'excusa alors auprès de son interlocuteur et elle se rendit aux toilettes.



----------------

Voilà quelques infos sympas au sujet du prince Georg. Quelle famille...

ça vous inspire quoi ?

Passons à Benjamin...il n'aurait pas un ptit faible pour Amalia par hasard ??? Ou alors...

Comment voyez-vous la suite de la soirée ?  



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top