Chapitre 23 (nouveau chapitre avec résumé des anciens)
Je suis navrée, cela fait vraiment longtemps (5 mois tout de même ! \O/ ) que je n'ai pas écrit sur cette histoire. D'autres projets en cours et une baisse de motivation, en sont la principale cause. Pour autant, voici un nouveau chapitre :)
Et comme je ne suis pas sadique, je vous mets un résumé de tous les chapitres précédents :3
Donc pas la peine d'aller les relire (vous pouvez le passer si vous n'en ressentez pas le besoin) :
Cirus, Mélia et Brithellia (la mercenaire dronienne) ont laissé le prince de Prael, Morgareth, ainsi que Daery (traductrice alosienne) à Prael. Ces derniers les rejoindront plus tard à Alos, afin de savoir quoi faire des informations recueillies jusqu'ici.
Ils ont compris que si Praelni (la déité de Prael, le peuple maudit), ne répondait plus aux sollicitations de son peuple, c'est tout simplement parce qu'il aurait disparu. Pourquoi, et pour aller où ? Ceci est une autre question qu'ils t'enteront de répondre.
Nos aventuriers ont compris durant leur voyage la signification du présage fait par le Dieu de Prael. Celui-ci craint que quelqu'un veuille se servir de l'alignement des reflets qui aura lieu bientôt, dans un but égoïste. Cet alignement, rare phénomène, permet à tous les mondes de se connecter vers un seul et même accès.
Seuls les Aligne-reflets comme Cirus peuvent s'en servir. Pour autant, il y a des risques. Le monde des morts serait lui aussi accessible, et il ne faut pas qu'il puisse être en contact avec celui des vivants, au risque de déchaîner les forces et créer une discorde au sein de la temporalité et de la vie de l'univers. C'est pourquoi Dicca (prince et futur héritier de la couronne alosienne), essayera d'instaurer un système de surveillance auprès des Aligne-reflets de tout le pays.
Quant à Mélia, elle ne peut toujours pas rentrer chez elle. Cirus comprend qu'elle a sans doute un rôle important, mais il ne sait pas lequel. Cependant, il est sûr de lui. Si les reflets ne veulent pas la faire rentrer, c'est qu'ils savent qu'elle peut tout faire basculer. Pourquoi et comment ? Cela reste à savoir. Dans tous les cas, elle est acceptée par le Pince Dicca a intégrer le voyage. Il ne sait pas qui elle est, pensant à une aligne-reflets, dont les facultés ont disparu. Et c'est mieux ainsi, car s'il apprend qu'elle vient de la Terre, il la fera sans doute pendre et réservera un sort similaire à Cirus, pour trahison nationale.
De plus, durant le voyage du retour, Brithellia a annoncer à nos deux héros qu'elle avait rencontré un magicien étrange dans la forêt kiola (à Alos). Celui-ci lui aurait demandé de protéger Mélia, ce que Cirus ne comprend pas. Pourquoi cette mercenaire aurait eu cette mission, alors que lui est le plus impliqué sur la situation de la demoiselle ?
Cet étrange mage semble avoir un rôle important, mais qui est-il vraiment ? Qui serait prêt à payer une fortune pour payer la sécurité d'une terrienne ? Et si ce n'était pas sa sécurité qu'il recherchait vraiment ? Il a tout de même offert un avant goût de sa promesse à Brithellia, lui donnant ainsi une broche faite de dragonia (un métal qui brille même sans lumière). Un objet précieux et extrêmement onéreux. Personne, sans raison valable n'aurait engagé une mercenaire pour protéger quelqu'un à ce prix. Surtout, lorsque l'on sait que personne n'est censé connaître Mélia, ici.
En arrivant à la Capitale alosienne, Cirus et Brithellia sont allé faire leur rapport au prince Dicca, laissant Mélia chez Irwan Ombrage (frère de Cirus). Dicca annonce que contrôler tous les aligne-reflets ne sera pas chose facile, et qu'il vaut mieux en apprendre plus sur leur ennemis. C'est pourquoi, il invitera notre groupe de héros à s'informer auprès des autres divinités de ce monde. Leur objectif est d'apprendre à connaître leur ennemi, et prévenir les déités d'un futur aux allures cauchemardesques.
****
Daery et Morgareth avaient entamé le repas, seuls. Le Roi et la future Reine ne pouvaient se joindre à eux pour cette fois. Alors que les couverts claquaient contre les plats, la jeune femme prit la parole :
« J'espère que le prince Dicca prendra les mesures nécessaires pour surveiller tous les aligne-reflets.
– Est-ce que cela est même possible ?
– J'imagine que c'est compliqué. Il n'y a aucun recensement, et Alos a une population à double facette. Mais rien n'est impossible, et si c'est la seule solution, alors il faut y mettre tous les efforts envisageables. »
Il leva les yeux au plafond, réfléchissant. La pièce plutôt petite offrait en son centre un espace privatif pour les dîners royaux. Des employés venaient servir le prince et l'étrangère.
« Une population à double facette... », susurra-t-il.
Elle déposa ses couverts et se racla la gorge, regrettant déjà d'avoir trop parlé.
« Le peuple alosien est coloré et extravagant, expliqua-t-elle. Il montre fièrement son éclat sous son plus beau sourire, mais il porte tous ces accoutrements pour cacher la réalité. Le soir, les rues de la capitale abritent un autre peuple. Une facette consumée par les impuretés.
– Qu'essayez-vous de dire là ?
– Je suis navrée, se reprit-elle. Je divague. Croyez-moi, ce n'est point important pour notre affaire.
– Et nous avons tout un repas pour discuter. »
Il leva ses yeux foncés vers elle, laissant apparaitre un léger sourire sur ses lèvres. Ce contact visuel la fit rougir. Elle rompit celui-ci en baissant ses yeux clairs.
« Je ne connais rien de vous, annonça-t-il, et à peine sur votre pays. Je crois bien que si vous souhaitez avoir vos informations, il faudra être disposé à m'en donner également. »
Ces mots d'une négociation impersonnelle étaient en réalité les soupirs d'un désir nouveau. Jamais Morgareth ne s'était intéressé à quelqu'un pour autre chose que son devoir. Son visage triste arborait à cet instant un ton différent, alors qu'il faisait face à cette jeune femme.
« Sous la capitale se trouvent des passages sous-terrain, commença-t-elle. C'est l'envers du décor, juste de l'autre côté du tableau chaleureux et pittoresque. Des gens y vivent. Certains y travaillent.
– Des marchés clandestins ?
– Pas seulement. Avez-vous entendu parler des groupes religieux illégaux ?
– Des sectes ? s'étonna-t-il. Je croyais que cela n'était qu'une légende. Qui serait assez idiot pour prier d'autres Dieux, qui n'existent pas ? »
Il laissa planer un rire moqueur dans la pièce, mais Daery ne riait pas. Il se racla la gorge et se reprit :
« Je ne comprends pas que quelqu'un veuille créer pareille ineptie. Il a été prouvé depuis bien longtemps maintenant qu'Edhira n'accueillait que six déités. Ces six-mêmes qui composent aujourd'hui l'image de nos peuples.
– Croyez-le ou non, Votre Altesse, mais ce type de groupes existent toujours. Ils estiment que dans certains cas, seules des forces alternatives sont capables de répondre aux problèmes.
– Vous semblez en connaître beaucoup trop, soupçonna-t-il.
– Ne croyez pas que je fais partie d'un groupe comme celui-là. Je n'aime pas leur manière de vouloir mettre en péril la société actuelle. Ce besoin incessant d'être différents des autres, dans la peur de devenir des pantins de ceux qui dirigent. Mais, ils ont raison sur une chose. Nos divinités, aussi puissantes puissent-elles être, sont incapable de répondre à toutes nos craintes. Et que fait l'humain lorsqu'il est en proie à une angoisse dévorante ? demanda-t-elle, avant de donner la réponse. Il prie pour un être capable de le protéger de ce fardeau. »
Le prince ramena sa fourchette à la bouche, concentré sur les paroles de son invité.
« Vous voyez cette marque sur mon visage ? » l'interrogea-t-elle.
Il déposa ses yeux sur la joue droite de Daery. Celle-ci laissait apparaitre ce que l'on aurait cru être un tatouage d'un bleu profond.
« Mes parents me l'ont inscrit sur la peau dès mon plus jeune âge.
– Je pensais que ce n'était qu'une fantaisie.
– Sans doute en est-ce une, mais, pour mes parents c'était bien plus que cela. Cette rune ancienne était marquée sur les animaux pour éviter la corruption. Il était dit qu'accompagnée d'une prière sincère, elle évitait que l'être marqué ne soit corrompu. Un Dieu verrait en ces créatures ses enfants les plus importants, et protègerait leur âme, les évitant ainsi de devenir des ghastbrumes.
– Je croyais pourtant que les humains ne pouvaient être sujets à la corruption ?
– C'est exact, du moins aucun cas de la sorte n'a été aperçu parmi notre espèce. »
Elle déposa ses couverts, et s'essuya la bouche pour continuer :
« Je suis une parleuse. J'ai la capacité de comprendre les animaux et par extension les ghastbrumes, d'où en partit ma passion pour les langues étrangères. C'est une aubaine pour mon métier de traductrice, mais ce fut une horrible malédiction pour mes parents. Ils avaient cette peur irrationnelle et insensée, qui n'a fait qu'atteindre son apogée une fois qu'ils ont appris ce dont j'étais capable. Leur crainte s'encrait dans leurs entrailles, les dévorant à chacun de leurs cauchemars. Avec cette proximité naturelle à ces créatures corrompues, leur phobie n'a fait qu'accroître. Ils pensait qu'indéniablement, si un humain devait être touché par la corruption, j'en serais l'une des premières. Alors que faire pour soulager leurs maux ? Ils ont jugé bon de se tourner vers quelqu'un capable de les protéger d'un mal invisible. Et cette secte, les as conseillé de faire ce rituel de protection sur moi. »
Elle essuya une larme venue se loger dans son œil cristallin.
« Tant que cela ne fait de mal à personne, répondit Morgareth, j'ose croire qu'il n'y a aucun souci à avoir de telles croyances.
– C'est bien vrai, mais faire partie de ce genre de groupe n'apporte jamais que de bonnes choses. »
****
De l'autre côté du globe edhirien, Cirus et Mélia avaient retrouvé Brithellia au Standy. Ils avaient pris une salle, sous l'illusion de la serveuse Caeldrina.
Elle arborait l'apparence d'une forêt d'un vert incroyable. Une table ronde en son centre où les invités vinrent s'installer. Tout semblait si réel. Des créatures chantantes étaient perceptibles. Les arbres touchaient un ciel imaginaire. L'odeur du bois et de sa sève emplissait les narines, tandis qu'une brise effleurait leur peau. C'était apaisant.
Caeldrina vint à eux, en passant par une porte qui s'évapora ensuite rapidement, pour ne laisser qu'un décor sans limites.
« Que puis-je vous servir ? demanda-t-elle.
– Trois ambans, annonça Cirus.
– Et une pierre de cendre s'il vous plaît », ajouta la dronienne.
La serveuse les quitta, les laissant profiter de la nature irréelle.
« Je pourrais presque vivre ici toute ma vie », souffla Mélia.
Cirus se tourna vers elle, un léger sourire sur les lèvres.
« As-tu pu trouver un voyageur pour nous accompagner ? demanda Brithellia à l'aligne-reflets.
– Pas vraiment. Il faudra y aller par nos propres moyens. »
La dronienne souffla :
« Cela aurait été si simple avec un voyageur. On aurait fait le tour d'Edhira en une journée.
– Je sais, mais cela n'empêche pas que nous ne pouvons pas impliquer n'importe qui dans cette histoire. »
Caeldrina revint un plateau dans la main. Sur celui-ci se trouvaient les trois ambans qu'avait commandés Cirus, ainsi qu'une étrange coupelle remplie d'un mélange cendré.
« Bon appétit », lança-t-elle à ses clients tout en posant le plateau et en repartant peu après.
Brithellia saisit la coupelle de cendre, et y planta un tube en pierre. Elle aspira, mais recracha aussitôt la substance qui se transforma en fumée épaisse.
« Alors, quelle est la suite ? demanda la mercenaire
– Nous devrons nous préparer pour aller à Marwa. Le prince Dicca nous a également conviés à un gala au château, avant notre prochain départ.
– Ça va être super ! s'écria-t-elle en recrachant un nouveau nuage de fumée. De grandes gens, bien habillés, dansant sous une musique enivrante. Et puis, il y aura un banquet fabuleux, aux mets exquis et aux plats variés. Oh, j'en ai déjà l'eau à la bouche, finit-elle par ricaner. Il va falloir que je trouve de quoi me vêtir, et toi aussi Mélia. Hors de question de ressembler à une guenon sans bonnes manières.
– Moi aussi ? demanda-t-elle, crédule.
– Le prince Dicca aimerait faire ta connaissance, répondit Cirus.
– Je ne sais pas si c'est une bonne idée...
– Ne t'en fais pas, la coupa-t-il, il connaît ta situation. »
Une pointe de peur et d'enthousiasme la parcourut en un instant. Les Brownhill avaient l'habitude d'organiser des soirées mondaines de temps en temps. La demoiselle était alors surtout contrainte de faire le service, et le nettoyage horrible du lendemain. Mais cette fois, ce serait différent. Elle ferait partie des invités.
« Nous avons donc plus ou moins huit heures devant nous pour nous trouver quelque chose pour le gala, annonça Brithellia en se levant. Allez, allez ! somma-t-elle, pour que ses compagnons en fassent de même. Je n'ai rien dans ma garde-robe qui fera l'affaire, il faut que je m'achète quelque chose, et hors de question que j'y aille seule. Je ne connais rien à la mode alosienne, alors tu vas m'aider, ma petite Mélia.
– Oh, je... je ne suis pas sûre... bredouilla la concernée.
– C'est une bonne idée, lança Cirus. Tu devrais aller te prendre quelque chose. »
Il tendit une bourse à la jeune femme, avant de reprendre :
« Je suis sûr que les vendeurs sauront vous conseiller. J'espère qu'il y aura assez dans cette bourse pour t'acheter ce dont tu désires. »
La demoiselle ne put que rougir. En temps normal, elle n'aurait jamais accepté, mais elle n'avait pas d'autres choix.
« Eh bien, lança la dronienne, je vois que le prince te paie plutôt bien ! »
****
Les deux aventurières avaient déboulé dans les rues pavées de Jalos. Elles étaient entrées dans maintes échoppes, aux accessoires et tenues farfelues. Cherchant leur bonheur, elles discutaient de choses banales, comme deux vieilles copines.
« Je te jure ! riait Brithellia en tenant le bras de son accompagnatrice. Donc je lui avais dit que s'il voulait que je chante pour lui, il fallait me payer bien plus. Tu vois, pour l'étrangeté du truc. Je veux dire, qui fait appel à une mercenaire pour ce genre de requête ? Et en plus il voulait absolument une dronienne. Je peux te dire que ça ne court pas les rues en dehors de Drona. Alors, crois-moi qu'il a bien payé pour ça.
– Et au final, qu'est-ce qu'il avait derrière la tête ?
– Rien ! C'est ça le pire ! Il a juste entendu parler de cette rumeur qui dit que les droniennes sont des déesses du chant. Tu aurais vu sa tête quand il m'a entendu ! »
Les filles rigolaient tellement qu'elles furent obligées de s'arrêter dans la rue. La mercenaire se tenait le ventre à cause de crampes soudaines, tout en surenchérissant :
« Le pire ! C'est qu'il avait dû payer le prix d'un salaire hebdomadaire. Tout ça pour m'entendre brailler ! Il avait les larmes aux yeux. Je ne sais pas si c'était dû à la désillusion ou à l'horreur qu'il venait d'entendre ! »
Sous les éclats de leurs rires, elles entrèrent dans une autre petite échoppe, afin d'agrémenter les tenues qu'elles avaient achetées. Des broches par-ci, des accessoires pour cheveux par là. Le bonheur pour tous les humains à la recherche de quoi étoffer leur apparence.
La journée s'était rapidement terminée. Les dernières lueurs de l'étoile lumineuse subsistaient dans le ciel.
« Bien, rentrons, il se fait tard, indiqua Brithellia.
– Merci pour ce moment, sourit Mélia, c'était super. »
La mercenaire ne put que fondre fasse à la bouille fatiguée, mais reconnaissante de la jeune femme. Elle l'a pris dans les bras, avant de lancer :
« On remet ça, quand tu veux ! »
Mélia avait laissé la dronienne dans une ruelle. Elle ne devait pas savoir qu'elle vivait chez Cirus, où son mensonge risquait de tomber à l'eau. Elle s'en voulait de lui cacher la vérité, mais sa vie n'était pas la seule en jeu dans cette histoire, et elle ne pouvait pas risquer de faire tomber le jeune homme pour ses caprices. Affamée, elle retrouva le chemin vers chez lui rapidement, grâce à l'anneau qu'elle avait gardé.
Le jeune homme l'accueillit, ravi de voir le sourire sur son visage. Tandis qu'ils soupaient, elle lui conta ce moment passé en compagnie de la mercenaire, émerveillée par cette journée.
« Je te revaudrais ça, promit-elle en lui rendant sa bourse à la moitié de son poids.
– Ce n'est pas nécessaire, vraiment.
– Au contraire. Je n'ai pas grand-chose à te donner de matériel, mais je peux te fournir toutes les informations nécessaires concernant ma planète. Et tout ce qui pourra te donner les bonnes grâces du prince.
– Ne t'en fais pas pour ça, nous aurons le temps d'en parler une fois cette mission terminée. »
Ils terminèrent leurs repas et partirent se coucher comme la première fois où elle avait séjourné ici. Cirus avait de nouveau soufflé la poussière du poudreur du soir, afin de retirer toute source de lumière de la pièce, et tous deux s'endormirent dans les bras de Morphée, épuisés par leur journée.
Alors que son esprit divaguait dans divers songes depuis longtemps maintenant, quelque chose réveilla la jeune femme. Ses yeux s'ouvrirent en premier, tandis qu'elle essayait de comprendre où elle se trouvait.
« À l'aide ! »
Entendait-elle provenant de l'extérieur. Elle s'accouda pour mieux se concentrer.
« À l'aide ! Ma maman a besoin d'aide ! »
C'était une voix d'enfant au bord des larmes. La voix n'était pas bien forte, mais elle résonnait comme une mélodie macabre. La jeune femme se leva, non sans s'écrouler à cause du manque de repères.
Cirus avait-il entendu, lui aussi ? Était-il réveillé ? Elle ne voulait pas le déranger, déjà qu'elle s'en voulait de le faire dormir dans sur ce sofa peu confortable. Elle décida donc de se lever, alors que la voix d'enfant criait toujours. Essayant de se souvenir de la pièce et des objets qui la composaient, elle avança à tatillon pour trouver les escaliers derrière le paravent. Une fois les marches descendues, la substance du poudreur ne faisait plus effet. Elle enfila un manteau par-dessus sa robe de chambre, et prit son courage à deux mains pour sortir. Personne n'entendait cet enfant appeler au secours ?
Une fois à l'extérieur, le vent lui gela les entrailles. La rue était lugubre. De petits animaux traînaient, mais aucune âme humaine ne parcourait les chemins, d'habitude si bondée.
« Toi ! Aide-moi ! » intima la petite voix.
La jeune femme se tourna vers son interlocuteur, pour y apercevoir un petit garçon, tout de noir vêtu, les yeux marqués par une peinture coulant le long de ses joues.
« Maman va pas bien, il faut que tu m'aides. »
Cette fois, il avait chuchoté. Lui faisant signe de la main, il partit en courant. Pris d'un élan d'héroïsme, Mélia le suivit. Plus elle claquait ses pas sur les pavés, plus la distance entre l'enfant et elle s'allongeait. Il courait si vite.
Tournant sur une ruelle, des chuchotements oppressants attaquèrent ses oreilles. Soudain, elle arriva dans une rue plus animée. Des hommes et des femmes fumaient de la cendre. Certains se tripotaient en gloussant. Une odeur de renfermé et de négligence abondait l'air. Néanmoins, aucun petit garçon en vue, il avait disparu tel un fantôme.
La demoiselle toussa, alors que quelqu'un lui souffla de la fumée hallucinogène sur le visage. Avait-elle rêvé de tout ça ? Non, elle avait vu l'enfant bien avant d'arriver dans cette ruelle. Décidée à ne pas rester plantée là, elle reprit sa traversée pour retrouver le petit. Passant parmi les débauchés et les drogués, elle arriva à l'autre bout, où l'odeur commençait déjà à s'amoindrir.
Mais toujours pas de petit garçon.
« Tu cherches quelqu'un ? »
Elle se retourna en sursaut pour faire face à la voix. Un homme aux dents noires et à l'aspect appauvri se tenait derrière elle.
« Je peux t'amener vers ce que tu cherches. Suis-moi, et tu seras surprise de trouver les réponses que tu as toujours cherchées... »
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