Chapitre 25

Helloww ~ Je sais que je ne suis pas très régulière, mais une promesse est une promesse et cette histoire aura bien une fin ! ~ Petit à petit, pierre après pierre, cet édifice se construit.

Pour ceux qui le souhaitent, je vous conseille de relire la partie résumé du chapitre 23 et au moins le chapitre 24. Cela vous permettra sans aucun doute de reprendre cette histoire sans avoir à faire une quelconque gymnastique mentale.

*~~~~~~~~~*

Cirus avait invité la jeune femme à faire quelques achats pour préparer leur futur voyage. Mais la demoiselle ne se sentait pas en l'état pour sortir. Il avait bien essayé de la convaincre, sans succès.

Elle préféra rester sous la couette avec ses idées noires. Des idées qui lui chantait une cruelle mélodie et lui faisait envier la mort pour mettre fin à ses maux. ~ Un paradoxe lorsque l'on savait que la cause de ces maux était la crainte d'une mort prochaine.

Avec tout cela, elle n'était pas parvenue à faire une sieste. L'éclairage naturel ensevelissait toute la pièce, faisant partir le brouillard qui s'était installé dans sa tête, du moins assez pour qu'elle se décide à mettre un pied dehors.

Elle ne voulait pas trop s'éloigner de peur de se perdre, mais elle avait besoin de prendre l'air. Elle savait bien comment elle fonctionnait. Si elle se laissait abattre, cela pouvait durer plusieurs jours. Elle ne devait pas laisser la peine noircir son cœur et l'étreindre de la sorte.

Ainsi, elle se fit violence et sortit. Elle s'en voulut d'avoir refusé d'accompagner Cirus plus tôt. Sans doute aurait-il voulu de la compagnie ? Du moins, c'est ce que son esprit lui rabâchait à l'instant, l'enfonçant encore plus dans le sentiment de médiocrité dans lequel elle se trouvait déjà.

Alors qu'elle se tenait tout juste devant la porte de la maison de son hôte, ses yeux se tournèrent vers un individu étrange. Celui-ci était debout, dos à un mur de pierre. Il observait la jeune femme, bras croisé.

Pourquoi donc un regard si soutenu à son encontre ?

Le jeune homme avait de larges épaules et une carrure imposante aux formes généreuses par endroit. Le teint hâlé, les cheveux flamboyants et le regard tout autant braisé lui donnaient un aspect incandescent. Ses habits n'étaient points étrange, si ce n'est qu'il portait une écharpe épaisse autour du cou, le couvrant dans sa totalité malgré la chaleur environnante.

Il fut abordé par un individu aux habits délavés, le faisant tourner le regard. La terrienne ne put s'empêcher de continuer à l'observer. Quelques mots furent échangés entre les deux hommes et l'inconnu aux cheveux de braise s'en alla d'un pas précipité. Il ne manqua pas en partant de jeter un dernier regard à Mélia. À moins que ce ne fût la maison de Cirus, qu'il épiait depuis tout ce temps.

Elle avala sa salive, ramenant ses yeux sur ce qui l'entourait. Le bruit du boulevard à côté s'immisça dans ses oreilles comme un barrage qui venait de rompre soudainement.

Finalement, elle n'avait plus trop envie de sortir. L'inconnu la perturbait et un sentiment d'angoisse l'empoigna. Elle se décida à rentrer et à attendre Cirus à l'intérieur.

Il ne mit pas si longtemps à revenir, les mains chargées de victuailles et nécessités.

« Est-ce que tu te sens mieux ? », demanda-t-il perplexe, lorsqu'il la vit assise à table, le regard dans le vide.

« Oui, répondit-elle faiblement. As-tu besoin d'aide ?

– Je veux bien que tu m'apportes les sacs qui sont à l'étage, s'il te plaît. »

D'un pas obéissant, elle rapporta ce qu'il avait demandé. Il commença à y ranger ses achats, préparant deux grands sacs de vêtements et autres objets de voyages. La jeune femme n'avait même pas pris le moment d'angoisser à propos du départ. Ils allaient faire un long périple à travers tout Edhira.

Elle avait hâte de voir de nouveaux paysages et peuples. La jeune femme aida son compagnon pour les derniers préparatifs. Elle ne savait pas si elle devait lui parler de la présence qu'elle avait vue un peu plus tôt. Peut-être qu'elle se faisait des idées ? Que tout cela n'était qu'une coïncidence, et qu'il n'y avait rien à craindre.

Elle décida de ne pas en parler à Cirus, redoutant à nouveau de paraître idiote face à lui de par ses rencontres étranges depuis hier.

Le reste de la journée se termina rapidement et la soirée du gala s'avança à grands pas. Les deux jeunes gens se préparèrent séparément avant de se rejoindre dans la salle principale pour partir.

Mélia fut émerveillée devant Cirus. Lui qui était habituellement très simple, un haut et un bas sans grande prétention, portait aujourd'hui un long manteau jusqu'aux chevilles, de couleur noir et aux motifs argentés presque imperceptibles. Un pantalon droit d'un bleu marine et un haut foncé agrémenté d'une longue chaîne au pendentif bleu translucide, comme s'il portait un morceau de ciel en son intérieur.

Le jeune homme fut tout autant abasourdi par l'allure de sa compagne. Elle portait une longue robe sombre sans manches. Sa taille arborait une ceinture imposante d'un rouge vin, laissant pendre une lanière s'enroulant sur elle-même. Par-dessus sa tenue, elle portait une cape aux épaules droites serties de bijoux dorés. La demoiselle avait attaché ses cheveux en un épais chignon en hauteur, dont certaines boucles se débattaient pour sortir. Elle avait agrémenté sa coiffure de pierres comme lui avait conseillé Brithellia lors de leurs achats pour l'occasion.

« J'espère que l'on pourrait facilement me confondre avec une alosienne habillée ainsi », ria-t-elle.

Il lui sourit comme réponse et l'invita à sortir. Cette soirée en perspective redonna un peu de vigueur à la jeune femme. Elle voulait profiter de chaque instant bataillant contre ses ternes émotions, qui ne semblaient pas partir d'aussitôt.

Malgré l'occasion, ils voulaient marcher dans les rues pour profiter du coucher du soleil. C'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés dans ce boulevard anciennement animé, faisant claquer leurs chaussures sur le sol tout en explorant des yeux les couleurs chatoyantes des décorations nocturnes.

Ils avaient tourné dans une rue, puis avaient bifurqué dans une autre. Ils n'étaient plus très loin à présent. Les deux jeunes ne s'étaient pas adressé la parole durant tout le trajet, profitant du calme crépusculaire. La terrienne se sentait presque rougir sous le coucher de l'étoile lumineuse. Cirus avait bien des charmes. Sa prestance était à la fois réconfortante et entière de sincérité.

Sous les reflets orangés, il semblait être une personne inaccessible. Jamais elle ne se serait imaginée aux côtés d'un jeune homme comme lui, si les circonstances ne l'avaient pas aidée. C'est ainsi qu'elle constata sa chance de l'avoir rencontré et d'avoir noué une confiance mutuelle si estimable.

Alors qu'ils passèrent dans un croisement, ils faillirent percuter quelqu'un. Par chance, tout le monde s'était arrêté à temps. Mais quelle ne fut pas la surprise dans le regard de Mélia, lorsqu'elle aperçut l'individu qui l'avait épié plus tôt.

Le jeune homme aux cheveux court de braises lui envoya un sourire charmeur tout en lançant :

« En voilà une bien charmante jeune femme. »

Mélia ne sut quoi répondre surprise par cette prise de parole. Cirus se plaça entre eux deux, le regard noir. Il empoigna son amie et demanda à l'inconnu :

« Raedo, qu'est-ce que tu veux ? »

Le jeune homme semblait être de la même tranche d'âge que Cirus. Il répliqua :

« Finalement, tu n'as pas si mauvais goût. »

Comme à son habitude, Mélia n'osa pas s'interposer dans la discussion.

L'individu s'inclina par courtoisie, puis se présenta :

« Je suis Raedo D'Alexy, un aligne-reflets, comme ce cher Cirus. »

– Va voir ailleurs, lança ce dernier. Nous avons d'importantes choses à faire ce soir.

– Comme participer à ce gala, où seul de méprisables alosiens se retrouvent ? Je te savais bien déplorable, mais je ne pensais pas que tu t'abaisserais à ce point pour devenir un bon petit toutou.

– Tu peux penser ce que tu veux », répliqua le jeune homme sans lever la voix.

À ces mots, il tira la demoiselle vers lui afin qu'ils poursuivent leur chemin. Sans attendre davantage, Raedo lança sous un rire amusé :

« En tout cas, jeune fille, si tu cherches à t'amuser réellement, viens me retrouver au Firmament, une fois la nuit tombée. »

Tandis qu'ils s'éloignaient de l'individu, ils ralentirent leur allure une fois à bonne distance.

« Ne t'approche jamais de lui, requerra Cirus.

– Qui est-ce ?

– Un aligne-reflets qui a été répudié par la famille royale et la communauté alosienne. »

Le jeune homme s'arrêta pour planter ses pupilles dans les siennes. Il continua, le ton dur :

« Si les aligne-reflets sont si détestés par la communauté, c'est à cause de lui. Il y a quelques dizaines d'années, c'était encore possible de voyager et ramener des étrangers variant comme toi sur Edhira. Un jour, Raedo est rentré de voyage. Accroché à lui se trouvait une créature étrangère. Il était jeune et insoucieux. Il ne suivait pas les recommandations et règles imposées à nos facultés. Cette créature apporta une malédiction dévastatrice, faisant tomber la nuit perpétuelle sur notre monde. Sans jour, les plantations moururent, les animaux furent rapidement amoindris et des catastrophes naturelles firent régulièrement leur apparition. C'était comme une apocalypse obscure, qu'aucune magie ne pouvait interrompre. »

Il marqua une pause, décrochant son regard d'elle, puis poursuivit :

« En quelques années, beaucoup de choses avaient péri. C'est alors qu'Alosni, notre Dieu, engagea un contact d'urgence avec la reine Llana. Il venait de trouver le coupable, et avait annoncé que la mort de l'étranger variant était la seule solution. Après cet échange, la reine fit convoquer Raedo. Immature et avec un sentiment soudain de puissance et de visibilité, il chercha à résoudre le problème soi-même. La famille royale avait déjà mené des exécutions, une de plus ne poserait pas problème, si c'était là la seule solution, mais tout devait être fait discrètement. Cet idiot, afin d'être dans les bonnes grâces de la famille royale, organisa une exécution publique. Il retrouva la créature, et sous une scène théâtrale mit en place sa mort. Raedo voulait que le spectacle soit phénoménal. Il avait décidé d'exécuter à coup de marteau incandescent. Une méthode de torture interdite depuis bien des années pour son immoralité, qu'il pensait amusant de remettre au goût du jour pour un variant. La mort fut lente et cruelle. Les cris d'agonie et de supplication hantèrent bien nombre d'alosiens. Quand la garde royale arriva sur place, elle arrêta immédiatement le spectacle, emprisonnant l'adolescent qu'il était à l'époque, sous les rayons lumineux qui renaissaient enfin après tant d'années d'absence. »

Il reposa son regard adouci sur elle :

« Depuis lors, les voyages sont très réglementés et les aligne-reflets sont rejetés par le peuple qui les considère comme des parias. Raedo est l'homme décadent par excellence. Il est imbu et jalouse tout ceux qui parviennent mieux que lui.

– Tu le connais depuis longtemps ? demanda-t-elle, sentant une pointe de nostalgie dans la voix de son compagnon.

– Nous étions de bons amis avant. Souvent en compétition, de par nos pouvoirs. Tu peux imaginer à quel point aujourd'hui il souhaite me voir périr. J'ai réussi là où il a échoué. »

Elle lui lança un regard compatissant.

« Ne traînons pas, continua-t-il. Je ne voudrais pas que le prince attende après nous. »


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TragicOwl- Wattpad

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