Chapitre 3 : l'accident
Elle l'observe à travers le couloir. Il récupère le fauteuil, le déplace doucement, pour faire le moins de bruit possible, avant de s'installer à côté d'elle. Il récupère sa main gauche, en faisant attention de ne pas abimé le cathéter. Elle a un haut le cœur. Voir devant soi celui qu'on aime, aimer une autre fille il y a rien de pire.
- Cassandra ? Qu'est ce que tu regardes comme ça ?demande une infirmière qui s'appelle Sophie au vue de son badge posée sur sa blouse.
- Rien rien
- C'est le beau brun qui te fait fantasmer là-bas. Remarque il est pas mal. Tu le connais ?
- Ouais... C'est le Alex dont je t'ai parlé.
- Quoi ? Le mec sur qui t'as craqué lors de la dernière compète d'escalade ?!
- Chut, oui c'est lui.
- Ah d'accord, et il connait la jeune femme qui est dans la chambre ?
- Plutôt ouais, c'est sa compagne.
- Ah merde, ah ouais effectivement. Ça va être encore plus coton pour toi. Tu m'avais pas dit qu'il était fou amoureux d'elle ?
- Si si dit –elle en s'approchant de la porte 124.
- Qu'est ce que tu fous ? Ça fait pas 5 minutes.
- Chut !! dit Cassandra en regardant sa montre qui indique 4 minute 15.
Pendant ce temps là dans la chambre :
Alex embrasse sa main avant de regarder autour d'elle. Elle est reliée a tout un tas de machine, des tuyaux qui l'aide à respirer. Et ce BIP interminable toutes les trois secondes. Elle semble sereine, malgré les marques de cicatrices autour de son œil droit et de sa joue gauche.
Une larme coule sur sa joue. Il respire fort, tente de contrôler son cœur qui bat la chamade.
- Chérie... c'est moi, t'en fais pas ça va s'arranger. Ils vont s'occuper de toi... je voudrais tellement que tu te réveille... Quel con ! Mais quel con si je t'avais écouté, t'aurai pas pris ton parapente. Je suis désolé mon amour.
C'est alors qu'on frappe à la porte. Il essuie maladroitement son visage.
Cassandra entre.
- Excuse-moi mais ça fait 5 minutes.
- Déjà ?
- Oui, je te laisserai bien plus mais si le Professeur Landri passe, je vais me faire allumer, ment l'infirmière.
- Je comprends, dit–il en se relevant du fauteuil.
Il se penche au dessus de la tête de Marie avant de lui déposer un baiser appuyé sur le front.
- Accroches toi...je repasse demain... je t'aime mon Edelweiss, chuchote t-il.
Cassandra entend tout. Son coeur se serre.
Il se retourne avant de sortir de la chambre.
- Tu me préviens s'il y a le moindre truc ste plait
- Oui bien sur.
- Et veilles sur elle
- Compte sur moi.
Alex lui pose la main sur l'épaule, la salue avant de rebrousser chemin en direction de la sortie. Le professeur Landri accompagné de Sophie l'infirmière en chef l'observe quitter le service.
- Vous lui avez dit ?
- Pas encore. Il a déjà cela à encaisser, je sais même pas s'il était au courant . A priori je dirais que non vu qu'il ne m'en a pas parler. On va déjà voir comment évolue la situation. Je lui dirait que si c'est nécessaire. En attendant pas un mot.
- Bien docteur.
L'hôpital de Saint Quentin étant le seul du secteur, le parking est totalement complet. Si bien qu'Alex a dû garer son 4x4 sur le terre plein, en contrebas.
Il s'apprête à monter dans sa voiture, lors qu'il se précipite en avant pour vomir. Certainement le contre coup de voir Marie dans un tel état, accentué par le litre de vodka qu'il s'est enfilé hier soir.
Il s'installe au volant. Mais impossible de démarrer, ces images tournent en bouclent dans sa tête.
∞∞∞
Hier matin, 9h :
Marie émerge dans le lit conjugal alors qu'Alex sort du dressing, habillé d'un pantalon beige en toile à multiple poche et un T-shirt noir avec un col en v faisant ressortir ses pectoraux parfaitement dessinés. Marie se pose sur son oreiller. Elle l'observe.
- T 'allais partir sans rien dire?
Il lève la tête. Sourit. Avant de s'approcher du lit.
- Bien sur que non, je t'aurai laissé un mot avec ton petit déjeuner mais tu dormais si paisiblement, que je me suis retenu de pas te sauter dessus.
Elle dépose ses lèvres sur les siennes alors qu'il prend position au dessus d'elle, appuyé sur son bras gauche alors que l'autre vient caresser ses cotes. Il rend le baiser plus langoureux.
- Bonjour mon Edelweiss
- Coucou, tu veux pas rester avec moi ?Et on reste ici toute la journée ?
- J'adorerai mais j'ai une sortie de prévue avec la salle. Et Hugo va gueuler si je viens pas.
- Vous allez où ?
- A la Gorge du Diable, on en a pour la journée. On doit leur montrer les grandes voies.
- Roh moi qui rêver de passer la journée avec toi, dans le lit dit –elle en passant sa main sur son bas ventre tout en l'embrassant.
- Hum me tente pas puce, tu sais bien qu'entre toi et la montagne.
- C'est la montagne que tu prend, la coupe Marie
Alex reste interdit.
- Et ça va je déconne. Dit-elle en l'embrassant plusieurs fois devant sa mine déconfite.
- Je te jure si je pouvais annuler je le ferai. Mais je peux pas. J'ai tanné Hugo pour qu'on le fasse aujourd'hui si je lui fait faux bond il va me faire la gueule pendant 107 ans.
Elle approuve d'un signe de tête. Il l'embrasse tendrement.
- Tu vas faire quoi du coup ?
- Rester dans ce grand lit froid un moment, puis peut être aller faire un tour en parapente. J'en peu plus du marketing pour la station, j'ai besoin de décompresser.
- D'accord.
- Peut être que je passerai vous faire un petit coucou.
- Avec joie, dit-il en l'embrassant, à plus tard mon Edelweiss, je t'aime.
- Moi aussi je t'aime
Il échange un dernier baiser avant qu'il ne s'éclipse mais elle le rappel au moment de passer la porte.
- Tu fais gaffes.
- Toujours, t'inquiète pas et couvre toi tu vas attraper froid dit –il en voyant les fenêtres ouvertes et les jambes dénudées de la jeune femme dépasser de la couette.
***
Il est 16 heures. Alex et Hugo ont lancés en autonomie dans les grandes voies leur groupe de grimpeurs. Ils sont juste positionnés au point relais pour assurer la sécurité. Alex scrute le ciel. Elle est là à quelques mètres au dessus d'eux. Il l'a reconnaitrait entre tous. Son parapente est orange et rouge et elle laisse toujours une écharpe d'aviateur flottée derrière.
C'est alors que le parapente chahute. Il se rapproche de la falaise en contre bas. ils la voient lutter sur les commandes. C'est alors que Alex demande à Hugo, amateur et bon parapentiste,
- Oh ! qu'est ce qu'elle fou là ?!
- Sa voile se ferme !! dit Hugo.
- Marie !!!
La jeune femme essaye bien de sortir sa voile de secours. En vain. La roche est trop proche. Son parapente, par une bourrasque, heurte violemment la paroi de la Chouette Blanche.
- NNNNNOOOOOOONNNNNNNNNNN !!!!! Hurlent Alex et Hugo à s'en décrocher la mâchoire.
Les cris font s'envoler un groupe de corneilles.
- Hugo !! Vite.
- Julien, tu fais descendre tout le monde et vous nous attendez en bas.
- Quoi moi ? Mais comment je fais ?
- Tu te démerdes !!! gueule Hugo
Hugo descend en rappel pour rattraper Alex qui a déjà atteint le sol. Jamais ils n'ont descendu aussi vite d'une voie.
Alex se détache de la corde, tout comme Hugo arrivé quelques secondes après, et récupère un sac de corde posé au sol.
- Vite ! dit –il en empruntant le chemin.
- Tu l'as vu tombé ? Tu sais où elle est ? demande Hugo tout en poursuivant Alex dans sa course folle.
- Par là.
Ils remontent en sprintant environ 300mètres de dénivelé pour arriver dans une vaste prairie au pied des falaises de la chouette blanche.
- Tu las vois ?? demande Alex paniqué en cherchant autour de lui
Hugo scrute la falaise devant lui avant de localiser un bout de voile orange.
- Alex ! là !
- Marie !! on arrive ! crie Alex en espérant qu'elle l'entende
Ils accourent pour se mettre en position devant la voie. Alex sort de suite deux cordes. Il s'attache à l'une et enfile l'autre sur son torse en bandoulière. Hugo s'occupe d'installer le descendeur automatique pour assurer Alex.
- Fais attention.
- Appel les secours.
Alex bondit sur la voie. Jamais il n'a gravie aussi vite les 40 mètres de voie qui le sépare de Marie. Moins de 3 minutes après il arrive enfin à l'atteindre.
- Marie !! Marie ! ! répond moi!
La jeune femme est inconsciente. Son corps pend dans le harnais de sécurité du parapente. Ce dernier est accroché maladroitement à la paroi.
Alex attrape immédiatement une corde à vache, c'est-à-dire une petite corde d'environ 1m50 qu'il fixe au piton de la roche puis au harnais de sécurité de Marie. Ainsi si le parapente cède, elle ne tombera pas et restera accroché au rocher.
Il se « vache » également avant de venir couper avec son couteau, les cordelettes de la voile du parapente. Ce dernier virevolte dans l'air avant de s'écraser en contre bas sur l'herbe.
Ses réflexes de secouristes prennent le dessus.
- Marie. C'est Alex tu m'entends ? Si tu m'entends serre moi la main.
Aucune réponse. Il prend son pou au niveau de son cou. Il bat faiblement mais il bat. Elle est vivante.
- Ça va aller, je vais te sortir d'ici.
Alex déplie la corde autour de son épaule, avant de l'attacher au rocher puis de la balancer à Hugo.
- Sec sur celle là !
- T'es vaché ?
- Ouais
- Ok
Hugo cherche autour de lui avant de trouver un arbre à proximité immédiate du mur. il l'attache autour, créant ainsi une tyrolienne.
- Ok c'est bon.
- Ok
Alex installe ensuite les deux poulies sur son baudrier et celui de Marie.
Une dernière manœuvre de corde, et Alex commence à descendre avec Marie en longeant le plus doucement la tyrolienne. Il prend bien garde de ne pas la cogner.
Après environ 3 minutes de descentes, les voilà arriver. Il la dépose sur l'herbe avant de lui retirer doucement son baudrier. A la vue de son visage tuméfiée, Alex a un haut le cœur.
- Qu'est ce qu'il foute putain !!
Hugo scrute le ciel quand soudain l'hélicoptère fait son apparition.
- Le Voilà
Hugo s'écarte dans la prairie avant de mettre un genou a terre et ses bras en V, afin d'indiquer la position au pilote.
Moins de 3 minutes plus tard, l'hélicoptère atterrit pour prendre en charge Marie.
Antoine, le médecin urgentiste de la station en descendant.
- Antoine ! fais quelque chose ! dit Alex en pleure.
Antoine l'examine rapidement.
- Faut il y aller il y a pas une minute à perdre.
ils l'embarquent dans l'hélicoptère. Hugo reste au sol avec le groupe de grimpeur tandis qu' Alex monte avec Marie dans l'hélicoptère. Un dernier check avec son ami et l'hélicoptère décolle.
- pourquoi elle répond pas?
- Je sais pas Alex.
Moins de 15 minutes plus tard, l'hélicoptère atterrit sur le toit de l'hôpital. Marie est prise en urgence par l'équipe de jour de l'hôpital de jour de Saint Quentin.
∞∞∞
Alex serre son volant avant de récupérer une petite bouteille d'eau. Il boit une gorgée , en tentant de reprendre ses esprits. Il passe la marche arrière puis met le contact. Il descend du terre plein avant de repasser la première pour regagner le village d'Arrangue.
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