Chapitre IV


- Il t'as appelé ? demande Marie inquiète.

- Non toujours pas. Je sais pas ce qu'il fout, répond Hugo.

Marie, habillé d'un pantalon de parapente noir et d'un blouson sportif bleu turquoise, et Hugo, habillé d'un pantalon sportif marron clair et d'un t- shirt blanc et d'une veste verte, patientent au camp de base. Assis sur des rochers. Radio en main. L'inquiétude se lit sur leurs visages. Particulièrement celui de Marie, les larmes sont à la porte.

Qu'est ce qu'il fou ? il n'est jamais en retard. Respire. Il va arriver, il y a pas de raison il s'en sort toujours. Ravale tes larmes, il va revenir ou répondre à la radio. En même temps le bruit entendu il y a maintenant 2h n'annonce rien de bon.

Comment c'est possible de flipper autant pour quelqu'un ?

Voilà une heure qu'Alex devrait être rentré au camp de base. Il n'est jamais en retard. Hugo finit par passer la porte de la tente des sponsors.

- Faut aller le chercher

- Attendez, ne dramatiser pas il va arriver

- Je connais mon pote ! sil répond pas c'est qu'il a un problème

- On peut pas mobiliser des hommes pour rien.

- Pour RIEN? !   Il avait dit qu'il ne le sentait pas. Tout ça pour faire le caïd devant votre partenaire.

- Hugo calmez-vous.

- Me calmer ? ! vous avez refuser que j'aille avec lui pour vous faire mousser et faudrait que je me calme ??!!

Au même moment à 4300mètres :

Des pierres tombent du sommet pour venir s'écraser sur le rocher.

- Ah putain dit Alex, en se hissant sur un petit monticule.

Il constate que sa corde est coupée. Un rocher l'a endommagé. Il s'accroche au rocher avec la seule accroche qui lui reste encore et sa corde de vache.

Il ressent une douleur au bras gauche. Il sent un liquide chaud coulé sous son sous pull beige. Du sang coule jusqu'à son poignet.

- Ah la vache

Putain de connerie de merde. J'aurai jamais dû accepter. C'est la merde là. Comment je vais faire pour redescendre. Il me reste deux dégaines et une corde. J'ai dû me débarrasser de mon sac, pas le choix le poids était trop lourd sur le coinceur. Sans compter que mon bras me fait souffrir. Descendre comme ça, avec un seul bras, est suicidaire.

Le manque d'oxygène empêche Alex de se concentrer. La soif commence à se faire sentir.

Faut que j'essaye de contacter Marie et Hugo.  Il y a qu'eux qui peuvent venir me filer un coup de main et donner l'alerte. Si tenter que l'éboulement n'est pas endommagé la première partie du parcours. Putain je préférerai être n'importe où plutôt qu'ici.

Alex respire fort pour compenser le manque d'oxygène et évacuer la pression. Il entend son cœur battre dans ses oreilles. La température commence à baisser rapidement. Sa vie est clairement en danger.


Après une véritable engueulade avec des noms d'oiseaux, Hugo finit par retrouver Marie sur le rocher.

- Alors ?

- Ils veulent rien entendre

- Dans ce cas on va le chercher.

- Il faut que je trouve deux autres gars pour venir, et vu l'ambiance au camps c'est pas gagner ils sont à la botte de l'autre ricain.

- On n'a pas besoin d'eux ...en para, dit-elle en le fixant.

- Quoi ? Tu veux aller le chercher en parapente?

- Je le laisserai pas dans la falaise comme ça. Il va bientôt faire nuit.  Il nous reste 1h30 à peine. Je veux pas le laisser. Je suis sûre qu'il est en danger. Je le sens Hugo.

- ...ok, t'as ce qu'il faut ?

- T'as une corde de 100m et deux mousquetons ?

- Ça peut se trouver

- Alors on y va, j'ai repéré un spot de décollage.

10 minutes plus tard :

Alors que Marie installe son parapente pour le décollage. Hugo scrute la falaise.

C'est alors que la radio retentis.

- Alex pour Hugo ?

- Alex ! je te reçois ? ça va ?

- Non , il y a une barre rocheuse qui est tombée. J'ai réussi à me planquer contre la paroi mais je me suis pris une pierre sur le bras. Dit – il d'une voie faible.

- T'es où exactement ?

- J'en sais rien. Nord Nord Est de mon dernier point. Je me suis vaché. La corde s'est pétée je peux plus bougé.

Hugo récupère les jumelles. Il scrute la falaise, avant de voir un petit bonhomme au loin.

- Marie je l'ai !

- Alex je te vois c'est bon dit Hugo en récupérant la radio ;

- Alex ça va ?

- Ouais, ouais. Mais je peux plus bougé.

- T'inquiète pas on vient te chercher dit –elle en se penchant pour parler sur la radio d'Hugo.

- Ok

***

2 minutes plus tard, Marie est prête à partir.

- T'es sure de toi ?

- Je reste pas là à  me croiser les bras . Tu vas me diriger de loin. Quand je serais au dessus de lui je lui balancerai la corde pour qu'il s'accroche.

- Tu risques d'être chahuter là haut

- Je sais.. t'inquiète pas, ça va le faire.

Marie décolle et rejoint facilement Alex après avoir pris suffisamment de hauteur avec les thermiques. Il se trouve à flan de falaise. En dessous de lui un glacier. Le parapente bouge pas mal à cause du froid ambiant. Elle tente de stabiliser au maximum et balance la corde verte, long de 100 mètres. Elle remonte encore un peu pour diriger le bout de la corde juste au dessus de son ami en détresse. Hugo lui indique la manœuvre depuis le sol en visualisant Alex, Marie et la corde.

- Plus à gauche, voilà t'es au dessus, garde la position, dit –il dans la radio.

- Alex !

- Je suis là ! dit le grimpeur accolé à la paroi, en se tenant le bras gauche.

Marie lutte avec son parapente contre les bourrasques de vent pour tenter de le récupérer. On se croirait dans un tambour de machine à laver.

- Attrape la corde !! crie t-elle

Alex tente bien de l'attraper mais le parapente bouge tellement que c'est loin d'être évident. Le parapente est chahuter et plusieurs fois la voile commence à se fermer. Marie arrive in extremis à la re-stabiliser.


Elle prend tout les risques pour moi putain, pense Alex conscient du danger de mort qui les guettent tout les deux.

Il faut que j'y arrive. Il faut que je le récupère, à tout prix, pense Marie en se concentrant sur les commandes du parapente qui virevolte.

- DEGAGEZ PUTAIN!!! Vous aller vous plantez ! MARIE SORT!!!! gueule Hugo dans le toki woki conscient du danger imminent.

- un dernier essai !! dit la jeune femme.

Après une dernière tentative et une dernière bourrasque, Alex réussit à s'accrocher à la corde tendu par le parapente de Marie. 

- c'est bon! crie Alex

- on dégage !!

Alex, accroché par la corde que Marie a accroché à son parapente, tombe dans le vide. Une secousse se produit. Marie lutte avec les commandes Elle sort immédiatement de la zone froide du glacier, en laissant dériver son parapente naturellement.

Ils s'éloignent du pic. Marie perd peu à peu de l'altitude, faisant bien attention à Alex, 100mètres, en dessous.

- AH AH AH Bien joué petit oiseau !! dit Hugo guilleret à la radio

- Elle gère dit Alex d'une voie faible

- Tu nous le récupère sans encombre Hugo.

- Yep

Marie dépose Alex à coté d'Hugo avec du mou sur la corde. Ce dernier décroche Alex rapidement pour pas entrainer Marie au tapis.

Hugo l'aide à se porter par les épaules. Un dernier tour et Marie atterrit à proximité d'eux, après avoir lâcher la corde.

Elle se détache et rejoint ses amis.

Alex la prend dans ses bras.

- Merci, j'ai bien cru que j'y passais. Sans toi c'était foutu.

- T'inquiète pas ça va aller. Dit – elle en lui caressant la joue

Il dépose un baiser appuyé sur sa joue et son front, respirant son parfum.

- Merci

- Apporte le à l'infirmerie je vous retrouve.

Hugo aide Alex à marcher en le soutenant alors que l'américain sort de la tente et arrive à leur rencontre. Il s'apprête à parler mais Hugo lui coupe la chique.

- Vous, fermez là et allez plutôt la remercier

2 heures plus tard :

Alex est posé sur un lit de camps dans une des grande tente du camps de base.

- Il a de la fièvre. Sa plaie s'est infectée on lui a donné de l'aspirine.

Hugo revient son téléphone en main.

- C'est bon ils sont prévenus , annonce Hugo à Marie qui approuvent d'un signe de tête.

- Qui ça ?

- L'ambassade de France, ils viennent nous chercher demain matin à la Rioja.

- Je suis pas sûre que Monsieur Koling soit d'accord.

- Je lui demande pas son avis, dit Marie fermement, c'est nous qui décidons pour la sécurité d'Alex désormais. Et c'est pas une option.

Je veux plus que personne ne l'approche pour lui faire du mal. Je tiens trop à lui pour ça. il m'a tellement fait flippé en le voyant sur ce bout de falaise, seul, perdu et en danger de mort. Je veux pas le perdre... Raisonne-toi Marie. C'est ton meilleur pote.

Elle s'avance auprès de lui. Il semble dormir. Elle passe sa main dans sa chevelure rempli de pique avec le gel. Elle a toujours adoré ses coiffures en pics. Il réagit.

- Marie

- Chut, repose toi

- M.. merci dit –il en toussant et ouvrant les yeux.

- Tu m'as fait peur. Plus jamais tu me refais un coup pareil, en posant sa tête sur le haut de son épaule.

Elle dépose ses lèvres. Il sourit et ferme les yeux.

A l'entrée de la tente, Hugo observe la scène en souriant.

A son réveil, Alex se réveille avec cette sensation : un souvenir d'un baiser échangé avec Marie. Mais est –ce une hallucination du fait de l'altitude et du manque d'oxygène ou est ce que c'est la réalité. Lui poser la question ? Jamais ! Trop risqué.

36heures plus tard :

Les voilà dans l'avion du retour. Marie est rassurée qu'Alex s'en soit sorti. Il a repris des couleurs. Elle ne veut plus être séparer de lui, plus qu'il lui arrive quelque chose. Elle tient trop à lui. Elle a cogité toute la nuit : elle est amoureuse de son meilleur ami. Mais réussira-telle à mettre sa peur de coté?

Quant à lui, elle hante ses pensées.  Elle n'a pas hésité une seule fois pour venir le sortir, à son propre péril. Il a réalisé quelque chose : il est amoureux d'elle. Mais lui avouera t-il un jour ? La perdre ? jamais!  Il tient trop à elle et ne peut plus vivre sans elle.

Marie,coté hublot, s'endort sur son épaule. Après quelques minutes, alors qu'elle dort, il ne peut pas s'empêcher de lui remettre une mèche de cheveux derrière son oreille et de caresser sa joue.

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