Ibiza, 6 juillet 2016 (3ème partie)
Lorsqu'Alessio arrive, il s'excuse pour le dérangement tardif :
— Je passais ma soirée à examiner de la paperasse dans le cadre de mon inspection quand l'inspecteur qui gère le dossier contre Giovanni m'a appelé. Oh, rassure-toi ce sont de bonnes nouvelles ! Ils sont cinq autres hommes à présent à avoir porté plainte. Il y aura un procès dans quelques mois.
— Il ne n'en sortira pas alors...
— Oh non ! Mon père a porté plainte également, cela donnera plus de poids au dossier. Notre avocat se propose de te défendre, même si les preuves sont accablantes. Il estime que tu dois obtenir réparation pour le traumatisme subit.
— C'est gentil mais...Terrence a demandé au cabinet avec lequel il travaille de s'en occuper. Grâce au contrat que j'ai signé je bénéficie de leur aide en cas de problème.
— Tant mieux. Je me demandais justement si Terrence allait t'aider ou non. Au fait, j'espère que tu n'es pas vexé pour hier soir ? Mon père n'a pas été tendre mais...
— Je respecte son opinion et il ne m'a pas agressé alors, c'est bon, pas de soucis. Je n'ai juste pas compris pourquoi il reste associé avec Terrence. Il n'a pas une haute estime de son agence.
— Justement, il prévoit de lâcher l'affaire maintenant que cela tourne bien. Lui et Terrence restent amis mais mon père préfère prendre du recul. Il n'aime pas beaucoup le marketing d'influence.
— Alors pourquoi il organise des réceptions comme celle à laquelle j'ai participé ?
— Il sait qu'il ne peut pas ignorer certaines personnes. Le monde des affaires est un milieu complexe. Mais il va choisir soigneusement les invités. Pas question d'avoir des personnes qui ont provoqué un bad buzz par exemple.
— Je vais être viré de ses soirées alors.
— Pourquoi ?
— Je pose nu et il déteste ça.
— Peut-être pas. Cela risquerait de contrarier Terrence.
Tandis qu'il me parle, je jette un regard vers mon téléphone. La story que j'ai postée sur mon dîner avec Marileah a beaucoup de succès. Je souris tandis qu'Alessio soupire :
— Tu n'arrêtes vraiment jamais hein...
— De quoi ?
— Tes statistiques.
— Tu sais que Terrence a établi une sorte de planning prévisionnel ? Si je n'atteins pas les objectifs fixés, je suis mal barré.
— C'est ridicule. Tu n'as aucun contrôle sur le nombre de tes abonnés.
— C'est vrai. Mais je peux revoir ma stratégie si je vois que cela stagne. Je devrais peut-être faire une analyse poussée sur les hashtags qui fonctionnent le mieux. Ça me permettrait de cibler plus de gens. Ouais, je vais regarder à ça demain. Et il faudrait que je revois mon calendrier avec Terrence. Il préfère que nous évitions les hôtels où séjournent trop d'influenceurs mais si je parvenais à avoir quelques photos avec des filles qui ont plus d'un million d'abonnés, ça me ferait une pub d'enfer.
— Tu me fais peur tu sais. Hum...bon, je vais te laisser. Tu repars quand à Miami ?
— Le 10. Mais je vais aller directement à New York en réalité. J'ai un entretien avec Raphaëlle Berzzieri. Je croise les doigts pour que ça se passe bien. Avec un peu de chance je pourrais défiler l'hiver prochain à Paris, New York et Milan.
— Et porter des machins qui ne ressemblent à rien ? Merde, désolé, je n'aurai pas dû dire ça. Je suis peut-être riche mais je ne suis vraiment pas porté sur la mode. Moi tout ce qui m'intéresse c'est d'avoir des vêtements pratiques et agréables à porter. J'ai déjà assisté à des défilés à Milan avec ma mère mais...ouais je sais pas, je ne suis clairement pas le public cible. Jamais rien compris à la mode. Et je ne dépense jamais des fortunes pour m'habiller. D'ailleurs, je ne vais jamais dans les boutiques des créateurs. Enfin, ouais, si c'est ton rêve, j'espère qu'il se réalisera. Hum...j'y vais cette fois. On se reverra peut-être avant ton départ ? Je suis invité à la soirée que donne...dans son bar demain soir.
— Moi aussi. Alors...ouais à demain.
Alessio quitte ma chambre et moi, je fixe la porte d'un air songeur. Est-ce qu'il a réellement dit « des machins qui ne ressemblent à rien » ? Seigneur, comment est-ce possible ?
Je songe alors à une petite phrase qu'il avait prononcée lors de la soirée où nous avions fait connaissance.
Nous ne faisons donc pas partie du même monde.
Voilà ce qu'Alessio avait indiqué. Sur le moment, je n'avais pas vraiment réalisé la portée de ces mots.
Maintenant...maintenant je prends conscience qu'une attirance physique, à sens unique, ne suffit pas pour aller plus loin.
Je n'aurais pas dû fantasmer à ce point sur l'Italien. C'était vraiment stupide de ma part.
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" des machins qui ne ressemblent à rien"... j'avoue j'adore cette réplique.
Bon ce n'est toujours pas génial entre Alessio et Lucas. Comment est-ce que cela pourrait s'améliorer à votre avis ?
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