Chapitre 15 : faire face.
Il est 22h45, lors qu'Alex rentre blafard dans la maison calme. Elle n'est pas dans le salon et la lumière du bureau au rez de chaussé est éteinte. Il récupère un shooter et une bouteille de vodka. Se sert 3 verres qu'il boit cul sec d'affilés, avant d'expirer bruyamment pour évacuer la pression.
Comment c'est possible ? Comment j'ai pas vu ce qu'il se passait ? J'aurai dû m'en méfier. Je trouvais la jalousie de Marie ridicule. A croire qu'elle n'avait pas tord de se méfier. Je me déteste. Je revois ses lèvres se rapprocher. Ses mains, son décolleté, ses doigts sur mon torse, qui glisse sous mon t-shirt.
D'énervement, Alex se débarrasse de son t-shirt, avant de se diriger à l'étage pour prendre une douche.
Il force sur le gel douche afin d'enlever ce parfum de femme qui l'envahi. C'est tellement l'opposé de celui de Marie. Celui de Cassandra est fleuri alors que celui de Marie est tellement plus épicé.
Que faire ? lui avouer ? Elle s'en remettra pas. Elle me détestera. Elle m'en voudra. Et je veux pas la perdre mais si cette barge en profite pour lui dire, c'est foutu. Marie est entière. Elle déteste les mensonges. Certes, elle est plutôt compréhensive et capable d'accepter beaucoup de choses. Mais ça c'était avant l'accident. Pas sure qu'elle le soit face à sa pire ennemie. Je suis complètement paumé et j'ai la gerbe de cette situation.
Après 30 minutes sous la douche chaude, il finit par se glisser dans le lit. Il l'encercle fort avant de se noyer dans sa chevelure. Pour oublier.
***
Le lendemain matin :
La sonnette retentis dans la maison. Au bout de la deuxième sonnette, le couple émerge.
- Hum c'est qui ? demande Alex dans le cirage
- Hum à tout les coups c'est ma mère, je l'ai eu hier soir par texto.
- Ah ils ont enfin réussi à prendre un avion ?
Les parents de Marie sont partis la veille de son accident, pour une croisière dans les caraïbes pendant 3 semaines, pour leurs 40 ans de mariage. Autant dire que vue les circonstances, ils n'ont guère pu profiter. Ils ont bien tenté de rebrousser chemin, mais hélas avec les communications, le temps qu'ils soient au courant de la situation par Alex, Il était déjà trop tard pour rebrousser chemin.
- Ouais...
Marie reste stoïque. Comment ses parents aller t-ils réagir face à cette situation, à ce fauteuil qui fait de l'œil juste en face du lit ? Si ma mère font en larme c'est foutu.
Face à son regard vide, Alex la coupe en l'embrassant.
- On leur dit pas pour le sabotage s'il te plait.
- Euh, cachez un truc pareil à ton père...
- Alex s'il te plait j'ai pas envie qu'ils lancent la loi du Talion, j'ai pas besoin de ça s'il te plait.
- Ok , comme tu veux.
La sonnette retenti de nouveau.
- T'inquiètes je gère.
Alex finit par ouvrir la porte d'entrée. Ils se fixent avant de se prendre dans les bras.
- Bonjour Christiane
- Bonjour Alex, dit –elle émue.
Alex salut ensuite le père de Marie, Jacques, d'une poignée ferme.
- Euh, je sais que c'est difficile pour vous, mais s'il vous plait ne craquez devant elle. Sinon elle va s'effondrait si elle vous voit comme ça.
Les parents de Marie approuvent d'un signe de tête mais quand Marie arrive du couloir dans son fauteuil, habillée d'une chemise rose et d'un pantalon noir, avec les cheveux attachés en chignon, le choc est rude.
L'émotion est trop forte.
- Ma chérie ! dit –elle en retenant ses larmes.
-Maman !
Mère et fille se prennent dans les bras. Christiane a le souffle coupé. Voir sa fille unique comme ça , en fauteuil roulant est horrible. Elle sait que Marie aime plus que tout la liberté. Alors là voir dans cet état.
Déjà petite, il n'y avait qu'Hugo ou Alex pour la faire redescendre des nuages. Certes, elle n'a jamais pu l'empêcher de voler. Mais Marie a su lui montrer qu'elle était responsable, jamais elle a poussé les limites au point de se mettre en danger. C'est pour ça savoir que Marie a chuté est incompréhensible.
- Ça va, ça va, la rassure Marie , c'est moins impressionnant que ça en à l'air. Le médecin a dit qu'avec de la rééducation je pourrai remarcher
- C'est vrai ? demande t-elle émue
- Oui t'inquiète pas.
Alex sourit timidement. Marie fait face.
- Vous avez mangé ?
- Euh à vrai dire non. Tu connais ta mère, on a pris un taxi pour regagner la maison et on a pris la route directe.
Marie sourit .
- Je m'en occupe dit Alex, tu t'occupes des cafés je gère les croissants, demande –il en se penchant sur le fauteuil de Marie pour l'embrasser.
Elle acquiesce.
Il s'échappe rapidement habillé un pantalon blanc sportif en coton aux multiples poches et son sweat noir avec un jaune canaris à l'intérieure de la capuche.
- Tu veux que j'y aille ? demande Jacques
- Non vous embêtez pas, j'allais faire mon footing de toute façon, je vous ramène les croissants
- Merci chéri...
Alex avant de partir à grande enjambées.
- Comment tu te sens ?
- Ça va, ça va ... ça a été dure au début, mais ça va, et puis Alex est là, il est adorable.
***
10 minutes plus tard :
Alex repart de la boulangerie à petite foulée. Lorsque soudain, une voix l'interpelle.
- Oh Alex ! qu'est ce que tu fous ? gueule Hugo en sortant le matériel du bureau des guides
- Quoi ? demande –il en s'arrêtant sur la place.
Hugo s'avance.
- Tu te fous de ma gueule ? T'as trop forcé hier soir donc là stop repos aujourd'hui c'est clair?!
- Ça va je suis allé à la boulangerie vite faite ça fait même pas 3 km, minimise Alex.
- Je m'en tape ! Tu me chope pas une blessure c'est pas le moment.
- Ok, ok
- C'est quoi cette tenue pour courir sérieux ? Il se passe quoi ?
- Mais non mais rien c'est les parents de Marie ils ont déboulés à 10h, du premier avion , j'ai choppé la première tenue qui me passait sous la main.
- Ah d'accord, ils ont réussi à rentrer finalement, et comment ils ont réagit pour le sabotage ?
- On leur a pas dit, Marie refuse de leur en parler.
- A ok ... et au fait ça a été hier après avec Cassandra ?
- Ouais, ouais dit Alex distant, faut que j'y aille ils m'attendent, avant de reprendre sa marche.
- T'es bizarre sérieux... en marchant ! en marchant ! cool
- Ok, ok
Alex emprunte au pas la rue des marmottes avant de prendre le chemin de bruyères, échappant ainsi à la surveillance d'Hugo qui la fixer.
Son meilleur ami n'est pas fou. Il a bien vu qu'Alex n'est pas son état normal.
Alex se remémore cet instant, quelques heures plus tôt.
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