Nous sommes motivés comme jamais pour ce match face à Charleston. Il est hors de question de perdre devant nos supporters !

Toute la semaine, les provocations ont fusé sur les réseaux sociaux. Le coach n'était pas très content mais que serait le foot sans son folklore ? Après tout, il n'y a pas mort d'homme.

J'ai remarqué que les équipiers de Cameron Halden étaient nerveux. Même si je ne suis pas le capitaine, je n'ai pu m'empêcher d'en parler aux gars. Nous allons leur rendre la vie infernale. Exactement comme eux au match aller.

Nous allons les énerver, les provoquer avec de multiplies petites fautes pour les pousser à bout.

L'arbitre donne le coup d'envoi. Je me précipite vers le joueur de Charleston qui est en possession du terrain. Nous allons presser nos adversaires comme des citrons, ils ne vont rien comprendre.

Poussés par nos supporters, nous prenons le match à notre compte. Je suis ravi de voir que notre tactique fonctionne. Si Charleston nous avait fait perdre pied lors du match aller, nous réussissons, cette fois, à inverser la tendance.

Fier de moi, je provoque un pénalty en forçant un défenseur à commettre une faute pour m'empêcher de foncer vers le but. Je ne me fais pas prier et permet à mon équipe de mener au score. Mais Charleston a des ressources. Et son capitaine est un guerrier. À la mi-temps, le score est de un but partout.

Le coach nous félicite pour ces premières quarante-cinq minutes presque parfaites. Mais il en reste tout autant pour aller décrocher la victoire. Il nous met également en garde sur le probable sursaut d'orgueil de nos adversaires. Charleston a remporté le titre à quatre reprises ces six dernières années. Ils ont l'habitude de jouer des matchs à enjeux. Et ils possèdent des joueurs très expérimentés. 

De plus, nous recevons une information très importante : l'assistance vidéo ne sera pas disponible en deuxième mi-temps. Cela peut nous servir, comme nous desservir. Je décide intérieurement d'utiliser cette absence à mon avantage. J'ai quelques petites idées qui pourraient terminer d'achever Charleston.

Au retour des vestiaires, je suis déterminé à tout faire pour l'emporter. Je n'hésite pas à venir prêter main forte à mes coéquipiers en défense. C'est ainsi que je me retrouve face à Cameron Halden. Il tente d'intercepter le ballon mais je réussis, grâce à quelques dribbles, à me défaire de lui. Cela ne décourage pas le capitaine adverse. Nous nous retrouvons pour un nouveau duel, cinq minutes plus tard. Cette fois, Halden tente de me faire tomber en tendant la jambe. Je saisis l'occasion pour simuler une chute, sans oublier de hurler pour faire penser que je suis gravement blessé. 

Recroquevillé sur le sol, je me tiens la cheville en faisant mine d'avoir horriblement mal. J'entends mon adversaire beugler auprès de l'arbitre qu'il ne m'a pas touché. Du coin de l'œil, je vois tous les joueurs de Charleston se précipiter vers leur capitaine. Mes coéquipiers viennent s'enquérir de ma pseudo blessure. Apparemment, de loin, le geste de Cameron Halden paraissait très dangereux. C'est parfait, je n'en demandais pas tant. Les soigneurs du club viennent près de moi. Je les rassure en prétextant que c'était plus impressionnant que grave. Je me relève, boite pour la forme.

Auprès de l'arbitre, c'est toujours le bordel. Les joueurs de Charleston hurlent et gesticulent mais il secoue la tête imperturbable.

Cameron Halden est plus pâle qu'un mort. Puis, je le vois se cacher le visage dans ses mains. Je jurerai presque qu'il pleure.

Il finit par s'écarter de ses coéquipiers. Les yeux rougis, je le vois regarder partout sur le terrain. Puis, lorsqu'il m'aperçoit, il se précipite vers moi, tel un taureau en furie. Son regard n'exprime que haine et colère.

Lorsqu'il me fait face, je le toise en souriant :

— Alors, le paysan, ça va comme tu veux ?

Pour toute réponse, il m'assène une puissante gifle avant de quitter le terrain. 

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Oups, je crois que Cameron a fini par craquer...

Quelles vont être les conséquences ???