- Merci dit Maxence alors qu'Alex dépose un verre d'eau devant lui.

- Je t'en prie... je voulais m'excuser j'aurai pas du t'agresser comme je l'ai fait.

- T'inquiète pas, t'étais inquiet pour ta chérie. C'est normal.

- Ouais.... Soupire t-il

Marie sourit légèrement.

- Tu viens nous annoncer que c'est terminé ?

- Palenko va être inculpé pour tentative de meurtre, escroquerie et Cassandra aussi pour complicité, mais j'avais quelques précisions à vous apporter.

- Lesquelles ?

- C'est hors procédures donc ça reste entre nous, ok ?

- Ouais t'inquiètes.

- ... Comment ils se sont rencontrés... est ce que la date du 25 janvier ça vous dit quelque chose ?

- Non dit Alex - Oui dit Marie en même temps

Alex observe la jeune femme en l'interrogeant du regard.

- C'est la date de la commission départementale. C'était juste après Octave.

Ce souvenir revient à la mémoire de la jeune femme.

Flashback :

Hugo est sur la piste des marmottes lorsqu'il remarque dans le ciel le parapente de Marie. Une voile rouge et orange avec une écharpe blanche de pilote qui virevolte à l'arrière.

Il l'observe s'approcher dangereusement du sol avant de se poser doucement telle une plume sur la neige fraiche sur les derrières de la piste de North.

C'est alors qu'il descend la piste bleue avant de récupérer une motoneige et de traverser les mélèzes.

Elle est là, assise sur un bout de rocher. Elle se retourne un instant en entendant le moteur s'arrêter. C'est mon meilleur ami.

Elle entoure ses jambes de ses bras contre sa poitrine, alors qu'il avance dans la neige profonde.

- Marie, ça va ?

Elle essuie une larme rapidement.

- Qu'est ce que tu fais là ? demande t-elle fébrile

- Je t'ai vu de loin perdre de l'altitude, ça va t'as eu un souci ?

- Non ça va

- Ça à pas l'air

- C'est juste qu'avec les larmes c'est compliqué de voler.

- Ah...C'est les trafiquants qui te prennent la tête?

Marie approuve d'un signe de la tête tout en ravalant ses larmes.

- ...Tu l'as dit à Alex ?

- Non, il est occupé avec la purge d'avalanches sur Belette, il a autre chose à penser. Maxence avait prévenu qu'on risquait se prendre le retour de flammes. Ben c'est le cas sourit -elle nerveusement.

- Pourquoi t'as pas pris quelques jours pour souffler ? ça t'aurai fait du bien.

- Je peux pas avec la commission du département. Ils m'attendent au virage. J'ai bossé toute la matinée pour rien. J'arrive pas à me concentrer. J'ai voulu prendre l'air en para mais même ça j'y arrive pas.

- Je suis désolé petit oiseau.

- Il faut bien que ça aille de toute façon... Tu peux me ramener au QG ? Je pourrai jamais repartir avec la voile trempée par la neige.

- C'est pour ça que j'ai pris la motoneige, pour pouvoir te sortir de là.

- Tu gères.

- T'inquiète pas, monte je m'occupe de la voile.

- Merci.

***

Quelques minutes plus tard, Hugo enclenche la machine. Il traverse le domaine skiable pour arriver au bureau de Marie. Elle descend de la motoneige.

- Eh voilà , si tu veux la prochaine fois je t'emmène là haut, si tu t'en sens pas le courage.

- C'est gentil dit -elle en lui déposant un baiser sur la joue.

- Tu veux que j'appelle Alex ? il aimerait pas te savoir comme ça

- Non t'inquiètes ça va passer.

- T'es sûre ?

- Ouais, siffle Marie

- Viens par là faire un câlin à ton poto dit Hugo en prenant Marie dans ses bras, refile moi la fréquence des pershmans si tu veux je gère l'affluence et toi tu souffle. Ok ?

- ...Merci dit la jeune femme en déposant ses lèvres sur la joue de son ami

Marie regagne le QG avant d'être interpellé par Yann, visiblement en difficulté.

- Ah Marie, tu peux nous aider ?

- Qu'est ce qui se passe ?

- Johanna a l'accueil est en galère avec des russes, et il parle pas anglais.

Marie souffle intérieurement, elle avait bien besoin de ça tient.

Elle passe par la petite porte qui donne directement accès à l'arrière de la boutique. Après quelques mot échangé dans un russe hésitant mais correct, elle finit par solutionner le problème.

- Spasibo, do svidaniya

- Ya proshchayus' s toboy, dit Marie avant d'enchainer, vous lui sortez 3 forfait pour 7 jours + 2 carte moins de 5 ans avec 5% de réduction

- D'accord très bien.

Marie regagne son bureau.

- Ça a été ? demande Yann

- Ouais c'est bon.

- Cool merci parce qu'on était en galère.

- T'inquiète, dit Marie en s'arrachant un sourire.

Elle entre dans son bureau, avant de tourner la clés dans la serrure et de couper son téléphone et par une manipulation informatique.

De Marie à Hugo, 11h34 : « c'est fait. Fréquence 63. Tu le dis si j'ai chargé trop la mule »

D'Hugo à Marie, 11h34 : « ok, tkt, souffle ».

Le lendemain matin, 25 janvier :

- Mademoiselle Watson, s'il vous plait ? demande l'inspecteur.

La jeune femme se tient sur l'estrade face à cinq membres de la commission en plein milieu de la grande salle de la mairie qui sert aux mariages et réunion du conseil municipal. Voilà plus de 4 heures qu'ils examinent l'ensemble de la comptabilité de la station.

- Euh on peut ouvrir la fenêtre s'il vous plait.

- Bien sur.

L'air frais sur son visage fait du bien à la jeune femme.

Après 5 minutes encore de discussion, la commission s'interrompt pour le déjeuner.

***

Marie pousse la porte de la grange, les yeux chargés de larme. Ses jambes ne la tienne plus.

Faire face à cette commission même pas une semaine après la dure épreuve de ce trafiquant d'octave et ses acolytes est vraiment éprouvant.

Elle saisit son téléphone dans la poche intérieure de sa veste de ski et clique sur l'icône des des textos. Elle pianote un message.

De mon edelweiss à mon cœur, 12h35 :

- « Chéri t'es dispo là ? »

La réponse est quasiment immédiate.

De mon cœur à mon edelweiss, 12h37 :

- « Pour toi toujours. Qu'est ce qu'il y a puce ? ça va ? »

De mon edelweiss à mon cœur, 12h38 :

«Moyen bof... dure matinée, on peut se voir ? j'ai juste envie d'être dans tes bras »

De mon cœur à mon edelweiss, 12h42 :

«Hum bien sur. J'arrive. En me dépêchant je peux être à ton bureau dans moins d'un quart d'heure »

De mon Edelweiss à mon cœur, 12h43 :

« non attend, je suis à la grange. J'avais besoin de couper ».

A cet instant, Alex tente de l'appeler. Surpris qu'elle se trouve à la grange en plein milieu de la journée. Mais elle refuse l'appel.

De mon Edelweiss à mon cœur, 12h48 :

« ... viens juste s'il te plait »

De mon cœur à edelweiss, à 12h48 :

« ok...cale toi au chaud devant la cheminée j'arrive j'en ai pour à peine 10 minutes, à tout de suite mon ange »

Moins de 10 minutes viennent de s'écouler, lorsqu'Alex entre dans la grange. Il retrouve Marie installée dans le canapé, face au feu de cheminée qui crépite. Il sourit à cette image avant d'enlever sa veste de pisteur secouriste et ses chaussures de skis. Il s'approche de la jeune femme assise, ses jambes contre sa poitrine. Il constate que ses yeux sont abimés par les larmes.

- Eh mon edelweiss, qu'est ce qui se passe chérie ? Pourquoi tu pleures ?

Marie le fixe sans répondre. Il saisit son visage doucement de ses deux mains pour un tendre baiser. Elle poursuit le baiser.

- J'ai juste besoin d'être dans tes bras