Hors-série #1


Il y a un lac au milieu de la ville face au « Mackanik » que j'affectionne tout particulièrement, le lac des cygnes comme j'aimais l'appeler avec mon père. À mon sens enfantin c'était pour souligner le nombre incroyable de cygnes dans ses eaux, dans celui de mon père, le ballet qui a changé sa vie. Je souris en repensant à cette rencontre fabuleuse qui se transformera en une union fructueuse.  

La nuit dans cette ville à un charme époustouflant. Les réverbères éclairent d'une lumière accueillante les quelques parcelles de trottoirs crème. Les bruits de la ville ont laissé place aux pas feutrés de rare passant, au chant des grenouilles et des cigales dans les parcs, et au ronronnement doux de quelques voitures. Quelque part au milieu de cette douceur nocturne, un homme vient de sortir de sa limousine et marche d'un pas pressé dans une direction précise. Il semble au retard vu son regarde inquiet et sa montre dans la main. Il est beau, parfaitement accordé aux diktats de la mode. Grand, musclé, le regard charmeur, les cheveux en bataille. Ses habits sont coupés précisément, et tombent parfaitement.  Aucune ombre sur un tableau incroyablement esquissé. Ses parents sont fiers de lui, il vient d'être promu promoteur immobilier, il ne sait pas que dans 10 ans, il sera l'une des plus grandes fortunes sur ce domaine. Avec les filles, il n'a aucun problème charmeur dans l'âme, il les collectionne, il ne croit pas en l'amour, mais au plaisir.

En amitié, il a son meilleur ami de toujours Arthur, celui-ci aussi n'aura aucune difficulté, il a l'héritage de papa. Arthur vient d'arriver à l'autre bout de la rue, il sourit quand il voit Jonathan. Toujours en retard comme lui. Deux des plus imminentes personnes de ce globe cette rencontre-là sur un trottoir comme les autres, mais devant l'un d'un plus bel opéra du monde    « Le Mackanik ».

Jonathan passe une main dans ses cheveux en bataille pour la millième fois de la journée, par ce geste enfantin, il essaye désespérément d'aplatir ses cheveux en quelque chose de plus sérieux. Il s'approche de son ami et lui serre la main d'une solennité rare chez lui.  

 « -Alors futur marié comment te sens-tu pour ta dernière journée de célibataire ? Proclame Jonathan un sourire dans la voix.    

-Comme un chien à qui on va mettre une laisse ?

- Arrête de dire n'importe quoi tu vas te marier avec la sœur du roi !

- C'est un mariage arrangé Jonathan quand le comprendras-tu ? Et l'argent ne m'intéresse pas chez une femme, je cherche le grand amour. Il s'abstint de dire; comme je te le dis sans cesse.

Jonathan explose de rire comme s'il venait d'entre la plus grosse blague de sa vie.

-L'amour n'est qu'un plaisir l'honneur est un devoir. Tu dois souligner ta grande lignée Arthur et ce n'est pas en rêvant de grandes amours que ton honneur restera intact. »

Les deux amis d'enfance se font face, comme dans un duel acharné. Mais celui-ci n'aura aucun gagnant puisque les deux parties sont égales.  

« - Mon Dieu, Mr De Monreges et Messire Arthur je vous en prie suivez-moi votre mère est en train de crier sur tout le monde.

-Veuillez nous excuser Mr. Weyer, nous faisons du mieux que nous pouvons. S'exclame Arthur. 

Mr. Weyer disparaît aussi vite qu'il était apparu.

 -Arrête d'être aussi gentil avec tes serviteurs Arthur, ce ne sont que des... Paysans. Dit Jonathan avec le maximum de dégoût dans la voie.

-Jonathan, vraiment, je me demande comment tu peux dire des choses pareilles un jour ça se retournerait contre toi. »  

Jonathan n'écoute déjà plus, complètement absorbée par la nymphe magnifique qui se mouvait avec une grâce hypnotisante. Elle marchait sur le tapis rouge qui donnait sur les loges princières d'un pas élégant et assuré. Elle avait les yeux bleus, de ceux qui par leur image, restent quelques instants accrochés à votre rétine. D'un bleu plus foncé que la mer et plus clair que le ciel. Sa pupille dilatée ouvrait l'iris sur un océan de noir. Sa peau blanche presque translucide tranchait avec sa chevelure noir ébène. Celle-ci était ondulée et suivait une sorte de douce rondeur qui finissait en boucles anglaises effilées. Elle respirait doucement et à chaque fois que son corps ondulait sous le gonflement de ses poumons sa robe de velours bordeaux se tortillait en une spirale indisciplinée. Le lacé de cuire brun derrière son dos tombait sur ses hanches d'une grâce divine. Juste à la voir marcher Jonathan sue que ce serait sa femme.

Il la suivit complètement obnubilé par cet être miraculeux dont la beauté semblait sortir de Vénus même. Arthur fut un bruit bizarre et il brisa brutalement le rêve éveillé dans lequel Jonathan s'était plongé tout entier.

« -Qu'est-ce qu'il y a ! Grogna Jonathanénervé.

-Est-ce que je viens bien de voir, ce que je viens de voir ?

-Quoi !

-- Je viens d'assister en direct à un coup de foudre entre la fille de l'homme qui à donner tous son sens au mot Haute-contre et Jonathan l'homme qui s'est proclamé, je cite « jamais amoureux de personne, parce qu'aucun individu ne sera ma hauteur ».

- Cette fille sera ma femme qu'elle est son nom .  

-Brenna  Rowling.»

Jonathan ne regarda même pas son ami et fonça dans la foule de gens.

« -Cette fille et comme toi, elle pense que personne n'est à sa hauteur. Hurla Arthur comme dernière recommandation.

-Si moi, souffla Jonathan en ouvrant la porte brusquement. »

Le petit balcon, or et rouge fourmille d'invité plus prestigieux les uns des autres, mais une seule femme capte toute son attention Brenna. Elle est là confiante et douce, elle parle avec une allégresse peu commune.

Pour la seule fois de toute sa vie, il se sentit intimidé et complètement perdu. Cette femme l'attirait entièrement, elle était la perfection absolue. Son cœur se sera violemment et des papillons par milliers assaillirent son ventre.  

« -Reprends-toi Jonathan ce n'est qu'une femme. »

Il marcha d'un pas décidé vers elle, seul signe de son inquiétude singulière, ses mains tremblaient légèrement. Il se posa sur le siège en velours juste à côté d'elle, il remorqua directement le collier à son coup. Une fine corde brune surmontée d'un rubis rouge profond. Il détonnait avec le reste de la tenue qui était beaucoup plus travaillé.

Le premier acte du « lac des cygnes » commença. La multitude de danseurs rentrèrent sur scène au même instant et une musique fluette se lança. Tous avec la grâce d'une danseuses étoiles acquiesçaient parfaitement chaque pas. D'un même mouvement l'intégral des individus se regroupèrent vers le personnage principal la belle « Odette » et après un enchaînement complexe de pas de danse la scène s'éteignit avec un achèvement absolu.   

« -Bonjour Jonathan. Dit une voix douce derrière lui, il se retourna vivement, surpris.

-Vous connaissez mon nom .

Son rire cristallin emplit la loge.

-Vous savez mon nom n'est-ce pas, Jonathan Hocha la tête,  alors je connais le vôtre pour la même raison que vous. Dit-elle d'un sourire charmeur. »

La pièce continua avec la même élégance et la même candeur.  

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