Chapitre12 : vérité et trahison
Il est 14h 30 lorsque le petit groupe regagne le parking.
— Vous voyez tout c'est bien passé.
— Comme si j'avais eu le choix, s'agace Alex.
— Effectivement non. Reste joignable on remet ça d'ici quelques jours.
Les deux truands entrent dans leur voiture, avant d'adresser un dernier regard au guide.
Alex retient son souffle, en voyant la voiture s'éloigner puis disparaitre dans les méandres de la petite route de montagne. Il expire profondément. Il a réussi. Il fixe sa montre avant de constater qu'il est 14h40 et qu'il ne lui reste que vingt minutes pour regagner la grange. Il repense à la dernière phrase d'Octave. Qu'attend –il à nouveau de lui ? Va-t-il devoir une nouvelle fois grimper le Grand Baou ? Quand cet escroc va-t-il le lâcher définitivement ?
Il emprunte le chemin enneigé qui remonte vers le nord.
***
Marie est fixe contre le dos du canapé, à regarder les sommets visibles depuis les fenêtres de la véranda. Le plafond est bas à peine les traits des cimes se distinguent dans la brume.
Elle se tourne légèrement. L'horloge à aiguille de style industrielle indique quinze heures, celle des secondes est sur le neuf.
Son cœur s'étrangle. Elle stresse. Il ne reste plus que quinze secondes à Alex pour passer la porte. Elle fixe l'horloge. L'aiguille se rapproche de la minute. Lorsqu'il passe la porte.
Elle soupire intérieurement, il a réussi. Il est rentré en vie, et à l'heure.
Il ferme la porte et se penche en avant pour déposer son sac lourd. Il relève la tête et trouve Marie, habillée d'un pull en laine légèrement échancrée, et un bas de combinaison de ski.
Il croise son regard. Son visage est fermé, il sent que quelque chose se passe. Il ne l'attendait pas ici.
— Chérie, tu es là ? demande Alex en s'avançant vers elle.
Il pose ses mains sur les hanches de la jeune femme, qui ne réagit pas comme à son habitude. Elle reste immobile, impassible.
— Ouais, ta course s'est bien passée avec Monsieur le Maire ? demande Marie à la fois inquiète et énervée.
Alex s'apprête à répondre mais Marie le coupe fermement :
— Fais bien attention à ce que tu vas répondre!
Alex la fixe se redresse et écarte doucement ses mains des hanches de Marie, comprenant que Marie a découvert son mensonge.
— Je suis désolé chérie mais je peux tout t'expliquer.
— T'as intérêt d'être convaincant parce que je t'avoue que mon sang n'a fait qu'un tour quand j'ai croisé le Maire, qui m'a pris pour une tarée par la même occasion.
— Viens, s'il te plait demande Alex d'un ton doux en prenant la main de la jeune femme.
Il l'entraine sur le canapé, La fixe un instant. C'est vrai que Marie est parfois redoutable. Elle n'aime pas qu'on ne lui dise pas les choses et surtout être prise au dépourvu.
— ... En fait ce n'était pas une course comme les autres...
— Pourquoi t'as accepté ? D'habitude tu refuses de courir en hiver justement parce que tu sais que je n'aime pas ça.
— Mais je n'avais pas le choix !Ils ont menacé de s'en prendre à toi si je ne faisais pas ce qu'ils disaient.
— Comment ça ?
— J'ai refusé une première fois. L'après-midi même t'avais ton incident en voiture, je l'ai compris qu'après. Après ils m'ont montré des photos de toi au village, avec les deux cons que j'ai viré à la salle, ils te suivaient.
— ...Pourquoi tu me l'a pas dit ?
— Parce que je ne voulais pas que t'angoisse, et ça m'évitais moi d'angoisser à l'idée que tu flippes.
— ...Faut prévenir Maxence
— Non !
— Quoi non ? Tu te rends compte que ça craint là ?
— Si on fait ça ils vont me le faire payer en me cassant la gueule ou pire en s'en prenant à toi. Ils ne déconnent pas ces types, c'est des trafiquants !
— Et on fait quoi ? Tu vas risquer ta vie pour eux ?T'as vu les conditions là haut ?
— Je sais mais je préfère mille fois me retrouver en tempête avec ces connards plutôt que leurs potes te touchent. T'as bien vu « au Caillou ». C'est des connards ces types !
— Mais ils savent qu'on est à la grange ?
— Non, j'ai pas vu de photo d'ici et quand j'y suis passé ce matin, j'ai fais en sorte qu'il me voit arriver de nulle part.
— Donc je ne risque rien ici, tu le dis ce soir à Maxence
— ...
— Alex, s'il te plait, dit-elle en le regardant dans les yeux.
— ....D'accord.
Il lui prend la main avant de la fixer.
— Tu m'en veux ?
— Non je t'en veux pas, enfin plus. J'ai tellement flippé quand j'ai vu le maire débarquer.
— Je suis désolé chérie.
Marie passe sa main sur la joue d'Alex. Il ferme un instant les yeux avant d'embrasser sa paume.
— T'as l'air crevé.
— Ouais.
— Va dormir là haut.
Il acquiesce d'un signe de tête avant de se lever. Il s'apprête à monter l'escalier avant de rebrousser chemin.
Il se penche au dessus d'elle avant de l'embrasser langoureusement.
— Tu montes avec moi ? J'ai envie d'être dans tes bras.
Elle sourit.
— J'envoie un texto à Yann et j'arrive.
— Ok.
Alex monte l'escalier. Il enlève sa polaire puis son T-shirt, puis son pantalon, avant de s'engouffrer dans la petite salle d'eau de cinq mètres carrés. Il se déshabille avant de passer sous la douche. Il allume l'eau chaude. L'eau coule sur son corps. Il ferme les yeux un instant et repense à ce qui vient de se passer. Marie est désormais au courant. D'un coté ça le soulage, il n'a jamais aimé lui mentir. D'un autre coté, il se remémore son ascension. Certes ça c'est bien passé mais ces hommes sont prêts à tout pour voir leur plan s'exécuter. Cet Octave est complètement flippant. Que se passera t-il lors de la prochaine ascension ? Son expérience de la montagne sera-t-elle assez forte face à la dangerosité de ce truand?
Il récupère son gel douche avant de se laver rapidement.
Il ressort quelques instant plus tard en boxer et se glisse dans les draps gris du lit. Il s'allonge sur le dos, et laisse ses muscles se décontracter. Il ferme les yeux avant de les rouvrir en entendant Marie monter l'escalier. Elle arrive sur le perron, en face du lit. Il sourit. Elle enlève son pantalon de combinaison, puis son pull, laissant apparaitre sa peau mate et son ventre plat. Il sourit, lui faisant comprendre d'enlever également son soutien–gorge blanc Elle s'exécute.
— Seule image positive de toute la journée, t'es belle mon Edelweiss.
Elle sourit avant de s'avancer sur le lit. Il ouvre ses bras. Elle vient se caler sa tête sur son torse, mais il la tire plus contre lui, de telle sorte que leurs jambes se retrouvent enlacées. Il referme ses bras sur elle. La main de la jeune femme, se cale dans sa nuque et joue avec ses cheveux. Elle sait qu'il adore ça et que ça le détend. Il ferme les yeux, son corps se décontracte doucement. Elle le sent.
— T'es fou d'avoir fait tout ça.
— T'inquiète pas, je gère. Je sais ce que je fais.
— Je sais que tu gère la montagne mon cœur, mais te mettre en danger.
— Je prendrai pas le risque qu'ils s'en prennent à toi. Jamais.
Il l'embrasse sur le haut de sa tête.
— Je veux plus que tu quittes mes bras.
— Hum.
Il referme ses bras sur elle, avant de fermer ses yeux. Il tombe rapidement dans les bras de Morphée.
***
Il est 20h00 lorsqu'on frappe à la porte de la grange. Marie s'avance pour ouvrir. Elle regarde dans la petite fenêtre. ils sourient. Maxence et Manon sont devant la porte. Elle leur ouvre.
— Salut Maxence, merci d'être venu, dit la jeune femme.
— Je t'en prie, merci pour l'invitation. Tiens j'ai apporté la boisson.
Elle sourit et récupère la bouteille de vin porté par le commandant, avant de lui faire la bise.
Elle en fait de même avec Manon.
— Entrez rester pas dehors, dit la maîtresse des lieux.
Après quelques instants, les deux invités s'installent sur le canapé.
— Je reviens je vais réveiller Alex.
— Ah il dort à cette heure-ci ?
— Ouais, je te raconte après, faites comme chez vous.
Marie monte l'escalier qui mène à la chambre. Elle l'observe, il est torse nu endormi sur le ventre. Voilà cinq heures qu'il dort, fatigué par sa course inhabituelle. Il s'est couché pour rattraper ses heures épuisantes. Elle s'approche du lit, caresse l'arrière de son bras droit. Il soupire. Elle s'assoit au bord du lit, à hauteur de ses hanches.
Il ouvre un œil, puis deux, avant de se retourner sur le dos, en récupérant la main de Marie. Il y embrasse les doigts. Elle lui sourit. Il semble reposé.
— Ils sont là, indique-t-elle.
— Ok, j'arrive.
Elle se penche et l'embrasse. Sa tête se pose son menton sur son diaphragme. Elle le regarde embrasser ses mains.
— Qu'est ce qu'il y a ? demande-t-elle, voyant dans le regard d'Alex envahit par l'inquiétude.
— T'es sûre qu'on ne fait pas une connerie ? dit–il à voix basse en lui caressant les cheveux.
— Non. On n'a pas le choix. Moi je ne veux pas que t'y retourne.
Alex fais un signe de la tête de bas en haut. Il dépose ses lèvres doucement avant de rendre le baiser plus passionné. Marie lui rend son baiser en lui caressant sa barbe de deux jours parfaitement taillée.
— Je descends, tu nous rejoins dit–elle.
— Ouais, je viens dit-il en fermant les yeux avant de l'embrasser doucement de nouveau.
Marie se lève. Un dernier baiser appuyé sur les lèvres d'Alex avant de descendre l'escalier.
***
Alex les rejoints quelques instant plus tard après s'être habillé d'un jean foncé et d'un T-shirt noir. Il rejoint le petit groupe, positionné dans le canapé et le fauteuil des années 70, autour des olives et petits amuse-bouche. Il salut les invités, faisant la bise à Manon avant de serrer la main de Maxence en lui posant la main sur l'épaule.
Alex s'occupe de remplir les verres.
— Manon ?Tu prends quoi ?
— Un peu de vin cuit on va être raisonnable faut rentrer après.
— On te redescendra, t'inquiète pas dit Alex
— On n'a un pisteur-secouriste et guide avec nous, rigole Maxence
— Max ?
— Bière s'il te plaît.
— Ok.
— Chérie ?
— Comme Manon du vin chaud aussi s'il te plait.
Les jeunes gens trinquent avant de prendre chacun des nouvelles les uns des autres.
***
Quelques instants plus tard, tout le monde passe à table. Au menu raclette. Alex s'occupe de couper le jambon d'Aoste accroché au crochet de la poutre du plafond dans la cuisine.
Arrive une deuxième tournée de pommes de terre, lorsque Marie revient de la cuisine.
— Ils étaient combien ?
- Ils sont quatre au total. J'en ai fait grimper deux dont un qui parait être le boss, les autres ont l'air d'être des petites mains.
— Tu sais où ils sont ?
— Au village. J'ai pas forcément eu le choix. Ils ont menacés Marie.
— Quoi ?
— Ouais, le mec qui a l'air de commander m'a montré des photos de Marie suivit par d'autres mecs. Tu voulais que je face quoi ? J'ai été obligé de les amener.
— Tu sais ce qu'ils montaient ?
— Je leur ai vu sortir des documents des sortes de certificats.
— Ça doit être des diams, t'as des noms ?
— Je connais que leur prénom, celui qui a à l'air de commander se fait appeler Octave.
— Octave Klepper ? demande le commandant en levant un sourcil.
— Euh je ne sais pas, peut–être.
Maxence sort son portable, fouille dans ses mails professionnels avant d'afficher une photo sur son téléphone et de la tendre à Alex.
— C'est lui ?
— Euh ouais les cheveux un peu plus court mais ouais.
— C'est qui ? demande Marie inquiète.
— Un trafiquant notoire de diamant, drogue, il touche un peu à tout. Mais il a été obligé de changer ses plans, la concurrence est rude entre truand.
— Et il est dangereux ? demande Marie.
— Plutôt ouais, ces sbires sont des vrais cow-boy mais lui il travaille encore à l'ancienne. Il tient énormément à la confiance, mais une connerie et il hésite pas à faire le ménage.
Alex fixe Maxence avant de faire une grimace, peu satisfait devant la réponse du gendarme pour tenter de rassurer Marie.
— Alors pourquoi tes collègues l'ont pas arrêté avant ?
— Parce qu'il est malin. C'est toujours un des petits qui tombe. Mais d'après ce que j'ai compris il a chaud aux fesses, il va chercher a fuir. Et pour ça il a besoin de faux papier et de fric.
— Et si tu l'attrapes au village ? demande Manon.
— Faut un réel motif, il est capable de pas voir mis la marchandise là.
***
Il est 23h30 passé, lors qu'Alex démarre la motoneige. Manon et Maxence font de même avec la leur.
— Tu passes dans mes traces en prenant vingt mètres de distance, indique Alex.
— Ok répond Maxence.
Après cinq minutes de motoneige à travers les sapins, il rejoint le domaine skiable, remonte la piste bleue de la combe qui permet de rejoindre les œufs qui mènent directement au village.
Maxence remet les clés de la motoneige à Alex. Celui-ci le remercie avant de les mettre dans sa poche.
Il ouvre la porte métallique grise du poste de télécabine. Il entre dans le poste de pilotage, actionne le moteur en appuyant sur trois boutons. Manon et Maxence observent à la porte.
Le moteur démarre faisant un bruit sourd.
— La classe, dit Manon en rigolant.
Alex sourit. Il s'avance vers une cabine œuf. Il ouvre la porte.
— Rentrez bien. Tu m'envoie un texto pour me dire que vous êtes en bas ?
— Ok ça marche merci pour la soirée, dit Maxence
Les deux garçons se serrent la main. Alex fait la bise à Manon.
— Il y a un truc à faire en bas ?
— Non vous poussez sur la barre de la porte pour sortir et tu la claques bien c'est tout.
— T'inquiète pas pour le reste on va s'en occuper.
— Ok
Les deux invités entrent dans la cabine. Alex appui le bouton rouge de la télécommande portable. La cabine avance. Les portes se ferment en passant la petite cale de sécurité. Un dernier geste de la main. Et la cabine s'enfonce dans l'obscurité de la nuit montagnarde.
Alex patiente dans le poste, en se demandant s'il a bien fait de tout raconter à Maxence, son ami flic. Ça n'aurait tenu qu'à lui, il en lui aurait rien dit. La seule chose qui aurait pu faire qu'il lui dise c'était juste pour pas qu'il soit accusé de complicité. Maxence lui a assuré qu'il allait mettre un dispositif conséquent pour la prochaine étape. Mais Alex a de sérieux doute. Il connait la montagne et ce pic particulièrement. On ne peut pas être quinze cordées en même temps sur ce genre de sommet. Et à cet instant, la seule angoisse qu'il a c'est qu'Octave se rende compte de la supercherie et lui fasse payer en s'en prenant à Marie.
Un bip retenti. C'est un texto de Maxence.
De Max à Alex N, 23h40 :
« Bien arrivé en bas. T'inquiète pas pour le reste. Bonne soirée. »
De Alex N à Max, 23h41 :
« Ok. J'espère. Vous aussi.»
Il glisse son téléphone dans la poche profonde de son pantalon, appui sur le bouton rouge et deux boutons de sécurités. Le moteur de la télécabine ralenti puis fini par s'arrêter. Il ferme la porte de la télécabine.
Il rentre en motoneige après avoir déplacer la motoneige prêté à Maxence dans le hangar sous la télécabine, il reprend le chemin en sens inverse, descendant la combe puis le chemin forestier qui longe le télésiège du lac.
Il arrive au niveau de la grange. A l'intérieur Marie est dans le lit, elle l'attend. Seule la lampe de chevet éclaire la chambre et la mezzanine. Elle entend le moteur. Elle se couche sa tête sur l'oreiller.
Alex coupe le moteur, éteint les phares. Il descend le petit escalier de glace éphémère au large marche qu'il a créer pour faciliter l'accès et éviter de tomber dans la pente douce qui joint le chemin à la grange.
Il pousse la porte de la grange et referme dans le noir en constatant que la pièce à vivre est dans le noir. Un seul point s'illumine dans le salon : les braises de l'insert.
Il enlève son blouson de combi, le pose sur le canapé. Il monte ensuite à l'étage.
— Tu dors pas ?
— Non, je t'attendais.
Alex se déshabille avant de se glisser dans le lit, en boxer. Il ouvre ses bras pour que Marie se prenne sa position préférée. Sa tête sur son torse.
— Ils sont bien arrivés ?
— Ouais, il m'a envoyé un texto.
Il récupère sa main, mais Marie tourne la tête pour croiser son regard.
— Pourquoi tu ne lui as pas dit ?
— De quoi ?
— Arrête j'ai bien vu que tu lui avais pas tout dit sur l'ascension, je te connais par cœur, j'ai bien vu que t'es pas rentré dans le détail de l'ascension enfin plutôt de la redescente du mec qui a fait un mal des montagnes.
Alex reste silencieux.
— Qu'est ce qui s'est passé ?
— ... Rien...
— Chéri
Marie le fixe. Alex serre la mâchoire. Il hésite un instant avant de prendre la parole devant l'insistance de Marie.
— L'autre con d'octave m'a fixé une demi-heure pour descendre le gars et remonter, j'ai été obligé de remonter à la corde les trois cent mètres de cordes. Sauf que comme j'étais à la limite du délai, il était sur le point de dire à l'autre de s'en prendre à toi, je l'ai arrêté à temps... ils t'ont suivit, le mec était dans le café d'en face.
Marie reste interdite.
C'est alors qu'Alex se retourne la faisant basculer sur le dos. Elle pose sa main sur sa nuque alors que l'autre vient caresser ses pectoraux du bout des doigts. Il pose sa main sur son ventre plat.
— ...J'aurai pas dû te le dire.
— Non ce n'est pas ça, c'est toi tout ce que t'as fait pour qu'ils m'approchent pas.
— J'ai juste fais ce que je sais faire de mieux puce, grimper... Je ne veux pas qu'ils te fassent du mal. Quoiqu'il ce passe c'est toi qui compte, je ferrais tout pour te protéger.
— T'es mignon chéri.
- Je ne veux pas que t'ai peur, je suis là, je les laisserai pas t'approcher.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top