Sicile, 1er août 2016 (1ère partie)
Nous avons beaucoup parlé, Alessio et moi, durant notre semaine de cohabitation forcée. Je voulais comprendre pourquoi mon bien-être lui était si important. Il m'a indiqué qu'il avait vu plusieurs de ses amis devenir influenceurs et mener une vie de débauche. Il les avait vu changer de comportement, devenir matérialistes, capricieux et superficiels. Il m'a expliqué aussi que, depuis son plus jeune âge, il s'était toujours préoccupé du bonheur des autres avant le sien et qu'il ressentait ce besoin très fort de me protéger.
J'ai apprécié sa franchise mais je l'ai détesté aussi. Encore une fois je m'étais fourvoyé à son égard. Encore une fois, j'avais imaginé que son amitié pour moi allait plus loin.
Je me suis retenu de lui avouer qu'il me brisait le cœur et j'ai tenté de faire bonne figure.
J'ai profité de ces instants pour en apprendre encore plus sur lui. Je lui ai posé de nombreuses questions sur sa famille, sur ce qu'il aime faire durant son temps libre, sur la musique qu'il préfère.
Durant ces instants, je me sentais proche de lui. Et c'était terriblement douloureux.
— Lucas ? On arrive.
Je reviens à la réalité et observe les grilles qui font face à la voiture. Après un détour par Miami pour aller chercher mes affaires, Alessio a tenu parole et m'a embarqué dans un vol pour la Sicile. À présent, nous nous trouvons devant sa maison. Enfin, à l'entrée de sa propriété que je devine assez grande.
La première chose que je remarque ce sont les jardins bien entretenus et où foisonnent une multitude d'arbres et de plantes typiques du bassin méditerranéen.
Puis, au bout d'une courte allée, nous arrivons devant la maison. Sur deux niveaux, c'est une bâtisse en pierres d'apparence toute simple.
Alessio sort de la voiture et, sans me demander mon avis, sort mon sac du coffre pour l'emporter à l'intérieur.
Il n'a pas fait trois pas qu'une dame d'une quarantaine d'années se précipite à sa rencontre :
— Mais Alessio, pourquoi ne m'as-tu pas prévenu de ton retour ?
— Je ne voulais pas te déranger Rosa. Oh, je te présente Lucas. Il fait partie de mon groupe d'amis qui m'accompagnera à Mykonos. Nous ne restons que trois jours, le temps de récupérer du décalage horaire. Comme nous étions tous les deux aux États-Unis, il était plus pratique que nous fassions le voyage ensemble.
— Très bien. La chambre bleue est prête, il peut s'y installer.
Rosa se tourne ensuite vers moi :
— Bienvenue Lucas. S'il vous plait, ne faites pas comme cet étourdi. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous ne devez surtout pas hésiter à m'appeler.
— Je vous remercie, madame.
— Oh, vous pouvez m'appeler Rosa, vous savez ! Il est bientôt midi, je vais vous préparer un repas léger.
Tandis que l'employée d'Alessio s'active en cuisine, l'Italien me fait visiter sa demeure. Elle est exactement à son image : sobre. Le bois et la pierre se côtoient partout.
La majeure partie du rez-de-chaussée est composée d'un grand salon et d'une salle à manger meublés avec élégance. Plusieurs portes vitrées s'ouvrent sur le jardin. Alessio m'emmène à l'extérieur ou je découvre une magnifique piscine, avec un grand espace ombragé. C'est splendide et très reposant.
— Alors...hum...tu en penses quoi ?
— Je dirai que c'est à ton image. Rien d'excentrique, rien de tape à l'œil, pas de bling bling. C'est une maison où j'aimerais vivre c'est certain. Tu as un beau terrain, une vue sublime sur la mer...ouais, ça change de mon appart de Miami.
— Pourquoi tu ne t'achètes pas un truc en Europe ?
— Je préfère mettre encore un peu de l'argent de côté.
— Je comprends. Bon, je vais te montrer ta chambre.
Un escalier en colimaçon mène au premier étage où se trouvent quatre chambres doubles. La plus grande, celle d'Alessio, comporte une salle de bain privée et sa propre terrasse. J'aurais aimé y entrer mais je comprends qu'il préserve son intimité.
L'Italien dépose mon sac près de mon lit et m'invite à le suivre sur la terrasse extérieure. Rosa nous y attend pour nous servir notre déjeuner.
J'attends que l'employée soit partie pour poser une question qui me tourmente depuis plusieurs jours :
— Je sais que ta famille ignore que tu es gay mais tu ne penses pas qu'ils vont trouver bizarre que tu invites un mec chez toi ?
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Lucas et Alessio ont discuté. Mais cela n'a pas vraiment été du goût du Français puisque manifestement l'Italien ne le considère que comme un ami.
Et ce mini séjour en Sicile qui s'annonce : changements en vue dans leur relation ou pas, à votre avis ?
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