Premier pas sur la piste

« Vite, vite, il faut qu'on passe ! Hurle Clio, tout en attrapant in extrémiste son masque de velours. »

Nous venions de traverser le jardin royal puis l'orangerie et grâce à une porte cachée, nous pouvions finalement débarquer à la fête la plus extraordinaire du mois de septembre, « Le bal des secrets » ! Bien sûr, il était interdit aux premières années, mais qui dit interdit, ne dit pas interdit pour Clio, Gabe, Alyson et moi.

« -Nous voilà cours du Joyaux ! Dit Alyson essoufflée.

-Attention GABE ! Criais je, en la retenant, elle fonçait tout droit sur Charles ! »

Elle me regarde apeurée, s'il nous reconnaissait nous étions fichus ! C'était le seul à pouvoir nous reconnaître, puisque la rentrée avait lieu demain. Enfin tout le monde aurait pu reconnaître Clio vu qu'elle était la cousine du prince et en quatrième position pour le trône.

La servante d'Alyson, dans le secret, c'était proposée pour prendre nos robes, discrètement achetées. Et nous étions, à vrai dire, splendides! Clio était dans une robe en velours rouge de chez Chanel, elle s'ouvrait en sirène sur le devant et dévoilait ses épaules nues. Quant à Alyson, elle avait une robe Versace d'orée, au bustier plus que profond qui soulignait délicatement ses courbes tandis que le bas enrobait charnellement son corps. Le masque rajoutait de la finesse au tout, il cachait seulement les yeux, vu qu'Alyson était celle qui risquait le moins d'être repérée, elle était seulement au rang 3. Gabe n'était pas en reste avec son irrésistible robe rosée, qui entourait d'un voile léger ses épaules et englobait vertueusement ses magnifiques jambes. Et c'était de l'Yves St Laurent ! Son masque de plumes la rendait presque enfantine avec ses grands yeux bleus. Enfin, moi, Je touche pour la centième fois le tissu d'une douceur incroyable de ma nouvelle robe Valentino, une nouvelle gamme et j'étais la première à la porter ! Son noire profond drapait mon corps à la romaine et dénudait mon dos comme une œuvre d'art vivante. Pour terminer théâtralement, un masque de flanelle noir abritait délicatement mon visage.

Je souris, et regarde, les yeux brillants, cette danse singulière des grands de ce monde. Les couples d'un soir tournoyaient avec allégresses sur la piste dorée tandis que les commérages se réalisaient sur les sofas carmin.

« -De l'alcool, Oh mon dieu, oui ! Mugit Alyson comme si elle avait gagné au Golf ce qui aurait été une première, vu son adresse incroyable....

-Je ne pense pas que c'est une bonne idée, nous sommes encore mineures ! Dit timidement Gabe.

-Chut !! Gabe ! Souffle Clio, je vous préviens, je tiens très bien l'alcool ! »

Je m'apprête à courir vers le buffet, mais une foule de gens me sépare de lui. Je remarque que les filles se sont déjà faufilées et s'enfilent le nouveau cocktail à la mode « Néant rouge ». Rageusement je fonce dans la foule. Prête à en découdre, mais soudainement pour le pire .... Ou le meilleur, un pied sournois apparaît parmi les robes hors de prix. Je sors un glapissement loin d'être charmant et tombe à la renverse sur quelqu'un.

« -Je vois que vous êtes pressée de danser avec moi ! Murmure une voix arrogante. »

Je me relève très vite et rougis comme une tomate. Complètement perdue, je me dégage avec force, cependant la main de l'inconnu, me presse sur son torse et m'entraîne vers la piste de danse.

« -J'en suis désolée . Répondis-je mi-figue mi-raisin. »

Je lève mes yeux vers le nouvel obstacle de la quête du buffet. Et reste quelques instants bouche bée. Le visage qui se présente à moi semble taillé dans le marbre, le nez droit, la mâchoire carrée, les joue creuses, tout est sculpté à la perfection. L'ensemble est encadré par une sublime chevelure noir de jais, qui tombe jusqu'aux épaules et qui s'entremêle délicatement. Imperfection qui n'en ait surement pas une, ses lèvres charnues penchent légèrement vers la gauche quand il sourit. Ce qui me marque le plus sont cependant ses yeux, d'une couleur indéterminée perdue entre les nuances de vert. En cet instant, il semble vert comme la forêt au printemps. Il est grand, beaucoup plus que moi, mais surtout je sens sous la soie douce et luxueuse de ses habits les muscles saillants d'un sportif de haut niveau. Le charme se brise quand je lui écrase malencontreusement le pied.

« - On dirait que je fais face à une vraie maladroite ! S'exclame-t-il en riant.

-Je n'ai pas l'habitude qu'on me kidnappe ! Je réplique pour cacher ma honte.

-Ne me demandez pas d'excuser votre kidnapping, car je n'en regrette rien. Les filles de cette fête savent toute qui je suis et ça en devient lassant de les éviter. Vous trouvez que mon masque est si mal fait ? Pourtant, il vient de Venise ! »

Je reste perdu face à cette débauche de suffisance. Il ne veut pas s'excuser ? Toutes les filles lui courent après ? Un masque de Venise ? En plus, il était beaucoup, beaucoup trop beau. Je scrute éperdument une échappatoire. Je ne pourrais pas tenir plus longtemps avec ce prétentieux, sinon je risquais de dire des choses que je ne regretterais pas. Mais rien, un néant de possibilité. Tu l'auras mérité me dis-je.

«-D'abord votre masque à dû être acheté chez un charlatan, (ce qui était faux en passant puisqu'il était incrusté de rubis, et des vrai !), ensuite je vous laisse parmi ces jeunes filles éplorées, je vais chercher meilleure compagnie ! M'insurgeais-je toute en me dégageant pour la seconde fois.

-Intéressant ! Me dit-il, en me serrant encore plus. Savez-vous qui je suis ?

-Oh oui ! Un fils richissime d'un milliardaire qui ne connaît rien à la vie ?

-Vous n'êtes pas loin ! Je sens un sourire dans sa voie ça en devient insupportable.

-Très bien, cessons de jouer aux devinettes et laissez-moi partir.

- Jamais, vous êtes bien trop captivante et je veux en savoir plus.

-Vos volontés sont des ordres et les miennes passent à la trappe c'est ça ? Je lui coupe la parole avant que les mots « assurément » « tout à fait » ou « indubitablement » surgissent de ses lèvres. J'habite dans le quartier des Rubis, j'ai trois villas, un chat nommé Capt'ain, un grand frère, j'aime le chocolat et le dessin et je hais les arrogants de votre genre, maintenant .....

-J'habite non loin d'ici, j'ai beaucoup trop de résidences, j'ai une écurie, je suis enfant unique, j'aime la guimauve et les gens comme vous et je hais les hommes plus beaux que moi ! C'est vraiment insupportable ! Me coupe-t-il.

-Je croyais que vous ne supportez pas les filles qui vous courent après ? C'est les conséquences de votre si grande beauté ! Clamais-je ironiquement.

-Je sais, mais parfois cette perfection est très utile! Vous devez bien le savoir.

- Je me trompe ou vous essayez de me draguer ?

-Toucher, dit-il en riant.

-Rater.

-Que devrais-je faire à votre avis ? Me dit-il en se penchant sur moi, beaucoup trop proche. »

Je reste, troublée, par ses yeux profonds qui essayent de découvrir mon secret, danger hurle mon instinct. Mais une partie de moi ne peut se détacher d'un regard comme le sien, il semble... passionné.

« 15, 14,13.... » Hurle soudainement la salle à l'unisson. Oh mon dieu, la tombée des masques a lieu à minuit pile ! Vite, nous avions prévu de nous rejoindre dans la corniche Est du château, je me détache précipitamment de l'inconnu surpris. Je cours parmi la foule surexcitée, dans le fond je ne peux m'empêcher d'entendre le compte à rebours. Je vois enfin les escaliers, je m'apprête à descendre toutes les marches dans seul coup, mais une main douce me retient. Je sais exactement qui sait.

« -Vous tentez de m'échapper, Cendrillon ? Dit la voix arrogante que je ne connais que trop bien. »

Je n'ai pas le temps de parler et me retourne vivement prête à courir.

« -Si vous êtes la princesse que je pense, je m'attends à avoir un indice. »

Je reste quelques instants, hésitante.

« -Je suis loin d'être une princesse mais je suis une grande joueuse. Murmurais-je, énigmatique. »

Je dépose délicatement mon collier, il n'est pas ostentatoire, avec sa cordelette noire et le petit rubis accroché, mais j'y tiens beaucoup. Je ne vais pas lui laisser ma paire de Louboutin neuve tout de même. Je le regarde pour la dernière fois, il semble polarisé sur tout mon être. Je sens une chaleur incroyable me bruler le ventre. Mais le « 3 » qui retentit dans le vide me fait fuir.

« -Putain, mais qu'est-ce que tu foutais ? Hurle Clio. »

La scène qui me fait face me sidère, Clio tient à bout de bras une Gabe rose comme sa robe, les yeux brillants en train de vomir ses tripes et une Alyson qui nous jure qu'elle n'est pas bourrée.

«- Je vous dis... hup... je ne suis pas bourré, pas bourrée... Au fait E ton frère est vraiment trop canon... ça ne te dérange pas que je couche avec lui, hein ? Me hurle Alyson en mettant sa main sur mon épaule pour garder l'équilibre.

-Quoi !? Charles ?

-Ne t'inquiète pas elle divague depuis le 10ème « Néant Rouge » qu'elle a bu. Elle tient hyper bien l'alcool j'en serais presque jalouse. Bref, ça fait 2 heures qu'elle me saoul avec ton frère, dit-elle en pouffant sur son jeu de mots lamentable.

-Le 10ème ?!

-C'est bon, on a bien fait pire nous deux, E. Le truc qui m'inquiète c'est comment on va les ramener chez elles ? Dans cet état, je ne donnerais pas cher de leur peau.

Prise soudainement d'une idée de génie je m'écris :

-Je vous invite toute chez-moi, ma mère est aux Caraïbes ! »

****************

« -C'est quoi ce bordel ? »

Je me réveil en sursaut. Charles est là menaçant dans l'encadrement de la porte. Ces yeux bleus que je jalouse sont dardés sur moi. Ces cheveux bruns sont mouillés et je découvre aussi tôt qu'il n'a qu'une serviette sur lui. Je jette un coup d'œil sur mes amies, Gabe dort toujours, Clio semble savourer et Alyson est hypnotisée. Je n'ai jamais regardé mon frère comme une conquête, plus comme une infortune à mon bonheur personnel, mais je sais qu'il est très beau.

« -J'ai le droit d'inviter des amis !

-Pas quand tu me le demande pas Eden ! Et surtout pas le jour de la rentrée ! Qu'est-ce que t'as foutu ? On dirait que vous vous êtes torchées toute la nuit !

-Tu nous pardonneras hein Cha ? Ronronne Clio, en se levant. »

Elle lui caresse doucement l'épaule et monte de plus en plus haut, Charles reste subjugué un instant, et se décroche comme un noyé qui voit la berge. Il me lance un dernier regard qui veut dire « Tu as intérêt à régler ça » et s'en va. Clio est une tombeuse, elle est magnifique. Elle a toutes ses caractéristiques si propres à la famille royale : de longs cheveux noirs, des grands yeux verts et une taille de mannequin.

« -Je vais demander à mon chauffeur de vous ramener chez vous, les filles on a plus qu'une heure ! »

Elles me regardent toute avec excitation, la fac la plus réputée, le plus coté, le plus chic, nous voilà « Fervecho »!

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